RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Quand ta vessie explose à Toulouse

Une mésaventure, qui aurait pu très mal tourner.

Un de mes proches se tord de douleur. Cela fait 12 heures qu’il n’a pas uriné. Il ne s’affole pas : on lui a déjà fait passer un calcul.

En vrai homme de gauche, il se rend à l’hôpital Joseph Ducuing. Joseph Ducuing, autrefois « Varsovie », fut créé par l’état-major de l’Agrupacion de guerilleros españoles FFI de Toulouse en septembre 1944. Il s’agissait de soigner les blessés guérilleros qui s’étaient battus en France contre les nazis aux côtés de la Résistance. Je ne sais ce qu’il reste de ce glorieux passé.

Á l’accueil, on signifie à l’homme en souffrance qu’il n’y a pas de service d’urologie à Ducuing. Qu’à cela ne tienne : il suffirait, à titre préventif, de diriger le malade aux services des urgences pour qu’on lui pose une sonde urinaire. Hé bien non ! Il est dit au malheureux qui se tord de plus en plus de chercher un autre hôpital à Toulouse.

Il prend sa voiture, avec tous les risques que cela comporte (il y en a quand on trimballe un litre et demi d’urine dans la vessie), et trouve un hôpital qui veut bien l’accueillir. Une sonde est posée. L’hôpital qui l’a soulagé lui signifie qu’on lui fera une échographie « dans 15 jours ». Pourquoi ce délai ? Mystère. Ce proche est un travailleur de force qui va connaître deux semaines d’un confort très relatif sur les chantiers où il intervient.

Á Toulouse, quatrième ville de France, c’est ainsi que l’on soigne. Enfin, que l’on ne soigne pas.

URL de cet article 32322
   
Même Auteur
George Corm. Le nouveau gouvernement du monde. Idéologies, structures, contre-pouvoirs.
Bernard GENSANE
La démarche de Georges Corm ne laisse pas d’étonner. Son analyse des structures et des superstructures qui, ces dernières décennies, ont sous-tendu le capitalisme financier tout en étant produites ou profondément modifiées par lui, est très fouillée et radicale. Mais il s’inscrit dans une perspective pragmatique, non socialiste et certainement pas marxiste. Pour lui, le capitalisme est, par essence, performant, mais il ne procède plus du tout à une répartition équitable des profits. Cet (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il n’y a pas de moyen plus violent de coercition des employeurs et des gouvernements contre les salariés que le chômage. Aucune répression physique, aucune troupe qui matraque, qui lance des grenades lacrymogènes ou ce que vous voulez. Rien n’est aussi puissant comme moyen contre la volonté tout simplement d’affirmer une dignité, d’affirmer la possibilité d’être considéré comme un être humain. C’est ça la réalité des choses.

Henri Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT
Extrait sonore du documentaire de Gilles Balbastre "Le chômage a une histoire",

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.