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La crise économique systémique démystifiée (2)

Le paradoxe provient du fait que l’économie « souffre » d’une sous-consommation relative. Il y a capacité de produire de plus en plus de marchandises (biens et services), en variétés et en quantités illimitées, avec de moins en moins de force de travail par unité produite.

Le paradoxe du mode de production capitaliste

Le paradoxe provient du fait que l’économie « souffre » d’une sous-consommation relative. Il y a capacité de produire de plus en plus de marchandises (biens et services), en variétés et en quantités illimitées, avec de moins en moins de force de travail par unité produite. Plus le système capitaliste produit massivement et à bon compte, plus il éprouve des difficultés à tout vendre, bien que les besoins les plus élémentaires de milliards d’êtres humains ne soient jamais satisfaits. C’est que le but de la production capitaliste n’est pas de satisfaire les besoins des humains, mais de satisfaire les besoins des actionnaires. Les êtres humains pauvres ou semi-pauvres, salariés, n’ont pas assez d’argent pour acheter, consommer et ainsi concrétiser la plus-value et le profit.

Pire, à ce premier paradoxe s’ajoute un second à savoir que le capitaliste dans sa quête de profits maximums est amené à réduire les coûts salariaux, mais paradoxalement moins le produit coûte cher en salaire, et moins il est profitable pour le capitaliste, application mécanique de la loi de la hausse de la composition organique du capital, avec pour corollaire, une baisse tendancielle du taux de profit (Cc/Cv).

Bref, le capitaliste ne trouve aucun avantage à produire davantage. C’est ici que l’apparition du capital financier et boursier – fusion du capital industriel productif et du capital bancaire parasitaire est apparue comme la panacée permettant aux capitalistes financiers – aux rentiers – aux créanciers – de poursuivre leur accaparement du capital, leur accumulation futile et stérile puisque ne reposant sur aucune valeur mercantile réelle et utile jusqu’à l’éclatement de la bulle spéculative. Du capital bancaire et boursier, cette immensité du crédit, non adossé à des marchandises tangibles et concrètes n’a pas de véritable valeur commerciale. Ce n’est qu’un immense nuage spéculatif (160 000 milliards de produits dérivés inscrits en bourse dit-on dans le New York Times) qui n’est que valeur de pacotille que l’on a vu s’évaporer lors du dernier krach boursier et que l’on verra bientôt se transformer en fumée lors du prochain krach financier (11).

La contradiction antagoniste

On le constate, il ne s’agit pas de disproportions quantitatives entre branches de production différentes dues à l’aveuglement anarchique des producteurs privés ou publics (corporations étatiques capitalistes comprises). Ce n’est pas non plus qu’il se produit trop de valeurs d’usage, puisque l’ensemble des besoins sociaux n’est jamais satisfait. C’est que le système produit trop de valeurs d’usage dans un système économico-social qui ne les reconnaît que comme valeurs d’échange marchand. Le système produit trop de marchandises sous forme de valeurs d’échange, c’est à dire des marchandises prétendant se vendre à un prix réalisant une plus-value. C’est cette plus-value qui, se posant en capital additionnel (virtuel), est le nœud du paradoxe entre surproduction et sous-consommation spécifique au capitalisme.

Envisagez ici que la vente et la consommation des marchandises, sous leurs différentes formes (biens et services) n’est que la façon pour les capitalistes de récupérer l’entière valeur marchande des produits, portion travail (salaire) et portion surtravail (plus-value).

La contradiction fondamentale du mode de production capitaliste repose sur l’inadéquation des rapports sociaux de production (privé, bourgeois) et du développement de la force de travail et des forces productives (collectives). Une vérité fondamentale révélée par Marx et que les économistes pseudo marxistes ont totalement oublié, nié ou travestis, préférant stigmatiser l’iniquité dans la répartition de la richesse qui n’est qu’une conséquence de la précédente. Pour résoudre l’injuste distribution des ressources, il faut d’abord résoudre l’injuste appropriation des moyens de les produire. Il faut mettre fin à l’exploitation privée du travail. Il faut cesser l’appropriation du surtravail et l’expropriation privées de la plus-value. Il faut abolir le salariat, la plus-value et le profit, et abolir l’État qui a pour mission de maintenir autoritairement en place cette superstructure catastrophique (12).

