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Thème : Ukraine

Influences, incidences et ingérences (2)

Olivier FOREAU

Á l’heure même où la contre-offensive ukrainienne s’achemine vers le triomphe, il est étrange que nous soyons si chichement informés de ses progrès. Bien sûr, cela fait chaud au cœur d’apprendre que les frappes ukrainiennes continuent de décimer avec succès les populations civiles, mais qu’en est-il de la percée victorieuse de nos forces sur la ligne de front ? Comment se fait-il que nos médias, qui jusqu’ici nous briefaient au quotidien sur la débandade des troupes de Poutine, aient basculé depuis début juin dans une sorte d’apathie, voire de mutisme ?

Sans la perspicacité suraiguë de Catherine Colonna, nous n’aurions jamais compris la vraie raison de ce changement : « la France a déjoué une campagne numérique russe de désinformation » visant à « saper les conditions d’un débat démocratique », révèle France 24 le 13/06/2023. Heureusement qu’en France il n’y a de débat sur rien, sinon le pire aurait pu être à craindre. Une campagne de manipulation complexe et persistante « Au moins quatre quotidiens français ont été victimes de l’opération. (...) Les hackers produisaient de faux articles sur une page en tout point identique à celles du site officiel de ces médias » : en clair et aussi incroyable que cela puisse paraître, nous pourrions ouvrir Le Parisien ou Le Monde, et nous retrouver face à un torrent d’affabulations plus absurdes les unes que les autres. Sur les réseaux sociaux, ces faux articles sont partagés par des vrais utilisateurs abusés par cette propagande, nous prévenait déjà L’Echo au mois de février. Bref, (…) Lire la suite »

Le grand business de la guerre

Manlio DINUCCI
Après son show aux Nations Unies où il a déclamé que “l’agression russe pourrait s’étendre au-delà de l’Ukraine”, Zelensky a demandé de nouveaux milliards de dollars au Congrès des EU. Celui-ci a financé jusqu’au présent 43 milliards de dollars en “assistance à la sécurité de l’Ukraine”, c’est-à-dire à des fins directement militaires. Avec d’autres financements, donnés officiellement à des fins humanitaires mais qui en réalité servent à la guerre, le montant fourni par Washington à Kiev dépasse amplement les 70 milliards de dollars. Maintenant la Maison Blanche a demandé au Congrès 24 autres millards de dollars pour l’Ukraine. S’ajoutent à ceux-là plus de 30 milliards de dollars donnés à Kiev par l’Union Européenne, plus des dizaines de milliards fournis par la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Japon, le Canada, la Pologne, les Pays-Bas, la Norvège, le Danemark, la Suède, la France et l'Italie. Cet énorme flux d’argent public, provenant des poches des citoyens, alimente en Ukraine (…) Lire la suite »

Général Fabio Mini : L’Ukraine à genoux et l’Europe confrontée au prix du gaz

Fabio MINI

Entretien avec le général Fabio Mini. La guerre en Ukraine se poursuit sans qu'aucune fin ne soit en vue. Mais depuis février 2022, date du début de cette dernière phase sanglante, beaucoup de choses ont changé, sur les lieux de la guerre et dans le scénario international. Il existe, à cet égard, des analyses critiques même au sein des forces armées déployées dans les combats. Notamment aux États-Unis, mais pas seulement. Parmi d'autres, celle qui se distingue en Italie est celle de Fabio Mini, général de corps d'armée à la retraite, ancien chef d'état-major du Commandement de l'OTAN pour l'Europe du Sud et, d'octobre 2002 à octobre 2003, commandant des opérations de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo, dans le cadre de la mission de la KFOR (Force pour le Kosovo). Mini intervient dans le débat public depuis vingt ans (son premier livre, La guerra dopo la guerra. Soldati, burocrati e mercenari nell'epoca della pace virtuale, publié par Einaudi) et collabore avec divers journaux, dont Limes, la Repubblica et il Fatto Quotidiano. Plus récemment, il a publié Europe en Guerre pour Paper First. Giorgio Monestarolo l'a interviewé sur la situation en Ukraine pour Volere la Luna.

