« Il est plus difficile de désagréger une croyance qu’un atome. » Einstein
Michel Collon, Mila Marcos
1. « Avant l’invasion chinoise, le peuple tibétain vivait en harmonie avec ses seigneurs dans un ordre social inspiré par les enseignements religieux. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
La doctrine religieuse imposait la supériorité du riche seigneur et l’infériorité du paysan misérable, du moine inférieur, de l’esclave et de la femme. Présentées comme le résultat inéluctable de la succession karmique des vertus et des vices des vies passées.
En fait, cette idéologie justifiait un ordre de classe féodal : les serfs devaient travailler gratuitement et à vie les terres du seigneur ou du monastère. Ils ne pouvaient se déplacer sans autorisation. Tout était prétexte à de lourdes taxes : mariage, décès, naissance, une fête religieuse, posséder un animal, planter un arbre, danser, entrer ou sortir de prison. Ces dettes passaient du père au fils et au petit-fils, et si on ne payait pas, on était réduit en esclavage.
Les fugitifs et les voleurs étaient traqués par une petite armée professionnelle. Punitions favorites : arracher la langue ou l’oeil, sectionner le tendon du genou etc. Ces tortures n’ont été supprimées qu’en 1959, lors des réformes décidées à Pékin.
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2. « En 1951, la Chine a envahi le Tibet. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
Le terme ‘invasion’ suppose qu’il y ait deux pays. Or, dès le 13ème siècle, le Tibet est annexé à la Chine par les Mongols. Dès le 17ème siècle, il est une des dix-huit provinces de l’empire chinois. Et chaque nouveau dalaï-lama reçoit de l’Empereur de Chine ses ‘sceaux’ de légitimation.
Fin 19ème, l’empire britannique envahit le Tibet et y installe ses comptoirs de commerce. Le treizième dalaï-lama en profite pour revendiquer l’indépendance. Cette demande ne sera prise au sérieux par aucun parti chinois et aucun pays au monde. En 1949 encore, le Département d’Etat US déclare le Tibet et Taiwan parties intégrantes de la Chine.
Tout change quand la Chine devient socialiste avec Mao Zedong. Le même Département d’Etat US écrit alors : « Le Tibet devient stratégiquement et idéologiquement important. Puisque l’indépendance du Tibet peut servir la lutte contre le communisme, il est de notre intérêt de le reconnaître comme indépendant au lieu de le considérer comme faisant partie de la Chine. » Mais il ajoute : « La situation change si un gouvernement en exil se crée. Dans ce cas-là, il est dans notre intérêt de le soutenir sans reconnaître l’indépendance du Tibet. Reconnaître l’indépendance du Tibet, oui ou non, n’est pas la vraie question. Il s’agit de notre attitude envers la Chine »
3. « Dès que la Chine socialiste a repris la direction du Tibet, en 1951, le dalaï-lama et les seigneurs tibétains ont perdu tout leur pouvoir politique. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
En 1951, un Accord sur la libération pacifique du Tibet est signé entre Pékin et le gouvernement local du Tibet. Le dalaï-lama écrit un poème à la gloire du président Mao Zedong. Et il lui télégraphie : « Le gouvernement local, les lamas et les populations laïques du Tibet soutiennent à l’unanimité l’Accord en 17 articles. » C’est dans ce cadre que l’Armée Populaire de Libération entre au Tibet.
L’accord prévoit le maintien du servage au Tibet sous l’autorité du dalaï-lama. Les monastères, le dalaï-lama et les officiels garderont leurs possessions : 70% des terres. Pékin gèrera les questions militaires et les relations internationales. Le gouvernement local tibétain, composé de lamas et de seigneurs, a négocié et accepté l’accord. Le dalaï-lama reçoit le poste de vice-président du parlement de toute la Chine, qu’il occupera sans problème.
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4. « Le dalaï-lama est une sorte de pape du bouddhisme mondial. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
Le dalaï-lama ne représente ni le bouddhisme zen (Japon), ni le bouddhisme d’Asie du Sud-Est, ni le bouddhisme chinois. En fait, le bouddhisme tibétain représente moins de 2% des bouddhistes du monde. Et même au Tibet, il existe quatre écoles bouddhistes séparées, le Dalaï-lama appartenant à l’une d’elles, la gelugpa (les ‘vertueux’ aux bonnets jaunes).