Trop de moyens de production à exploiter

On introduit ici dans l’analyse des crises une détermination concrète supplémentaire et fondamentale par rapport au schéma le plus abstrait de l’échange marchand, M-A-M (Marchandise-Argent-Marchandise), auquel nous en étions restés précédemment. C’est celle de l’échange pour l’argent, A-M-A, qui devient nécessairement échange pour l’accroissement de l’argent, A-M-A’ (sinon autant ne pas risquer A dans des investissements périlleux), via le commerce mercantile d’abord ; puis dans le mode de production capitaliste par le moyen de l’extorsion de travail non payé (la plus-value), différence entre la quantité de travail social fournie par l’ouvrier et celle dont il reçoit l’équivalent sous forme de salaire. Cette plus-value apparaît concrètement, on le sait, sous les formes du profit. Et le taux de profit, ou le taux d’exploitation, rapport de la plus-value au capital engagé (noté Pl/C), s’établit comme « la force motrice de la production capitaliste et on n’y produit que ce qui peut être produit avec profit. » Tout ceci est assez connu (quoique travesti et mésinterprété par les économistes pseudo-marxistes). Il en ressort évidemment que si le profit s’effondre la production aussi. La crise apparaît dès lors toujours comme effondrement de la production et du profit, ce qui est la même chose s’agissant d’une production de (pour le) profit (13).

Marx résume très bien la relativité du phénomène : « On ne produit pas trop de subsistances proportionnellement à la population existante. Au contraire. On en produit trop peu pour satisfaire décemment et humainement la masse de la population. Mais on produit périodiquement trop de moyens de travail et de subsistances pour pouvoir les faire fonctionner comme moyens d’exploitation des ouvriers à un certain taux de profit... » (14)

Ainsi, dans le phénomène de sous-consommation, ou de surproduction, la mystification consiste à éluder cet objectif de la production capitaliste : le profit. On occulte alors que la surproduction est uniquement celle de marchandises (valeur d’échange) qui ne peuvent pas être vendues avec profit maximum, réalisant ainsi une plus-value maximale, étant donné la quantité de travail non payé qu’elles contiennent. Sous le mode de production capitaliste, on préférera détruire les marchandises plutôt que de les donner, car alors on épuise le marché. Attention cependant, dans une société capitaliste, nationalisé une entreprise, ou une banque ne constitue pas une socialisation des moyens de production, d’échanges et de communication. Il s’agit tout au plus d’une prise en charge étatique d’un canard boiteux capitaliste, ou la prise en charge d’une mission de reproduction de la force de travail destinée au capital.

Impossible de reproduire sans détruire du capital

La disproportion entre production et consommation sociale se résume ainsi : l’unité inévitable production-consommation ne peut se réaliser sous le capitalisme que dans la détermination ultime de ce système, soit la profitabilité privée. Production et consommation sont les deux faces de la même médaille que l’on appelle le procès de valorisation-reproduction du capital. Mais si on considère qu’il s’agit non pas de production en général, mais de production de plus-value, laquelle est accaparée par le capital privé et vient s’ajouter au capital initial, reproduit pour s’incorporer à un nouveau cycle de valorisation-reproduction-accumulation. On constate que ce procès n’est pas destiné à la consommation en soi, pour satisfaire les besoins des êtres humains, mais qu’il est procès de reproduction sociale élargie, tout comme l’animal humain n’accumule pas pour le plaisir d’accumuler, mais il produit et accumule des biens de consommation afin d’assurer sa reproduction élargie (sa descendance, assurance de sa pérennité sociale). Le mode de production capitaliste, en tant qu’organisme vivant, n’est pas différent. Il tente de se reproduire pour sa postérité. Le problème est que par sa nature (génétique pourrait-on dire par analogie) le mode de production capitaliste privé a atteint son seuil « d’incompétence », son seuil d’incapacité, où il ne peut se reproduire sans s’autodétruire, sans détruire du salariat et du capital. C’est cette impérative nécessité de détruire du salariat et du prolétariat qui poussera la classe ouvrière à la révolte contre le patronat – contre le capitalisme – même s’il n’y paraît pas pour le moment. La tâche des communistes authentiques sera alors de faire en sorte que cette révolte ne soit pas une révolte pour des « réformes », ou un « Printemps arabe » pour la forme, mais devienne une révolution sociale fondamentale.

