1) En septembre 2012, à La Baule, Marine Le Pen, hilare, prend affectueusement dans ses bras Anne-Sophie Leclère (photo).
2) En aout 2013 sur son blog, Gabriel Bastain, un responsable FN en Alsace, plusieurs fois candidat à des élections, légèrement sarcastique, dressait le portrait de la donzelle :
« Accent chantant, jolie chevelure blonde et admiration sans bornes pour « l’intelligence de Marine Le Pen ». Anne-Sophie Leclère, 33 ans, mariée avec enfants, travaille dans une boutique d’articles de pêche dans les Ardennes […] Sur sa page Facebook, où elle s’affiche fièrement aux bras de son idole, on constate une écriture de type SMS et une ignorance manifeste du participe passé ».
Ben, n’est pas Rimbaud (natif des Ardennes) qui veut.
3) Le 28 septembre 2013, sous le titre « Coup de jeunes sur le Front », le journal L’Union L’Ardennais se pâme en décrivant Anne-Sophie Leclère : « Rajeunissement, féminisation… Le Front national renouvelle ses cadres. Look policé mais discours radical. La génération Marine veut prendre le pouvoir. Et ne s’en cache pas. Adhérente depuis 2012, la jeune femme incarne la génération des « marinistes », ces jeunes loups et louves du FN, sans tabou ni complexe, soucieux de ripoliner l’image du parti. Quand un militant se présente en rangers pour le défilé du 1er mai, la jeune femme le reprend au vol. Et fermement ! « Cette image ringarde de fachos véhiculée par les médias, ça me saoule ! » À ses yeux, l’image du FN aurait donc changé ».
4) En octobre 2013, l’émission « Envoyé spécial » nous la montre, sûre d’elle, sans complexe, la syntaxe hasardeuse Elle préfère voir Christiane Taubira « dans un arbre après (sic) les branches que la voir au gouvernement »). Et elle la compare à un singe, montage photo à l’appui.
5) Le 10 juin 2012 au premier tour des élections législatives dans les Ardennes, Anne-Sophie Leclère, semi-illettrée et semi-débile (?), recueillait 16,76% des voix. Le candidat du Front de Gauche en obtenait 4,77%. Alors les Ardennais ? Fiers de vous ?
Le FN parle de dérapage, une sanction est prise. Hier déjà, un militant FN se faisait réprimander pour avoir fait le salut nazi.
Ça, c’est pour la galerie. Car ce FN qui épure ses franges a pour président d’honneur un homme qui qualifia les chambres à gaz de « détail » et pour présidente, sa fille qui valse avec les néo-nazis à Vienne, fréquente les locaux parisiens de Serge Yaoub, gourou d’un groupuscule violent dont le nom est apparu lors de la fin brutale de Clément Méric et adoube à Béziers un candidat dont la campagne est encadrée par des membres du Bloc identitaire.
La crise économique, les problèmes de voisinage, l’insécurité, les extrémismes religieux, les enfumages télévisuels ne sauraient tout excuser : qui vote FN vote pour ces gens-là. Dans des situations de souffrance bien pire, on a vu des Français se lever contre les vrais responsables et d’autres, béats devant Vichy, émerveillés par le lustre des bottes des ennemis, le béret penché sur l’oreille, aller en troupeau casser les portes de bouc-émissaires.
Vincent Moret,
pour legrandsoir.info