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Thème : Vladimir Poutine

"Machiavel-le-génie" confirmé dans ses fonctions

Philippe GRASSET
Nous nous étions longuement attardé, le 1er septembre 2014, sur une analyse de l’expert US Daniel Goure conduisant le bloc BAO, enfermé dans sa fantasy-narrative sur l’Ukraine, à considérer le président Poutine à la fois comme un Machiavel des temps modernes et comme un “sheer genius” politique, – pour résumer, “Machiavel-le-génie”. Un éditorial du Guardian, le 6 septembre 2014, sur le cessez-le-feu en Ukraine tombé en plein milieu de la rédaction du communiqué final du sommet de l’OTAN en Pays de Galles, confirme cette promotion du président russe. En quelques mots, – “Poutine n’aurait pas pu faire mieux” : « Le président Poutine n’aurait pas pu faire mieux en admettant qu’il l’ait calculé. Ce qui est peut-être le cas. Quoiqu’il en soit, le jour même où les leaders des pays membres de l’OTAN rédigeaient leurs communiqués et leurs déclarations finales au pays de Galles, il semble que la guerre qui durait depuis cinq mois en Ukraine prenait fin avec une victoire russe. » Cet (…) Lire la suite »
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Poutine dans l’ancien pré carré yankee

José FORT

Après avoir signé des accords stratégiques avec Pékin et plusieurs autres capitales asiatiques, la Russie accélère sa coopération avec les pays membres des BRICS (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du sud) et déploie une intense activité économique et politique en direction de l’Amérique du Sud. Les dernières informations en provenance de 
Moscou ne sont pas de nature à faire plaisir aux chancelleries occidentales. Tour de table.

Moscou annonce l’annulation de 90% de la dette de Cuba et en investit 10% à l'intérieur du pays. Le gouvernement russe vient de transmettre à la Douma un projet de loi concernant la ratification des accords intergouvernementaux avec l'île, selon lesquels La Havane serait libéré de de 31,7 milliards de dollars sur une dette s’élevant à 35,2 milliards de dollars. La semaine prochaine Vladimir Poutine entamera une tournée sur le continent latino américain avec une première escale à Cuba. Deuxième étape, Buenos Aires. La coopération économique et militaire sera le sujet principal des négociations avec la présidente argentine Cristina Kirchner. Poutine envisage, selon ses déclarations du début de la semaine, « d'aborder en détail tout l’éventail des questions bilatérales et internationales d’actualité, fixer des projets conjoints mutuellement avantageux dans le domaine énergétique, aussi bien que dans l’atome pacifique, la construction mécanique et la coopération militaire et (…) Lire la suite »

"Continuez, Elkabbach !"

Philippe GRASSET

L’interview de Poutine pour TF1 et Europe1, passée le 4 juin en soirée, on l’a vue, entendue et largement commentée (sauf dans la presse-Système anglo-saxonne où tout ce qui est Poutine tout en n’étant pas anglo-saxon ne passe guère). Russia Today en fait ses choux gras, ce 5 juin 2014, et l’on dira que c’est de bonne guerre. Plus intéressant, beaucoup plus intéressant, l’ensemble des impressions de Jean-Pierre Elkabbach, l’intervieweur d’Europe1.

Elkabbach est presque aussi vieux que la Vème République dans le sport de l’interview. Il en a vu de vertes et de pas mûres, et il a su manœuvrer avec habileté pour rester toujours dans les fauteuils d’orchestre. Elkabbach est un homme du Système, qui sait jouer au journaliste indépendant mais qui sait aussi jouer jusqu’où il ne faut pas aller trop loin. De sa carrière, on a retenu ses joutes à la fin des années 1970 avec Georges Marchais, le dirigeant fameux du PC français, et le dernier stalinien de l’Occident de l’immédiat avant-Gorbatchev, qui jugeait en 1980 le bilan du communisme « globalement positif ». (Cri de guerre resté fameux de Marchais lors de l’une ou l’autre de ses rencontres en studio avec Elkabbach : « Taisez-vous, Elkabbach ! ») On a retenu aussi sa très longue interview de 1993, un peu pathétique, entre le parler franc et le sauvetage convenu, avec François Mitterrand proche du terme de sa vie et tentant d’écarter le poids de sa maladie pour répliquer ; c’était (…) Lire la suite »
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Le prix Nobel de la paix pour M. V. Poutine ?

