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L’Europe sommée de faire allégeance à Trump

Comme il l’a fait dans son intervention devant la conférence de Varsovie sur le Moyen-Orient, le vice-président des EU Mike Pence, qui a pris part à celle de Munich sur la sécurité internationale, s’en est vertement pris aux alliés européens des Etats-Unis. Il leur a en effet rappelé à l’ordre et les a tancés sur leurs positions qui ne sont pas au goût de Washington s’agissant de la manière dont l’amies EUérique conçoit la gouvernance mondiale. Mike Pence leur a d’emblée signifié que les Etats-Unis étant le leader du « monde libre », il leur importe de soutenir sans « hésitation ni murmure » la politique internationale de son pays.

Après avoir affirmé de la sorte la suzeraineté des Etats-Unis sur ce monde prétendument « libre », il a intimé aux partenaires européens l’injonction de reconnaître Juan Guaido comme président du Venezuela, à rejeter l’accord sur le nucléaire iranien et à s’opposer au projet de gazoduc Nord-Stream 2. C’est peu dire que l’arrogance avec laquelle le vice-président s’est adressé à eux a mis mal à l’aise les participants européens à la conférence, particulièrement la chancelière allemande Angela Merkel à laquelle il a succédé à la tribune où elle venait de prononcer un discours dans lequel elle a plaidé la cause d’une Europe unie capable d’imposer sa voix dans le concert international et d’une manière indépendante.

Ce que la chancelière allemande a dit sur les dossiers qui ont donné matière à Pence de tancer l’Europe a probablement poussé ce dernier à ne pas s’embarrasser de fioritures diplomatiques dans sa réplique. Merkel, dont le mandat approche de sa fin, n’a pas non plus essayé de minimiser et encore moins de taire les divergences qui parasitent les relations entre les EU et l’Europe, notamment entre Washington et Berlin. La chancelière a tour à tour reproché à l’allié d’outre-Atlantique l’unilatéralisme qui caractérise sa politique étrangère qui met à mal l’architecture de l’ordre mondial, la guerre commerciale qu’il mène contre l’Europe, son retrait de l’accord sur le nucléaire iranien, ainsi que son hostilité surdouée à l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe et sa sortie du traité INF sur les missiles de moyenne portée.

Si dans l’esprit de Trump et de son vice-président Mike Pence la conférence de Varsovie et puis celle de Munich devaient sceller l’alignement sans réserve de l’Europe derrière les Etats-Unis, elles ont en réalité donné lieu à des frictions entre les deux parties qui sont révélatrices de la dégradation de leurs relations qui risque d’aller en s’amplifiant tant que Donald Trump restera à la Maison Blanche. L’homme n’a en effet qu’une piètre estime pour les alliés européens des EU qu’il accuse de contribuer par égoïsme à l’érosion de son leadership politique, économique et militaire et qu’il entend remettre à leur place en les soumettant à celui-ci. Une voix a été absente à Munich, celle de Macron, défenseur patenté d’une UE unie et agissant en tant que superpuissance respectée. Le président français a, il est vrai, d’autres chats à fouetter avec le mouvement des Gilets jaunes qui est en train de pourrir son mandat et son auréole.

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