Lors de sa visite à Londres, en 1992, il a été accusé par la plus grande organisation bouddhiste britannique d’être un « dictateur sans pitié » et un « oppresseur de la liberté religieuse ». Ce ‘pape’ semble avoir peu de disciples religieux, mais beaucoup de suiveurs politiques…
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5. « Le dalaï-lama revendique un quart du territoire de la Chine. »
La bonne réponse est VRAI ! Explication :
Bien qu’il ait récemment déclaré se contenter d’une sorte d’autonomie, dans ses livres, il réclame un ‘Grand Tibet’ : le double de celui où les dalaï-lamas exerçaient le pouvoir politique local dans le passé. Ce territoire incorporerait la province entière du Qinghai et des parties des provinces Gansu, Yunnan et Sichuan, dans lesquelles on trouve des minorités tibétaines mêlées à d’autres nationalités.
Par quelles méthodes ? En chassant les populations non tibétaines ? En pratiquant la purification ethnique ? Oui. Le dalaï-lama a déclaré textuellement au Congrès américain en 1987 : « 7,5 millions de colons doivent partir ». Il ne s’agit pas de colons, car la population de ces régions est mixte depuis des siècles. En tout cas, ce projet expansionniste réaliserait ce que toutes les puissances coloniales ont cherché à faire depuis 150 ans : démembrer la Chine.
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6. « Le financement du mouvement tibétain provient de donations d’ONG caritatives et humanitaires. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
Le mouvement tibétain reçoit effectivement de tels dons, mais son principal financier est le gouvernement des Etats-Unis. Entre 1959 et 1972, la CIA a versé 1,7 million de dollars au ‘gouvernement tibétain en exil’ et 180.000 dollars par an au dalaï-lama. Celui-ci a longtemps nié, mais a fini par le reconnaître.
Par la suite, et aujourd’hui encore, les versements ont été plus discrets, à travers des organisations de couverture comme le National Endowment for Democracy, le Tibet Fund, le State Department’s Bureau of Democracy… Autre sponsor important : George Soros à travers l’Albert Einstein Institution, récemment encore dirigée par l’ex-colonel Robert Helvey des services secrets US.
7. « Le soutien des Etats-Unis au dalaï-lama est motivé par des objectifs stratégiques. »
La bonne réponse est VRAI ! Explication :
Les milieux dirigeants US voient en la Chine leur principal ennemi. Partenaire économique indispensable certes, mais aussi, à terme, principal facteur de résistance à leur domination sur le monde. Or, les USA prévoient que la puissance de la Chine rattrapera la leur vers 2030. Il faut donc absolument empêcher que l’Asie crée un marché commun lié à la Chine et qui échapperait au contrôle des Etats-Unis.
Ceux-ci rêvent de faire éclater la Chine comme ils ont fait éclater l’URSS. Objectif : contrôler les richesses économiques, la main d’œuvre et le plus grand marché du monde. Pour affaiblir la Chine, la stratégie US est double. D’une part, l’encercler de bases militaires. D’autre part, encourager les séparatismes et toutes sortes d’oppositions, en commençant par des campagnes médiatiques de diabolisation. C’est pour ça qu’ils investissent d’importantes sommes d’argent sur la question du Tibet.
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8. « Le dalaï-lama a défendu publiquement l’ancien dictateur fasciste du Chili Augusto Pinochet. »
La bonne réponse est VRAI ! Explication :
En 1998, Pinochet a été arrêté en Angleterre par la police britannique sur base du mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité, lancé par le juge espagnol Garzón. Le dalaï-lama a vivement recommandé au gouvernement britannique de le libérer et d’empêcher qu’il soit jugé. Pinochet aussi était un employé de longue date de la CIA.
Le dalaï-lama est bel et bien un pion des Etats-Unis. En 2007, George Bush a remis au dalaï-lama la Médaille d’Or, la plus haute distinction décernée par le Congrès US. Sa Sainteté a loué Bush pour ses efforts dans le monde entier en faveur de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme. Elle a qualifié les États-Unis de « champions de la démocratie et de la liberté ».
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9. « Reporters Sans Frontières soutient le dalaï-lama de façon désintéressée. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
Reporters Sans Frontières (RSF) se présente comme défenseur de la liberté des journalistes, et de nombreux petits donateurs croient soutenir une organisation indépendante et objective. Mais le fonds d’assistance aux journalistes opprimés ne reçoit que 7 % du budget global. Le reste va à des campagnes politiques.