C’est la reproduction organique élargie qui est le principe qui engendre l’accumulation du capital, sa valorisation et sa reproduction, qui est nécessairement accroissement conjoint de la production et de la consommation. Mais pas au même rythme et c’est là une contradiction systémique. Car ce mouvement inexorable d’accumulation pour la reproduction capitaliste fonde les mécanismes généraux qui amènent effectivement à une surproduction de marchandises, de moyens de production, brefs, de capital sous différentes formes, en même temps qu’à une sous-consommation relative, à une paupérisation relative (pouvant se transformer en misère absolue) des masses ouvrières, puis populaires. Mais dans ce rapport de force entre travail et capital c’est la classe ouvrière qui, par sa position objective comme enjeu central de la contradiction fondamentale, détient le destin de mettre fin à ce nœud gordien.

C’est de reproduction élargie et non d’accumulation que nous discutons ici. La preuve en est qu’au milieu du présent approfondissement de la crise systémique impérialiste, l’accumulation du capital va bon train et les fortunes des milliardaires s’accroissent et se concentrent chaque jour avec entrain dans un petit nombre de mains. Le hiatus dans ce processus est que la reproduction élargie ne se produit pas. Il y a accumulation sans reproduction. Le capital financier qui s’accumule entre si peu de mains est de l’argent de pacotille n’ayant jamais fructifié et ne s’étant jamais reproduit de manière élargie – par le procès de reproduction de la plus-value. L’amas de papiers actions – le tas de fausses monnaies – l’amoncellement de valeurs évanescentes – de produits dérivés – disparaîtra parce qu’il n’a jamais été fructifier par le travail salarié, seule source de richesse socialisée.

La concurrence les enrégimente

À ce stade de l’exposé, nous voyons déjà que la possibilité concrète de la crise de surproduction est induite par cette nécessité où se situe chaque capitaliste individuellement, non seulement de limiter la quantité salariale de ses employés, et donc la consommation ouvrière globale, autant qu’il le peut, afin de produire le maximum de plus-value pour lui-même, en comparaison de ses concurrents chinois, indiens, brésiliens ou russes. Le capitaliste individuel est tenu de convertir cette plus-value en moyens de production supplémentaires (pour une reproduction élargie) plutôt que de la consommer en solitaire. S’il ne travaille pas à faire exister le capital en le reproduisant (ce n’est pas l’accumulation qui donne vie au capital, mais sa reproduction), la concurrence viendra le rappeler à ses devoirs sociaux en l’éliminant comme agent économique.

Faute d’élargir sans cesse sa production, de gagner en productivité en investissant dans les technologies de pointe, d’atteindre les meilleurs rendements, il disparaîtra sous les coups de ses concurrents. Le capital qu’il représente ira s’investir ailleurs dans de meilleures conditions et pour de meilleurs rendements. Ou alors il sera dévalorisé et racheté à bas prix par des concurrents plus puissants, ou encore il sera carrément éliminé. C’est pourquoi l’analyse des rapports concrets entre production et consommation doit faire intervenir la concurrence qui oblige chaque capitaliste à développer au maximum ses forces productives et à réduire au maximum sa masse salariale, ce qui à terme lui sera fatal.

Ce faisant, chaque capitaliste participe activement au drame du capital social, général, puisqu’il consacre ses efforts à diminuer sans cesse la part du travail vivant, la masse salariale, relativement à celle consacrée au capital mort, au capital constant, dans le procès de reproduction du capital qu’il administre. Il voudrait bien que les autres ne l’imitent pas pour que leurs ouvriers continuent de consommer. Mais peine perdue, ils doivent tous agir de la sorte, et le gendarme concurrence le leur rappelle de façon pertinente.

Des hausses de productivité pour spolier les salariés

La diminution de la part relative du produit social qui est consacrée aux salaires nécessaires (Cv) contre celle qui est attribuée au capital constant (investissement et amortissement) est une observation que ressassent les économistes de la gauche bourgeoise pour critiquer le néolibéralisme (expression vaseuse pour ne pas condamner le capitalisme, mais seulement sa mauvaise gestion par l’État des riches que l’altermondialiste aimerait administrés pour leurs bénéfices). Mais il est pourtant évident, néolibéralisme ou pas, que plus croît la part du capital constant (Cc) dans la valeur produite, plus doit augmenter aussi la part du produit qui lui revient, pour le renouveler comme pour maintenir le taux de profit. Ce que Marx avait noté : « Avec le progrès de la productivité du travail social, accompagné qu’il est d’un accroissement du capital constant, une partie relativement toujours plus grande du produit annuel du travail échoira aussi au capital en tant que tel et par là même la propriété du capital (indépendamment du revenu) augmentera constamment et la proportion de la valeur créée par l’ouvrier individuel et même la classe ouvrière diminuera de plus en plus par rapport au produit de leur travail passé qui leur fait face en tant que capital » (15).

