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Auteur : Salim LAMRANI

La réforme de la politique migratoire à Cuba

Salim LAMRANI

Suite à la réforme de la politique migratoire à Cuba, les habitants de l’île n’auront plus besoin d’autorisation des autorités pour voyager à l’étranger. De la même manière, les Cubains pourront rester 24 mois consécutifs hors du territoire national et même prolonger leur séjour.

A partir du 14 janvier 2013, une nouvelle politique migratoire entrera en vigueur à Cuba. Longtemps attendue, cette réforme, qui répond à une aspiration de la population, facilitera les voyages à l'étranger pour les Cubains. Ces derniers n'auront plus besoin de la fameuse « Carte blanche », autorisation de sortie du territoire délivrée par les autorités, d'un montant de 150 dollars. De la même manière, il ne sera plus nécessaire d'obtenir une « lettre d'invitation » (200 dollars) de la part d'un ressortissant étranger pour quitter le pays (1). Désormais, pour voyager à l'étranger, les Cubains nécessiteront simplement un passeport (valable 6 ans) au prix de 100 pesos cubains (4€), un visa du pays d'accueil et les ressources financières pour découvrir le monde pendant deux ans, sans autre formalité, contre 11 mois auparavant. Au-delà de ce délai de 24 mois, les personnes souhaitant prolonger leur séjour hors du territoire national, pourront le faire auprès du consulat local. Elles (…) Lire la suite »

Les nouvelles contradictions de la dissidente cubaine Yoani Sánchez

Salim LAMRANI

La dissidente cubaine Yoani Sánchez est devenue en l’espace de quelques années la principale figure de l’opposition au gouvernement de La Havane. Égérie des médias occidentaux, la bloggeuse n’échappe pourtant pas à ses propres contradictions.

Yoani Sánchez a une vision assez particulière de son pays, qu'elle partage sur son blog Generación Y, créé en 2007. Le point de vue est acerbe et sans nuance. La réalité cubaine est décrite de façon apocalyptique et elle y raconte son quotidien composé de souffrances et de privations. Elle y critique fortement le gouvernement de La Havane qu'elle accuse d'être responsable de tous les maux. « Mon fils me demande s'il y aura à manger aujourd'hui » « Mon fils me demande s'il y aura à manger aujourd'hui », note-t-elle dans une chronique du 29 juin 2012, « dans une société où chaque initiative est entourée d'obstacles et d'empêchements, surtout si elle se produit de forme indépendante (1) ». « L'une des scènes récurrentes est de chercher des aliments et d'autres produits de base à cause du manque d'approvisionnement chronique de nos marchés (2) », se plaint-elle. Elle affirme lutter quotidiennement contre « les obstacles de la vie (3) » En effet, elle certifie même avoir du mal à (…) Lire la suite »

Pourquoi le Venezuela se retire de la Commission interaméricaine des droits de l’homme

Salim LAMRANI
Le 28 juillet 2012, le président Hugo Chávez a fait part sa décision de se retirer de la Commission interaméricaine des droits de l'homme, suite au jugement condamnant le Venezuela pour mauvais traitement à l'égard d'un détenu sanctionné pour terrorisme et désormais en fuite aux Etats-Unis. Caracas dénonce un verdict politique. Le 24 juillet 2012, la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a rendu publique sa décision condamnant l'Etat vénézuélien « d'être internationalement responsable de la violation du droit à l'intégrité personnelle et de traitements inhumains et dégradants à l'encontre de Monsieur Raúl José Dà­az Peña ». L'instance a jugé que la « détention [de ce dernier] aurait été illégale et arbitraire et qu'il aurait été soumis à un régime de détention préventive qui aurait dépassé les limites établies dans la loi pénale, en invoquant une présomption de risque de fuite ». La CIDH a également condamné l'Etat vénézuélien à verser 15 000 dollars à Dà­az Peña[1]. (…) Lire la suite »

Cuba, l’île de la santé

Salim LAMRANI

LGS a mis en page ici pour vous le 97ème article de Salim Lamrani. Il traite d’un sujet que nous avons souvent traité sur LGS, où dans des conférences et débats. Mais il reste en effet à dire, chiffres à l’appui. C’est ce que fait l’auteur avec rigueur et on l’en remercie.

Pour informations complémentaires, le lecteur pourra (outre les notes de Lamrani) se référer aux liens que nous proposons en fin d’article et qui ouvrent des articles publiés par LGS.

Dans l’un, vous trouverez des questions de Viktor Dedaj, dont celle-ci : "Le Blocus a été instauré par les Etats-Unis au nom de la "Démocratie" et du "Monde Libre". Mais le monde est-il plus démocratique lorsqu’une machine-outil tombe en panne faute de pièces détachées ? Le monde est-il plus libre lorsqu’un médecin cubain opère sans anésthésie ?"

