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Neuf réflexions sur le COVID-19 et ce qui va advenir

C’est bizarre en ce moment. J’écris sur ce qui se passe dans le monde pour gagner ma vie, et il y a certainement beaucoup de choses qui se passent dans le monde sur lesquelles on peut écrire. Mais il y a aussi cette conscience aiguë que tout ce sur quoi j’écris aujourd’hui va paraître mesquin et insignifiant dans un avenir très proche.

Je veux dire que nous sommes dans les premiers moments d’une pandémie qui, d’après ce que je peux dire rien qu’en regardant les chiffres, est sur le point de changer le monde de manière assez significative. Les gouvernements du monde entier semblent nous avoir mis sur la voie de systèmes de santé surchargés, de graves ralentissements économiques et, bien sûr, de nombreux décès.

Et peut-être même le chaos. Et peut-être la guérison. Et peut-être, en fin de compte, une restructuration totale du pouvoir et de notre façon de faire les choses.

Au bord de ce précipice, comment diable suis-je censé écrire sur le fait que Bernie n’a pas été assez dur avec Biden lors du dernier débat ou autre ? Tant d’arguments auxquels nous avons accordé tant d’importance ces derniers temps pourraient facilement paraître hors de propos d’ici quelques semaines.

Quoi qu’il en soit, voici neuf réflexions sur le COVID-19 et ce qui va advenir.

1 - Dans les cercles conspirationnistes, tout le monde a des opinions bien arrêtées sur ce qui se passe, donc tout ce que je pourrais dire à ce sujet va recevoir une tonne de réactions de la part d’une faction ou d’une autre. C’est très bien. À mon avis, les craintes que la classe dirigeante saisisse cette occasion pour faire avancer des programmes autoritaires préexistants sont fondées, et les gens ont raison d’avoir des soupçons sur le récit officiel des origines du virus, mais ceux qui continuent à dire que tout est faux de fond en comble et que ce n’est qu’une autre grippe/rien de grave ont tort, ce qui a été prouvé par des faits avérés. Les gens devraient réduire au minimum les contacts sociaux pour éviter de surcharger les systèmes de santé et donc de tuer des gens. Même si vous êtes certain que tout cela est faux, vous n’êtes pas assez certain pour justifier de risquer inutilement des vies.

2 - La société YouTube, propriété de Google, vient d’annoncer qu’elle va censurer beaucoup plus de vidéos pendant la pandémie, en invoquant la nécessité de recourir à la censure automatique pour réduire la présence des travailleurs au bureau. Aucune explication n’a été donnée pourquoi le personnel de YouTube ne peut pas simplement examiner les vidéos en travaillant à domicile. Il faut absolument garder un œil sur la situation ; si des mesures autoritaires généralisées doivent être mises en œuvre pendant cette période, l’augmentation de la censure d’Internet sera probablement la première étape.

3 - Je pense que cela va frapper les Etats-Unis beaucoup plus durement que d’autres pays, malheureusement. Combinez un système de santé qui est une plaisanterie avec un président qui, hier encore, a fait preuve de mépris pour la menace que représente le virus, avec le fait que la majorité des Américains ne peuvent pas se permettre une dépense d’urgence de 1 000 dollars à un moment où les licenciements se multiplient tout en étant chroniquement non assurés ou sous-assurés, plus une incapacité à faire bouger les choses sans que les grandes entreprises acceptent volontairement de toucher à leurs profits, avec une culture d’individualisme forcenée et un dégoût irraisonné pour toute organisation collectiviste dans l’intérêt de tous, avec une population très religieuse et de nombreux prêcheurs qui disent à leurs paroissiens sous-assurés de démontrer leur foi en se rassemblant à la méga-église et en serrant la main à tout le monde, et vous avez la recette d’un désastre.

Alors, s’il vous plaît, mettez-vous autant que possible en sécurité.

4 - Pendant ce temps, la Chine réussit à maîtriser la pandémie, grâce à la capacité de son gouvernement à construire des hôpitaux et à mettre en place des solutions technologiques inédites avec une rapidité étonnante, et bien sûr à restreindre la liberté de circulation du public dès que cela est jugé nécessaire. Aujourd’hui, Pékin est en passe de devenir le leader mondial de la lutte contre la pandémie, en intervenant pour aider les pays qui ne peuvent pas obtenir d’aide ailleurs [ne pas oublier Cuba, SVP - NdT], comme l’Italie et la Serbie.

