L’abstention a été de près de 54%, beaucoup plus élevée qu’en France où, pour être élu président, il faut, c’est bien connu, 99% des votants et 98% des voix... Qu’importe après tout le résultat. Des révolutionnaires ne peuvent organiser que des élections truquées, frauduleuses. Donc illégitimes. Il-lé-gi-ti-mes. Le chavisme en a organisé 24 en 19 ans, et en a gagné 22. Et à partir de là, l’intervention de Washington, à venir, pour rétablir la démocratie et libérer enfin le Venezuela, va s’accélérer. Même combat : Trump, Macron, Union Eutropéenne ! Contre le « dictateur » Maduro. Celui qui a donné à chaque électeur un bon de 8 dollars pour qu’il vote chaviste. Scandale non avéré, mais coutumier dans une république bananière.
On relève dans le scrutin et le dépouillement, réalisés à l’abri des bananiers, des milliers d’anomalies que l’on n’a pu démonter pour l’heure, mais que Trump, spécialiste en tromperies, lui, a décelées. Comme toujours, il en a les preuves. L’expertise, c’est lui. Les « terroristes » de Gaza l’ont renforcé dans ses convictions : un bon démocrate est un démocrate mort. La vraie démocratie passe par l’obéissance aveugle au maître du monde : l’impérialisme « yankee ». Macron l’a compris. Combien de fois a-t-il baisouillé le « satrape » (relevé dans un journal) pendant son voyage au centre de la terre.
Partout, près des bureaux de vote, des milliers de « points rouges » ont filé la rougeole aux électeurs pour qu’ils votent chaviste. Aucun « observateur international » ne les as vus, (ils s’étaient vaccinés contre la rougeole) ; le régime, lui, n’avait invité que des agents de Moscou et des observateurs presse-myopes.
L’armée et la police ont tiré sur la foule pacifique des électeurs et sur les enfants, ils attendaient pour voter américain et manifestaient en même temps contre le transfert de l’ambassade soviétique en Colombie. Bilan : plus de 50 terroristes en moins. Notre petit Macron s’est comporté en toutou renvoyant dos-à-dos les fauteurs de violence. De véritables caniches, ces autoproclamés défenseurs de la démocratie ! En Espagne, on les gratifie du doux nom de « hijo de puta ». Aujourd’hui, ils ont reçu un nième coup de pied au cul. Au Venezuela, « no pasarán ». Pour passer, il faudra beaucoup de sang versé.
Le chavisme vit, et il remue la queue (« está vivito y coleando »).
Jean ORTIZ
L’Humanité, 21 mai 2018.