Les 14 mars et 30 juin 1960, un jeune français refuse à deux reprises de se présenter aux conseils de révision. Il devait être envoyé en Algérie faire la guerre à un peuple en lutte pour sa libération. Communiste, il finira par suivre les orientations de son parti aux appelés sous les drapeaux, « militer au sein de leur unité contre la guerre ». De son expérience sortira un poignant témoignage « Souvenirs d’un appelé anticolonialiste ».
Le jeune homme s’appelle Jacques Tourtaux. Il ne cessera pas de se battre contre toutes les formes d’oppression, contre le fascisme, contre le colonialisme, contre le sionisme. Aujourd’hui, encore, il est au front aux côtés de tous ceux qui luttent, que ce soient les travailleurs victimes des exactions du capital ou les Palestiniens qui résistent à la Barbarie impérialo-sioniste. Ce faisant, il se fait un plaisir de se retrouver dans ce garçon qui lui ressemble.
Il rapporte ses propos dans son blog : « Je m’appelle Udi Segal, j’ai 19 ans, je viens du Kibbutz Tuval au nord d’Israël, il y a quelques mois j’ai signé la lettre des objecteurs de conscience 2014 qui fut envoyée au premier ministre, à ce jour, elle a été signée par 130 déserteurs ». Udi qui avait reçu son ordre de conscription le lundi 28 juillet a écrit ce qu’il pense, s’adressant aux autorités sionistes. Il a dit, entre autre, ceci : « On ne pourra réaliser la paix tant qu’un peuple sera opprimé, occupé et entouré d’un mur. Cette population n’a pas abandonné son désir de liberté (...) alors ne vous attendez pas à vivre en sécurité dans une telle situation. » Et il sait de quoi il parle. Il sait que, depuis plus de 66 ans, les Palestiniens n’ont pas cessé de se battre. Il rappelle le présent : « l’Opération Plomb durci [2008-2009] qui n’a fait que mener à l’Opération Pilier de défense [novembre 2012] et qui continue aujourd’hui avec l’opération Bordure Protectrice, qui elle-même mènera probablement à d’autres opérations militaires ».
Comme Tourtaux, hier, Udi et ses compagnons dans l’insoumission ont pu accéder à l’humanité contre leur « propre camp », au risque de passer pour des « traîtres ». Un signe éclatant que la Barbarie trouvera toujours sur sa route des irréductibles qui mettront à mal ses projets. A Ghaza c’est Guernica démultipliée à l’infini. La Guernica des sionistes et des atlantistes qui, sur les traces de Hitler et de Franco, ont entrepris de briser la volonté de vivre des Palestiniens et, à travers eux, faire un exemple. Mais Guernica a été hissée au firmament des Justes et Ghaza survivra. Elle fait déjà palpiter les cœurs et ses bourreaux paniquent. Leur refus de la vérité, leur acharnement sur les corps frêles des enfants, leur fuite en avant dans le crime, leur cynisme, leur surdité à la colère qui enfle, sont autant de preuves de leur déchéance morale. Rien ne fera qu’un Barak Obama, en haut de la hiérarchie du crime, et ses comparses européens ne seront pas, un jour ou l’autre, redevables du sang versé. En attendant, émules des Nazis, ils ont déjà été jugés par le tribunal de la conscience humaine.
Ahmed Halfaoui
4 août 2014