5 - Après deux guerres mondiales dévastatrices, et alors que les nations concurrentes étaient coincées dans leur reconstruction, les États-Unis en sont sortis intacts et sont devenus une superpuissance, ce qui leur a permis de prendre de l’avance sur la concurrence. La Chine, comme nous en avons discuté ici à de nombreuses reprises, est sur le point de dépasser l’Amérique en tant que puissance mondiale dominante, il est donc possible que le succès relatif de la Chine et l’échec relatif de l’Amérique sur ce front se traduisent par un élan significatif dans cette direction, de la même manière que les États-Unis ont été stimulés par les guerres mondiales. Il est très probable que la Chine s’en sorte nettement plus avancée dans son programme de création d’un monde multipolaire qu’avant que tout cela ne commence.

6 - Et les États-Unis sont bien sûr conscients de cette menace, c’est pourquoi mes notifications sur les médias sociaux sont actuellement remplies de moutons humains propagandisés qui bêlent sur la Chine comme le dernier méchant officiellement désigné et à propos duquel je dois absolument croire de très mauvaises choses. Un empire mourant sait qu’il va devoir prendre des mesures drastiques et dangereuses pour assurer sa domination mondiale face à un concurrent en pleine expansion, et il sait qu’il doit obtenir le consentement pour ces mesures drastiques et dangereuses. La propagande anti-chinoise s’est déversée dans la conscience générale avec de plus en plus d’agressivité ces derniers temps, d’abord et avant tout au sein des chambres d’écho de la droite, mais aussi au sein des chambres libérales dominantes – Pas plus tard qu’hier soir, Joe Biden a comparé le gouvernement chinois à Jack l’éventreur.

Le résultat est que les Occidentaux ordinaires commencent à perdre l’esprit à propos de la Chine, exactement comme lors de l’hystérie anti-russe que nous avons vu se dérouler fin 2016 et début 2017. J’ai été confrontée à un sentiment anti-Chinois beaucoup plus hystérique sur internet qu’il y a une semaine ou deux. Un sondage publié au début de ce mois indique que le sentiment anti-Chinois aux Etats-Unis est à son plus haut niveau depuis 20 ans, et je parie que s’ils refaisaient ce sondage aujourd’hui, ce serait bien pire.

Les gens crient maintenant constamment à quel point le gouvernement chinois est autoritaire, ce qui est stupide, car la Chine a toujours eu un gouvernement autoritaire. Il n’a pas changé ; la seule chose qui a changé, c’est la gestion narrative, avec des ajustements flagrants comme le fait que les médias rapportent les protestations à Hong Kong bien plus que les manifestations anti-gouvernementales dans les pays alignés sur l’empire américain comme la France. Toute cette insistance hors de propos sur l’origine du virus n’est pas là pour vous protéger contre le virus, mais pour jeter un discrédit sur la Chine. La Chine n’est pas plus menaçante pour vous qu’elle ne l’était il y a deux ans ; la seule chose qui a changé, c’est que vous êtes maintenant submergé de récits sur sa menace. La convergence des médias vers une seule nation ciblée par l’Empire n’annonce jamais rien de bon.

7 - Il est intéressant de voir comment le virus qui pourrait faire tomber le gouvernement le plus puissant du monde se comporte à ce point comme ce gouvernement : il domine les affaires mondiales et tue les membres les plus vulnérables des populations qu’il attaque. Les pays qui sont écrasés par les sanctions américaines voyaient déjà leurs personnes âgées et fragiles mourir de malnutrition et de soins médicaux inadéquats, et maintenant, avec le coronavirus, ils subissent exactement les mêmes effets mais démultipliés. C’est pourquoi des pays comme l’Iran sont si durement touchés. L’Amérique, c’est comme si le COVID-19 était un pays.

8 - Il est également intéressant de voir la réaction des gens face à la façon dont tant de politiques d’entreprises et de gouvernements qui ont fait souffrir tant d’êtres humains sont maintenant simplement annulées partout dans le monde en réponse à la pandémie. Cet article de Slate énumère un certain nombre de changements qui ont été apportés aux États-Unis, comme par exemple la façon dont les gens sont jetés en prison pour des délits mineurs : "San Antonio est l’une des nombreuses juridictions à annoncer que, pour éviter que les prisons ne soient encombrées de citoyens malades, cessera de le faire. Pourquoi l’ont-elles fait pour commencer ?" Ou comment "Trump a donné pour instruction aux agences gouvernementales qui administrent les prêts de renoncer à l’accumulation des intérêts pendant la durée de la crise. Mais pourquoi diable notre gouvernement fait-il payer des intérêts à ses propres citoyens ?"