Un an et demi après le début du conflit en Ukraine, la guerre semble se limiter à des moyens conventionnels. Selon de nombreux observateurs, cela signifie que la "dissuasion" fonctionne, c'est-à-dire que la crainte d'un conflit nucléaire maintient la guerre dans un cadre gérable. Dans votre livre, Europe en Guerre, vous estimez au contraire que la dissuasion ne fonctionne pas et que le risque d'escalade nucléaire est réel. Que la dissuasion n'ait pas fonctionné est un fait. La dissuasion fondée sur la menace d'un recours à la force a échoué avant le déclenchement des hostilités, lorsque les États-Unis et l'OTAN ont rejeté les demandes russes d'accord sur les mesures de sécurité en Europe. À ce moment-là, il a été confirmé que le conflit ne pouvait être évité : la dissuasion a pris fin. La Russie et l'OTAN ont voulu montrer qu'elles ne sont pas du tout dissuadées, même par l'utilisation d'armes nucléaires. Les classifications de la dissuasion stratégique (armes nucléaires), (…) Lire la suite »
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Ukraine – Guerre contre la corruption ou corruption de la guerre

Djamel LABIDI

En Ukraine l'escalade de l'horreur se poursuit, toujours plus haut, toujours plus loin, vers toujours plus de tueries, toujours plus de sang, toujours plus de haine déversée sans modérateurs sur les plateaux de la propagande.

Les États Unis viennent d'annoncer la livraison à l'armée ukrainienne de munitions à uranium appauvri. Il y a quelques temps, c'était la livraison de bombes à sous munitions, arme condamnée pourtant par 140 pays. Dans les deux cas , les conséquences sont incalculables non seulement pour les soldats, mais aussi pour la population et l'environnement. Elles risquent de se manifester pendant des décennies. Sur un média français (LCI-2 septembre), on pouvait entendre un général français à la retraite dire qu'elles "présentaient plus d'avantages que d'inconvénients". Summum du cynisme. Mais il ne s'agit là bien sûr que de soldats ukrainiens et de soldats russes, comme il s'agissait hier d'irakiens, donc pas de problème moral. On est d'ailleurs , de façon générale , dans un discours, style "La fin justifie les moyens", où la victoire finale de l'Ukraine justifie tout, "quand la contre-offensive sera victorieuse, quand l'armée ukrainienne sera aux frontières de la Crimée, "quand le (…) Lire la suite »
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Ukraine, le cynisme des faucons de l’OTAN et des États-Unis

Barbara SPINELLI

Barbara Spinelli, fille d'Altiero Spinelli (auteur du Manifeste de Ventotene), a longtemps été journaliste au deuxième journal italien, La Repubblica. Le journal a longtemps suivi une ligne libérale-socialiste, et lorsqu'il a viré vers une ligne libérale-conservatrice il y a une dizaine d'années, Spinelli a quitté le journal. En 2014, elle a été élue au Parlement européen pour la liste L'autre Europe avec Tsipras, qui rassemblait plusieurs partis et mouvements de gauche et communistes. Elle écrit régulièrement des articles pour Il Fatto Quotidiano. Ses articles sont contre la guerre en Ukraine.