Derrière ces campagnes, on trouve de l’argent sale. En réalité, le patron de RSF, Robert Ménard, est un défenseur des droits de l’homme à géométrie variable. Il critique le Venezuela et Cuba en déformant les faits ? Logique : il a reçu des financements de la maffia cubaine à Miami. Il critique la Chine pour sa politique au Tibet ? Logique : il a reçu 100.000 dollars des anticommunistes de Taiwan. Par contre, il est plus que timide envers les Etats-Unis dont l’armée a tué le plus grand nombre de journalistes ces dernières années (en Irak). Logique : il est financé par la CIA à travers le NED déjà évoqué.
De même, Ménard a imposé à RSF de cesser de critiquer les médias français ? Logique : il est soutenu financièrement par les plus grands médias français et quelques grosses multinationales. En outre, les Messageries de la Presse (propriété partielle de Lagardère) distribuent gratuitement ses albums-photos. On ne crache pas dans une soupe si généreusement servie, Ménard a bien dû le reconnaître en 2001 : « Comment, par exemple, organiser un débat sur la concentration de la presse et demander ensuite à Havas ou à Hachette de sponsoriser un événement ? »
Malgré tous ces financements suspects, la majorité des grands médias continuent de relayer massivement la prose de Ménard. Par contre, l’UNESCO a cessé de le soutenir en expliquant que « RSF avait fait preuve à plusieurs reprises d’une absence d’éthique en traitant certains pays de façon très peu objective. »
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10. « La Chine commet un génocide culturel au Tibet. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
En réalité, le Tibet est depuis longtemps une région autonome. Depuis les années 80, la culture et la religion du Tibet se pratiquent librement, les enfants sont bilingues, des instituts de tibétologie ont été ouverts, les monastères regorgent de lamas, y compris de jeunes enfants. En rue, les fidèles font allègrement tourner leurs moulins à prière. La langue tibétaine est parlée et écrite par bien plus de gens qu’avant la révolution. Il existe une centaine de magazines littéraires au Tibet. Même la revue Foreign Office, proche du Département d’Etat US, a reconnu que 60 à 70% des fonctionnaires sont d’ethnie tibétaine et que la pratique du bilinguisme est courante.
Par ailleurs, la culture tibétaine a aussi connu de nouveaux développements dans le reste de la Chine, spécialement dans les domaines de la langue, la littérature, les études de la vie quotidienne et de l’architecture traditionnelle. La Chine a publié d’importantes collections de livres, des journaux et des magazines en langue tibétaine. De nombreuses maisons d’édition sont présentes non seulement au Tibet mais aussi à Beijing. Le ‘génocide culturel’ est un mythe de la propagande politique.
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11. « Les violences du 14 mars 2008 à Lhassa sont dues au fait que la police et l’armée chinoise ont violemment réprimé une manifestation pacifique. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
Tous les témoins occidentaux présents sur place, dont le journaliste James Miles (The Economist) et de nombreux touristes l’attestent : les violences ont été déclenchées par de jeunes Tibétains que des lamas encourageaient à commettre des actes destructeurs.
Il s’agissait d’actes criminels programmés à caractère raciste. Plusieurs groupes, tous armés de la même manière (cocktails Molotov, pierres, barres d’acier, et couteaux de boucher), tous opérant de la même manière, se sont répandus dans Lhassa, et ont semé la panique en attaquant les Han (Chinois) et les Hui (musulmans). Des civils ont été brûlés vifs, d’autres battus à mort ou lapidés. On a dénombré dix-neuf morts et plus de trois cent blessés. Des écoles, des hôpitaux et des hôtels ont été attaqués. De nombreux Tibétains plus âgés ont porté secours aux victimes et sauvé des vies.
Quand ces violences racistes ont été révélées, les partisans du Dalaï-lama ont prétendu que tout cela était l’œuvre de soldats chinois déguisés en moines, faisant circuler une prétendue photo-’satellite’ censée le prouver. Nous avons démontré que cette photo était un faux grossier.
La police et l’armée chinoise sont d’abord restées extrêmement passives avant d’intervenir en force pour mettre fin aux émeutes. Combien y a-t-il eu de victimes à ce moment ? Les médias occidentaux diffusent les chiffres (« des centaines ») avancés par les partisans du dalaï-lama.
Certains ‘morts’ cités par le gouvernement tibétain en exil sont aujourd’hui bien vivants au Tibet. D’autres s’appellent « Dupont, Charleroi », sans autre précision. D’autres noms avancés n’existent pas. La polémique n’est pas terminée.
Source
michelcollon.info