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Le Monde Diplomatique (juillet 2024)

Anne-Cécile Robert évoque la justice internationale dans le chaudron de Gaza. Les tribunaux internationaux se sont rarement trouvés à ce point sous le feu des projecteurs. Les deux procédures ouvertes à La Haye concernant Gaza – l’une contre l’État d’Israël, l’autre contre deux de ses dirigeants et ceux du Hamas -– illustrent les fractures d’une géopolitique bouleversée.

Un dirigeant m’a interpellé : « Cette cour est faite pour l’Afrique et les voyous comme Poutine”. » Le 20 mai dernier, sur CNN, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) évoquait les réactions à sa demande d’émission de mandats d’arrêt contre trois chefs du Hamas – MM. Yahya Sinwar, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri (dit « Deïf ») et Ismaïl Haniyeh – ainsi que contre le premier ministre d’Israël, M. Benyamin Netanyahou, et son ministre de la défense, M. Yoav Galant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza. Inédite contre des élus d’un pays démocratique, la requête a été qualifiée de « scandaleuse » par le président américain Joseph Biden, tandis que plusieurs élus républicains menacent de représailles le procureur. M. Netanyahou l’a, pour sa part, balayée d’un revers de la main en réaffirmant que rien n’arrêterait Israël dans ses opérations de « légitime défense ».

Un fort dossier sur la France : de la crise au chaos politique

Benoît Bréville, Serge Halimi et Pierre Rimbert sonnent le glas avec ce titre qui fait froid dans le dos : “ Nous y sommes ” : « Un demi-siècle après sa fondation, le Rassemblement national est le premier parti de France. Ses priorités idéologiques – durcissement pénal, combat contre les immigrés et les « assistés » – inspirent les politiques du président Emmanuel Macron. Mais l’extrême droite se nourrit depuis longtemps des renoncements et des accommodements des partis de gouvernement.

Le Rassemblement national (RN) au centre du jeu, l’ordre politique décomposé : comment en est-on arrivé là ? Décidée par M. Emmanuel Macron à l’issue du scrutin européen du 9 juin, où le parti de M. Jordan Bardella a réuni deux fois plus de suffrages que celui du président, la dissolution de l’Assemblée nationale ne sanctionne pas seulement l’échec cuisant d’un extrême centre convaincu qu’on dirige un pays comme on administre une banque, ni même celui du personnage impulsif et arrogant qui s’est prétendu rempart contre l’extrême droite avant de lui ouvrir les portes du pouvoir : « Si on gagne, prétendait-il pourtant à La Plaine Saint-Denis le 20 mars 2017, ils s’effondreront le jour d’après. Aucun doute. »

Vous avez dit « sentiment d’abandon », demandent Benoît Coquard et Clara Deville ? « Faire ce qu’on veut chez soi. Ne dépendre de personne. Surtout pas d’un État qui ne satisfait plus les demandes qu’on lui adresse mais multiplie les exigences. Fréquent en milieu rural, un tel état d’esprit favorise le Rassemblement national. Ses porte-parole affirment en effet la capacité de s’en sortir sans réclamer, à condition que le mérite individuel soit récompensé. »

Cédric Gouverneur est allé enquêter à Montargis : “ Des émeutes aux urnes ” : Fin juin 2023, la mort de Nahel Merzouk, un adolescent tué par un policier à Nanterre, a provoqué plusieurs nuits d’affrontements dans toute la France. À Montargis (quinze mille habitants), des centaines de jeunes ont dévasté les rues commerçantes. La politique d’embellissement du centre historique de cette petite ville cache mal le délaissement de quartiers minés par la misère et le trafic de drogue, héritages empoisonnés de la désindustrialisation.

Fabrice Raffin dénonce les “ beaux esprits contre la France moche ” : « Vous la trouvez belle la France périphérique autour des zones commerciales ? » Sur France Inter, le 12 septembre 2023, Léa Salamé s’agace quand le patron de Super U l’invite à la mesure. « Des millions de gens vont chaque fin de semaine (…) profiter de produits à prix accessibles, et on leur dit “vous évoluez dans une France moche”. Je trouve que c’est se moquer d’eux. » En 2011, déjà, Éric Chauvier s’interrogeait : « Qui sont-ils, ces journalistes centralisés pour décréter la laideur de notre périurbanité ? » L’écrivain signait alors Contre Télérama (Allia), juste avant que le think tank néolibéral Terra Nova ne publie sa fameuse note sur l’incorrigible lepénisme des classes populaires ; juste après, surtout, que l’hebdomadaire culturel avait, lui, tenté de saisir « Comment la France est devenue moche » : la floraison de lotissements après l’essor des autoroutes, la multiplication des hypermarchés puis des moyennes surfaces spécialisées. »

François Bégaudeau a repéré une “ fièvre d’ordre ” : Un footballeur noir insulte publiquement son entraîneur. Les réseaux sociaux s’enflamment, les antagonismes s’exacerbent, la France va au chaos. Heureusement, une professionnelle de la gestion de crise intervient pour soigner la fièvre et recadrer la nation. C’est une série télé à succès, subtile contribution du divertissement à la production de l’idéologie dominante. »

Anne Jourdain ironise : “ Sur les réseaux sociaux, des hommes, des vrais ” : « C’est une nébuleuse. Des influenceurs, des vidéastes engagés dans la défense d’une identité masculine qu’ils estiment menacée. Souvent liées à l’extrême droite, ses principales figures volent au secours du patriarcat, soldats valeureux d’une guerre féroce, et parfois cynique, tout entière consacrée à la cause des hommes.

