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L’ONU autorise TOUS les moyens de lutte contre la colonisation

Il y a quelques jours, du haut de la tribune des Nations-Unies, le cynique 1er ministre israélien, l’air grave, a tenté d’arracher à son auditoire, une larme de compassion avec l’histoire de son grand-père violenté par de vilains antisémites voilà plusieurs dizaines d’années.

Par ce piètre numéro, sans doute espérait-il faire oublier la politique abjecte avec laquelle son armée et son gouvernement – comme tous les précédents – humilient, violentent et asservissent depuis des décennies tout un peuple dont des histoires comme la sienne se comptent à la pelle. Mais, l’auditoire docile et policé, a applaudi chaleureusement, friand de ce genre d’émotion facile…

Pendant ce temps, la situation en Palestine nous rappelle de manière brutale ce que les mots « politique » et particulièrement « géopolitique » veulent dire, à savoir : un rapport de forces. Et tant que nous ne parviendrons pas à intégrer cette froide réalité, nous nous lamenterons indéfiniment sur les drames qui s’y déroulent, là comme dans d’autres lieux du monde.
Certes, cela demande une sérieuse dose de cynisme, mais c’est la seule façon d’essayer de comprendre ce qui survient sous nos yeux, au risque de rester de grands naïfs et de croire encore aux lendemains qui chantent ou pour le dire autrement, qu’il y aurait une morale en politique. Ce qui est un leurre... Et comme le disait un autre cynique, le secrétaire d’État américain H. Kissinger :

« Les États n’ont pas de principes, ils n’ont que des intérêts ».

Il est grand temps de retenir la leçon !

Pour illustrer ce qui précède, un exemple : pourquoi est-on passé à deux doigts d’une violente intervention franco-américaine en Syrie… alors que la dégradation quotidienne depuis plus de 65 ans en Palestine ne soulève aucune réaction militaire de la Communauté internationale à l’encontre d’Israël ?
À cause de l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement Assad ? Bien sûr que non !
Ce n’était qu’une excuse, rapidement amplifiée par les va-t’en guerre et leurs médias mainstream, bien que non exclusive puisqu’il est avéré que des factions rebelles en aient fait l’usage aussi.
En revanche, dans le cas d’Israël, il existe suffisamment de preuves d’usage depuis des années de munitions à l’uranium appauvri dans ses interventions régulières à l’encontre des Palestiniens. Uranium appauvri provoquant des dégâts incommensurables à la santé pendant des siècles puisqu’il met environ 4,5 milliards d’années (l’âge de notre système solaire !) à perdre sa toxicité.
Les effets délétères de l’uranium appauvri sur les populations touchées et même sur les militaires ayant participé aux derniers conflits (Bosnie, Irak, Libye,…) sont légion. La raison est donc autre et réside tout simplement dans le fait que personne n’ose se frotter à la puissance de feu israélienne doublée de son allié américain. Alors on tergiverse, on multiplie les réunions « au sommet », on palabre indéfiniment, et on invente des catégories de conflits, définissant celui-ci de « basse intensité », ce qui permet d’éviter une intervention extérieure pour régler la situation.
Ainsi, la courageuse Communauté internationale s’abrite derrière ces prétextes commodes pendant que l’occupant mène sa politique raciste en toute impunité, se targuant au passage d’être la seule démocratie de la région…

Comme beaucoup de citoyens épris d’une vraie justice, j’enrage de voir que celle-ci n’existe pas ou si peu. Et dois me résoudre à admettre qu’elle aussi, n’est que le résultat de rapports de forces, entre occupants et occupés ou plutôt dominants et dominés... ce qui nous renvoie d’ailleurs à nous-mêmes et aux prises de position de nos propres États, étant donné que depuis longtemps, l’Europe est dans le camp des dominants !

Force est de constater que dans le cas présent tout a été faussé dès le départ. L’établissement sur les terres palestiniennes de l’État d’Israël procède déjà de ce rapport de force des vainqueurs de la 2è guerre mondiale, sans l’avis des Palestiniens pourtant premiers concernés. Et dès lors, tout ce qui en découle tient du même (dés)ordre... Ainsi, rien d’étonnant d’assister aux dérives actuelles et l’on peut bien reprendre encore et encore le nombre de Résolutions de l’ONU bafouées par l’État sioniste, ou les multiples et ô combien onéreuses négociations d’une irréalisable paix, cela ne changera rien au cours des choses, à moins que les dominés se couchent définitivement...

La Palestine historique est depuis des décennies sous le coup de forces écrasantes (USA + Israël + redoutable lobbying médiatique) auxquelles bien peu de gouvernements – voire même de journalistes – osent opposer la moindre résistance, taxés aussitôt d’antisémites. En plus de ce sentiment de culpabilité soigneusement entretenu à l’égard des Européens, Israël peut s’appuyer sur l’expérience américaine d’éradication des populations indiennes lors de l’établissement de sa nation. Cela en dit long sur ce qui attend les bribes restantes de la Palestine démantelée si d’aucuns imaginent pouvoir négocier quoi que ce soit d’équitable avec les représentants de cette funeste idéologie qu’est le sionisme…

Et le pire, est que nous le savons !

Alors, quelle solution ? L’information régulière en provenance du terrain, la dénonciation sans relâche des multiples exactions de l’armée et du gouvernement israélien, les pressions constantes de la société civile sur le politique, la solidarité indéfectible avec la population palestinienne, sans doute... mais quelle énergie ne faut-il pas ! Et pour quels résultats !? Puisque sur le terrain, loin de s’améliorer, la situation continue de s’aggraver…

Et tout le monde sait aussi que certaines causes, si nobles soient-elles, requièrent de l’endurance et ont peu de chances d’aboutir de suite. Or, nous sommes de plus en plus formatés par la société mondialisée à vouloir, à réclamer des résultats immédiats... Et comme je l’écrivais dans mon livre : "Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes", les Palestiniens n’ont pas besoin de coureurs de sprint mais de coureurs de fond, capables de tenir sur la distance. Denrée devenue rare de nos jours, dans cette société de l’instantané...

En définitive, seul le peuple palestinien – et non ses représentants douteux – décidera de son sort et des manières dont il entend mener sa résistance. Et je veux rappeler que le Droit international autorise et donne à un peuple occupé le droit de se défendre par tous les moyens. J’écris et souligne au risque de ne pas être « politiquement correct » TOUS les moyens. La Résolution 2621 XXV, du 12.10.1970 des Nations Unies affirme « le droit inhérent des peuples coloniaux de lutter par tous les moyens nécessaires contre les puissances coloniales qui répriment leur aspiration à la liberté et à l’indépendance. »
Cette légitimation du droit à la résistance est confortée par l’article 1er §4 du premier protocole additionnel de Genève du 08.06.1977 aux termes duquel, parmi les conflits armés internationaux, figurent ceux « dans lesquels les peuples luttent contre la domination coloniale et l’occupation étrangère et contre les régimes racistes dans l’exercice du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes… »

Personnellement, je m’aligne sur cette Résolution de l’ONU et soutiens donc toute initiative du peuple palestinien, quelle qu’elle soit, ce qui veut dire : même l’usage de la force et des armes… puisque c’est le seul choix qu’on lui laisse. Tout le reste, on peut le constater chaque jour, n’est que pipeau...

Daniel Vanhove –, le 05.10.2013
Observateur civil

Source image : Novembre 2012, Cisjordanie sous occupation - Photo : AFP/Jaafar Ashtiyeh


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