C’est là une tendance qui se manifeste avec constance. La recherche permanente de gains de productivité s’accompagne évidemment d’un accroissement plus rapide du capital constant (machineries et moyens de production) et de la consommation de matières premières que du capital variable (salaire). Il n’y a donc rien qui puisse être considéré comme anormal, sous le système capitaliste du moins, dans le fait qu’en France « la part des salaires dans la richesse nationale a chuté de 76,6% en 1980 à 68% aujourd’hui ». Aux États-Unis, elle est passée de 54% du PIB en 1968 à 43% en 2012 (16).

La guerre de classes trahie

Mais ce constat n’est que la manifestation d’une croissance des forces productives plus rapide que celle de la masse salariale. Le capitalisme, par la course de chaque capitaliste aux gains de productivité et à l’augmentation de la production en vue de maximiser ses profits induit une tendance au développement illimité de la production face à un accroissement limité, voire même à un rétrécissement de la consommation finale, et donc, également par contrecoup de la consommation de moyens de production. Ceux-ci se trouvent périodiquement inemployés, dévalorisés en tant que capital, et même envoyés massivement à la casse lors des crises (où il y a destruction brutale de moyens en état de fonctionnement, ce qui est différent d’un renouvellement progressif dû à l’usure). La destruction massive la plus brutale survenant pendant les guerres que l’Occident repousse vers l’Orient, l’Afrique, le Proche-Orient, mais qui de temps en temps s’invite en Ukraine, dans le Caucase, dans les rues des mégalopoles occidentales, à Fergusson ou dans la banlieue parisienne (17). Ces guerres urbaines ne sont pas des affrontements interraciaux, interethniques, interlinguistiques, intercommunautaires, mais véritablement des confrontations interclasses entre riches (par police interposée) et travailleurs ; entre le capital (par l’État interposé) et le travail, que la bourgeoisie et ses affidés de la gauche bourgeoise tentent de présenter comme des batailles au sein des classes laborieuses.

D’où cette observation de Marx : « La raison ultime de toute véritable crise demeure toujours la pauvreté et la limitation de la consommation des masses, en face de la tendance de la production capitaliste à développer les forces productives comme si elles n’avaient pour limite que la capacité de consommation absolue de la société » (18).

« Ce passage a été mille fois cité par tous ceux qui voulaient s’autoriser de Marx pour expliquer la crise par la seule avidité de capitalistes refusant d’augmenter les salaires pour relancer la consommation, l’investissement et l’emploi. C’est toujours la même ineptie qui prétend isoler la sous-consommation, du rapport dans lequel elle se trouve avec le mode de production. Marx avait d’ailleurs déjà répondu clairement à ce genre de « marxistes » que c’est une tautologie que de dire que les marchandises se vendraient mieux s’il y avait plus d’acheteurs capables de les payer. Il ajoutait qu’il est d’autant plus stupide de prétendre que « cet inconvénient (le manque d’acheteurs) serait pallié dès que s’accroîtrait son (la classe ouvrière) salaire qu’il suffit de remarquer que les crises sont chaque fois préparées justement par une période de hausse générale des salaires... Du point de vue de ces chevaliers qui rompent des lances en faveur du « simple » (!) bon sens, cette période devrait au contraire éloigner la crise... la production capitaliste implique des conditions qui n’ont rien à voir avec la bonne ou mauvaise volonté » (19).

