Pour Serge Halimi, l'offensive du capitalisme financier est "générale" : “ Un ancien ministre de l’économie socialiste qui, plus tard, créera un parti libéral à son image a un jour détaillé l’art et la manière d’enfanter une société de marché : « N’essayez pas d’avancer pas à pas. Définissez clairement vos objectifs et approchez-vous en par bonds en avant qualitatifs afin que les intérêts catégoriels n’aient pas le temps de se mobiliser et de vous embourber. La vitesse est essentielle, vous n’irez jamais trop vite. Une fois que l’application du programme de réformes commence, ne vous arrêtez plus avant qu’il soit terminé : le feu de vos adversaires perd en précision quand il doit viser une cible qui bouge sans arrêt. » M. Emmanuel Macron ? Non, M. Roger Douglas, en novembre 1989, en Nouvelle-Zélande. Il livrait alors les recettes de la contre-révolution libérale que son pays venait d’expérimenter. ”
Pour Michael Klare, Washington relance l’escalade nucléaire : « La pression (…)Lire la suite »
La réponse est évidemment : non !
Allons, soyez sérieux. Dans de nombreux pays semblables au nôtre, ils ne le sont pas ou plus. Précisons : outre-Manche, les professeurs ne sont pas fonctionnaires mais agents publics. Á aucun moment de leur carrière ils ne jouissent de la garantie de l’emploi. La situation peut varier d’un comté à un autre, d’une autorité locale (équivalent des académies) à une autre. L’enseignant signe un contrat avec l’autorité locale qui lui verse un salaire sur la base de grilles nationales (tout de même !).
En Allemagne, deux statuts coexistent, celui de fonctionnaire et celui d’employé du secteur public. Dans certains Länder (pas tous, ne rêvons pas !), les enseignants sont recrutés sous contrats gouvernementaux permanents. Leur statut est alors proche de celui des fonctionnaires. Mais, outre-Rhin, il faut montrer patte blanche, avec patience. Un premier contrat doit donner satisfaction aux autorités des Länder qui élaborent des statuts de stagiaire à (…)Lire la suite »
La malbouffe touche d’abord les plus pauvres. Plus la nourriture est industrielle moins elle est chère pour le consommateur. Cette nourriture est conçue principalement pour les gens qui ont de faibles salaires et qui n’ont pas le temps de préparer à manger tellement leurs journées de travail sont longues. Les repas pris en famille sont de plus en plus rares, la tendance étant de ne plus cuisiner du tout mais de prendre dans le congélateur une nourriture sous plastique déjà préparée. Les bonbons et boissons sucrées sont très bon marché et les légumes coûtent aussi cher que les burgers. Une des raisons pour laquelle la viande est d'un prix très abordable est que les producteurs reçoivent des subventions de l’Etat. Ces subventions frappent les producteurs de viande hors des États-Unis car ils ne peuvent aligner leurs prix sur ceux de l’Empire.
L’industrie alimentaire renforce l’accoutumance aux trois goûts que les humains affectionnent : sucré, salé et gras. Les Étasuniens (…)Lire la suite »
Aux États-Unis, l’agro-alimentaire (exploitations agricoles, usines de transformation, points de vente) est sous la coupe d’une poignée de firmes transnationales qui échappent aujourd’hui à tout contrôle démocratique, divers textes de loi autorisant les entreprises à garder secrètes les informations concernant leurs pratiques. Elles ont de beaux jours devant elles car 80 à 90% de ce qu’ingèrent les Étatsuniens sont des produits transformés. La nourriture est de plus en plus industrielle et complètement déconnectée de la nature : on trouve en effet de tout à tout moment.
C’est toujours le même problème avec la poule et l’œuf : avant la Deuxième Guerre mondiale, on ne sait trop si l’agro-alimentaire industriel naquit de la demande de la restauration rapide ou si cette restauration n’était autre que le débouché inévitable de la production agricole industrielle. La restauration rapide (style McDonalds) répondit à un moment de l’exploitation des travailleurs étasuniens. Comme ils (…)Lire la suite »
Michel Cornaton est l’auteur d’une œuvre importante, dans les deux acceptions du terme. Entre autre d’une étude sur les camps de regroupement en Algérie dont j’ai rendu compte ici. Dans son étude et sa dénonciation de ces camps, il s’opposa à Pierre Bourdieu, dont la démarche, ou plutôt l’absence de démarche, fut une faute grave.
Toutes les vies sont des romans. Á condition de savoir les raconter, c’est-à-dire de partager ce postulat de Roland Barthes selon lequel le monde a été créé pour se terminer dans un livre. Avec Michel Cornaton, nous sommes servis. Trop bien, dirais-je. Avec le volumineux récit qu’il nous fournit, il aurait pu écrire deux ouvrages. Le titre est en effet un peu trompeur car la Guerre d’Algérie, qui fut la grande affaire, la grande cause de sa vie, n’occupe en gros que la moitié du livre.
