2

La Chine vient de se ranger du côté de la Russie sur le conflit ukrainien (Zero Hedge)

En ce qui concerne la guerre par procuration en Ukraine, qui a commencé pour de bon il y a environ un an, avec le violent coup d’Etat qui a renversé le président Yanoukovitch pour le remplacer par un oligarque local pro-américain, personne n’a de doute sur l’identité des acteurs clés : à gauche, nous avons l’ouest, représenté par les États-Unis, l’Union européenne et l’OTAN ; et à droite, nous avons la Russie. La seule chose qui n’était pas tout à fait claire jusqu’ici, c’était le rôle que jouait cet autre "partenaire" encombrant - la Chine.

Il est certain que, tout au long de la guerre civile en Ukraine, on s’est rarement posé la question de savoir de quel côté penchait la Chine. C’est d’autant plus étonnant que le rapport de force aléatoire entre l’OTAN et la Russie a conduit à une impasse dans laquelle aucun des deux partis n’a sur l’autre un avantage évident (alors que l’Ukraine dont l’économie est morte et la monnaie en hyperinflation, attend un vainqueur clair), et que le soutien explicite ou implicite de la Chine à l’un des deux camps pourrait faire toute la différence, surtout pour l’axe le plus redoutable de la planète.

Aujourd’hui nous avons enfin eu la réponse et le gagnant est ... ce type-là :

Selon Xinhua, jeudi soir, Qu Xing, l’ambassadeur de Chine en Belgique, aurait critiqué la compétition entre la Russie et l’Ouest dans la crise en Ukraine, et exhorté les puissances occidentales à "cesser de croire qu’il doit y avoir un gagnant et un perdant*" dans sa relation avec la Russie.

Selon Reuters, Xing a déclaré que les puissances occidentales devaient prendre en considération les inquiétudes sécuritaires légitimes de la Russie sur l’Ukraine.

Reuters qualifie la déclaration de Xing de : "témoignage particulièrement franc et ouvert de soutien à Moscou dans la crise."

Au moins, ce n’est pas un avertissement aux États-Unis de faire machine arrière, sinon... En tous cas, pas encore.

Dans un langage très clair et explicite, contraire aux traditions diplomatiques, l’ambassadeur chinois a déclaré que "la nature et la racine" de la crise était le "jeu" entre la Russie et les puissances occidentales dont les États-Unis et l’Union européenne.

Il a dit que l’intervention extérieure de différentes puissances avait accéléré la crise et il a indiqué que Moscou se sentirait traité injustement si l’Occident ne changeait pas d’approche.

"L’Occident doit cesser de croire qu’il doit nécessairement y avoir un gagnant et un perdant et prendre en considération les réelles préoccupations de la Russie pour sa sécurité," a dit Qu Xing.

Il est rare que la Chine manifeste publiquement son accord avec la position russe. La Chine et la Russie ont des positions communes sur de nombreuses questions diplomatiques internationales, mais jusqu’à présent Pékin n’avait pas semblé disposé à soutenir ouvertement la Russie sur l’Ukraine.

Comme cela vient d’être dit, la Chine s’est longtemps gardée de prendre parti dans la lutte entre la Russie et l’Occident sur l’Ukraine, par crainte de s’aliéner un allié capital. Et pourtant, quelque chose a changé du jour au lendemain, avec ce langage très clair, et c’est un avertissement, en quelque sorte, que la Chine ne veut plus de la Pax Americana, ni même de la simple perspective d’un monde occidental unipolaire, sans parler de sa réalité.

Qu a fait ces déclarations juste au moment où les Etats-Unis parlent avec leurs alliés européens d’alourdir les sanctions contre Moscou.

Lundi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accusé les puissances occidentales d’essayer de dominer le reste du monde et de lui imposer leur idéologie. Les délégations des États-Unis et de l’UE ont condamné le soutien de Moscou aux rebelles de l’est de l’Ukraine.

Qu a dit que l’engagement de Washington en Ukraine pouvait "le détourner de l’essentiel dans sa politique étrangère".

Et puis, Qu a carrément remis Obama à sa place : "Les Etats-Unis ne sont pas disposés à voir leur présence s’affaiblir dans le monde, mais le fait est que les ressources de votre pays sont limitées, et que cela lui sera difficile de maintenir son influence sur la politique internationale".

Surtout si - et quand - la Chine décide d’envoyer quelques soldats de la paix, à elle, en Ukraine. Vous savez - juste pour s’assurer que l’influence américaine dans les affaires internationales ne soit pas trop "maintenue".

