Et si l’on refondait le droit du travail… demande Alain Supiot dans le numéro d'octobre du Monde Diplomatique : « Proclamant avoir été élu pour les réformes qu’il préconise, et non contre l’extrême droite, le président de la République française entend déréglementer un peu plus le marché du travail. Devant la montée de la contestation dans la rue, même les syndicats les plus proches du pouvoir jugent le projet déséquilibré au détriment des salariés. Adapter le droit aux nouvelles formes d’organisation du travail en prenant réellement en compte les aspirations humaines conduirait à de tout autres réformes. »
Pour Martine Bulard, il faut négocier sans préalable avec Pyongyang : « Du haut de la tribune des Nations unies, le président américain a promis de « détruire complètement la Corée du Nord » en cas d’attaque. Les dirigeants français et russe, eux, prônent le dialogue, mais ils font de l’arrêt du programme nucléaire une condition préalable et non un objectif de la négociation. (…)Lire la suite »
Une mésaventure, qui aurait pu très mal tourner.
Un de mes proches se tord de douleur. Cela fait 12 heures qu’il n’a pas uriné. Il ne s’affole pas : on lui a déjà fait passer un calcul.
En vrai homme de gauche, il se rend à l’hôpital Joseph Ducuing. Joseph Ducuing, autrefois « Varsovie », fut créé par l'état-major de l’Agrupacion de guerilleros españoles FFI de Toulouse en septembre 1944. Il s’agissait de soigner les blessés guérilleros qui s'étaient battus en France contre les nazis aux côtés de la Résistance. Je ne sais ce qu'il reste de ce glorieux passé.
Á l’accueil, on signifie à l’homme en souffrance qu’il n’y a pas de service d’urologie à Ducuing. Qu'à cela ne tienne : il suffirait, à titre préventif, de diriger le malade aux services des urgences pour qu’on lui pose une sonde urinaire. Hé bien non ! Il est dit au malheureux qui se tord de plus en plus de chercher un autre hôpital à Toulouse.
Il prend sa voiture, avec tous les risques que cela comporte (il y en a (…)Lire la suite »
Imaginez un pauvre type, qui avait été la terreur du camp d’Auschwitz où il avait droit de vie, de mort, de torture, d’expérimentations médicales, où il collectionnait des yeux de nourrissons qu’il épinglait au mur de son bureau en écoutant du Bach et en laissant les bébés agoniser, imaginez donc ce pauvre type, vers la soixantaine, traqué par divers services secrets et polices, hé bien figurez-vous qu’il doit être opéré en urgence d’une terrible occlusion intestinale. Pourquoi ? Parce que, depuis des années, il tire constamment sa moustache avec sa lèvre inférieure et qu’il s’est constitué une grosse boule de poils dans son ventre, sans que les Juifs parasitaires en soient le moins du monde responsables. Il ne pense plus au règne de 2 000 ans promis à la race supérieure. Il n’est qu’un pauvre hère, dans une extrême solitude, qui souffre le martyre. Et encore ne sait-il pas à ce moment-là que son corps, son squelette plus précisément, finira dans une faculté au Brésil, pour le (…)Lire la suite »
Valère Staraselski. Le Parlement des cigognes
On a plaisir à lire Staraselski, son écriture concrète, directe, expressionniste : « Au matin, derrière les hautes et doubles fenêtres de l’hôtel, toutes garnies de lourds rideaux festonnés, le jour n’en finissait pas de se lever. L’aube durait. On aurait dit qu’un reste de nuit gisait au dehors. Cependant, sans que rien ne l’ait laissé prévoir, ce jour gris, ce jour couleur ciment, s’annula brusquement. Une grosse boule, à la fois puissante et resplendissante apparut. Durant l’espace d’un moment, la lumière qu’elle dispensait rendit les toits enneigés de Cracovie d’une incroyable couleur orangée. »
Âgé de soixante ans, Valère Staraselki a produit une œuvre (romans, essais, nouvelles) aussi multiple et variée que sa vie professionnelle. Avec Le Parlement des cigognes, il nous invite – en faisant se rencontrer un nonagénaire juif polonais et de jeunes Français en voyage professionnel à Cracovie – à un devoir de mémoire concernant le (…)Lire la suite »
Paul Ariès prévient : les quinquennats passent … les indignés aboient toujours ! Le P “ S ”, ajoute-t-il, plus jamais ! « La défaite de ce parti aux législatives est la sanction logique du quinquennat de Hollande. »
Thierry Bruqvin dénonce la course effroyable aux terres agricoles : « La famine sévit actuellement dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Est, elle touche 20 millions de personnes, notamment parce que la sècheresse frappe depuis fin 2016 et se conjugue avec la pauvreté économique, les guerres … Avec le réchauffement climatique et la croissance de la population, les enjeux alimentaires et agricoles deviennent progressivement de plus en plus tendus. Cette tension touche donc aussi les terres agricoles disponibles. »
Jean-Marc Sérékian évoque ces Néo-Néga Watts qui valent des milliards : « C’est un secret de Polichinelle … En tant qu’entreprise vendant de l’électricité atomique, EDF, criblée de dettes, survit dans son parc délabré. Même si la présentation soignée de (…)Lire la suite »
Dans le numéro de septembre 2017, Serge Halimi estime que Donald Trump est débordé par le parti antihausse : « Après la Corée du Nord et l’Afghanistan, la Russie ? Des points de conflit internationaux se rallument, souvent à l’initiative des États-Unis. Empêtré dans ses difficultés intérieures, décuplées par des propos provocants, le président américain est de plus en plus tenté de confondre solution diplomatique et fuite en avant militaire. Dans le cas de la Russie, il est même débordé par un parti de la guerre au sein duquel ses adversaires politiques, les services de renseignement et les médias jouent un rôle-clé. »
La miracle allemand, c’est aussi l’enfer (Olivier Cyran) : « La population allemande, appelée aux urnes le 24 septembre, n’a jamais compté aussi peu de demandeurs d’emploi. Ni autant de précaires. Le démantèlement de la protection sociale au milieu des années 2000 a converti les chômeurs en travailleurs pauvres. Ces réformes inspirent la refonte du code du travail (…)Lire la suite »
Jusques à quand, demande Serge Halimi, une infime minorité d’humains possèderont-ils la quasi-totalité des richesse ?
