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Thème : Répression

La police ouvre le feu piste Tarzan à Cayenne. Un homme tombe, 5 balles dans le corps

Olga

Gerlan Carlos Batista Da Silva a été tué par la police dans la nuit du 14 au 15 décembre dernier à Cayenne. C’est à la sortie d’un dancing du quartier Tarzan que cet homme âgé de 32 ans a reçu cinq balles dans le corps sur les onze tirées par les agents, dont certaines alors qu’il se trouvait déjà au sol.

Ce soir là, les trois policiers mis en cause patrouillaient dans le quartier. Sollicités par les vigiles de l’établissement « Amaral » afin d’intervenir suite à une bagarre survenue entre des clients, ils auraient selon leurs propos fait face à un homme (Gerlan) menaçant et brandissant un revolver. Sans sommation ni coordination, les policiers ont ouvert le feu à plusieurs reprises pour « se protéger ». Des témoins présents sur les lieux diront qu’à aucun moment Gerlan n’a sorti son arme, encore moins brandi ce dernier en direction des policiers. Gerlan a uniquement « soulevé son T-Shirt » pour montrer son arme. Placé sous la ceinture, le revolver en question n’était pas chargé et hors d’usage selon les premiers éléments de l’enquête. Le soir suivant, les forces de "l'ordre" investissent la Mâtine, le quartier qui l'a vu grandir. Alors que dans les maisons les habitants participent à la veillée, quelques jeunes présents manifestent leur colère face à la mort de leur copain à (…) Lire la suite »

Pour en finir avec l’occupation, il faut d’abord dissoudre l’Autorité palestinienne (The Electronic Intifada)

Iyad Burnat

J’ai l’impression que ma tête va exploser. Il y a beaucoup de questions urgentes mais comme la plupart des Palestiniens, je ressens de l’incompréhension lorsque j’écoute les infos à propos des visites répétées de John Kerry, des discussions autour de la question palestinienne et de la paix.

Lorsque les gens quittent les yeux de leurs écrans et sortent dans la rue, ils font l’expérience d’une toute autre réalité, celle des soldats lourdement armés qui attaquent, tuent et emprisonnent. Ils connaissent les checkpoints qui quadrillent les rues, les bulldozers et les équipements qui déracinent leurs oliviers et ils construisent les maisons des colons israéliens sur leur propre terre. Que se passe-t-il ? Une paix est- elle possible ? Où en sont les négociations ? Et qui est Kerry de toute façon ? À l’attention des négociateurs de l’autorité palestinienne : Que faites-vous ? Israël gagne du temps Permettez-moi de revenir avec vous 20 ans en arrière au début des négociations d’Oslo qui marquaient aussi le début de la tentative d’éradication de notre rêve d’un état Palestinien indépendant. Les sionistes ont toujours essayé de gagner du temps dans le but de mettre devant le fait accompli le peuple palestinien. Plus de temps signifie plus de constructions de colonies. (…) Lire la suite »

Face à la guantanamisation, mes vœux d’unité pour 2014

Luk VERVAET

Face au monde carcéral, nous luttons en ordre dispersé. Il n’est pas rare d’entendre des propos très durs, plaidant pour des peines plus lourdes ou incompressibles pour « les vrais criminels » ou « les délinquants sexuels » de la part d’une gauche qui prétend s’occuper du social. Mais on peut les entendre aussi dans les rangs des militants, engagés dans la solidarité pour les détenus politiques. L’absence de solidarité avec les prisonniers politiques ou accusés de terrorisme de la part de ceux qui s’occupent de l’humanitaire dans nos prisons, est aussi un fait marquant. La plupart du temps, le lien entre la situation dans nos prisons et la situation mondiale échappe à la réflexion.

Les syndicats du personnel pénitentiaire ne se préoccupent que de leurs intérêts professionnels. Les intervenants sociaux dans les prisons préfèrent se taire, justifiant leur silence par « mieux vaut notre présence en prison que rien du tout ». La plupart du temps, les six centres fermés pour les réfugiés, où environ chaque année quelque 7000 personnes sont détenues, ne sont même pas considérés comme faisant partie du monde des prisons. Et pourtant, tous ces morceaux, les détenus de droit commun, les prisonniers politiques, les réfugiés enfermés font partie du même puzzle, le monde carcéral, plus exactement ce que j’appellerai sa guantanamisation , selon le modèle américain. La prison a de multiples fonctions. Par définition c’est un monde isolé et secret, un lieu d'exclusion pour exécuter la peine. Elle occupe en même temps une place de plus en plus centrale dans nos sociétés en faillite au niveau économique et social. Elle est l'indicateur précis du glissement d'une société de (…) Lire la suite »

Quand « l’humain d’abord » rime avec « Valls d’abord » : la majorité Front de Gauche de Saint-Ouen expulse 800 Rroms

Flora CARPENTIER

Chose promise, chose due : les futurs habitants de l’éco-quartier des Docks de Saint-Ouen peuvent être rassurés, ils n’auront pas à craindre pour leurs poules. La maire s’est montrée ferme et a tenu ses engagements. Ce mercredi matin, vers 8 heures, plusieurs centaines de CRS ont été déployés pour évacuer le camp de Rroms de Saint-Ouen, mettant à la rue près de 800 personnes dont 400 enfants, alors même que le froid est déjà bien installé sur la région.

