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Auteur : Salim LAMRANI

L’incroyable fortune gagnée grâce à un blog (hum !)...

Qui se cache derrière Yoani Sánchez ?

Salim LAMRANI

La célèbre blogueuse havanaise Yoani Sánchez est un personnage singulier dans l’univers de la dissidence cubaine. Jamais aucun opposant n’avait bénéficié d’une exposition médiatique si massive ou d’une reconnaissance internationale aussi importante en si peu de temps.

En 2004, deux ans après avoir émigré en Suisse, elle décide de revenir à Cuba. En 2007, elle intègre l’univers de l’opposition à Cuba en créant son blog Génération Y et devient une détractrice acharnée du gouvernement cubain.

Jamais aucun dissident à Cuba - et peut être dans le monde entier - n'a réussi à obtenir autant de prix internationaux en si peu de temps, avec cette caractéristique particulière : ces prix ont fourni à Yoani Sánchez suffisamment d'argent pour vivre tranquillement à Cuba pour le restant de sa vie. En effet, la blogueuse a été rétribuée à hauteur de 250 000 euros au total, c'est-à -dire l'équivalent de plus de 20 ans de salaire minimum dans un pays comme la France, cinquième puissance mondiale. Le salaire minimum mensuel à Cuba étant de 420 pesos, c'est-à -dire 18 dollars ou 14 euros, Yoani Sánchez a obtenu l'équivalent de 1 488 années de salaires minimum cubain pour son activité d'opposante. Un câble diplomatique de la Section des Intérêts Nord-américains (SINA), classé top secret en raison de son continu sensible, révèle que Yoani Sánchez est étroitement liée à la diplomatie étasunienne à Cuba. Michel Parmly, ancien chef de la SINA à La Havane, qui se réunissait régulièrement (…) Lire la suite »

Hugo Chávez, l’Agence France-Presse et le rôle des médias

Salim LAMRANI

La visite du Président iranien Mahmoud Ahmadinejad au Venezuela, le 9 janvier 2012, a fait l’objet d’une couverture médiatique internationale. L’Agence France-Presse (AFP) a également couvert l’événement par le biais, entre autres, de sa chaîne de télévision AFPTV. Néanmoins, l’AFPTV s’est rendue coupable d’une grave dérive en publiant et en manipulant une vidéo tronquée du discours du Président vénézuélien Hugo Chávez, contrevenant à l’éthique journalistique qui impose à la presse de transmettre une information véridique et non biaisée à l’opinion publique. Cette affaire conduit inévitablement à se questionner sur le rôle des médias dans nos sociétés.

L'Agence France-Presse (AFP) L'AFP est la toute première agence mondiale d'information puisque son histoire remonte à la création en 1835 de l'agence Havas, « pionnière des agences de presse internationales ». En 1944, un groupe de journalistes résistants reprit le contrôle de l'Office Français d'Information - alors sous contrôle du régime de Vichy pendant l'occupation nazie - et le rebaptisa Agence France-Presse [1]. L'institution se qualifie d'« agence de presse indépendante », même si une partie substantielle de son budget dépend des abonnements des services publics, c'est-à -dire de l'Etat. Ses principes fondamentaux, définis dans le statut de 1957, sont néanmoins censés garantir « l'indépendance de l'agence et la liberté d'action de ses journalistes ». D'après son article 2, « l'Agence France-Presse ne peut en aucune circonstance tenir compte d'influences ou de considérations de nature à compromettre l'exactitude ou l'objectivité de l'information ; elle ne doit, en aucune (…) Lire la suite »
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Les cas d’Alan Gross et des "Cinq Cubains"

Salim LAMRANI, Wayne SMITH
Un changement est possible dans les relations entre La Havane et Washington. Les Etats-Unis ont levé toutes les restrictions concernant les voyages des Cubains-américains vers l'àŽle et les transferts d'argent à destination des familles. Dans le même temps, le gouvernement cubain favorise l'établissement de petites entreprises privées. Cette réalité ouvre la voie au renforcement des liens entre les deux communautés, et plus précisément - comme l'a souligné un observateur - à « un afflux de capital des Etats-Unis vers Cuba ». Néanmoins, les cas d'Alan Gross d'un côté, arrêté le 3 décembre 2009, et des « Cinq Cubains » de l'autre, représentent un obstacle majeur à l'amélioration des relations. Qui est Alan Gross ? Alan Gross est un citoyen étasunien originaire de Potomac au Maryland, de confession juive, âgée de 61 ans, qui travaille pour le gouvernement des Etats-Unis. Il est employé par la Development Alternative, Inc (DAI), un sous-traitant de l'Agence étasunienne pour le (…) Lire la suite »
Interview