Et cette autre du célèbre pédiatre états-unien Benjamin Spock :

"Quand je suis retourné à Cuba en Février [1993]... J’ai découvert des pédiatres exerçant dans des hôpitaux splendides qui passaient chaque matin à compter les rares médicaments pour les enfants... le directeur d’un centre de soins me faisait part de ses craintes de voir le lait disparaître pour les touts petits, comme cela était déjà le cas pour les enfants de plus de sept ans... Que doit-on penser au sujet d’un embargo qui interdit nourriture et médicaments aux enfants ? J’ai honte." - Dr Benjamin Spock - lettre au New York Times, le 3 Juin 1993.

in : http://www.legrandsoir.info/blocus-des-etats-unis-contre-cuba-encore-une-fois-le-monde-entier-dit-non-sauf.html

MV pour LGS

Depuis le triomphe de la Révolution en 1959, le développement de la médecine a été la grande priorité du gouvernement cubain, qui a transformé l'île des Caraïbes en une référence mondiale dans ce domaine. En effet, à ce jour, Cuba est le pays du monde qui compte le nombre de médecins le plus élevé par habitant. En 2012, Cuba a formé plus de 11 000 nouveaux docteurs, lesquels ont accompli leur cursus de six ans, au sein de ses facultés de médecine reconnues pour l'excellence de leurs enseignements. Il s'agit de la plus importante promotion médicale de l'histoire du pays, qui a fait du développement de la médecine et du bien être social les priorités nationales. Parmi ces nouveaux médecins, 5 315 sont cubains et 5 694 sont issus de 59 pays d'Amérique latine, d'Afrique, d'Asie et même des Etats-Unis, dont une majorité de Boliviens (2400), Nicaraguayens (429), Péruviens (453), Equatoriens (308), Colombiens (175) et Guatémaltèques (170). Ainsi, en une année, Cuba a formé près de deux (…) Lire la suite »

Les sanctions économiques contre Cuba sous l’administration Obama

Salim LAMRANI

L’arrivée au pouvoir du Président Obama aux Etats-Unis en 2008 a marqué une rupture de style par rapport à la précédente administration Bush vis-à -vis de Cuba. Néanmoins, hormis la levée de certaines restrictions concernant les voyages, les sanctions économiques ont continué à s’appliquer, y compris de manière extraterritoriale. Voici quelques exemples récents.

Lors de sa campagne électorale en 2007, le candidat Barack Obama avait effectué un constat lucide sur le caractère obsolète de la politique cubaine des Etats-Unis. Une fois élu, il a fait part de sa volonté de chercher « une nouvelle approche avec Cuba ». « Je crois que nous pouvons mener les relations entre les États-Unis et Cuba vers une nouvelle direction et ouvrir un nouveau chapitre de rapprochement qui se poursuivra durant mon mandat », avait-il souligné [22]. Obama avait dénoncé la politique de son prédécesseur à l'égard de Cuba, lequel avait fortement restreint les voyages de la communauté cubaine des Etats-Unis. « Il s'agit à la fois d'une question stratégique et humanitaire. Cette décision a […] un impact profondément négatif sur le bien-être du peuple cubain. J'accorderai aux Cubains-américains des droits illimités pour rendre visite à leurs familles et envoyer de l'argent dans l'àŽle [23] », s'était-il engagé. Obama a tenu parole. En avril 2009, il a annoncé la (…) Lire la suite »
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La nouvelle vie des opposants cubains en Espagne

Salim LAMRANI

En 2010 et 2011, tous les prisonniers dits «  politiques » cubains ont été libérés suite à la médiation de l’Eglise catholique cubaine et du gouvernement espagnol. La majorité d’entre eux ont choisi de s’installer en Espagne avec leurs familles respectives et de commencer une nouvelle vie. Mais l’Eldorado européen tant rêvé n’est pas au rendez-vous dans une Péninsule ibérique frappée par une grave crise économique. Certains souhaitent même retourner à Cuba.

La médiation de l'Eglise catholique cubaine dirigée par le Cardinal Jaime Ortega, à la demande du Vatican, et du gouvernement espagnol de José Luis Rodrà­guez Zapatero avec les autorités de La Havane a débouché en 2010 et 2011 sur la libération de 127 prisonniers, dont 52 étaient considérés comme « politiques » par Amnistie Internationale [35]. Selon cette organisation de défense des droits de l'homme, il n'y a actuellement aucun prisonnier de conscience à Cuba [36]. Ce point de vue est également partagé par l'Eglise Catholique cubaine [37]. Certains secteurs avaient accusé le gouvernement cubain, l'Eglise catholique et le gouvernement Zapatero d'avoir obligé ces personnes à prendre le chemin de l'exil. Cette version avait été reprise par plusieurs médias occidentaux [38]. Le Parti Populaire espagnol (droite) a ainsi dénoncé « l'exil forcé » des opposants cubains [39]. Pourtant, cette version résiste difficilement à l'analyse. En effet, sur les 127 personnes libérées dans le (…) Lire la suite »
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Cuba - Chine : entrevue avec le professeur Salim Lamrani

Salim LAMRANI

Le Premier secrétaire du Parti communiste cubain, Raúl Castro, est en visite en Chine depuis mercredi dernier. L’occasion pour l’État insulaire de signer des accords de coopération avec le géant asiatique, mais aussi, dit-on, s’imprégner du miracle économique chinois. Analyse d’une rencontre bilatérale entre deux alliés communiste que plus de 12 000 kilomètres séparent avec le spécialiste de Cuba, Salim Lamrani (professeur et chargé de cours aux universités Paris Sorbonne-Paris IV et Paris-Est Marne-la-Vallée).

