RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Le Monde Diplomatique (octobre 2017)

Et si l’on refondait le droit du travail… demande Alain Supiot dans le numéro d’octobre du Monde Diplomatique : « Proclamant avoir été élu pour les réformes qu’il préconise, et non contre l’extrême droite, le président de la République française entend déréglementer un peu plus le marché du travail. Devant la montée de la contestation dans la rue, même les syndicats les plus proches du pouvoir jugent le projet déséquilibré au détriment des salariés. Adapter le droit aux nouvelles formes d’organisation du travail en prenant réellement en compte les aspirations humaines conduirait à de tout autres réformes. »

Pour Martine Bulard, il faut négocier sans préalable avec Pyongyang : « Du haut de la tribune des Nations unies, le président américain a promis de « détruire complètement la Corée du Nord » en cas d’attaque. Les dirigeants français et russe, eux, prônent le dialogue, mais ils font de l’arrêt du programme nucléaire une condition préalable et non un objectif de la négociation. Une approche qui a déjà échoué. »

Jean de Gliniasty estime que Macron a une certaine idée de la France : « Le président Emmanuel Macron a pris quelque distance avec les orientations néoconservatrices de ses deux prédécesseurs en matière de politique étrangère. Après une campagne marquée de manière inédite par les questions diplomatiques, cette apparente inflexion souligne la singularité de la position française, baptisée « gaullo-mitterrandisme ».

Une réflexion de Frédéric Lordon sur le complot des anticomplotistes : « L’image est familière : en haut, des gens responsables se soucient du rationnel, du possible, du raisonnable, tandis que ceux d’en bas, constamment ingrats, imputent à leurs dirigeants une série de malveillances. Mais l’obsession du complot ne relève-t-elle pas plutôt des strates les plus élevées de la société ? Les journalistes reprenant les idées du pouvoir privilégient eux aussi cette hantise. »

Malgré tout, au Portugal, la gauche essaye (Marie-Line Darcy et Gwenaëlle Lenoir) : « Miné par la corruption et défiguré par la purge imposée par l’Union européenne, le Portugal se redresse lentement, notamment en augmentant le pouvoir d’achat des salariés et des retraités. »

Pour Renaud Lambert, Cuba veut le marché… sans le capitalisme : « Le président Raúl Castro a annoncé qu’il quitterait ses fonctions en 2018. Pressenti pour le remplacer, le premier vice-président Miguel Díaz-Canel est né un an après l’arrivée des guérilleros à La Havane en 1959. Une telle passation constituerait une petite révolution, dans la foulée de celle que M. Castro a tenté d’impulser en vue d’« actualiser » le modèle économique cubain. »

Emmanuel Haddad décrit l’improbable justice internationale en Syrie : « Alors que les pourparlers sur l’avenir de la Syrie doivent reprendre à Genève, les forces fidèles à M. Bachar Al-Assad tirent profit du cessez-le feu conclu avec l’opposition non djihadiste pour réduire les zones contrôlées par l’Organisation de l’État islamique. Mais la perspective d’une paix durable semble presque aussi éloignée que celle d’un jugement pour les exactions commises depuis six ans. »

Au Tirménistan, un cheval qui incarne une nation (David Garcia) : « Le Turkménistan vient d’accueillir les cinquièmes Jeux asiatiques des sports en salle et des arts martiaux. Des athlètes d’une soixantaine de pays y rivalisaient sous le haut patronage... d’un cheval ! L’histoire de l’akhal-téké, l’un des ancêtres du pur-sang, offre un témoignage privilégié sur un pays encore très opaque. »

Á lire un important dossier sur la révolution russe en questions : « du séisme qui bouleversa la Russie en 1917 émerge le récit d’une révolution sociale qu’accompagna avec radicalité le parti bolchevique, force politique dont le projet émancipateur passait prioritairement par l’éducation des masses (« Priorité à l’éducation des masses »). Sa démarche autoritaire, aggravée par le « communisme de guerre », suscitait déjà des critiques au temps de Lénine, avec une interrogation-clé : agir avec le peuple ou seulement en son nom (« Au nom du peuple ou avec le peuple ? ») ? La révolution d’Octobre ébranla le monde ; elle secoua également l’art, réinventé jusque dans sa finalité. Mais, en l’absence des répliques escomptées en Europe, son cours économique ou diplomatique dut s’infléchir (« Diplomatie, de l’idéologie au réalisme »). La faillite du modèle soviétique remet-elle en cause l’internationalisme qui accompagna ses premiers pas (« Le siècle de Lénine ») ? »

Pour Jacques Berthelot, l’agriculture africaine dans la tenaille libre-échangiste : « Pour la première fois depuis dix ans, la famine ne recule plus dans le monde, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Ce désastre s’explique pour partie par le changement climatique et par les conflits armés. Il vient également des accords de libre-échange, qui imposent une ouverture des frontières déstabilisant les agricultures locales. »

Noter pour mieux voter ?, demande Charles Perragin : « M. Jean-Luc Mélenchon vainqueur de la présidentielle ! Voilà ce qui aurait pu se produire si les électeurs avaient attribué des notes à chaque candidat plutôt que d’en choisir un seul. M. Emmanuel Macron l’aurait tout de même emporté avec d’autres types de scrutin. Au-delà de ces résultats, une meilleure prise en compte des souhaits des citoyens intéresse les chercheurs. »

Thierry Discepolo narre la saga d’Actes Sud : « Réussir à publier de la littérature, et en même temps faire prospérer son entreprise, réussir à devenir le neuvième groupe d’édition français, et en même temps s’affirmer ancré dans une région, conjuguer les chiffres et l’éthique : Actes Sud aurait dépassé ces paradoxes, et sa responsable Françoise Nyssen, aujourd’hui ministre de la culture, incarnerait harmonieusement l’union de la quête de spiritualité et d’efficacité économique… »

Richard V. Reeves revient sur un épisode insolite de la présidence de Barack Obama : « Fin janvier 2015, M. Barack Obama eut à souffrir un bref mais cuisant moment d’embarras politique. Une proposition de mesure budgétaire qu’il venait d’envoyer au Congrès se révéla mort-née avant même d’être soumise au vote – tuée dans l’œuf par le président lui-même. »

URL de cet article 32391
   
Même Auteur
La Désobéissance éthique, par Élisabeth Weissman
Bernard GENSANE
Le livre d’Élisabeth Weissman fait partie de ces ouvrages dont on redoute de poursuivre la lecture : chaque page annonce une horreur, une bonne raison de désespérer, même si, de ci delà , l’auteur nous concède une ou deux flammèches d’espoir. Un livre de plus qui nous explique magistralement, avec rigueur et humanité, pourquoi et comment la classe dominante française met à mort l’État, les valeurs républicaines, la citoyenneté, la solidarité, la société au sens classique du terme. (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.