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A propos de trois cailloux

En fait, ils sont cinq… ou huit. Ce sont des îles inhabitées. Ce sont les îles Diaoyu. De beaux esprits ricanent qu’on puisse se battre pour des bouts de terre où il n’y a personne. Et les mêmes s’insurgent des sentiments nationalistes que le peuple chinois met à affirmer sa souveraineté sur ces îles. « Mais que c’est réactionnaire tout ça », nous disent-ils.

Aucun pays au monde n’accepte que des parties de son territoire soient ambitionnées par d’autres, mais les populations peuvent être plus ou moins mobilisées. En Chine, le souvenir est encore vif des « guerres de l’opium », où des traités inégaux, imposés par l’Occident au 19ème siècle, ont conduit au dépeçage du pays. Quant au Japon, le souvenir est non moins vif, puisqu’il envahit la Chine au début des années 30, et imposa au peuple chinois une longue et douloureuse guerre de libération nationale.

Aussi le sujet est-il fort sensible en Chine, et la population tout à fait déterminée, derrière son gouvernement, à maintenir sa souveraineté sur ces territoires, même inhabités. C’est une question de principe.

Mais au-delà du principe, il y a un réel intérêt économique et stratégique, puisque le droit international accorde une zone économique exclusive jusqu’à 200 miles nautiques (370 kilomètres) au large des côtes. C’est comme ça que la France se trouve être le deuxième domaine maritime du monde (un peu après les États-Unis) grâce à ses possessions dispersées dans les océans du monde. De plus, la Chine aimerait sans doute avoir une petite sortie sécurisée vers la haute mer. L’espace maritime chinois est un peu enfermé à l’est par la Corée du Sud et le Japon, et à l’ouest (la route de l’Afrique) par l’Indonésie et la Malaisie. Tout ceci n’est pas négligeable.

Les îles Diaoyu sont incontestablement chinoises. En recherchant Diaoyu Dao sur Google Earth, on voit que ces îles sont sur le plateau continental chinois. Alors les Japonais s’appuient sur un argument typiquement impérialiste : « nous sommes propriétaires de ces îles, on les a achetées ». C’est l’argument des sionistes : « nous avons acheté les terres palestiniennes ». C’était la pratique des colons étasuniens qui ont « acheté » des terres au Mexique. La propriété que peut avoir un État sur une terre étrangère ne lui donne aucune souveraineté sur cette propriété. Par exemple, la France est propriétaire de la Villa Médicis à Rome (sept hectares quand même), mais elle n’y a aucune souveraineté, et sa propriété s’exerce dans le cadre du droit italien. L’exception à cette règle (ce qui montre qu’il y a bien une règle) est l’extra territorialité diplomatique.

La Chine est parfaitement légitime à affirmer son droit sur les îles Diaoyu, et les ricanements médiatiques ne changeront rien à l’affaire.

D.R.

Résistance http://www.resistance-politique.fr/article-a-propos-de-trois-cailloux-...

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