Sur le qui-vive depuis plusieurs jours, certains habitants avaient quitté les lieux la veille de l’intervention, pour ne pas revivre la violence des expulsions. Car nombre d’entre eux l’ont déjà connue, leur installation dans cette zone industrielle désaffectée faisant suite auxexpulsions de terrains qui ont eu lieu cet été dans tout le département (Bobigny, Saint-Denis, La Courneuve, Aulnay sous Bois). Ces municipalités FDG ou PS se sont en effet appuyées sur l'offensive anti-Rroms de Valls pour « libérer » des terrains autour desquelsils développent de fructueux projets immobiliers. Pour les familles rroms, c’est l’incompréhension la plus complète. « Pourquoi font-ils ça ? Où va-t-on aller ? ». Ces questions sont sur toutes les lèvres, d’autant plus que le campement compte de nombreux enfants en bas âge, y compris des nouveaux-nés. Le temps de prendre leurs poêles sous le bras et de ramasser quelques effets, et une fois de plus, c’est l’exode forcé sous le regard méprisant des (…) Lire la suite »

Egypte, terrorisme d’État à visage humain. (Rojo y Negro.info)

Rafael Cid

À nouveau la solution finale . La politique d’extermination pour cause de dissidence, qu’elle soit ethnique ou de croyance. Des communautés entières massacrées en fonction de la raison d’État. Comme c’est arrivé hier avec l’inquisition espagnole et plus récemment avec le génocide nazi, aujourd’hui, à plus petite échelle mais non à moindre gravité, un groupe religieux au profil politique, les Islamiste Égyptiens des Frères Musulmans sont décimés par le pouvoir. Convenablement et préalablement diabolisés par les gouvernements occidentaux et leurs médias, en sorte que le monde libre assiste impassible à l’un des cas de terrorisme les plus méprisables qui se soient produits depuis les attentats du 11 Septembre à New-York.

Et, bien que comparer des tueries soit du domaine de l'absurde, dans leur forme et dans leur fond, les éléments qui entourent "le cas de l’Égypte" ont des caractéristiques suffisantes pour affirmer qu'il s'agit là d'une exception. Qu'en plein XXI° siècle, les pays qui prétendent au leadership de la démocratie attendent les bras croisés que les militaires auteurs du coup d'état achèvent l'élimination physique de la population civile qui a occupé l'espace public sur quelques places du Caire pour protester et manifester pacifiquement contre la destitution violente du Président Morsi, issu des premières élections authentiques qu'a connues le pays est quelque-chose qui dépasse tout ce qui a été vu jusqu'à présent. À moins que nous ne nous souvenions de ce qui s'est passé au Chili après l'assassinat d'Allende ou de l'extrême sauvagerie du corps des "militaires" dans l'Argentine des colonels. Le journal anglais The Guardian a qualifié la tuerie comme "le Tiananmen égyptien". En fait, il (…) Lire la suite »

Mathieu Rigouste : « La domination des surexploités est l’un des piliers de la police »

Mehdi FIKRI

Dans son livre La Domination policière, une violence industrielle (Éditions la Fabrique, 2012), Mathieu Rigouste analyse les pratiques de la police en banlieue, calquées sur les modèles de gestion coloniaux.

Dans votre livre, vous parlez de « ségrégation endocoloniale » pour définir le contrôle social et policier dont font l’objet les « colonisés de l’intérieur », notamment dans les quartiers populaires. D’où vient et comment procède ce système ? Mathieu Rigouste. De la même manière que la société capitaliste fonctionne à plusieurs vitesses, il y a différents types de polices, qui contrôlent différentes strates de la population. La strate surexploitée – les immigrés et leurs enfants – fait l’objet d’un contrôle particulier. La domination de ces surexploités est l’un des piliers de la police. Ainsi, le contrôle au faciès n’est pas une dérive, c’est une pratique ancienne et structurelle, un dispositif central. Depuis le début du XXe siècle, un système de ségrégation et de contrôle se déploie pour encadrer la main-d’œuvre issue des colonies que le capitalisme industriel concentre aux abords de ses grands centres d’accumulation de profit. Dans les années 1930, il existait une police (…) Lire la suite »
Un entretien avec le cinéaste Yotam Feldman

« Les guerres à Gaza sont devenues un aspect du système de gouvernance israélien »

Yotam FELDMAN

Dans son documentaire, HaMaabada (« The lab » en anglais ou « Le laboratoire »), Yotam Feldman explore la manière dont les industries de l’armement israéliennes s’immiscent dans la politique, dans l’économie ainsi que dans les décisions militaires du pays. Les armes, la technologie militaire et le savoir-faire israéliens prennent de la valeur dès lors qu’ils ont été testés sur le terrain dans des guerres et au combat face aux Palestiniens ou aux pays voisins.