À 100 °C, l’eau bout, c’est certain. Mais mieux vaut ne pas attendre que la vie des sociétés se plie aux lois de la physique. Certes, 1% de la population s’attribue la majorité des richesses produites sur Terre ; cela ne fait pas pour autant des 99 % qui restent un groupe social solidaire, encore moins une force politique en ébullition.
En 2011, le mouvement Occupy Wall Street s’est construit autour d’une idée, d’un slogan : « Nous avons en commun d’être les 99 % qui ne tolèrent plus l’avidité et la corruption des 1 % restants. » Diverses études venaient d’établir que la quasi-totalité des gains de la reprise économique avaient profité aux 1 % d’Américains les plus riches. Ce ne fut ni une aberration historique ni une particularité nationale. Un peu partout, un tel résultat n’a cessé d’être conforté par des politiques gouvernementales. Les projets fiscaux du (…)Lire la suite »
Á plusieurs reprises, le président de la République française a fait des déclarations officielles en anglais. Cela pose évidemment de nombreux problèmes. Rien ne l’y obligeait. Le français est une langue officielle dans les instances internationales et, plus généralement, il est d’usage, dans la diplomatie, que les chefs d’État s’expriment dans leur propre langue. Sauf si, par courtoisie (voir De Gaulle au Mexique), ils veulent faire plaisir à des peuples qui les reçoivent chaleureusement. Par delà sa petite vanité personnelle (« Écoutez, moi l’ancien élève de la Pro à Amiens, comme je parle bien anglais »), Macron affiche sa soumission à l’hégémonie impérialiste étasunienne et à celle de l’argent. On note cependant qu’il parle de manière très sourde, un peu comme s’il avait honte, et de son anglais dont il sait qu’il n’est pas parfait, et de son obédience.
Face à ces allocutions, la merdiacratie française a fait des flaques, admirant ce « formidable coup de com’ », ce « discours (…)Lire la suite »
Pour Serge Halimi, nos démocraties sont friandes d’entourloupes démocratiques : « Auréolé d’une élection remportée avec trois millions de suffrages de moins que sa concurrente, le président Donald Trump a choisi l’Arabie saoudite pour y dénoncer l’absence de démocratie… en Iran. Puis, à Miami, devant des rescapés d’une équipée militaire ratée montée en avril 1961 par la Central Intelligence Agency (CIA) contre le gouvernement de Fidel Castro, il a prétexté la « liberté du peuple cubain » pour durcir les sanctions américaines contre la population de l’île. »
Fatiha Dazi-Héni évoque la drôle de guerre qui se poursuit dans le Golfe : « La traditionnelle rivalité géopolitique entre l’Arabie saoudite et l’Iran prend un tour belliqueux, sur fond d’affrontements indirects en Syrie et au Yémen. Confortés par les États-Unis, où ils disposent d’un influent groupe de pression, les Saoudiens entendent dicter leur ligne de conduite à leurs voisins arabes. Et gare à ceux, comme le Qatar, qui (…)Lire la suite »
Dans la nuit du 28 au 29 Novembre 1974, 284 députés contre 189 adoptent la loi autorisant l'IVG. Parmi ces députés, 55 UDR sur les 174, 26 centristes sur 52, 105 socialistes sur 106, 74 communistes. Pour défendre cette loi, Simone Veil, ministre de la Santé, va subir pendant deux jours les pires insultes racistes et sexistes. La saisine du Conseil constitutionnel par Jean Foyer, une des plus grossières incarnations de la réaction française de l’époque qui déclara lors du débat : « Le vice des riches ne doit pas devenir le vice des pauvres », n'aboutit pas.
Dans les années qui précédèrent ce vote historique, le combat pour le droit à l’avortement avait été mené par diverses personnalités et mouvements : entre autres Simone de Beauvoir, le prix Nobel de médecine Jacques Monod, Choisir. Mais sans Simone Veil, magistrate, grande bourgeoise de droite qui prendrait – avec énormément de courage assurément – le train en marche.
Á l’actif de la magistrate Simone Veil, l’organisation de (…)Lire la suite »