Placé devant une carte de géographie, un enfant de cinq ans comprend que l’Europe n’est que le bout d’un immense continent. Cette réalité, bien intégrée depuis un siècle par les décideurs étasuniens, semble échapper au cerveau d’Ursula von der Leyen, de Charles Michel, de Josep Borrell et consorts.
En décidant d’envahir l’Ukraine, Vladimir Poutine a probablement commis une grave erreur. Son grand tort : n’avoir pas pu résister aux provocations étasuniennes.
Dans son émission quotidienne de la RTBF « Au bout du jour », le journaliste Eddy Caekelberghs a donné la parole le lundi 13 juin 2022 à Thomas Guénolé qu’il avait déjà interviewé le 23 mai à propos de son livre "Le Souverainisme" (Que sais-je ?, PUF, 2022). Cette fois, il s’agissait de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise, parti auquel Guénolé avait adhéré avant d’en être exclu à l’issue d’une procédure probablement contestable (*).
Le 8 février 2022, Arte diffusait un « documentaire » de 105 minutes intitulé "Le drame ouïghour" (1). Ce n’était pas son coup d’essai (2). À plusieurs reprises déjà, j’ai eu, avec d’autres, l’occasion de dénoncer ses partis pris antichinois (3). Tout se passe comme si, dès qu’il est question de certains sujets comme la Chine, la prestigieuse chaîne franco-allemande perdait tout sens critique. Arrêtons-nous un moment sur « le drame ouïghour » vu par Arte.
Comme le remarque ironiquement le Chinois Ruolin Zheng qui a vécu une vingtaine d’années en France, les Occidentaux, dont la plupart n’ont jamais mis les pieds en Chine, s’imaginent mieux connaître la Chine que lui et les autres Chinois. Aussi me suis-je plongé résolument dans le petit livre de la Chinoise Chao Ye, intitulé sobrement "La Chine en 100 notions", éd. La Route de la Soie, septembre 2021. Chao Ye a commencé ses études de français à l’Université de Shanghai. Elle a travaillé six ans pour Air France en tant qu’interprète à bord. Ses voyages entre la Chine et la France ainsi que les rencontres et conversations qu’elle a vécues l’ont motivée à faire mieux connaître son pays auprès des lecteurs francophones. En guise de recension, je me suis permis de lui écrire cette lettre ouverte.
S’il est une personnalité pouvant donner de la Chine une image au-dessus de la mêlée USA-RPC, c’est bien Kishore Mahbubani, un Singapourien d’origine indienne ayant vécu dix ans à New York en tant qu’ambassadeur aux Nations unies. Ce livre (1) n’est destiné à plaire ni à Xi Jinping ni à Joe Biden. C’est un constat richement documenté (avec une bibliographie de 17 pages en petits caractères), agrémenté d’anecdotes personnelles glanées au gré de rencontres avec les « grands de ce monde » de tous les continents.
Maxime Vivas et Jean-Pierre Page ont réussi ce tour de force de réunir dix-sept intellectuel(le)s majoritairement chinois et français, mais aussi du Luxembourg, d’Australie, du Sri-Lanka, du Canada et de Cuba, pour nous offrir, à l’occasion du centenaire du Parti communiste chinois, une vision de la Chine réelle, loin des préjugés antichinois (1) sans pour autant verser dans une admiration béate (2). Le titre est clair : "La Chine sans œillères". Le sous-titre également : "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir…" Il suffit de lire le sommaire pour comprendre que nous sommes en présence d’une petite encyclopédie à entrées multiples.
En 2019, l’ULB (Université Libre de Bruxelles) décidait de se séparer de l’Institut Confucius pour des raisons officiellement administratives, mais en réalité idéologiques (1). En 2020, Vanessa Frangville, titulaire de la chaire d’études chinoises à l’ULB, inventait le concept de « terrorisme anecdotique » pour qualifier le terrorisme islamiste ouïghour ayant tué des centaines d’innocents et ayant fourni des milliers de combattants fanatisés à Daech (2). Début 2021, elle en remettait une couche dans un réquisitoire antichinois plutôt indigent (3). C’est au tour maintenant d’un éminent Docteur en sciences juridiques et chargé de cours à l'ULB, Jacques Englebert, de se livrer à des propos sinophobes d’un simplisme désarmant.
Dans "Le Monde diplomatique" d’avril 2021, on peut trouver un article intitulé « Ouïgours, victimes et otages » (1), signé par Martine Bulard, Rédactrice en chef. En décembre 2019, elle nous avait déjà gratifiés d’un article mi-figue mi-raisin sur le Tibet (2). La voilà qui « remet ça », cette fois à propos du Xinjiang. Rien que le titre pose question ; il y manque à tout le moins un point d’interrogation.
À la fin du « 28 minutes » du vendredi 26 mars 2020, ARTE nous a une nouvelle fois gratifiés d’un grand moment de journalisme aligné…