Plan de la chasse à l’homme organisée depuis des mois
Cet assassinat confirme la stratégie de la narcoligarchie au pouvoir : décapiter la guérilla en assassinant l’un après l’autre les dirigeants. Mais les conditions sociales, économiques et politiques de la lutte armée pour le renversement du régime demeurent.
Avec l’assassinat d’Alfonso Cano s’impose la solution du sang et des morts !
2011-11-06-ABP NOTICIAS (agence de presse bolivarienne) -Fortune Modeste- (Fortune Modeste Valerio est un chroniqueur vénézuélien) (traduction Comaguer)
Dans mon dernier article : ’l’ETA et les FARC-EP : le dilemme de la guerre’, je soutenais que dans la République soeur de Colombie, la direction militaire, l’oligarchie et les politiciens corrompus n’avaient ni la capacité ni la volonté de mettre fin à la guerre. L’assassinat au combat du commandant et chef des FARC-EP, Guillermo Sáenz de León, « Alfonso Cano », confirme ainsi ma thèse.
Il était nécessaire d’éliminer physiquement le principal idéologue (sic) (ndt : Alfonso Cano était anthropologue de formation et les médias dominants le présentent volontiers comme un « idéologue » faisant abstraction du fait que la vie de guérillero n’est pas précisément celle d’un « intellectuel en chambre ». Lénine aussi aurait pu être qualifié d’ « idéologue », voir ci-après la hutte du guérillero) pour en finir avec le conflit social et armé colombien sur la base du dialogue et d’une discussion sincère (solution politique). Nombreuses furent les vidéos et les messages envoyés par le chef des FARC-EP visant à la recherche d’une solution négociée du conflit.
La hutte du guérillero
Récemment lors des élections municipales, la guérilla fariana (ndt : des FARC) a appelé la population à boycotter seulement celles où les représentants paramilitaires-uribistes et du gouvernement avaient quelques possibilités d’imposer leur volonté. Cela reflétait un changement politique correct face à une réalité qui est constamment en changement et en évolution.
Les résultats ont été là : une abstention majoritaire de la population colombienne, le triomphe de dirigeants non compromis dans les massacres et les vols et une cuisante défaite des représentants du gouvernement-uribistes et paramilitaires. Dans les zones rurales, l’abstention a atteint près de 80 %. Ce qui signifie une prise de conscience importante pour réfléchir à un nouveau scénario dans la société colombienne.
L’élimination physique du dirigeant de la guérilla la plus ancienne du monde, prétend à tort détruire le mouvement insurrectionnel. Dans quelques jours il y aura un nouveau commandant en chef et les combats s’intensifieront dans toute la jungle colombienne. Une direction collégiale et un remplacement automatique sont la garantie d’avoir un organe de direction à l’épreuve de toutes les sortes de difficultés.
Les bouchers qui occupent la Casa de Nariño (ndt : palais présidentiel à Bogota) sont heureux et bruyants, ce n’est pas une surprise ; avec la mort des commandants Raul Reyes et Ivan Rios, l’ancien ministre de la défense, aujourd’hui président de la Colombie, Juan Manuel Santos, a profité sans retenue de l’exposition du cadavre du premier et des explications sur comment ils ont assassiné le second.
L’État colombien se consolide sur le sang, la mort et la drogue. Ingrédients nécessaires pour installer une société de terreur qui engendre la mort, les larmes et le deuil comme des exemples à suivre. Un président comme Juan Manuel Santos devrait être déclaré comme personnage d’outre-tombe, « bienfaiteur » de la mort, protecteur des morts et ennemi de la vie.
L’histoire de l’humanité ne connait pas semblable comportement, les criminels internationaux condamnés pour des crimes abominables, jamais ne se sont vantés ni ne se sont réjouis de leurs méfaits. La plupart niaient leurs crimes ou se repentaient
Celui-ci est un criminel dans toute sa puissance, affamé de sang et insatiable de morts
Le président colombien, Juan Manuel Santos incite à la guerre et la stimule, il est très éloigné d’une solution pacifique au conflit social et armé qui baigne la société colombienne de sang, de larmes et de morts. « La guérilla se rend ou bien c’est la prison ou la tombe ’, telle est l’exhortation du président colombien.
La réalité colombienne est celle-ci : des présidents criminels, bellicistes mafieux, dépendants et corrompus. Les révolutionnaires doivent agir en comprenant la réalité du moment et ses développements futurs. Les glorieuses FARC - EP ne sont pas détruites, la lutte continue, aujourd’hui avec plus de troupes, d’expériences et le soutien du peuple colombien.
Alfonso Cano : « Mourir pour le peuple c’est vivre pour toujours ».
07-11-2011
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Bulletin n° 234 -Semaine 45 -2011