En apprenant le ralliement de M. Éric Ciotti au Rassemblement national (RN), Julien Rochedy n’a pas caché sa joie : « Mon rêve politique depuis plus de dix ans », s’enthousiasmait-il sur son compte X (137 000 fidèles). Le fringant trentenaire, directeur du Front national de la jeunesse au début des années 2010, a quitté le parti d’extrême droite en 2014, notamment pour protester contre la présence de « petits mecs autour de Florian Philippot », « des jeunes gens qui ne sont pas des hommes selon [son] cœur ». Depuis, Rochedy a tenté de monter une formation à la masculinité et à la séduction (l’école Major), un projet qui a fait long feu malgré sa recette originale (« courage », « esprit de conquête », « volonté de puissance »). Il mène désormais une carrière de vidéaste sur Internet. Et il publie des livres aux Éditions Hétairie : L’Amour et la Guerre. Répondre aux féministes (2021) ; Veni Vidi Vici. Menaces sur les gauchistes (2021, avec Papacito) ; Surhommes et sous-hommes. Valeur et destin de l’homme (2023)… À l’évidence, l’essayiste a ses lubies : il veut restaurer l’« idéal d’une virilité saine et aristocratique pour la masculinité, celle de “l’homme total” européen, du Grec au gentilhomme ».

Frédéric Lebaron s’inquiète de “ L’Europe conservatrice qui vient ” : « Le scrutin européen du 9 juin dernier n’a pas modifié les équilibres politiques au Parlement. Les droites nationalistes progressent mais restent désunies, libéraux et écologistes reculent, sociaux-démocrates et Parti populaire conservent leur position dominante. Mais derrière cette apparente continuité émerge un bloc idéologique néoconservateur incarné par Mme Ursula von der Leyen.

Pour Vincent Doumayrou, les trains régionaux ont pris un sacré retard : « En France, les aires métropolitaines ne cessent de s’étendre et, avec elles, les frontières invisibles entre ville-centre et périphérie. Pour relier l’une à l’autre, les trains express ont démontré leur efficacité partout en Europe mais ils tardent à se développer dans l’Hexagone, Paris excepté. Entre deux proclamations sur l’urgence écologique, les pouvoirs publics entravent le rail. »

Grégory Rzepski craint les impulsions du président de la République – « L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin conforte l’impression d’un chef de l’État aux décisions impulsives, erratiques et souvent désastreuses. En matière de politique étrangère, les toquades du président de la République font planer chez les adversaires comme parmi les alliés un doute sur le sérieux et la stabilité de la diplomatie française. Car M. Emmanuel Macron a volé vers toutes les régions du monde pour dispenser des leçons ou proposer des plans boiteux, avec une réussite presque nulle.

D’autant que, selon François Denord et Paul Lagneau Ymonet, l’extrême droite dispose désormais d’une élite : « Le manque de cadres et la défiance des milieux économiques ont souvent constitué un obstacle pour le Rassemblement national. Sa normalisation sur les questions fiscales, monétaires et européennes sonne comme un appel du pied à la classe dirigeante. Comment celle-ci réagit-elle ?

Les mythologies grecque et romaine offrent un réservoir inépuisable de références à qui voudrait étaler sa maîtrise des humanités classiques. Dans son Histoire de Rome depuis sa fondation, Tite-Live accorde une place de choix au combat entre Horaces et Curiaces, respectivement champions de Rome et d’Albe dans la guerre que se livrèrent les deux cités entre 673 et 641 avant J.-C. Pour les premiers, la patrie passait avant tout ; ils étaient prêts à tuer leur sœur au prétexte qu’elle aurait fauté avec l’ennemi. Cet esprit de sacrifice manquait aux seconds, finalement défaits. Ils auraient, dit la légende, péché par manque de virilité.

Alain Gresh raconte, dans une bande dessinée, la vie d’Albert Arié, “ égyptien, juif et communiste ” : « Né en 1930 et mort en 2021 au Caire, Albert Arié a accompagné l’histoire de l’Égypte, des derniers feux de la monarchie à l’arrivée au pouvoir des officiers libres sous la conduite de Gamal Abdel Nasser, de l’occupation des Britanniques à l’évacuation de leurs troupes, de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956 aux mesures socialistes adoptées par le Raïs. Égyptien de nationalité, français de cœur, internationaliste de conviction, juif de confession, il refusera toujours de quitter son pays, encore plus de s’installer en Israël. Il participe dès son plus jeune âge, aux luttes pour l’indépendance nationale et la justice sociale. Il le paiera au prix fort : onze années passées en prison et dans les camps.