«  Il existe un consensus au sein de la société cubaine pour sauvegarder le système »

Salim LAMRANI
EDMUNDO GARCà A : Salim Lamrani, lors de votre conférence ici à la Alianza Martiana, vous vous êtes montré assez critique vis-à -vis du rôle des médias et vous avez cité l'exemple de Cuba en donnant quelques informations, quelques détails et statistiques d'Amnistie Internationale. Vous avez évoqué la manière dont cela était reflété dans les médias. Je crois que nous devrions débuter cette interview, cette conversation par cela. SALIM LAMRANI : Je crois qu'il faut commencer par le postulat suivant : les grands groupes économiques et financiers du monde contrôlent le secteur de la presse, et le rôle des médias n'est plus de fournir une information vraie et vérifiable au lecteur, à l'opinion publique, mais de contrôler le marché des idées et défendre l'ordre établi. Ainsi, l'objectivité des médias est un mythe car ils défendent des intérêts très précis. Vous évoquez la question des droits de l'homme, qui est la problématique par excellence dès lors qu'il s'agit de Cuba. Ne comptez (…) Lire la suite »

« Les sanctions économiques contre Cuba constituent le principal obstacle au développement du pays »

Salim LAMRANI
Cuba Si France : Vous venez de publier un nouvel ouvrage sous le titre Etat de siège. De quoi traite-t-il exactement ? SL : Comme son sous-titre l'indique, ce livre traite des sanctions économiques unilatérales que les Etats-Unis imposent à Cuba depuis 1960. Elles ont été établies en pleine Guerre Froide dans le but de renverser le gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro dont les réformes économiques et sociales n'étaient guère appréciées par l'administration Eisenhower de l'époque. Plus d'un demi-siècle plus tard, alors que l'Union Soviétique a disparu et que la Guerre Froide n'est plus qu'un vieux souvenir, Washington persiste à maintenir un état de siège économique qui asphyxie toutes les catégories de la population cubaine et qui affecte en premier lieu les secteurs les plus vulnérables à savoir les femmes, les personnes âgées et les enfants. Il faut savoir que la rhétorique diplomatique pour justifier l'hostilité étasunienne vis-à -vis de Cuba a fluctué selon les (…) Lire la suite »
Interview Radio Monaco

"L’administration Obama a rejeté toutes les propositions de dialogue avec La Havane"

Salim LAMRANI
Le pays vit en ce moment dans une ère de modernisation sans précédent…. En effet, deux mesures sont à souligner. La première constitue une révolution structurelle de la force du travail. Les autorités ont décidé de procéder à la suppression à moyen terme de près d'un demi-million de postes de fonctionnaires, soit 10% du total, et d'un million d'ici cinq ans. La seconde mesure est également sans précédent par son envergure. Il s'agit d'une ouverture de l'économie étatique au secteur privé, destinée, entre autres, à légaliser une économie informelle croissante, et à récolter des impôts dans un pays peu habitué à la culture fiscale. L'Etat, qui contrôle près de 90% de l'économie, a décidé de déléguer une partie de ses activités économiques à des personnes privées. Près de 178 nouvelles activités ont ainsi été ouvertes au domaine privé. Il faut savoir que dans 83 secteurs, les nouveaux entrepreneurs pourront désormais embaucher du personnel, prérogative qui a été jusque là une (…) Lire la suite »

