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Les Rats du désert abandonnent le Navire qui coule. Pourquoi Rumsfeld ne doit pas démissionner.


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The Guardian - Comment, 14 avril 2006.


Et bien les voilà  : les Rommels en herbe, le quarteron de généraux, en sécurité à la retraite, qui lancent l’assaut contre Donald Rumsfeld. Cette semaine, six d’entre eux ont appelé à la démission du Secrétaire à la Défense.

Et bien, selon ma montre, ils sont en retard d’environ quatre ans - et ils n’ont toujours rien compris.

Je sais que la plupart de mes lecteurs seront ravis à l’idée que des garçons en mal de médailles et aux cheveux coupés en brosse aient finalement décidé de s’en prendre à Rumsfeld, et en public. Mais pour moi, cela ne fait que prouver que ces gars sont incapables de tirer droit.

Ce n’est pas le Secrétaire à la Défense Rumsfeld qui s’est présenté devant l’ONU pour désigner deux latrines mobiles comme des laboratoires d’armes biologiques, n’est-ce pas Général Powell ?

Ce n’est pas le Secrétaire à la Défense Rumsfeld qui a déclaré que le prochain avertissement de Saddam pourrait se présenter sous les traits d’un nuage en forme de champignon, n’est-ce pas Condoleeza ?

Ce n’est pas le Secrétaire à la Défense Rumsfeld qui a déclaré qu’Al Qaeda et Saddam couchaient ensemble, n’est-ce pas M. Cheney ?

Oui, Rumsfeld est un insupportable arrogant, un faucon hypocrite catégorie poule-mouillée, un voyou lâche et un Napoleon d’opérette - mais ce n’est pas lui qui s’est auto-désigné au poste de Secrétaire à la Défense.


Permettez que je vous raconte un histoire concernant le Secrétaire à la Défense et que vous ne lirez pas dans le New York Times. C’est le Général Jay Garner, celui que notre président avait placé à Bagdad comme le premier consul de l’après victoire, qui me l’a raconté.

Garner arriva à Koweit City au mois de mars 2003 et s’est mis au travail avec l’idée saugrenue que lorsque le Président Bush parlait de démocratie pour l’Irak, le Président voulait dire que les Irakiens pourraient choisir leur propre gouvernement. Ayant mal compris la véritable mission du Président, le général Garner demanda aux Irakiens d’organiser des élections dans les 3 mois et prévoyait le repli rapide des troupes US, des villes vers des bases militaires dans le désert. "C’est leur pays," m’a dit le général en parlant des Irakiens. "Et," ajouta-t-il sombrement, "leur pétrole".

N’oublions pas que toute cette histoire concerne le pétrole. J’ai montré à Garner le plan de 101 pages concernant l’économie irakienne et qui avait été secrètement rédigé par des néocons du Département d’Etat, du Département du Trésor et du Pentagone. Ce plan prévoyait une "privatisation" (c’est-à -dire la vente) de "tous les biens d’état... particulièrement le pétrole et les industries pétrolières." Vous pouvez consulter ce plan ici : www.gregpalast.com/opeconthemarch.html . Le général connaissait ce plan et avait l’intention de le fourguer dans un endroit où le soleil irakien ne brille jamais. Garner avait prévu ce qu’il appelait une réunion "sous une Grande Tente" de tous les chefs de tribus irakiens pour organiser des élections. En aidant les irakiens à construire leur propre gouvernement multi-ethnique - c’était l’époque où les Sunnites, Chiites et Kurdes se parlaient encore - il savait qu’il pouvait remettre pacifiquement le pays sur pieds, avant que la "libération" fêtée ne se transforme en une "occupation" détestée.

Mais Garner savait qu’un gouvernement de coalition librement désigné par les irakiens signifiait aussi la mort du vol prévu du pétrole par les néo-cons.

Le 21 avril 2003, il y a donc trois ans, la nuit même où le Général Garner arriva à Bagdad, il reçut un appel de Washington. C’était Rumsfeld. Ce dernier annonça à Garner, en termes aussi laconiques, "Inutile de défaire vos valises, Jack, vous êtes viré."

Rumsfeld remplaça Garner, qui avait des années d’expérience sur le terrain en Irak, par Paul Bremer, un total novice et Directeur de Kissinger Associates. Bremer annula la réunion des Irakiens sous la Grande Tente et repoussa les élections d’un an. Puis il édicta 100 décrets, tel un pacha de bazar, vendant toute l’économie irakienne à des compagnies US et étrangères, selon les desideratas de la clique néo-con de Rumsfeld.

En lisant cela, on pourrait penser que j’applaudis à l’appel des six généraux pour la destitution de Rumsfeld. N’y comptez pas.

Pour une bande de militaires qui se la jouent, ils sont incapables de tirer droit. Ils gâchent leurs munitions sur un leurre. Ils ont descendu la marionnette au lieu du marionnettiste.

Il était impossible que Rumsfeld vire le Général Garner de Bagdad sans l’assentiment du Bunker. Rien ne bouge au sein de l’administration Bush sans un grognement d’approbation de Cheney. Et, en dernier lieu, le Commandant en Chef est le chef du commandement.

Même la plainte des généraux - que disent que Rumsfeld ne leur avait pas donné suffisamment de troupes - est en définitif une décision prise par le cow-boy de Crawford. (et soi-dit en passant, le problème n’est pas l’insuffisance de troupes - le problème est l’absence d’autorité morale pour occuper ce pays. Un million de soldats n’y changerait rien et fournirait uniquement plus de cibles pour les insurgés.)

Le Président Bush est un type chanceux. Je l’imagine à présent en conversation avec Cheney. "Et bien, partenaire, on dirait que c’est la fin." Et Cheney qui réplique : "Tu parles, accroche donc la marionnette de Rumsfeld à la fenêtre et regarde les gaspiller leurs munitions sur lui."

Lorsque Bush et Cheney ont lu l’appel pour la démission de Rumsfeld, j’entends d’ici George déclarant à Dick : "mission accomplie".

Généraux, permettez-moi de vous donner un conseil pour choisir une cible : c’est le président, imbéciles.


Read more about the untold story of General Garner and the secret war plans in ARMED MADHOUSE, by Greg Palast, to be released June 6. View Palast’s interview with Garner for BBC Television at www.GregPalast.com


 Source : Greg Palast www.gregpalast.com

 Traduction : Viktor Dedaj pour Cuba Solidarity Project
http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr



Des États-uniens appellent au secours : Appel de la Fondation internationale pour la démocratie ( IED).


Irak : Le résultat des élections : une nation divisée, et victoire des ennemis des Etats-Unis, par Patrick Cockburn.


Irak : « Brisés, vidés et vivant au jour le jour » : La révolte des généraux, par Alexander Cockburn.

Les USA livrent l’ agriculture irakienne aux transnationales, par GRAIN et Focus on the Global South.

Irak : Le pillage du pétrole est prêt, par Comaguer.


Je refuse d’obéir. Jean Giono.

Falluja, les preuves du massacre au phosphore.




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