Nous voyons les gens être libérés d’immenses fardeaux par un simple "Oh, ça aggrave la pandémie ? Ok, on va arrêter alors". Et nous voyons les gens réagir avec une indignation tout à fait justifiée en disant : « Alors pourquoi m’avez-vous fait subir ça avant ? »

Et la réponse est très simple : parce que, jusqu’à présent, votre souffrance n’exacerbait pas un virus qui ne fait de discrimination en fonction de la classe sociale. Les politiciens et les milliardaires sont tout aussi capables que quiconque de perdre la vie et des êtres chers à cause de ce virus, comme le PDG du groupe Universal Music vient de l’apprendre avec son hospitalisation. Le simple fait de ne pas causer de souffrances humaines inutiles n’a pas suffi pour qu’ils cessent d’écraser les gens ; il a fallu qu’il se manifeste sur le pas de leur porte pour faire la différence.

9 - J’ai longtemps pensé que ce serait génial si le monde pouvait faire une sieste pendant une minute. Le capitalisme est construit autour de la glorification de l’activité. Nous allons découvrir combien d’emplois nous pouvons faire de chez nous, combien d’emplois ne sont que du travail d’occupation, combien d’emplois nous pouvons confortablement consolider ou nous en passer complètement, et combien d’emplois sont en fait nuisibles. Une grande partie des emplois n’ont rien à voir avec le fait de nous nourrir, de nous loger ou de nous soigner, et tout à voir avec le fait de persuader les gens qu’il sont en manque de quelque chose d’une manière imaginaire et qu’ils ont besoin de cette huile de serpent placebo tonique pour nous rendre plus beaux. La religion en est un. La publicité, le marketing et la plupart des médias en sont d’autres. Si nous remodelons l’économie, nous pourrions les supprimer complètement et faire en sorte que tous ces efforts créatifs soient consacrés à des activités plus saines.

Mais avant tout, nous avons tous besoin d’un grand repos pour éviter de faire constamment des choses qui nous épuisent. Le fait de devoir faire cela en ayant peur de ne pas pouvoir payer notre loyer et nos factures n’est pas idéal, mais faites comme ma mère dit toujours : préoccupe-toi des choses que tu peux changer, et pour le reste, on verra. On verra pour les factures. Nous trouverons une solution ; nous le faisons toujours. Mais pour l’instant, vous êtes en sécurité et vous avez tout ce dont vous avez besoin. Soyez-en conscients. Une fois que vous avez compris que vous êtes solide, en ce moment au moins, prenez ce temps pour vraiment vous enfoncer le plus profondément possible dans la détente. Regardez un peu de comédie et riez, chantez des karaokés sur youtube, faites souvent et profondément la sieste, prenez des douches et des bains, goûtez vraiment votre nourriture et appréciez votre respiration, bâillez et étirez-vous, faites des câlins et secouez le tout. Oubliez le nettoyage des placards, l’apprentissage d’un instrument, la lecture de ce livre ou toute autre chose mignonne que vous aviez décidé de faire [SAUF la solidarité avec Julian Assange ! - Rappel du Traducteur] maintenant que vous avez le temps - laissez votre corps d’animal vous guider, et laissez votre cerveau se reposer de tous les "devrait" et "ne devrait pas". Vous êtes bien à ne rien faire. Laissez-vous ne rien faire.

Caitlin Johnstone

Traduction "Caitlin, j’taime bien mais là, j’ai pas le temps de ne rien faire" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

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En conscience je refuse d’obéir. Résistance pédagogique pour l’avenir de l’école, Alain Refalo
Alain REFALO
Le manifeste des enseignants désobéisseurs : un ouvrage qui dénonce la déconstruction de l’école de la République. « Car d’autres enseignants (…) ont décidé de relever ce défi de la lutte contre la déconstruction de l’école publique. Ils sont entrés en résistance, sans se payer de mots inutiles. Une résistance radicale, mais responsable. Une résistance transparente et assumée. Pour que le dernier mot de l’histoire n’ait pas la couleur de la désespérance. » Des îlots de résistance - (…)
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« Citoyens,

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ou à mot spirituel. Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Citoyens, Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèrent jamais comme vos maîtres.

Le Comité Central de la Garde Nationale »

Texte de l’affiche apposée avant l’élection de la Commune de Paris, 25 mars 1871.

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