Le célèbre historien et journaliste, Alexandre Adler, spécialiste des relations internationales, a publié début 2020 aux éditions du Cerf son 28e livre, dont le titre rappelle évidemment "Quand la Chine s’éveillera", l’essai fameux d’Alain Peyrefitte paru il y a presque un demi-siècle. Le livre d’Adler fera-t-il date comme celui de Peyrefitte ? C’est peu probable, car, même s’il nous donne sur la question tibétaine un éclairage pour le moins original, il pèche par de nombreux défauts de forme et de fond. On pourra en trouver une critique détaillée dans : http://tibetdoc.org/index.php/religion/bouddhisme-tibetain-dans-le-monde/525-quand-le-tibet-s-eveillera-passe-au-crible-alexandre-adler-un-curieux-expert. Ci-dessous, une version raccourcie, sans aucune note de bas de page.
L’ULB (Université Libre de Bruxelles) a cessé sa collaboration avec l’Institut Confucius. Selon les autorités universitaires, « cette collaboration était considérée comme pauvre, voire handicapante. L’intérêt décroissant de professeurs pour des collaborations à travers l’Institut, le faible retour sur investissement en temps, ressources humaines et logistiques de la part de l’ULB, l’absence de transparence dans le choix des enseignants et des projets financés constituaient autant de sources d’interrogation » (1). En résumé, « Trop peu de retombées et d’activités académiques » (2). Quand on creuse un peu, on s’aperçoit que les raisons avancées pour cette rupture sont plutôt des prétextes que de véritables motifs.
« La Chine n’a aucune légitimité à choisir le prochain Dalaï-Lama », tel est le titre d’une longue interview donnée à « La Libre Belgique » du 18 octobre 2019 (1) par Lobsang Sangay, « Premier ministre » du « gouvernement tibétain en exil ». Nous ne relèverons pas ici les accusations et autres procès d’intention, émaillant cette interview, que lui et son mentor répètent en boucle à l’encontre de la Chine. Nous ne commenterons pas non plus ses aveux assez pathétiques de la détérioration des soutiens à la « cause tibétaine », ni l’accusation de despotisme formulée par ses troupes, ni la perte du procès en diffamation intenté contre l’« Administration centrale tibétaine » par Penpa Tsering, son ancien représentant à Washington (2). Limitons-nous à la question évoquée dans le titre et aux comparaisons qu’elle inspire avec d’autres religions, notamment le catholicisme.
Lors du match de football entre l’Olympique Lyonnais (OL) et le Football Club de Nantes du dimanche 24 septembre 2019, les Bad Gones, club de supporters de l’équipe locale, ont réalisé un « tifo » géant représentant le « drapeau tibétain ». Ils voulaient ainsi protester contre la programmation de ce match à 13 h 30, décidée par la Ligue de Football Professionnel (LFP) afin de le mettre en valeur en Chine où le championnat français est assez prisé. Comme on pouvait s’y attendre, France-Tibet s’est délecté de cet incident.
« Liu Xiaobo, l’homme qui a défié Pékin », tel est le titre d’un reportage et d’un livre que Pierre Haski a consacrés à celui qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2010 (1). Aucun téléspectateur, aucun lecteur, doué de sentiments humains, ne peut rester insensible à la destinée de Liu Xiaobo, cet intellectuel chinois que son opposition au régime a mené plusieurs fois en prison ; finalement libéré, il est mort d’un cancer en 2017. On peut aussi légitiment apprécier ses efforts pour que ne soit pas effacée de la mémoire chinoise la tragédie de Tian’anmen. On aurait aimé toutefois que le journaliste Pierre Haski mentionne à tout le moins, quitte à le contester, le point de vue du gouvernement chinois sur le célèbre dissident, devenu une icône du « monde libre ».
Spectateur régulier de la chaîne ARTE, j’espérais beaucoup du documentaire diffusé le 27 novembre, ainsi présenté dans la presse quotidienne : « À l’occasion du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le réalisateur Claus Kleber, par ailleurs présentateur vedette de la ZDF, procède à un inventaire et dresse un état des lieux soulevant des questions complexes. Car si ce texte, rédigé en 1948 suite aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale, ambitionnait de s’appliquer à tous les citoyens du monde, il reflète néanmoins une vision occidentale. Ainsi, les valeurs de la culture islamique ou encore les normes sociales asiatiques constituent aussi des clés nécessaires pour appréhender nombre de crises et conflits actuels. Comment, dès lors, concilier des conceptions des droits humains parfois très éloignées, selon les cultures, des principes que les Occidentaux souhaitaient universels ? »
Dans Le Soir du vendredi 4 mai 2018, paraissait une excellente interview faite par le journaliste William Bourton du philosophe André Comte-Sponville sous le titre « Il faut protéger la laïcité comme la prunelle de nos yeux » (1). Il s’agit d’un remarquable plaidoyer en faveur d’ « une civilisation commune, qui nous permette de vivre ensemble, quelle que soit la religion ou l’irréligion des uns et des autres. » On aimerait être d’accord à 100% avec les réflexions de cet intellectuel qui se définit comme « un athée non dogmatique et fidèle ». Il est toutefois un passage qui mérite une analyse critique : « Le Dalaï-lama, dit Comte-Sponville, m’importe au moins autant que le pape François – et Nelson Mandela, beaucoup plus que Donald Trump. Quel démocrate, dans nos pays, qui ne se sente plus proche d’un démocrate musulman que d’un fasciste judéo-chrétien ? (2) »
Début mars, je lançais une lettre ouverte critiquant une pitoyable résolution votée par le Parlement européen à propos des droits de l’homme en Chine (*). Si j’excepte un bref accusé de réception critique, un seul parlementaire européen a daigné réagir de façon argumentée, ce qui a donné lieu à un échange de courriels assez intéressant. N’ayant pas obtenu de sa part la permission de publier cette correspondance in extenso, je la reproduis ci-dessous en supprimant tout ce qui permettrait de l’identifier.
Le 18 janvier 2018, le Parlement européen adoptait une résolution "sur les cas des militants pour les droits de l’homme Wu Gan, Xie Yang, Lee Ming-che et Tashi Wangchuk,ainsi que du moine tibétain Choekyi (1)". Comme on le verra plus bas, cette résolution, comme le Gorille de Georges Brassens, "ne brille ni par le goût, ni par l'esprit".
Une fois de plus (1), et cette fois sous la plume d’Arnaud Vaulerin, Libération fait preuve de complaisance envers la pensée unique en relayant, sans le moindre esprit critique, les propos de Lobsang Sangay, le chef du « gouvernement tibétain en exil ». Son interview publiée le 26 janvier 2018 est titrée en grands caractères Tibet : « Nous avons perdu notre pays à cause d’une route ».