Etat de siège. Les sanctions économiques des Etats-Unis contre Cuba

Salim LAMRANI
Début du chapitre IV Les citoyens étasuniens sont autorisés à se rendre à Cuba mais il leur est strictement interdit d'y dépenser le moindre centime, ce qui rend quasiment impossible tout séjour dans l'île. Le Département du Trésor considère donc tout voyage dans l'île comme une violation de la législation sur les sanctions économiques, à moins que les personnes ayant visité Cuba puissent démontrer qu'elles n'y ont effectué aucun achat. La justice étasunienne poursuit sans relâche les contrevenants à la législation sur les sanctions économiques et se montre souvent implacable. Voici quelques exemples récents de sanctions imposées à l'encontre des contrevenants étasuniens. En avril 1996, Kip Taylor, 73 ans et Patrick Taylor, 58 ans, un couple de Traverse City, se sont rendus à Cuba à bord d'un voilier. Ayant conscience que la loi étasunienne leur interdit toute dépense sur l'île, ils ont emporté avec eux les provisions nécessaires pour trois mois. Lors de leur retour en Floride, (…) Lire la suite »

La réforme du modèle économique cubain - Causes et perspectives.

Salim LAMRANI
Confrontée à des sanctions économiques imposées par les Etats-Unis depuis plus d'un demi-siècle, à la crise financière globale et à un problème récurrent de productivité, Cuba se trouve dans l'obligation de réformer en profondeur son système socio-économique afin de préserver ses acquis sociaux et son mode de vie. Si les facteurs externes expliquent en partie les difficultés auxquelles se trouve confrontée la société cubaine, il est impossible d'en éluder les responsabilités internes. Comme l'a souligné le président cubain Raúl Castro lors du IXe Congrès de l'Union des Jeunes Communistes le 4 avril 2010, « la bataille économique constitue aujourd'hui, plus que jamais, la tâche principale […] des cadres car d'elle dépend la durabilité et la préservation de notre système social [14] ». Quelques mois plus tard, le 18 décembre 2010, lors d'une intervention devant le Parlement cubain, Raúl Castro a tenu un discours plus alarmiste et a mis le gouvernement et les citoyens face à leurs (…) Lire la suite »

La Havane d’Eusebio Leal Spengler : une utopie en résurrection ?

Salim LAMRANI
Journée d'études organisée par Gradiva - Créations au féminin, « Le féminin : une utopie ? », Université Paris-Sorbonne, Institut d'Etudes Ibériques et Hispano-américaines, 4 juin 2011. http://gradiva.univ-pau.fr/live/manifestations/manifestations_2011 Alejo Carpentier, dans un vibrant hommage à sa ville natale, la surnommait « La Ciudad de las columnas », en raison de la magie de ses innombrables piliers et colonnes d'essence baroque qui font de La Havane un lieu unique en Amérique latine. Avec son destin si singulier dans l'histoire du continent, la ville natale de José Martà­ est un espace mythique qui ne peut laisser indifférente l'âme humaine en vertu de son extraordinaire pouvoir d'enchantement. Fruit du mélange de styles architecturaux divers d'origine maure, espagnole, française, italienne, grecque et romaine, la capitale cubaine se définit avant tout par son syncrétisme si particulier [109]. L'excellence du baroque cubain se trouve dans la Plaza de la Catedral, le (…) Lire la suite »

Washington, La Havane et l’affaire Alan Gross

Salim LAMRANI
Depuis le 3 décembre 2009, l'affaire Alan Gross attise les tensions entre Washington et La Havane. Les relations sont conflictuelles depuis plus d'un demi-siècle entre Cuba et les Etats-Unis et un point de contraction extrême avait été atteint sous la présidence de George W. Bush. L'arrivée au pouvoir du Barack Obama en 2008 a entraîné un léger assouplissement des restrictions imposées par la précédente administration républicaine, sans pour autant retrouver le niveau de rapprochement sous la gouvernance de William Clinton entre 1996 et 2000. Désormais, les Cubains des Etats-Unis peuvent se rendre dans leur pays d'origine sans limitations, au lieu des quatorze jours tous les trois ans imposés par Bush comme ce fut le cas entre 2004 et 2009. De la même manière, la Maison-Blanche s'est montrée plus tolérante au sujet des échanges académiques, culturels et religieux entre les deux nations. Mais le cas de Gross, qui met en lumière un pan de la politique étrangère étasunienne vis-à -vis (…) Lire la suite »