Michel WEBER
La pensée, aidée en cela par les contingences de la vie quotidienne, procède généralement pragmatiquement par oppositions. D’une part, elle établit des distinctions exclusives qui peuvent sembler naïves ; d’autre part, elle a tendance à renforcer ces exclusives en obligeant à choisir l’une ou l’autre des deux propositions. Si on tente d’appliquer ce mode de pensée à certaines réalités politiques contemporaines, on obtient toutefois le tableau paradoxal suivant. De deux choses l’une. Ou bien le prix Nobel de la paix doit être attribué, toutes affaires cessantes, à M. Poutine (1952–) car, à l’instar de luminaires politiques tels que MM. Kissinger, Carter et Obama, son impérialisme atavique mérite d’être récompensé par les oligarques occidentaux, tout ébaudis d’un tel caractère martial, aussi trempé dans le fiel du KGB que celui de G. H. W. Bush le fut dans le miel de la CIA. C’est l’option des néoconservateurs eux-mêmes, qui donneraient beaucoup pour placer un tel personnage à la (…) Lire la suite »
Quinze jours après la tuerie d’Odessa, un seul organe de presse s’obstine dans l’omerta.

Charlie Hebdo, où l’art d’inventer la paille du fascisme en cachant la poutre

Vladimir MARCIAC

Au fil des ans, Charlie Hebdo est devenu un journal pipi-caca-crotte (et proutt), une sorte de feuille de lycée écrite par des potaches pour provoquer le proviseur, pour horrifier les pucelles en dessinant des bites à foison et pour exciter les boutonneux en gribouillant des foufounettes. A mesure que le vide idéologique s’installait, concomitant d’un glissement vers la droite (les deux vont toujours de pair), on s’était éloigné de cet hebdo. En souriant avec indulgence car, nous aussi, plus jeunes, on aimait provoquer les vieux et les bourgeois..

Donc, on s’est lassé de ce patchwork fait essentiellement (pas entièrement) de chansons de salles de garde, de braillements d’autobus au retour du match, de gribouillis de vespasiennes, de propos de comptoir, d’étrons et de bidochonneries distillées par des chenapans, sûrs d’eux et satisfaits jusqu’à l’enflure, décorés qu’ils sont du badge de Charlie Hebdo dont la réputation les a précédés et qu’ils galvaudent. Libre à chacun (mais sans nous) de préférer l’humour de Bigard à celui de Desproges, les symphonies de coussins péteurs à celles de Mozart. Pour rire un cran plus haut, on s’est remis à lire le Canard Enchaîné (moins pire, surtout dans la chronique internationale de Claude Angeli). Pour la réflexion, l’information, l’humour, les enquêtes fouillées, de chouettes dessins et de l’impertinence, on s’est abonnés à Fakir qui, pour le même prix, offre une pagination double et un contenu bien meilleur. Parfois, à l’occasion d’un long voyage en train, on achète Charlie Hebdo, (…) Lire la suite »
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Un statut de neutralité pour l’Ukraine pourrait solutionner une bonne partie de la crise actuelle.

Poutine influe sur les doutes de l’Allemagne (La Vanguardia)

Rafael Poch
Le Ministère des Affaires Etrangères Allemand a accueilli avec satisfaction le geste tactique d’apaisement fait par le Président Poutine mercredi 7 mai. Le ministre social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, a applaudi le « ton constructif » et en a souligné l’importance en « un moment décisif où il existe encore des possibilités d’éviter diplomatiquement une nouvelle escalade de violence et de perdre le contrôle sur la situation dans l’est de l’Ukraine ». Au Ministère toutefois on émettait des doutes quand à savoir si à moyen terme on parviendrait à résoudre les deux inconnues de l’Ukraine : stabiliser son économie et maintenir son intégrité territoriale. Ce mercredi 7 mai, Poutine a demandé trois choses : « l’arrêt de toutes les opérations militaires et punitives au sud-est de l’Ukraine », « la mise en liberté de tous les prisonniers politiques », et que « s’initie un dialogue direct entre les autorités de Kiev et les représentants de sud-est ». Comme signe d’apaisement, Poutine (…) Lire la suite »

