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Israël : voyage en terre promise. Promise pour qui ?








UJFP, 13 mars 2007.


Extraits

(...) Albert Aghazarian nous reçoit chez lui, dans le quartier arménien de la vieille ville de Jérusalem. Ce professeur de l’université de Bir Zeit, issu d’une famille arménienne arrivée en Palestine il y a un siècle, a participé à de nombreuses négociations avec les Israéliens. Il est très amer et s’exprime à titre personnel (il ne veut plus de responsabilité officielle). « Le problème fondamental, c’est le Sionisme ». Je bois du petit lait, j’en suis persuadé depuis longtemps. « La grande peur des Israéliens, c’est de ne plus avoir peur. » Belle formule pour décrire le fonctionnement paranoïaque d’une société où la peur est devenu le principal ciment pour la fuite en avant, pour souder la société et pour empêcher toute réflexion collective. (...)

Esti Micenmacher est israélienne. Ancienne de la Matzpen, elle est une animatrice de Taayoush (= vivre ensemble), un groupe binational (palestinien et israélien). Elle ne nous cache pas que la gauche anticolonialiste est affaiblie. Taayoush n’existe quasiment plus à Tel-Aviv et a peu de militantEs à Jérusalem. Esti a été heureusement surprise du nombre de manifestantEs contre la guerre du Liban l’an dernier. Elle n’en attendait pas tant et elle sent le gouffre entre ses idées et la société israélienne. Elle pense que les différents groupes de la gauche anticolonialiste devraient se regrouper et harmoniser leurs actions. Esti pense que les dirigeants sionistes savent qu’à l’échelle de l’histoire, ils vont échouer. En sont-ils conscients ? (...)

Si on se bat pour une issue non barbare à cette guerre, il faudra bien qu’une partie de l’opinion israélienne (et au-delà juive) bascule comme l’opinion française a basculé à la fin de la guerre d’Algérie ou comme l’opinion sud-africaine « blanche » a basculé. (...)

L’image d’Israël entrevue dans ce voyage, c’est celle de la fuite en avant et du fait accompli. Des actes unilatéraux fondés sur une négation complète de la Palestine et des Palestiniens. Il y a certes une minorité courageuse en Israël, mais globalement cette société est autiste et fière de l’être. Cette fuite collective est rendue possible par une recomposition collective de l’histoire et de l’identité. (...) La même propagande nie l’existence d’un peuple palestinien réputé « composite » et récemment arrivé dans la région. Tout est fait pour justifier le mensonge fondateur « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre » et pour nier toute légitimité aux Palestiniens. Pour arriver à la paix, il faudra bien reconnaître que la Naqba était un crime, que le génocide nazi a été une monstruosité européenne dont les Palestiniens ne sont pas responsables et qu’il n’y aura pas de paix sans égalité dans tous les domaines. L’alternative à cette démarche, c’est la barbarie.

Pierre Stambul

- Lire l’ article : www.ujfp.org




Mythes israéliens - De la Tromperie érigée en mode de vie, par Jonathan Cook.






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