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Cuba, "way of life" étatsunienne et rapports internationaux

Raul Castro, le chef d’État cubain, a déclaré lors de la clôture de la seconde session parlementaire annuelle : "Nous ne demandons pas aux États-Unis de changer son système politique et social, ni n’acceptons de négocier le nôtre".

Depuis plus d’une cinquantaine d’années, ce petit pays est soumis à l’un des pires dénis de la part de la première puissance mondiale. Son tort vient du fait que son peuple a décidé, un jour, de ne plus servir de paradis et de lupanar à la mafia étatsunienne.

Cuba s’était débarrassée en son temps de cette "way of life" qui rejetait dans une misère indescriptible l’essentiel de ses enfants. Cette "way of life" que les GI’s affirment défendre en Afghanistan, comme ils l’ont affirmé pour l’Irak. C’est ce qu’on leur a appris et ce que beaucoup de gens pensent.

Castro, le Cubain, n’en est pas à ingurgiter la propagande dominante. Il sait de quoi il parle et l’exprime dans les mots les plus simples. Il dit honnêtement que l’ingérence n’est pas une bonne chose et que Washington n’a pas le droit de décider de ce que les Cubains doivent faire.

Pour être sûr d’être compris et de ne rien laisser au hasard des interprétations, il ajoute :

"Si nous souhaitons réellement avancer dans les relations bilatérales, nous devons apprendre à respecter mutuellement nos différences et à nous habituer à vivre pacifiquement avec elles, seulement comme ça. Dans le cas contraire, nous sommes disposés à supporter 55 autres années dans la même situation".

Pas question donc de retomber dans le cauchemar duquel est sorti l’île, en permettant aux gangsters de reprendre le pouvoir économique. Ceci interpelle, à plus d’un titre. Car il est terrible de constater l’angélisme qui règne dans la lecture des discours diplomatiques, quand on sait les dessous des relations internationales et, par-dessus tout, la véritable conception des États-Unis de leurs rapports au monde.

"Les intérêts des États-Unis sont définis comme l’accès sans entraves aux ressources naturelles, à la main-d’œuvre, et aux marchés des pays tiers" disait Philip Agee, ancien agent de la CIA.

Le 17 septembre 2002, Georges W Bush, le second, disait que la planète ne pouvait connaître qu’"un seul modèle acceptable pour la réussite des nations, la liberté, la démocratie et la libre-entreprise." Aux États-Unis, la notion de libre entreprise est chez elle et se manifeste clairement. Par exemple, le droit du travail ne s’encombre pas de complications pour la gestion des employés. L’idéal en matière de flexibilité. Par exemple, il n’y a aucune disposition dans la loi qui oblige les entreprises à aménager des congés payés, au profit de leurs salariés, et on peut compter 10% des salariés à plein temps qui n’ont droit à rien en ce sens.

L’information est donnée par une analyse du Center for Economic and Policy Research. Dans le meilleur des cas, le droit à congé peut exister, ce qui fait qu’en moyenne, les étatsuniens ont deux semaines de congés payés par an. Ce qui revient à dire que ce qui est assez répandu à travers le monde, relève de la faveur parcimonieuse dans le pays gardien patenté des droits de l’homme.

Raul Castro, le "dictateur" selon la lecture imposée, serait-il si dictateur que cela ? Si l’on considère ce qu’il refuse pour son peuple.

Ahmed Halfaoui

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