Razmig Keucheyan essaie de définir “ Ce qu’on appelle génocide ” : « De la République démocratique du Congo (RDC) à la Syrie, en passant par Gaza, les accusations de « génocide » se multiplient avec les conflits et la dérive autoritaire de certains régimes. Ces polémiques, aussi anciennes que le mot créé en 1944, intéressent les juristes comme les historiens, dont l’expertise éclaire les tragédies du présent et du passé, en particulier celle des Arméniens de l’Empire ottoman. »

Pour Samuel Charap et Sergueï Rachenko, une négociation “ aurait pu mettre fin au conflit en Ukraine ” : « Mi-juin, à la veille d’une conférence de paix organisée en Suisse sans elle, la Russie a exigé de l’Ukraine des concessions territoriales élargies comme préalable à toute négociation. Cette demande ne figurait pas dans un projet d’accord négocié par les belligérants en 2022. À l’époque, les Occidentaux engagèrent Kiev à ne pas l’accepter, promettant armes et déroute russe. »

Pour Igor Delanoë, il existe une entente tacite en Mer Noire autour des céréales : « En juillet 2023, la sécurité alimentaire mondiale semblait menacée. Moscou suspendait sa participation à un accord qui avait permis l’exportation de céréales ukrainiennes par la mer Noire. Mais le Pont-Euxin – son ancienne appellation grecque – connaît un an plus tard un surprenant dynamisme commercial. Comme si les deux belligérants s’entendaient pour y limiter l’escalade.

Marie Salaün et Benoît Trépied racontent “ l’histoire de la colère en Nouvelle-Calédonie : « En décidant d’imposer une modification du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, M. Emmanuel Macron a embrasé l’archipel. La colère qu’elle a suscitée ne faiblit pas. La récente incarcération en métropole de sept militants indépendantistes l’a même attisée. Ayant pris fait et cause pour l’un des acteurs, l’État français peut-il encore être le garant du processus de décolonisation imaginé il y a bientôt quarante ans ? »

Laurent Gayer a observé les “ reporters en première ligne ” : « Rapporter les images au plus près de l’action, le point de vue des manifestants plutôt que celui de la police : les reporters de rue contribuent depuis quinze ans à changer le regard sur les mouvements sociaux. Comment, et au prix de quelles contradictions, ces journalistes engagés s’insèrent-ils dans un univers audiovisuel dominé par l’argent ? »

Pendant ce temps, selon Vincent Bresson, on “ ubérise les journalistes ” : « Comme d’autres travailleurs, les journalistes subissent l’externalisation de leurs tâches et le nivellement vers le bas de leurs conditions de travail. À force d’encourager la production d’articles standardisés, attendus, recopiés sur des dépêches d’agences, les entreprises de presse ont facilité le remplacement des rédacteurs par des exécutants mal payés. En attendant les robots…. 

Antoine Pecquer est allé observer la “ guerre culturelle à l’italienne ” : « Mme Giorgia Meloni et ses proches veulent en finir avec l’hégémonie culturelle supposée de la gauche, un projet toujours cher au populisme réactionnaire. Changer les responsables et diminuer les (déjà maigres) budgets ne suffit pas. Il faut imposer un « nouveau récit », célébrant les valeurs nationalistes et néofascistes. Une entreprise au long cours, qui passe par la réécriture de l’histoire. »

Pour Camille Beauvais et Fatien Élie, le burger est une passion ;française : « Il reste quinze secondes ! » Un présentateur survolté déambule entre les îlots. Sur l’estrade enfumée, face au public, cinq candidats, la goutte au front. Penchés sur leur plaque de cuisson, ils empilent des couches d’ingrédients. Chacun rivalise d’audace pour convaincre un jury de chefs et emporter la neuvième Coupe de France du burger, décernée lors du salon du snacking.

Si le burger est chez lui au salon, il a aussi conquis food-trucks, halles branchées, brasseries et même grands restaurants. Avec une marge nette de près de 20 %, deux fois celle des plats de la restauration ordinaire, ce sandwich fait figure de « cash-machine ». Très vite rentabilisé, vite préparé, vite avalé, il figurerait aujourd’hui à la carte de trois lieux de restauration sur quatre en France ; en 2023 dans l’Hexagone, on en aurait vendu 1,5 milliard pour 10 milliards d’euros ; aucun plat n’est davantage livré. Seuls les États-Unis font mieux, ou plus.

En 1961, l’ouverture du premier fast-food à Paris, un Wimpy, ne marque pourtant pas les esprits. Le « hamburgersteak » en France ? Même le géant McDonald’s n’y croit pas. La chaîne n’y ouvre son premier restaurant-filiale qu’en 1979, à Strasbourg. Puis le hamburger reste dénigré. « Sainte Vierge Marie… il faut avoir tué père et mère pour avaler ça ! », s’étrangle Maïté sur FR3 en 1992. 

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