Du rapport dialectique entre surproduction et sous consommation

Répétons que pour Marx la limitation de la consommation n’est pas le motif ultime de la crise relative à la tendance illimitée du capitalisme au développement des forces productives, finalement inemployées. Que cette raison ultime de la crise tient à ce développement paradoxal des forces productives fondé sur la production de plus-value. Ce développement anarchique se heurte de façon contradictoire au moyen même qu’il utilise pour en produire toujours davantage. Prenons par exemple les gains de productivité obtenus par le remplacement du travail vivant (Cv) par du travail mort (Cc), de la machinerie de plus en plus automatique, performante, automatisée et sophistiquée. Bref, le terme, « raison ultime » renvoie ici aussi bien à la surproduction de moyens de production qu’à cette sous-consommation finale qui l’accompagne invariablement. Il renvoie donc au rapport d’appropriation de la plus-value, au mode de reproduction du capital, de chaque capital privé particulier, comme course à la reproduction-accumulation que ce rapport implique. Le scandale du capitalisme à son stade impérialiste réside dans cette sous-consommation parce que, contrairement aux modes de production antérieurs, elle n’a strictement rien de « naturel » ni d’inévitable. Elle n’est pas une limite imposée par les forces de la nature ou par les forces productives à l’homme condamné à la simplicité volontaire ou involontaire. Cette limite est au contraire forgée et sociale.

À contrario, cette contradiction croit avec la production des richesses et avec la facilité à accumuler cette richesse sans parvenir à la reproduire, ce qui rompt le cycle de valorisation-reproduction-accumulation sociale du capital. C’est la raison pour laquelle nous disons que les rapports sociaux de production ne parviennent plus à « contenir », c’est-à-dire à faire fructifier et faire croître les forces productives. C’est le mode de production capitaliste et l’esclavage salarié qui sont alors condamnés puisqu’ils ne parviennent plus à faire ce pour quoi ils ont été édifiés au siècle dernier en remplacement du mode de production féodal et du servage.

Ainsi, la condamnation pratique qu’appelle la crise de sous-reproduction du capital est bien celle de la sous-consommation de biens et de services, parce qu’elle est purement artificielle (sociale), et non pas celle du développement limité des forces productives qui grâce aux progrès scientifiques et technologiques pourraient être démultipliées. Bien que relative à la surproduction, c’est la sous-consommation qui condamne le capitalisme à sa destruction en alimentant la lutte de classe du prolétariat, le fossoyeur du salariat, du moment qu’il perçoit que ce système économique ne lui permet plus de se reproduire en tant que classe sociale. Nous y reviendrons.

Tandis que le développement des forces productives, de la science et des technologies, est le côté positif du capitalisme, une condition potentiellement réalisée pour abolir la sous-consommation (la pénurie), c’est-à-dire en fait pour abolir le rapport d’appropriation privée qui est à la racine de la contradiction insoluble entre forces productives et rapports sociaux de production. Ce n’est pas en s’opposant à la consommation, à la mondialisation, à la globalisation, à l’internationalisation du processus de production que nous trouverons la solution à la contradiction du capitalisme, mais en s’opposant à l’expropriation de la plus-value, à la privatisation du fuit de la productivité accrue, et à la destruction des moyens de production (20).

La solution de la contradiction antagoniste

Ceci signifie que la classe ouvrière se mettra un jour en marche pour l’insurrection. Elle sera motivée par le désir de préserver les conditions de reproduction de son esclavage salariée. Ce sera l’ultime lutte de la classe ouvrière « en soi », gréviste et instinctive pourrait-on dire, pour son autoreproduction en tant que classe sociale. Le passage à la phase révolutionnaire du processus de changement radical de la trame sociale consistera pour la classe ouvrière à conscientiser que l’ancien système économique ne peut pas être sauvé, le retour vers le passé est trépassé, et un nouveau mode de production socialisée est exigé, et il est de sa vocation de classe « pour soi » de l’édifier mettant fin, une fois pour toutes, à la succession des sociétés de classes.

»» http://www.les7duquebec.com/7-au-fr...
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Le système bancaire moderne fabrique de l’argent à partir de rien. Ce processus est peut-être le tour de dextérité le plus étonnant qui fut jamais inventé. La banque fut conçue dans l’iniquité et est née dans le pêché. Les banquiers possèdent la Terre. Prenez la leur, mais laissez-leur le pouvoir de créer l’argent et, en un tour de mains, ils créeront assez d’argent pour la racheter. ôtez-leur ce pouvoir, et toutes les grandes fortunes comme la mienne disparaîtront et ce serait bénéfique car nous aurions alors un monde meilleur et plus heureux. Mais, si vous voulez continuer à être les esclaves des banques et à payer le prix de votre propre esclavage laissez donc les banquiers continuer à créer l’argent et à contrôler les crédits.

Sir Josiah Stamp,
Directeur de la Banque d’Angleterre 1928-1941,
2ème fortune d’Angleterre.

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