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Des centaines de milliers d’Espagnols ont envahi les rues de 80 villes

Le volcan espagnol

« Ca ne va pas péter...ça pète ». Ainsi s’exprime mon amie Concha, (coquille) de Séville...ça gronde...comme un « zapateado » flamenco...

Les premières secousses d’un « terremoto » (tremblement de terre) social...
Le 23 février 1981, la jeune démocratie (restreinte) espagnole subissait
une tentative de coup d’Etat (le « Tejerazo ») encore assez opaque.

32 ans plus tard, fort symboliquement, un 23 février 2013, des centaines
de milliers d’Espagnols ont envahi les rues de 80 villes espagnoles. Et
ce pour s’opposer à ce que les 300 organisations, associations,
citoyennes, sociales...organisatrices, appellent : « un coup d’Etat
financier ». Bien vu !

La « gauche d’en bas » dit « basta ! » avec une force
tempétueuse.

Un ras-de-tempête sans précédents. De Madrid, quatre colonnes immenses
se sont déployées et ont « pris » la ville... Au premier rang, Puerta del
Sol, Cayo Lara et une foule de militants et dirigeants de Izquierda
Unida, du PCE, des syndicats anarchistes, des « Indignés » d’hier et
d’aujourd’hui, beaucoup de jeunes (56% sont au chômage), de multiples
collectifs, les victimes des expulsions locatives des « hypothèques »
après l’explosion de la bulle spéculative immobilière, un arc-en ciel-
politique et social (les principaux dirigeants socialistes étaient aux
abonnés absents), des « camisetas » (tee-shirts) multicolores, en révolte, qui enfin
convergent :
le violet des associations féministes
le bleu des travailleurs « de l’eau »
le vert des enseignants,
le blanc des personnels de la santé
l’orange des employés des services sociaux, etc.
et j’en oublie
et beaucoup, beaucoup de drapeaux républicains... Une jonction commence à 
s’opérer entre le mouvement social et la revendication d’une République
sociale et fédérale... Attention, danger !
Les deux grandes centrales syndicales sont restées en retrait... mais
lorsque la marée monte, monte... Et elle n’exige pas seulement la
démission du gouvernement, la fin des « ecortes », l’éradication de la
corruption, (qui n’épargne pas le roi et la famille royale... comme nous
l’écrivons depuis longtemps). La vérité est têtue...

Pour ces millions d’Espagnols, saignés à blanc, et qui refusent les
nouvelles saignées à venir, « la dette », « la réduction des déficits », ne
sont qu’un prétexte des capitalistes, des classes dominantes, et de la
droite, pour en finir avec « l’Etat social », les acquis des luttes, pour
casser les résistances, et empocher un maximum de « parné » (« blé »). Il
faut, chantent-ils, « renverser l’omelette ».
« Je me révolte donc nous sommes » disait Camus. Le vieux monde européen
commencerait-il à trembler ?...Le capitalisme n’est pas amendable... les
Espagnols mettent de plus en plus en cause « le système », et la colère
vise les banques, les marchés, les politiques austéritaires, les
affameurs de peuples, la BCE, le FMI, et même la monarchie...

« Ecoutez !
Si on allume les étoiles
c’est qu’elles sont à quelqu’un nécessaires »
. (Vladimir Maïakovski)
A quelqu’un ?
Aux peuples.

Jean Ortiz

URL de cet article 19487
   
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CHE, PLUS QUE JAMAIS (ouvrage collectif)
Jean ORTIZ
Recueil d’interventions d’une vingtaine d’auteurs latino-américains et européens réunis à Pau en avril 2007 pour un colloque portant sur l’éthique dans la pratique et la pensée d’Ernesto Che Guevara, une pensée communiste en évolution, en recherche, qui se transforme en transformant, selon les intervenants. Quatrième de couverture On serait tenté d’écrire : enfin un livre sur le Che, sur la pensée et la pratique d’Ernesto Guevara, loin du Che désincarné, vidé d’idéologie, doux rêveur, (…)
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« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

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