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A Wall Street, les Indignés défendent le peuple-classe des USA

Le mouvement est né presque spontanément le 17 septembre dans le quartier d’affaires de New York après un appel pour occuper Wall Street, façon place Tahrir au Caire (Egypte). 2.000 personnes ont décidé alors d’occuper jour et nuit un parc public, Zuccoti Park, rebaptisé "Liberty Plaza" à proximité de la Bourse de New York. (cf 1)

Au regard des informations qui nous parviennent le mouvement des Indignés nord-américain prend une allure un peu différente de celui qui milite en Europe qui lui met plus l’accent sur la dépossession démocratique afin de revendiquer une "démocratie réelle". Les Indignés des USA mettent l’accent sur les inégalités sociales et sur la nécessaire solidarité de l’ensemble des dominés.

 « Nous sommes les 99% » contre l’hyperclasse !

Aux USA, d’après le magazine Forbes l’hyperclasse est formée par 413 milliardaires. La cuvée 2011 recense 1210 miliardaires. En 2009, il y avait eu une baisse puisque le nombre de milliardaire était passé sous les 800 (cf Philippe Merlant). Depuis les inégalités se sont accrues à nouveau. (Lire le magazine Le Temps sur cet aspect). Pour les USA, selon John Péterson, rédacteur en chef du journal "Socialist Appeal", "en 1982, le ratio entre la paie d’un salarié et celle d’un PDG était de 1 pour 42 alors qu’en 2004, le même ratio est de 1 pour 281 !" Il s’est encore accru. Derrière l’hyperclasse des riches il y a toute la classe possédante et dominante.

Les USA détiennent de loin le plus gros groupe de milliardaires au monde. C’est dans ce pays que la notion d’hyperclasse peut avoir un sens en différence avec celle de bourgeoisie telle qu’elle existe dans de très nombreux pays de la planète. Par comparaison utile, on trouve ensuite la Chine avec 115 milliardaires, la Russie avec 101 miliardaires, l’Inde avec 55, l’Allemagne avec 52, le Brésil et la Turquie avec 38 chacun, le Japon avec 26, le Canada avec 24, Israel avec 16. On trouve là , à titre d’indice, la liste - incomplète - des principaux pays capitalistes de la planète. Mais on ne saurait caractériser le poid d’une classe dominante par le nombre de ses milliardaires. Ce serait faire l’impasse sur d’autres dynamiques historiques, sociales, politiques et géopolitiques bien plus importantes. La France par exemple n’en aurait "que" 14 mais sa classe dominante est plus vaste et conserve une influence certaine tant intra-muros qu’extra-muros, en Afrique notamment.

 Un populisme de lutte contre contre "la guerre de classe" (celle évoquée par Warren Buffet) .

Le message est politique et annonce la prise de position sous la formule "populisme de gauche" qui peut être trompeuse en France (2). Ici il ne s’agit pas d’une part de favoriser un soutien à un leader nationaliste d’extrême-droite et surtout pas à Herman McCain qui aurait dit "Si vous n’avez pas de boulot ou si vous n’êtes pas riche, vous ne devez en prendre qu’a vous même". Une réponse très classique à droite. Pas de chance, la réplique est venue d’un miliardaire Warren Buffet qui dit en substance "c’est notre classe qui mène la guerre sociale et nous l’avons gagné".

Il ne s’agit pas non plus d’autre part de mettre en concurrence les diverses communautés ethniques qui vivent aux USA. C’est bien un populisme de gauche fondé sur la solidarité du peuple-classe avec toutes ses composante qui est en cours de construction par l’action. Une tâche difficile...

Christian DELARUE

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1985

1) COMPRENDRE. "Occupy Wall Street" : qui sont les Indignés made in USA ? - Monde - Nouvelobs.com

http://tempsreel.nouvelobs.com/mond...

2) Wall Street : "nous sommes 99%"| La Liberté sinon rien

http://blog.lesoir.be/lalibertesino...

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