Comprendre ou ne pas comprendre Poutine

Diana JOHNSTONE
En Allemagne, ces jours-ci, de très nombreux citoyens sont très critiques de la campagne constante de dénigrement de la Russie par les grands médias alignés sur l'OTAN. Ils peuvent souligner que le changement de régime soutenu par les Etats-Unis à Kiev, en mettant au pouvoir un gouvernement de transition d'extrême droite prêt à adhérer à l'OTAN, a posé une menace claire à la préservation de la seule base navale russe en eau chaude, située en Crimée. Dans les circonstances, et dans la mesure où la population de Crimée l'a massivement approuvé, le rétablissement de Crimée dans la Fédération de Russie était une mesure défensive justifiée, et non pas une « agression gratuite ». En Allemagne, quelqu'un qui dit une telle chose peut être dénigré comme une « Putinversteher » (quelqu'un qui comprend Poutine). Tout est dit. Nous ne sommes pas censés comprendre. Nous sommes censés haïr. Les médias sont là pour ça. Alors que l'Occident refuse obstinément de comprendre Poutine et la (…) Lire la suite »
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Le coup de sang de Poutine

Salim METREF
Certains experts sont unanimes et l’affirment. Sans un saut qualitatif technologique majeur, la suprématie militaire américaine sera bientôt battue en brèche par la montée en puissance et l’émergence de la Chine. Cette nouvelle donne géostratégique ainsi que le risque potentiel encouru de l’effondrement du dollar, envisagé à court terme non seulement par certains experts mais également redouté par certains grands spéculateurs et autres gourous de la finance internationale, et l’effet dévastateur induit sur l’économie américaine et celles des pays occidentaux, expliquent en partie l’affolement américain à se redéployer sur la question ukrainienne en accentuant les sanctions vis-à-vis de la Russie et en transformant une fois de plus une crise artificielle créée de toutes pièces en une opportunité. C’est que le scénario Ukrainien s’est bel et bien emballé et les objectifs qui lui ont été initialement fixés n’ont pas été atteints. Bien au contraire. Destinés initialement à provoquer un (…) Lire la suite »

Crise ukrainienne, Poutine prêt à lâcher le dollar

Umberto Pascali

La Russie, « contrainte et forcée » par les sanctions internationales, crée un système indépendant du dollar. Moscou annonce qu’elle vendra (et achètera) ses produits et matières premières, comme le pétrole, en roubles et non plus en dollars.

Cela fait un certain temps que Poutine prépare cette transition, avec la création d’un système de paiement en roubles complètement indépendant et protégé du dollar et des spéculations meurtrières des grandes institutions financières occidentales. Après avoir sanctionné plusieurs banques russes pour punir Moscou suite à l’affaire de la Crimée, les dirigeants de Washington ont reçu un ordre du pouvoir financier leur intimant de faire marche arrière, puisqu’évidemment, les vampires de Wall Street comprennent bien que mettre les banques russes hors de portée de leurs griffes n’est en aucun cas une bonne idée. [...] Pour Wall Street et les organisations financières de la City, des pays comme la Russie devraient toujours conserver une porte financière ouverte, à travers laquelle leur économie réelle puisse être périodiquement saccagée. Ainsi Washington a annoncé que cela fut une erreur d’appliquer des sanctions à l’ensemble des banques russes, mais qu’une seule d’entre elles, la (…) Lire la suite »

Lettre de Vladimir Poutine aux dirigeants européens sur le règlement de la dette gazière de l’Ukraine

Vladimir Poutine

Voici notre version française de la lettre adressée par le président russe à 18 dirigeants européens, dans et hors de l’UE, telle qu’elle a été publiée en russe et en anglais par l’agence ITAR- TASS le 10 avril 2014. - Tlaxcala

L'économie de l'Ukraine dans ces derniers mois a été en chute libre. Ses secteurs industriels et de la construction ont également été en fort déclin. Son déficit budgétaire monte. L'état de son système monétaire est de plus en plus déplorable. La balance commerciale négative s'accompagne d'une fuite de capitaux hors du pays. L'économie de l'Ukraine se dirige résolument dirige vers un défaut de paiement, un arrêt de la production et une montée en flèche du chômage. La Russie et les États membres de l'UE sont les principaux partenaires commerciaux de l'Ukraine. Partant de cela, lors du sommet Russie-UE fin janvier, nous sommes parvenus à un accord avec nos partenaires européens de tenir des consultations au sujet du développement de l'économie de l'Ukraine, en tenant compte des intérêts de l'Ukraine et de nos pays tout en formant des alliances d'intégration avec la participation de l'Ukraine. Cependant, toutes les tentatives de la part de la Russie de commencer de véritables (…) Lire la suite »