Comment sortir de la guerre par procuration. Dans les journaux étasuniens, la version des fonctionnaires d'État : la contre-offensive échoue parce que Kiev n'a pas le courage de laisser ses hommes mourir en masse. Ils disaient la même chose du gouvernement de Saigon. En apparence, il s'agit bien d'un été de défaites, celui des faucons occidentaux qui prétendent stabiliser la planète en déclenchant des guerres destructrices à répétition ou en exacerbant des guerres déclenchées par d'autres. Seymour Hersh, qui dans un article du 17 août parle de l'Afrique comme de l'Ukraine, le constate et confirme ce que les services américains disent depuis des jours : la contre-offensive ukrainienne échoue, et certains dans l'OTAN commencent à envisager de céder des territoires à Moscou pour mettre fin à une guerre que Kiev mène et prolonge par procuration. Biden ne s'expose pas encore, mais ses hommes du renseignement s'exposent, et ils cessent d'encenser Zelensky : le Washington Post rapporte (…) Lire la suite »

Pourquoi il n’y a plus de pacifisme en Occident ? Parce que ce sont les autres qui meurent

Bruno BERTEZ

Le pacifisme n’existe plus.

Les masses occidentales ne sont plus contre la guerre. Elles ne sont plus contre la guerre car ce ne sont plus leurs enfants qui meurent.

Le coût humain de la guerre a été invisibilisé.

Ce sont d’autres qui paient et c’est nous qui en profitons par le maintien de notre niveau de vie lequel dépend de la pérennité du système dit libéral et/ou de son extension mondiale.

L’impérialisme qui sous-tend cette guerre – et la prochaine contre la Chine – n’est pas formulé, il est non-dit ; il se manifeste cependant par l’argument du maintien de l’hégémon du dollar, le maintien du système unipolaire occidentalo-centré dont tout le monde sent bien qu’il est la clef de notre niveau de vie élevé, supérieur à celui des autres populations de la planète. Nos populations sont pour la guerre – tout comme ils sont pour le maintien du système de la dette et du crédit – parce qu’implicitement on leur a fait comprendre que cette guerre vise à maintenir notre position privilégiée dans le monde et notre pouvoir de prélèvement sur ses richesses... Nos valeurs sont un voile. La défense de nos valeurs morales sociales, sociétales, wokes et même LGBTQ est une construction parallèle. Ce que l’on défend c’est notre niveau de vie, notre art de vivre, notre jouissance et nos licences de transgression, et la possibilité d’exploiter les matières premières, le travail et (…) Lire la suite »

Le "piège de Thucydide" entre les États-Unis, l’Ukraine et la Russie

Angelo D’ORSI

Angelo d'Orsi a été professeur d'histoire de la pensée politique à l'université de Turin. Il a enseigné diverses disciplines historiques, philosophiques et politiques. Sur le plan scientifique, il s'occupe de l'histoire des idées et des intellectuels, du nationalisme et du fascisme, de la guerre et des questions de théorie politique et de méthode historique. Il est membre de l'édition nationale des écrits d'Antonio Gramsci et de celle d'Antonio Labriola, ainsi que de nombreux comités scientifiques de séries éditoriales et de journaux. Il a conçu et dirige les revues "Historia Magistra. Rivista di storia critica" et "Gramsciana. Revue internationale d'études sur Antonio Gramsci". Il a été candidat à la mairie de Turin en 2021 pour une coalition unie des partis de gauche de la ville ("Sinistra in Comune") et comme député de l'Unione Popolare.

Angelo d'Orsi – ilfattoquotidiano.it 27/08/2023 Même si, imperturbable, Zelensky répète que la guerre se terminera avec la victoire ukrainienne, des signes de mécontentement viennent de ses maîtres étasuniens, mais même de certains serviteurs imbéciles européens, de la France (Sarkozy, par exemple) à la Bulgarie, récalcitrante en matière d'armement. Bref, quelques fissures s'ouvrent ou se creusent sur le front occidental, comme l'ont montré tout récemment la rencontre du général Milley avec le pape François ou la prise de position d'un ancien collaborateur d'Obama, Tom Malinowski, tandis que le cardinal Zuppi poursuit prudemment la ligne pacifiste du souverain pontife. Beaucoup parient que le sommet de Kiev connaîtra bientôt un changement brutal, plus ou moins indolore, pour évincer celui qui est aujourd'hui l'un des principaux obstacles à la paix : le longa manus de Washington, en somme, fera sentir son poids, et le combattant héroïque ne sera plus qu'un souvenir, peut-être même (…) Lire la suite »

L’Ukraine et la paix. Si ce n’est pas maintenant, quand ?