Une conversation avec Yotam Feldman au sujet de son film, « Le laboratoire », les marchands d’armes et l’économie de guerre israélienne. Peut-être devrions-nous commencer par la réputation d’Israël sur le plan international. On a souvent parlé, ces dernières années, d’isolement croissant sur la scène internationale. Cet isolement recule peut-être par moments, mais il y a un consensus total de la gauche à la droite israélienne, sur la baisse de popularité d’Israël à chaque nouvelle guerre et opération militaire. Vous dites que c’est tout le contraire. Dans votre film, on peut voir des officiers des armées du monde entier venir en Israël acheter des armes : de l’Europe, de l’Inde, d’Amérique latine et évidemment des États-Unis, vraiment du monde entier. Alors, cette histoire autour de la critique et de l’isolement n’est-elle alors qu’une comédie à laquelle tout le monde participe ? Ou bien la critique est-elle une force supplémentaire à prendre en compte ? Je pense que s’est (…) Lire la suite »

John Kiriakou : "J’ai appris qu’ils sont tous corrompus" (Information Clearing House)

Thomas Hedges

Le donneur d’alerte et ancien de la CIA John Kiriakou, en prison, a quelques conseils pour Snowden - et un avertissement pour le reste d’entre nous.

John Kiriakou, l'ancien agent de la CIA qui a dénoncé le programme de torture de Bush et qui est maintenant en prison, a envoyé une lettre ouverte à Edward Snowden la semaine dernière, l'avertissant de ne pas faire confiance au FBI. « NE PAS », a écrit Kiriakou, « et en aucun cas, coopérer avec le FBI. Les agents du FBI vont vous mentir, vous tromper et vous manipuler. Ils vont tordre les mots et jouer sur votre patriotisme pour vous piéger. Ils feront semblant d'être des gens qu'ils ne sont pas - partisans, sympathisants et amis - tout en portant des fils pour enregistrer vos déclarations hors contexte pour les utiliser contre vous. Le FBI est l'ennemi, il fait partie du problème, pas de la solution ». Ce sont là les paroles d'un Républicain déclaré qui a voté pour Gary Johnson, dont le Fonds Rosenberg pour les enfants a refusé une subvention, l'informant qu'il n'était pas « assez progressiste », dit Kiriakou - et qui l'an dernier a reçu une carte d'anniversaire de la part de (…) Lire la suite »

Equateur, vers la fin de la politique de l’amnésie

Hernando CALVO OSPINA
En mai 2007, quatre mois après être devenu président de l’Equateur et alors que personne ne s’y attendait, M. Rafael Correa annonça la création d’une Commission de la vérité. L’objectif ? « Enquêter, éclaircir et empêcher l’impunité dans les faits violents et les violations des droits humains attribués à des agents de l’Etat », particulièrement au cours de la période 1984-1988, durant le gouvernement de León Febres Cordero. La plupart des Equatoriens se souvenaient à peine de ces années ténébreuses. A l’échelle internationale, la création de la commission ne reçut que peu d’attention. Mais, à l’intérieur du pays, la droite et les secteurs proches des organismes de sécurité ont protesté : pour la première fois, la politique de l’amnésie se trouvait menacée. Febres Cordero a gouverné l’Equateur d’une main de fer et le revolver à la ceinture, comme s’il se trouvait dans l’une des nombreuses haciendas dont il était propriétaire. Encouragé par son grand ami, le président américain (…) Lire la suite »
Football et misère au Brésil

Lacrymogène, arme chimique de répression massive

Jérôme DUVAL

Au mois de juin 2013, le Brésil connaît les plus grosses mobilisations depuis celles dirigées en 1992 contre la corruption du gouvernement de l’ex-président Fernando Collor de Mello (celui-ci donnera sa démission le 29 décembre 1992 à la fin de son procès politique devant le Sénat). Déclenché à Porto Alegre dès la fin mars à l’initiative du Movimento Passe Livre contre la hausse des tarifs des transports publics, le mouvement s’est étendu sur tout le pays.

Au pays du football-roi, la majorité du peuple n’aura pas les moyens d’acheter les billets pour aller au stade mais paiera l’addition. Cet événement politique majeur n’est pas sans rappeler le Caracazo, la grande révolte populaire contre les mesures d’austérité imposées au Venezuela en 1989. Bien qu’à une époque et dans un contexte différents, les mêmes symptômes perdurent. La population ne veut plus de restriction budgétaire qui affecte directement sa vie quotidienne quand le pays gaspille des milliards. En l’occurrence pour l’organisation de la Coupe des Confédérations et la Coupe du Monde de football en 2014 au Brésil dont le budget officiel atteignait déjà 15 milliards de dollars fin 2012 et dont 85 % sont à charge de l’État brésilien. Construction et rénovation de stades, infrastructure et aménagement d’aéroports… En juin 2013, environ 11 milliards d’euros avaient déjà été engloutis. Des sommes astronomiques d’argent public sont déversées à chaque édition de ce méga (…) Lire la suite »