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Ni décomposition, ni fascisation de la France ! Pour un Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologique (FR.A.P.P.E. !)

A l’issue de plusieurs décennies de « construction » euro-atlantique cogérée par le Parti Maastrichtien Unique au pouvoir (le « PMU » composé du PS, des LR et de leurs forces d’appoints respectives), la France est aux portes de la désagrégation violente et de sa fausse et très mortifère antidote, la thérapie de choc néo-thatchérienne doublée d’un choc de fascisation et de le lois liberticides.

Aventurisme atlantique

Reniant la politique gaulliste et néogaulliste d’indépendance par rapport aux EU et à leurs supplétifs (les pétromonarchies du Golfe et l’Etat colonial israélien), Sarkozy et Hollande se sont lancés tour à tour dans une irresponsable fuite en avant qui, de Libye en Syrie en passant par Kiev, ont multiplié les ingérences en attisant la guerre civile au Maghreb, en Ukraine et au Proche-Orient. Supervisé par Washington, le Parti euro-atlantiste hexagonal (ou plutôt... pentagonal) a pavé la voie de forces ténébreuses : islamistes radicaux financés par Ryad, néonazis de Kiev, mafias tribales libyennes. Nos gouvernants maastrichtiens successifs ont ainsi pris le risque de gonfler les voiles bleu marine, d’attirer d’affreux attentats fanatiques sur notre sol, de déclencher d’insoutenables migrations de masse et d’abandonner à Daech sur la Syrie, la Libye, l’Irak et une partie de l’Afrique en ruines.

Défaisance nationale et démontage républicain

En France même, la polarisation systématique du « débat », non pas sur des sujets transversaux intéressant tous les citoyens (réduction des inégalités, relance du produire en France saccagé par la « concurrence ouverte sur le monde » chère à l’UE, reconstitution de la souveraineté nationale aliénée à la BCE, à l’OTAN et à l’Axe Berlin-Washington, défense de la langue française érodée par le tout-anglais « transatlantique », reconstruction des services publics et des acquis sociaux détruits par les euro-diktats – dernier en date : la « loi El Khomri », renaissance des communes de France et de la République « une, laïque et indivisible » torpillées par l’euro-régionalisation), mais sur de venimeux clivages inspirés du « choc des civilisations » sur les crèches de Noël dans les mairies (!!!) ou sur l’inexistant « burkini » : des polémiques dont l’effet téléguidé est de stimuler à la fois le communautarisme religieux et la haine anti-« musulmans », tout en érodant la loi laïque séparant l’Etat des Eglises. Cette défaisance méthodique de la « Douce France » chantée par Trenet s’opère sur fond de destruction des repères fondamentaux : la « gauche » maastrichtienne n’a cessé en effet de privatiser, de réprimer la CGT en lutte, de contre-réformer l’école, l’EDF, la SNCF, la Poste, les retraites et l’hôpital, d’imposer l’austérité au nom du sacro-saint euro, de fliquer les citoyens dans une surenchère permanente avec les LR, lesquels s’empressent aussitôt de déborder le FN sur sa droite... Ajoutons à cela qu’à l’ombre de la contre-réforme territoriale « landerisant » la France et d’une Charte européenne des langues régionales ciblant très clairement notre langue commune, les séparatismes euro-régionalistes déploient leur haine de la République « jacobine » : de Bastia à Perpignan, de Strasbourg à Quimper, c’est à qui attaquera avec le plus de virulence « Paris » et la si méprisable Marianne, avec sa loi identique pour tous, ses acquis sociaux, ses diplômes nationaux, sa citoyenneté universaliste (fût-ce formellement), son exception culturelle, ses conventions collectives et ses statuts publics...

Adieu à la Révolution française ?

