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Courrier International dégaine plus vite que son ombre... et nous donne le ton.

Poutine et Chavez, de drôles de démocrates
Les deux coups d’ état du 2 décembre.
(Courrier International, N° 891, 29 novembre 2007)

Mardi 5 décembre 2007.

Hugo Chavez emportant avec un pourcentage croissant toutes les élections au Venezuela depuis 1998 dans un climat médiatique hostile, chacun avait prévu qu’il emporterait ce référendum du 2 décembre.

Patatras ! il le perd, ne conteste pas le résultat (serré), félicite aussitôt l’opposition, l’invite à jouer désormais le jeu de la démocratie qui peut lui profiter.

Imprimé trop tôt, Courrier International donne le ton de ce qui allait être, s’il avait gagné, le bourrage de crâne musclé et planétaire contre le nouveau dictateur brandissant une Kalachnikov fournie par la Russie de Poutine (en arrière plan car moins dangereux pour l’humanité).

En page intérieure, sous le titre musclé « Des coups d’Etat en forme de plébiscites », Philippe Thureau-Dangin (retenons le nom de ce visionnaire objectif et sagace observateur) écrit notamment :

«  L’occasion était trop belle. Que deux dirigeants, Poutine et Chávez, peu connus pour leur goût de la démocratie, choisissent un 2 décembre pour organiser des scrutins en forme de plébiscites, cela relève bien de l’ironie de l’Histoire ».

Puis, vient l’amalgame tiré par les cheveux avec le coup d’état du 2 décembre 1851, qui porta au pouvoir Louis-Napoléon Bonaparte. Après quoi, une petite leçon d’expert est donnée :

«  Quant aux élites vénézuéliennes, elles n’ont guère pris au sérieux jusqu’à tout récemment ce militaire métis au verbe haut... ». Chávez étant « métis », il eut fallu ajouter, pour bien nous informer, l’origine des « élites » qui parlent bas. Passons et revenons à nos moutons.

« Chacun à sa manière, ils musellent la presse, en exilant (Napoléon III), en s’emparant des groupes de médias (Poutine) ou en ne renouvelant pas la concession accordée à une puissante chaîne d’opposition (Chávez)... » Il eut fallu dire : la concession « hertzienne », pour que le lecteur sache bien que RCTV existe toujours.

Pour finir, l’éditorialiste éclairé nous explique comment Chávez a réussi son golpe du 2 décembre 2007 : « Et comme nous sommes au XXIe siècle, on ne fait plus de coups d’Etat baïonnette au canon ; on se contente de les faire avaliser, tout à fait légalement, par des peuples subjugués ».

C’était notre rubrique : « Pourquoi tu n’achètes plus de journaux ? »

Maxime Vivas

EN COMPLEMENT

Jean-Paul Sartre, Courrier International et Chávez, par Maxime Vivas.

Le livre est arrivé : La face cachée de Reporters sans frontières (De la CIA aux Faucons du pentagone), par Maxime Vivas.

Hugo Chavez et le Venezuela : Ariel Wizman, nous voulons des preuves... Viktor Dedaj.

Mensonges médiatiques Venezuela : réponse à l’article « L’opportunisme humanitaire de Chávez » publié par Libération, par G. Brustier et C. Ventura.

Chavez à Paris : Reporters sans frontières éructe ses mensonges, Maxime Vivas.

Reporters sans frontières contre Hugo Chávez, Salim Lamrani.

Venezuela : que signifie la défaite de Chavez au référendum ? par Alan Woods.

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La face cachée de Reporters sans frontières - de la CIA aux faucons du Pentagone.
Maxime VIVAS
Des années de travail et d’investigations (menées ici et sur le continent américain) portant sur 5 ans de fonctionnement de RSF (2002 à novembre 2007) et le livre est là . Le 6 avril 2006, parce que j’avais, au détour d’une phrase, évoqué ses sources de financements US, RSF m’avait menacé dans le journal Métro : " Reporters sans frontières se réserve le droit de poursuivre Maxime Vivas en justice". Au nom de la liberté d’expression ? m’étonné-je. Quoi qu’il en soit, j’offre aujourd’hui (…)
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