À propos de la "conférence sociale" qui s’ouvre le 20 juin et d’un appel de la CGT Renault Cléon à construire un puissant mouvement de résistance contre la énième réforme des retraites.
Le repos des anciens après une longue période de travail a longtemps reposé sur la solidarité intergénérationnelle. Au moyen âge cela existait sous forme de corporation et d’une société d’entraide mutuelle. Sous l’Ancien Régime 0,1 % de la population recevaient une rente de la part du roi, prélevée sur le trésor royal. Fondée par Colbert, les marins, sous Louis XIV, furent les premiers à obtenir une compensation en période d’inactivité par une retraite par répartition, unique au monde ; quant au privé, les sociétés de secours mutuels furent créées en 1804 pour les ouvriers.
Au pouvoir : le PS, son échec et ses reniements. A l’opposition : l’UMP, ses divisions et son étonnante incapacité à profiter des erreurs de l’adversaire. Au milieu : des Français déboussolés, appauvris et de plus en plus distants vis-à-vis de la politique. D’où un jeu à la mode : tout faire, à droite comme à gauche, pour masquer les errements et les fautes. Glisser « la poussière sous le tapis », cacher l’incurie. Mais jusqu’où et combien de temps ?
Les ouvriers et les employés, du moins ceux qui ont la possibilité de travailler malgré le chômage qui assaille l’économie, font face à un problème gravissime – leurs régimes de retraite sont menacés d’insolvabilité. C’est le cas aux États-Unis, au Canada et au Québec.
La droite s’est occupée des retraites, inspirée par des travaux de « spécialistes » (le COR dont la plupart des prévisions n’ont pas été avérées) impulsés par Jospin. La gauche va s’occuper, s’occupe déjà , des retraités.
Dans leur débat télévisé du 2 mai, il serait étonnant que Sarkozy n’attaque pas Hollande sur les retraites, en se ventant d’avoir eu le courage, par sa réforme de 2010, de « sauver nos régimes de retraites ». Hollande serait bien inspiré, en réponse, de lui rafraîchir la mémoire en lui causant du scandale ci-après.