RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’indépendance européenne à l’épreuve des diktats de Trump

Quand en janvier dernier Donald Trump a lancé un ultimatum aux puissances européennes signataires avec les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien dont elles ont plaidé auprès de lui la poursuite de l’observation, leur donnant jusqu’au 12 mai pour durcir les obligations qui incombent à Téhéran, il savait pertinemment qu’elles ne parviendraient pas à infléchir la position iranienne qui est que toutes les parties contractantes doivent s’en tenir aux dispositions de l’accord conclu. D’ailleurs même si Paris, Londres et Berlin ont espéré que des pressions de leur part sur les dirigeants iraniens avaient quelque chance d’aboutir, ils ont déchanté au constat que l’agressivité du discours du président des EU à l’égard de l’Iran est allé en augmentant en parallèle et a eu pour effet de fermer la porte à tout compromis qu’ils auraient proposé à Téhéran.

Donald Trump qui est déterminé à « démanteler » l’accord sur le nucléaire iranien, devait annoncer hier soir, sauf revirement de dernière minute, que les Etats-Unis se retirent de l’accord. Le retrait étasunien s’accompagnera du rétablissement par la Maison Blanche des sanctions levées en contrepartie de l’engagement pris par l’Iran en 2015 de ne pas se doter de l’arme nucléaire. La question se pose alors de savoir si la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne qui persistent à plaider pour le respect de l’accord de 2015 qu’ils ont considéré comme « historique » au sens où il est une avancée dans la non prolifération nucléaire, vont s’incliner devant la décision unilatérale des EU.

Ces trois puissances européennes vont se retrouver devant un fait accompli duquel elles auront du mal à se démarquer car venant de leur hégémonique allié atlantique. Elles ont déjà donné le signe de la faiblesse des résistances qu’elles pourraient lui opposer. Après avoir usé d’un ton de fermeté face aux diatribes anti-accord du président des EU et avoir averti celui-ci qu’elles s’en tiendront au respect de leurs paroles données, Paris, Londres et Berlin ont sensiblement rétropédalé dans leur fermeté en se disant compréhensifs par rapport aux inquiétudes étasuniennes qui poussent Donald Trump à décider le retrait de son pays d’un accord qu’ils se sont mis à considérer « insuffisant ». Macron est allé jusqu’à proposer la négociation d’un nouvel accord, suivi en cela par la chancelière allemande Angela Merkel.

Face à la détermination de Donald Trump, les trois puissances européennes sont devant le choix de s’incliner devant sa décision ou de réviser leurs relations avec les Etats-Unis. Elles opteront indéniablement pour la première solution, dépendantes jusqu’à la perte de souveraineté qu’elles sont des EU, d’autant qu’elles savent que Donald Trump va leur montrer les limites de leur autonomie décisionnelle à l’égard de son pays en décrétant le rétablissement, et probablement le renforcement des sanctions étasuniennes à l’encontre de l’Iran qu’elles ne pourront ni violer ni contourner sans en payer un prix qu’elles ne sont pas en capacité de supporter.

En fait, en s’en prenant à l’accord sur le nucléaire iranien, le président des EU a eu pour objectif de stopper net et de façon humiliante la contestation européenne de la domination étasunienne qui a commencé à s’exprimer de plus en plus ouvertement depuis qu’il est arrivé à la Maison Blanche. L’Europe n’est ni prête et n’a ni la volonté de s’émanciper de la tutelle étasunienne. Cela, Donald Trump l’a très vite décelé et a poussé ses pions pour la ranger plus rudement dans la soumission atlantisme.

URL de cet article 33355
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Sur les eaux noires du fleuve.
Maurice LEMOINE
Plus de six décennies de conflit armé affectent la Colombie, pays considéré, d’un point de vue formel, comme une démocratie. Aux guérillas nées en réaction à la violence structurelle et à l’injustice sociale a répondu une épouvantable répression. En cette année 2002, le gouvernement a rompu les négociations avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie. Ces terribles FARC viennent d’enlever Ingrid Betancourt. L’élection présidentielle se profile, dont est favori un dur, un certain à lvaro. De (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Je définirais la mondialisation comme la liberté pour mon groupe d’investir où il veut, le temps qu’il veut, pour produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant et en vendant où il veut, et en ayant à supporter le moins de contraintes possibles en matière de droit du travail et de conventions sociales.

P.Barnevick, ancien président de la multinationale ABB.

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.