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Le Président Macron a accumulé de très et trop graves manquements à la fonction présidentielle, la mise en oeuvre de l’article 68 n’est plus un choix mais un devoir impératif

Voici le mail que j’ai adressé le 27 janvier 2019 aux chefs de groupes parlementaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat. Mail également adressé à nombre de députés et sénateurs malgré les blocages répétés de ma boîte mail par mon opérateur Internet.

Ce mail s’inscrit dans la continuité de mes initiatives sur l’ingérence illégale française en Syrie mais déborde très largement ce cadre puisque Macron s’ingère maintenant dans la politique du Vénézuéla, se permettant même de fixer un ultimatum au Président Maduro et d’appeler à interdire par son ministre Le Drian l’usage de la violence vis à vis de l’opposition et des manifestants pacifiques...quand Macron utilise cette violence depuis 3 mois en France face aux Gilets Jaunes et surtout face aux pacifiques.

Face aux manquements à la fonction présidentielle de Macron, manquements ignorés par nos parlementaires jusqu’ici, ceux-ci se doivent enfin d’agir comme le prévoit la Constitution.

* * *

Mesdames, Messieurs, les chefs de groupes parlementaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat,

Je vous ai écrit à plusieurs reprises entre avril et août 2018 afin notamment de solliciter l’ouverture d’une enquête parlementaire sur l’ingérence illégale française en Syrie et d’autre part la mise en œuvre de l’article 68 de la Constitution pour la destitution du Président Macron, au regard de ses manquements graves à la fonction présidentielle.

Outre votre silence méprisant, vous n’avez délibérément pas mis en œuvre l’article 68 comme la Constitution le prévoit et d’autre part vous avez refusé d’honorer votre mission de contrôle du gouvernement en n’ouvrant pas l’enquête parlementaire sollicitée.

Aussi, au regard de votre refus de mettre en œuvre l’article 68 et de respecter vos devoirs de parlementaires pour la défense des intérêts du peuple français, vous portez une lourde responsabilité, aux côtés du Président Macron et de son gouvernement, dans la révolte pacifique mais grandissante qui secoue la France depuis près de 3 mois ainsi que dans la nouvelle ingérence française cette fois-ci à l’encontre du Vénézuela et de son Président élu Nicolas Maduro.

Dans un lapsus maintenant on ne peut plus révélateur, le 20 septembre 2017, le Président Macron avait déclaré publiquement « c’est pourquoi j’ai décidé qu’en novembre prochain nous sortirons de l’Etat de droit ».

Chacun peut effectivement constater que le Président Macron et son gouvernement sortent de l’Etat de droit, pied à pied depuis plus d’un an, avec la complicité active et/ou passive des parlementaires.

Le 26 janvier 2019, le Président Macron a déclaré qu’il reconnaitrait sous 8 jours Juan Guaido comme nouveau Président du Vénézuela si le Président Maduro n’annonçait pas une élection présidentielle anticipée sous ce délai. Par cette déclaration aussi hallucinante que scandaleuse, mettant implicitement le feu aux institutions françaises et internationales, le Président Macron a commis un nouveau et particulièrement grave manquement à la fonction présidentielle puisqu’il est notamment le garant des traités.

Aussi, députés et sénateurs, vous n’avez plus d’autre choix que de mettre en œuvre, dans les prochains jours, l’article 68 de la Constitution visant à destituer le Président Macron sauf à reconnaître que la Constitution française n’a plus court, que les institutions françaises sont inopérantes, que la France n’est plus un Etat de droit car des citoyens français, à l’instar du Président Macron, peuvent maintenant reconnaître un nouveau Président de la République, sous 8 jours, si le Président Macron n’annonce pas une élection présidentielle anticipée dans ce délai.

A défaut de mettre en oeuvre, maintenant, l’article 68 pour les nombreux et graves manquements du Président Macron à la fonction présidentielle, vous ouvririez sciemment la voie à ce que déclarait en 1962, le Président des Etats-Unis John Kennedy : « A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes ».

En effet, semaine après semaine depuis novembre 2018, seules les autruches peuvent ne pas voir que nous approchons dangereusement de ce point de bascule, ceci d’autant plus que le Président Macron et son gouvernement s’ingénient à faire que les blessés, les estropiés et les mutilés très majoritairement dans les rangs des manifestants ne cessent de croître chaque semaine... alors même que le ministre des Affaires Etrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé, le 25 janvier 2019, le Président du Vénézuéla Maduro à "s’interdire toute forme de répression de l’opposition, tout usage de la violence contre les manifestants pacifiques". Ainsi, la devise du Président Macron et de son gouvernement n’est pas "Liberté, Egalité", Fraternité" mais "Faites ce que je dis, surtout pas ce que je fais".

Aussi, il est en votre pouvoir mais surtout de votre devoir de parlementaires que ce point de bascule, encore évitable mais manifestement recherché par l’exécutif du fait de la politique violente et répressive menée depuis près de 3 mois contre les manifestants pacifiques, ne soit pas atteint car dans le cas contraire, vous en porteriez la lourde responsabilité et devriez en assumer toutes les conséquences aux côtés du Président Macron et de son gouvernement.

Espérant que vous honoriez votre mandat et vos devoirs, que vous représentiez le peuple souverain et ses intérêts plutôt que ceux d’un exécutif autoritaire et destructeur mettant en danger nos vies et la paix en France et que la sagesse soit votre ultime conseillère, je vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs, les chefs de groupes parlementaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat, mes salutations distinguées.

Eric GYSSLER

PS : au nombre des manquements graves du Président Macron à la fonction présidentielle, il convient d’ajouter sa signature, le 22 janvier 2019, du traité dit d’Aix-la-Chapelle, signature sans consultation préalable du peuple français ni du Parlement ; traité qui abandonne de nouveaux pans de la souveraineté nationale à l’Allemagne et traité dont historiens, professeurs de droit et avocats ont pointé l’inconstitutionnalité voire l’illégalité.

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