Selon les documents, publiés récemment par les hackers du groupe Anonymous, le projet britannique « Integrity Initiative » prévoit d’étendre ses activités aux États-Unis, notamment à Washington, afin de « contribuer à changer l’attitude envers l’influence maligne et la désinformation russes ». Pour arriver à ces fins, les experts britanniques encouragent les États-Unis à « reconfirmer leur rôle dominant via l’OTAN et le soutien à l’UE » . Pourtant, ce projet ne vise qu’à faire accroître l’influence britannique dans le monde.
L’élargissement de l’influence britannique
« Integrity Intiative » est un programme lancé à l’automne 2015 par l’Institute for statecraft, une entreprise basée en Écosse qui compte parmi son personnel un grand nombre d’anciens militaires et membres des services de renseignement. L’organisation est, en effet, financée par les ministères britanniques. Le projet a également reçu le soutien financier et opérationnel de l’Organisation du traité d’Atlantique Nord (Otan) et qu’il dispose d’un réseau étoffé en Europe. Notamment en France, que l’on qualifie d’un pays « stratégique ».
D’après les pirates informatiques, « Integrity Intiative » prévoit l’ouverture des agences en Arménie, Moldavie, Géorgie, Suède, au Monténégro, à Malte, aux États-Unis et au Canada, ainsi qu’en Estonie, Pologne, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie, et Autriche. Ces branches seront chargés d’aider les citoyens à « mieux comprendre la menace russe », via la fourniture d’informations, y compris par le biais des réseaux sociaux. Une opération qui ressemble plus à la manipulation d’opinion. Ainsi, les documents contiennent, parmi d’autres, une liste des journalistes déloyaux et des activistes contribuant à la promotion des points de vue russes ainsi que des factures concernant les activités de l’Institute en Arménie.
Le projet pose des risques pour les sociétés européennes
« Integrity Intiative » prétend « défendre la démocratie contre la désinformation ». Selon les documents publiés, l’entreprise britannique a commandé plusieurs rapports sur l’influence des agences d’informations russes RT et Sputnik dans de nombreuses régions. Leur auteur souligne que , d’après les lecteurs arabes, les médias russes offrent « une perspective différente […] de ce qu’ils perçoivent comme le narratif occidental épuisé ». De plus, il constate que RT et Sputnik ont réussi à conquérir une plus grande audience que leurs « concurrents occidentaux » sur les réseaux sociaux.
Pourtant, « caché derrière ces intentions bénévoles, la Grande Bretagne crée en fait un service secret d’informations de grande échelle en Europe, aux États-Unis et au Canada et rassemble des représentants des communautés politiques, militaires, universitaires et journalistiques avec à sa tête le centre de recherche londonien », indiquent les Anonymous.
Quelles que soient les intentions britanniques, de cette façon, Londres pose des risques pour les sociétés démocratiques européennes et la liberté d’expression.
Davros Kocharyan