Au confluent de ces politiques réactionnaires, notre peuple déboussolé subit un climat surchauffé de pré-guerre civile et d’appel permanent à l’ « homme fort » gouvernant par ordonnances, en clair, à une dictature bourgeoise ouverte dont la chasse aux cégétistes orchestrée par Valls fournit un avant-goût. Ces éléments flagrants de fascisation secondent opportunément une guerre de classe éhontée contre les couches populaires et moyennes (TOUTES les lois « sociales » récentes, bénies par la jaunissante CFDT ont été inspirées par le MEDEF, les LR se contentant de trouver que ça ne va jamais assez loin...). Qu’importe aux oligarques du CAC-40 et aux politiques qui les servent que l’ex-pays de Montaigne, de Victor Hugo et de Jean Moulin s’abandonne aux fauteurs de guerre de religion et aux frénétiques de l’Etat policier ? Peu leur chaut que la « France des travailleurs » célébrée par Jean Ferrat soit sur le point de régresser bien en-deçà, non seulement des conquêtes de 1945, de 1936, de 1905, voire de 1789-94, mais de l’acquis des « Lumières », voire de l’Edit de Nantes par lequel Henri IV avait mis fin à trente ans de St-Barthélémy ? Qu’importe à l’oligarchie qui, MEDEF en tête, rêve d’en finir avec l’Etat-nation (cf le Manifeste Besoin d’aire publié par le MEDEF en décembre 2011), si la mort déshonorante de la nation est le prix à payer pour éradiquer les effets de deux siècles d’intervention populaire dans notre histoire nationale (A bas Croizat, le fondateur communiste de la Sécu, à bas Jaurès, à bas Louise Michel, Robespierre et Rousseau !) et de rendre cet immense service à la réaction mondiale : mettre un point final infamant aux suites géopolitiques de cette Révolution française qui, bientôt suivie par la Commune puis par la Révolution russe, avait ouvert en grand l’ère des révolutions populaires et des conquêtes progressistes.

Mutation du PCF et désorientation populaire

Tout cela eût été impossible sans les dérives, non seulement d’une social-démocratie dès longtemps fascinée par le patronat et par les EU, mais de l’appareil du PCF qui, à force de reniements déguisés en « rénovation », a alimenté de gauche la dérive droitière du pays en se décalant vers le PS et vers l’acceptation de principe de la « construction » européenne. En effet, le glissement réactionnaire de la France est indissociable du sabordage idéologique d’un PCF qui a renoncé à faire ce qu’il faisait si bien sous le Front populaire, pendant la Résistance antifasciste ou dans les années cinquante à septante : marier le drapeau rouge au drapeau tricolore, associer le mouvement ouvrier à la défense du droit de chaque peuple à disposer de soi pour édifier un socialisme respectueux des héritages nationaux.

FR.A.P.P.E. d’urgence !

Face à cela, l’heure n’est pas à danser la Sarko-Valls, pas plus qu’elle n’est à réclamer « plus d’Europe ! » (le Brexit a rappelé que les classes populaires rejettent cette prison des peuples qu’est intrinsèquement l’UE ), à défiler pour « l’interdiction du burkini » ou à l’inverse, à encenser la « liberté » des femmes de plier sous l’ordre patriarcal. L’heure vient au contraire de l’action unie des communistes, qui doivent appeler ensemble à sortir de l’euro, de l’UE et de l’OTAN et du capitalisme et du sursaut des syndicalistes de classe qui, dans la foulée des luttes du printemps, peuvent et doivent briser le mensonge paralysant de l’« Europe sociale ». L’heure est enfin à l’insurrection citoyenne des francs républicains qui doivent pousser la dynamique généreuse de l’insoumission jusqu’à saisir à temps que l’unique façon de « changer l’UE » est d’en sortir au plus tôt. Sans solliciter pour cela la permission de M. Juncker et de Mme Merkel, car il est impossible à moins de rouvrir à notre pays la voie de l’indépendance, du progrès social, de la coopération et du socialisme.

Georges Gastaud

www.initiative-communiste.fr

Georges Gastaud est philosophe, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF). Dernier ouvrage paru : Marxisme et universalisme, Delga 2015. A paraître en septembre : Lumières communes, Traité de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique, Delga. Georges Gastaud dédicacera ses ouvrages sur le stand du PRCF à la fête de l'Huma le 11 septembre 2016.

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