Tyler Durden

Note :
* En anglais "Zero-sum mentality"

Traduction : Dominique Muselet

 http://www.zerohedge.com/news/2015-02-27/china-just-sided-russia-over-ukraine-conflict
Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

03/03/2015 10:05 par mamy michelle

Après l’écrasement de l’URSS,réalisé avec la complicité naïve de M.Gorbatchev(qui avait pourtant rêvé d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural),les États-unis ont,tout aussi naïvement, cru qu’ils pourraient envahir la Russie avec leurs sales produits en tous genres(comme ils l’ont fait dans toute l’Europe grâce au fait qu’ils nous ont sauvés des nazis).
Eltsine était leur homme,et on constate aujourd’hui que de nombreux opposants à Poutine sont ses anciens ministres.
Heureusement pour les Russes est venu Poutine et sa détermination,sinon ils seraient devenus comme nous des vassaux non-pensants,décervelés et lèches- bottes.
Les Européens n’ont plus les yeux en face des trous:achetés et manipulés,ils laissent même leur Commission négocier des contrats comme le TTIP dans leur dos et risquent de se retrouver complètement livrés au sacro-saint et de plus en plus puissant "Marché".
Les révolutions "Orange" en Ukraine et Georgie,savamment infiltrées,furent une première tentative d’envahir les anciens pays satellites de l’URSS,et celle de Géorgie a assez bien réussi,même si les Russes ont pu,par la force,y garder une certaine influence et y protéger leurs ressortissants et une partie de leur frontière En Ukraine,c’était sans compter sans le vieil attachement d’une majorité des habitants pour leurs frères Orthodoxes,et pour la langue russe,bien plus nationale que l’autre,et les élections avaient consacré le retour à l’ancienne alliance.Il a fallu le coup d’État de l’an dernier pour la troubler.
Comment la Russie,ainsi isolée,vilipendée,diabolisée,pouvait-elle se défendre et survivre ?L’immense courage,la belle fierté de son peuple résisteraient-ils au dénuement,à la famine,et à la propagande insidieuse du "Marché" ?
Les quelques revenus que lui rapportent encore la vente de son gaz en Europe sont menacés,car il transite en Ukraine déjà gagnée au " Marché". Donc,la seule possibilité était de se tourner vers la Chine,ce que Poutine a fait depuis des mois déjà,en concluant avec elle un contrat de livraison de gaz. En effet,il a compris qu’il n’avait plus rien à attendre de l’Europe,traître à elle-même et à ses identités,ses cultures riches et diverses,vendue,rampante devant la déesse consommation.
Une grande Europe de l’Atlantique à l’Oural aurait pu être forte et auto-suffisante,et envoyer la Chine et les États-unis se disputer pour vendre leurs produits sur d’autres continents. Celà ne sera pas.

08/03/2015 02:03 par alain harrison

La Chine vient de se ranger du côté de la Russie sur le conflit ukrainien (Zero Hedge)par alain harrison

C’est une bonne chose que la Chine dise clairement certaines choses.
Son influence pourrait résorber les intrusions en Ukraine de 1, et de 2 relancer l’Ukraine même par un partinariat au travers les BRICS, un équilibre vers un monde multipolaire.( il y a la BANQUE du SUD ). Vive la diversité, c’est elle qui assure la modération.

Et puis, le fait que des pays d’A. Latine soient avec la Chine, la Russie et certain pays d’Afrique dans le mouvement des BRICS, un pendant du FMI dans un avenir proche, pourra modéré les abus de celle-ci. Soit tu changes soit tu disparais. Car la pluspart des pays dans les griffes du complexe OMC, FMI, BM et les fumeuses agences de notation, en plus les nouveaux venus, semble-t’il, les fonds vautours ,quels liens avec le crime organisé mondial ? Je crois que la question se pose en ces termes : quels liens....Ces pays auront le choix, pour refinancer.....HA ! Tien, on nous parle de compétition..le libre marché, n’implique t’Il pas, par définition, la diversité. Oui, le capitalisme est truffé de contradictions, et non des moindres, quand elles participent de ses prémisses mêmes !!!

Aussi, soyons sûr que si la Chine est au fait de ce qui se passe dans certains pays de l’A. Latine, la démocratie chinoise deviendra sans doute un fait, du moins influencera des lois en ce sens.
N’oublions pas qu’elle a été un état des collectifs, malheureusement sur de mauvaises bases.
Mais comme l’artiste qui conserve ses croquis et qui y retourne pour parachever son oeuvre. L’expérience douloureuse du comunisme, pourra toujours servir la démocratie de la Chine de demain avec des alliés comme le Vénézuéla, la Bolivie, l’Argentine, le Brésil (l’idée du revenu de base qui flotte !!)....Il dépend de la considération de la prise de conscience des erreurs. L’Histoire est notre meilleur allié, prenons-en soins.
Oui, un changement est possible.
Passer du conflictuel au coopératisme,de l’économie-financière à une économie-démocratique, même pour l’UE !?
Mais pour cela , il faudra donner un statu particulier à L’Ukraine indépendante politiquement, mais permettant des relations plus saines entre L’UE et la Russie. Une idée...

La Grèce de Syriza a à faire ses preuves de rénovations politique-économique-sociale, et ne pas faire le jeu d’un Hollande-Valls-Nacron. Tient, maintenant, c’est un triumvira...

N’avons-nos pas des solutions dans la visière.!

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft : Diffusion du contenu autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
 Contact |   Faire un don