Quelle est la symbolique de cette première visite de Raúl Castro en Chine en tant que Premier secrétaire du Parti communiste cubain ? Le déplacement de Raúl Castro en Chine revêt une importance de première dimension dans la mesure où il s'agit de son second partenaire commercial après le Venezuela. Quels sont les liens historiques entre la Chine et Cuba ? Les relations entre Cuba et la Chine remontent au triomphe de la Révolution cubaine en 1959. Cuba a été le premier pays d'Amérique latine à reconnaître la Chine populaire de Mao en 1960. Les relations se sont ensuite distendues durant la guerre froide en raison du conflit idéologique opposant Moscou à Pékin - Cuba se rangeant du côté de Moscou. Elles ont repris leur cours suite à l'effondrement de l'URSS en 1991, avec notamment la visite de Jiang Zemin (président de la République populaire de Chine de 1993 à 2003) en 1993, alors que Cuba se trouvait au bord du gouffre. De quelle manière et dans quels secteurs d'activité la (…) Lire la suite »

Comment résoudre la crise grecque

Salim LAMRANI

Le cas emblématique de la crise de l’endettement est la Grèce, qui a subi depuis 2010 neuf plans d’austérité d’une sévérité extrême, auxquels le peuple grec a répondu par quatorze grèves générales. Pourtant, il existe une solution.

Le cas de la crise de la dette grecque est un cas d'école et illustre l'échec total des politiques néolibérales. En effet, malgré l'intervention de l'Union européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne, malgré l'application de neuf plans d'une austérité extrême - hausse massive d'impôts dont la TVA, hausse des prix, réduction des salaires (jusqu'à 32% sur le salaire minimum !) et des pensions de retraite, recul de l'âge légal de départ de la retraite, destruction des services publics de première nécessité tels que l'éducation et la santé, suppression des aides sociales et privatisations des secteurs stratégiques de l'économie nationale (ports, aéroports, chemins de fer, gaz, eaux, pétrole) - qui ont mis à genoux la population [60], la dette est aujourd'hui supérieure à ce qu'elle était avant l'intervention des institutions financières internationales en 2010 [61]. Pourtant, la crise grecque aurait pu être évitée. En effet, il aurait simplement (…) Lire la suite »

L’immigration en France - De la rhétorique xénophobe à la réalité des chiffres

Salim LAMRANI

En France, l’instrumentalisation de la question migratoire a historiquement été le fait de l’extrême droite. Désormais, la digue républicaine a été rompue par la droite traditionnelle qui n’hésite plus à reprendre cette thématique et à stigmatiser les immigrés. Face à ce discours de conviction ou de circonstance destiné à désigner un bouc émissaire à la crise économique et sociale qui ravage l’Europe, il est intéressant de confronter la rhétorique à la réalité des chiffres.

En France, en pleine campagne électorale pour les législatives du 10 et 17 juin 2012, la droite et l'extrême droite ont axé leur discours sur le thème de l'immigration et la peur de l'étranger. Marine le Pen, présidente du Front National (FN - extrême droite) et l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP - droite) sont unanimes à ce sujet : le principal problème de la France serait l'immigré, responsable des difficultés économiques et sociales du pays, à savoir le déficit public et le chômage. De façon classique, Marine le Pen accuse l'immigration, officiellement évaluée à 200 000 entrées par an, d'être responsable de tous les maux : « L'immigration représente un coût important pour la communauté nationale [69] ». Elle s'est donc engagée à la réduire de 95%, c'est-à -dire à la limiter à 10 000 entrées par an [70]. Lors de la campagne présidentielle, le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, dont le conseiller privilégié Patrick Buisson est un transfuge de l'extrême droite, n'avait (…) Lire la suite »
Interview de Ricardo Alarcón, Président du Parlement cubain

Cuba face aux défis du XXIe siècle

Salim LAMRANI
Président du Parlement cubain depuis 1992 et membre du Bureau politique du Parti communiste cubain, Ricardo Alarcón de Quesada est la troisième figure du gouvernement cubain, après le Président Raúl Castro et le Premier Vice-président Antonio Machado Ventura. Professeur de philosophie et diplomate de carrière, il a passé près de 12 ans aux Etats-Unis en tant qu'ambassadeur de Cuba auprès des Nations unies. Alarcón est devenu, au fil du temps, le porte-parole du gouvernement de La Havane. Dans ce long entretien de près de deux heures, Alarcón n'élude aucune question. Il revient sur le rôle de Fidel Castro depuis son retrait de la vie politique et explique la présence de Raúl Castro au pouvoir. Il évoque également la réforme du modèle économique et social cubain ainsi que les défis que doit relever la nation. Par la suite, Alarcón aborde la question migratoire et les relations avec les Etats-Unis sous l'administration Obama. Il disserte également sur l'épineuse problématique des (…) Lire la suite »