Né dans un milieu modeste de la région de Bourg-en-Bresse, Cornaton fut tout : fils, petit-fils, écolier, séminariste, sportif de bon niveau, soldat, père de famille, (…)Lire la suite »
Serge Halimi nous révèle qui sont les « Idiots utiles » du Pentagone : « ÁWashington, démocrates et républicains s’accordent au moins quand il s’agit de combattre la Russie. Selon eux, M. Vladimir Poutine doute de la détermination des États-Unis à défendre leurs alliés et veut protéger son régime autoritaire contre une contagion démocratique et libérale. Il aurait donc choisi d’agresser l’Occident. Alors, pour garantir la paix et la démocratie, l’armée américaine et les parlementaires des deux partis ont décidé de contre-attaquer… L’armée américaine, tout d’abord. Répondant à une commande de la Maison Blanche, le Pentagone vient d’achever une étude qui préconise un emploi plus généreux de l’arme nucléaire. Celle-ci étant actuellement trop destructrice pour que son utilisation soit imaginable, et ne jouant donc pas son rôle de dissuasion, il conviendrait de la miniaturiser davantage afin de pouvoir y recourir contre un éventail plus étendu d’agressions. Y compris « non nucléaires » (…)Lire la suite »
Paul Ariès attend les JO de 2024 de pied ferme. Dans son article, il brosse un bref historique des accointances du sport de compétition – surtout l’automobile – avec le fascisme, l’extrême droite en général : Ecclestone, Mosley, Balestre, ancien Waffen SS qui déclara : « Nous le pensons et nous l'affirmons : le salut ne nous viendra que du combat. L'heure des hommes virils a sonné. Il faut choisir entre le national-socialisme et la juiverie » avant d’être décrété résistant et de recevoir la Légion d’honneur. Á propos de l’Afrique du Sud, Ariès rappelle cette fine analyse d’Alain Prost qui avait participé au Grand Prix en 1985 alors que le pays faisait l’objet d’un boycot : « Il faudrait un dictateur intelligent qui prenne les cinq ou six mesures indispensables pour remettre le pays dans les rails. »
Christophe Courtin se demande si l’Europe connaîtra bientôt ses marchés aux esclaves : « Une fois ces problèmes techniques réglés, on pourra envisager d’ouvrir des marchés dans le sud (…)Lire la suite »
De nombreux Français ont travaillé pour les divers services de sécurité allemands. La Gestapo comportait en ses rangs 6 000 agents français (2 500 Allemands) et 24 000 informateurs. Durant la même période, la Résistance compta 150 000 membres permanents et 300 000 occasionnels. Parmi les aides de la Gestapo, on relève le parcours invraisemblable d’Henri Barbé. Ouvrier métallurgiste, il adhère à 15 ans aux Jeunesses socialistes. Partisan de l'adhésion à la IIIe Internationale, il opte pour le Parti communiste. En 1926, il succède à Jacques Doriot comme secrétaire général des Jeunesses communistes, avant d'accéder au Bureau politique en 1927. En 1929, il remplace Pierre Sémard à la tête du PCF, dans une équipe qui comprend également Maurice Thorez et Pierre Célor. En 1931, il est mis en cause au cours d'une réunion du Bureau politique auquel participe le représentant de Moscou, Manouilsky. Accusé de fractionnisme, il est éliminé du BP (et remplacé par Thorez). Il est rétrogradé au (…)Lire la suite »
Nous voyageons avec cet ouvrage dans la zone grise de la France occupée, un pays qui ne compta ni 40 millions de pétainistes ni 40 millions de résistants. Une zone où un Mitterrand se mut comme un poisson dans l’eau. Une France où des hommes et des femmes d’extrême gauche dans les années 30 deviendront des tortionnaires au service des nazis et où d’anciens fachos prendront les armes contre l’occupant et connaîtront les camps de concentration ou les pelotons d’exécution.
Ce fichier comporte exactement 96 492 noms, équivalant en gros au nombre de personnes épurées. Comme par hasard. Avec des aberrations. On y trouve le tout jeune acteur François Périer, certes d’origine bourgeoise et de droite, mais pas Pétain ! Une raison en sera donnée a posteriori par Alexandre de Marenches, ancien directeur des services secrets, dans le long entretien que Christine Ockrent lui consacrera en 1986 pour son livre Dans le secret des princes. Il révélait, sibyllin, que de prétendus résistants (…)Lire la suite »
Dans le numéro de janvier 2018, Serge Halimi évoque la « cible iranienne » : « Devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le 5 février 2003, le secrétaire d’État américain Colin Powell agite un flacon pouvant contenir de l’anthrax et commente des photos satellite de sites secrets où se fabriqueraient des armes chimiques. Cette affabulation — reconnue plus tard par son auteur — servira ensuite de rampe de lancement publicitaire à la guerre d’Irak. Le 11 décembre 2017, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies Nikki Haley se plante devant les fragments énormes d’un missile prétendument iranien qui n’a pas atteint son objectif. Et, théâtrale, elle soutient qu’il fut tiré, du Yémen, contre un aéroport d’Arabie saoudite, « un pays du G20 ». « Au risque de tuer des centaines de civils innocents.(…) Imaginez seulement qu’il ait pris pour cible l’aéroport de Washington ou de New York. Ou celui de Paris, Londres ou Berlin. »La portée de l’arme lui interdisait d’arriver (…)Lire la suite »