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Avec Enrico Letta, l’Italie a de nouveau la Berlu (e) !

La beauté est souvent maudite. L’Italie n’attire pas les prétendants qu’elle mériterait. Le pays du Bel Canto, de Dante ou encore de Galilée, après des années ubuesques sous la coupe de Berlusconi n’arrive pas à s’extraire de la gestion du « démerde toi ! ». Avec Enrico Letta, homme de gauche très molle et… neveu de Gianni Letta – l’homme de confiance du « Cavaliere » – la Péninsule risque fort de rester sous l’empire de l’ « Arrangia ti ! ».

Et ceux qui « se démerdent » en Italie comme en Grèce, en Espagne ou… en France sont ceux qui n’entrent pas dans les effroyables statistiques de la nouvelle pauvreté.

Si la dette italienne représente six fois celle de la Grèce, les ultramontains les plus riches ont érigé en système les moyens de payer le moins d’impôts possible. Les experts comptables et fiscaux italiens ne savent plus où donner de la tête…

La grande question qui agite la Botte avec l’arrivée d’Enrico Letta est de savoir si celui-ci va poursuivre la politique d’austérité imposée par le chantre de l’Euro fort, l’Allemagne ?

Pour l’heure, face à la presse après son entrevue avec le Président Giorgio Napolitano, réélu à l’âge respectable de 88 ans, Letta a estimé que l’Italie devait « fermement s’engager à modifier l’orientation des politiques (économiques) de l’UE, trop axées sur l’austérité, qui, comme le Président de la Commission européenne (José Manuel) Barroso l’a déclaré l’autre jour, ont atteint leurs limites. »

Le hic, c’est que du haut de ses 46 ans – ce qui en fait un « perdreau du printemps » pour le monde politique italien – Enrico Letta s’est déjà construit une belle réputation d’europhile. Il a notamment soutenu sans réserve le gouvernement de « techniciens » de Mario Monti et, surtout, sa sévère cure d’austérité.

D’ailleurs, lorsque l’Union européenne a étrangement remporté le prix Nobel de la paix, le jeune Enrico a estimé sur Twitter que l’événement était « un encouragement à être encore plus fiers, plus authentiques et plus efficaces dans notre position pro-européenne » et qu’ « il n’y a pas d’avenir sans les États-Unis d’Europe ». Sans ambiguïté.

POIL DE LA BETE

Il faut dire qu’ Enrico Letta, dit « Le prudent aux dents longues » est titulaire d’un doctorat en droit européen, et a été nommé ministre des Affaires européennes en 1998. À l’époque, il n’avait que 32 ans – ce qui fit de lui le plus jeune ministre que l’Italie n’ait jamais eu. Il a également servi en tant que ministre de l’Industrie dans le gouvernement de Massimo D’Alema. Qu’il soit devenu en moins de deux un « eurosceptique » laisse … dubitatif. Austérité quand tu nous tiens…

L’expérimenté Napolitano, s’est donc choisi un chef de l’exécutif « blanc bleu » à Bruxelles. Donc crédible si il lui venait à l’esprit d’y plaider un assouplissement de l’austérité au sein de l’Union européenne. Sait-on jamais ?

"Bambino" Letta a également tenu à souligner officiellement que la composition du nouveau gouvernement ne se fera pas « à n’importe quel prix ». Traduction possible : « Silvio, fait profil bas ! » Mais ce dernier a repris du poil de la bête, son alliance de centre-droit de Berlusconi est en avance dans tous les sondages d’opinion.

Sans compter que l’épatante profession de foi du « Tous pourris », teinté d’un gênant ostracisme de Beppe Grillo, est une lourde épée de Damoclès sur la tête du jeune Letta.

Même si le petit Enrico a eu la dent (plus ou moins dure) pour Berlusconi et sa façon bien à lui d’exercer le pouvoir, sachons aussi que Tonton Gianni, l’homme à tout faire du « cavaliere », sait arrondir les angles au sein de la grande « Famiglia ».

De toutes façon, même si le Parti Démocrate d’Enrico et celui du « Peuple de la Liberté (PDL) » se sont insultés copieusement, à l"’italienne" pendant le dernier mandat de l’adepte forcené du « bunga bunga », les deux formations sont désormais censées s’entendre pour constituer ce dont l’Italie est en perpétuelle quête : un gouvernement de coalition doté d’une longévité à moyen terme.

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