Fabio MARCELLI

Marxismo Oggi est une revue en ligne qui a vu le jour ces dernières années, dans la continuité de la revue papier qui avait cessé d'être publiée plusieurs années auparavant. Il s'agit de l'un des sites qui tentent encore de poursuivre la pensée marxiste en Italie, en se concentrant sur l'aspect philosophique, l'aspect historique et le commentaire des principaux événements nationaux et internationaux.

Il est surprenant et révoltant à la fois de constater l'obstination avec laquelle le groupe dirigeant ukrainien, créé à la table des négociations, encouragé et dirigé par l'OTAN et les États-Unis, refuse de reconnaître l'échec de ses contre-offensives vantées et incite le peuple ukrainien à résister jusqu'au bout, comme si l'ennemi se trouvait aux portes de Kiev. Il ne s'agit pas de conquérir Kiev, perspective jamais envisagée par Poutine et l'état-major russe, mais de négocier en jetant les bases d'une paix juste qui évite de nouvelles souffrances inutiles aux belligérants, et surtout au peuple ukrainien. Dans cette perspective, l'épuisement de la chair à canon à jeter dans la balance du massacre est décisif, tandis que le nombre de transfuges et d'objecteurs de conscience augmente, surtout du côté ukrainien de l'abattoir. À moins donc que la folie belliciste de l'OTAN n'aille jusqu'à l'envoi massif de troupes de combat, en plus de celles déjà sur le terrain déguisées en (…) Lire la suite »
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L’Ukraine, le Niger et la révolution multipolaire en cours

Antonio Castronovi
La décision courageuse de la Russie de rejeter la tentative de l'OTAN de faire de l'Ukraine un avant-poste atlantique afin de la déstabiliser, et donc d'accepter le niveau de confrontation militaire imposé par le refus de l'OTAN de négocier les conditions de la sécurité mutuelle en Europe, a ouvert de nouveaux scénarios jusqu'alors impensables dans le monde. Le choc entre les prétentions unipolaires et impérialistes du bloc occidental et la résistance politique, économique et militaire de la Russie a renforcé dans le monde les aspirations des peuples, des pays et des régions qui aspirent à leur propre souveraineté et à leur autodétermination et qui souhaitent se libérer du contrôle colonial et de l'asservissement de l'Occident. L'axe russo-chinois sur le continent eurasiatique se renforce et la zone des pays des trois continents qui veulent rejoindre les BRICS s'étend, à ce jour une trentaine. Le conflit entre l'OTAN et la Russie en Ukraine ouvre ainsi la porte à une véritable (…) Lire la suite »

L’Allemagne achète des chars mis au rebut pour l’Ukraine

RT ENG
En illustration : un char de combat Leopard 1-A5 sur le terrain de la société de technologie militaire FF à Flensburg, Allemagne, le 20 juin 2023 © AFP / Axel Heimken Le géant allemand de la défense Rheinmetall a acheté 49 chars de combat Leopard 1 à un marchand d'armes belge pour les utiliser en Ukraine, a déclaré mercredi un porte-parole de l'entreprise au Guardian. Les véhicules seraient en si mauvais état que nombre d'entre eux ne pourront servir que de pièces détachées. Le porte-parole a déclaré que 30 des chars seraient remis en service et donnés à Kiev, les autres étant vraisemblablement cannibalisés pour les pièces détachées. Un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré que ces chars feraient partie d'un programme d'aide militaire annoncé par le ministre de la défense Oscar Pistorius lors d'un sommet de l'OTAN en Lituanie le mois dernier. Le marchand d'armes belge Freddy Versluys a annoncé la vente des chars mardi, déclarant à plusieurs médias qu'un État (…) Lire la suite »