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Thème : Répression

Réflexions sur la violence de l’Etat.

La lutte contre la méga-prison à Haren (Bruxelles) : 10 mois de prison pour la destruction d’une maquette !

Luk VERVAET

Le vendredi 19 février 2016, le Tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné quatre militants anti-prison à dix mois de prison (avec un sursis de trois ans) et à une amende de 3600 euros. Ce n’est pas tout. Cette condamnation des 4 pour avoir participé, le 20 mai 2015, à la destruction de la maquette de la prison de Haren, lors d’une manifestation à la Régie des Bâtiments, ouvre aussi la voie à cette dernière pour réclamer 40.000 euros de dommages et intérêts... [1]

Un jugement délirant, hors proportion, qui m’amène à quelques réflexions sur la violence de Haren. I. Le tribunal fait un choix politique D’abord, par son jugement le tribunal fait un choix politique. Celui d’être le relais de la frustration des autorités pénitentiaires, des entreprises et des banquiers [2] contre le mouvement anti-méga-prison à Haren : la maquette détruite étant le symbole d’un projet au point mort. Huit ans après le lancement de l’idée de la construction de cette méga-prison, ses promoteurs, réunis dans un partenariat public privé, n’arrivent toujours pas à démarrer les travaux. Ils se retrouvent sans permis d’environnement. Sans permis d’urbanisme. Avec sur le dos un audit de la Cour des comptes sur le financement de la prison de Haren demandé par six partis politiques. Tenant compte de tous ces facteurs qui montrent que ce projet n'a aucune légalité, le tribunal aurait pu classer l’affaire de la maquette sans suite. Il aurait pu s’inspirer du jugement (…) Lire la suite »
Les 2 500 perquisitions n’ont provoqué l’ouverture que de 2 enquêtes, sans garde à vue.

Etat d’urgence : Pas pour les braquages devant l’Elysée ?

Gilles DEVERS

Dis François, pourquoi tu tousses ?
Avec l’état d’urgence, les malfrats ne font plus les malins, et surtout ceux susceptibles de récupérer du fric permettant de financer des réseaux. La police gouverne, nous sommes tranquilles...

Sauf qu’à l’évidence, l’état d’urgence, ça ne marche pas. Du côté du droit, le so comic Conseil d’Etat, pour faire genre, fait semblant de s’interroger sur la loi, alors qu’il l’a validée. Mais l'essentiel vient du terrain : toutes les informations montrent qu'en réalité, le bilan est dramatiquement nul. Comme l'explique Mediapart, les 2 500 perquisitions administratives effectuées n'ont provoqué l'ouverture que de deux enquêtes préliminaires, sans garde à vue, par le pôle antiterroriste du parquet de Paris... De plus, pour qui a le cerveau encore branché, il y a lieu de s’interroger sur l’efficacité réelle de cette archi-visibilité policière devant le braquage de la bijouterie Chopard, au 72 rue du Faubourg-Saint-Honoré (Ier), soit à 50 m de l’entrée du palais de l’Élysée et 90 m de la place Beauvau. Vers 11 heures, un malfaiteur a braqué la bijouterie, récupérant un butin estimé à 1 million d’euros, avant de prendre tranquillement la fuite... dans ce secteur « ultra-sensible (…) Lire la suite »

Nous sommes ces indigènes qu’on parfume au gaz lacrymogène

Rafik CHEKKAT

« On nous a privés d’oxygène,
J’rape sous fumigène,
Je suis cet indigène qu’on parfume au gaz lacrymogène »
La Bavar (La Rumeur), « La rage en héritage »

Difficile pour certains de croire que la police peut déchainer à tout moment une grande violence contre des franges entières de la population. Comme ça. Gratuitement, on pourrait dire. Mariame, 19 ans, élève infirmière à Reims, était de ces personnes. Elle pensait effectivement que lorsque les forces de l’ordre usent de violence, celle-ci était justifiée. Elle qui n’avait jamais mis les pieds dans un commissariat, il aura fallu qu’elle passe par l’enfer de l’arbitraire policier, pour comprendre que celui-ci n’était pas une vue de l’esprit. Descente musclée Dimanche 19 avril 2015, la famille Laziri tient un stand lors d’une brocante à la Maison de quartier de la Croix Rouge à Reims. La mère et ses filles distribuent ou vendent des autocollants et brochures pro-palestiniens, des porte clé et des tee-shirts portant l’inscription « Free Palestine ». Tout se passait dans le calme, le soleil était même au rendez-vous. Sept policiers arrivent alors et se dirigent droit vers la (…) Lire la suite »
Après une agression par le RAID...

Pierre Stambul : « Une police entre incompétence et collusion »

Pierre Stambul, Denis Sieffert

Le coprésident de l’UJFP raconte l’interpellation brutale et inexpliquée dont il a été victime chez lui il y a trois jours.

Dans la nuit du 8 au 9 juin, le coprésident de l’Union Juive française pour la paix (UJFP), Pierre Stambul, a été victime chez lui d’un assaut toujours inexpliqué du RAID, commando dit d’élite de la police nationale. Trois jours plus tard, il n’a toujours reçu ni excuses ni explications de la part des autorités.

Pierre Stambul revient ici pour Politis sur les circonstances de cette agression. Vous n’avez toujours eu aucune nouvelle des autorités ? Pierre Stambul : Le préfet prétend avoir téléphoné à l’UJFP, mais à ce jour l’UJFP n’a strictement rien reçu. Mon propriétaire a commencé à recenser tous les dégâts, mais il n’a lui non plus eu aucune nouvelle des autorités. Comment cela s’est passé ? Il était 3h50 du matin lorsque les policiers du RAID sont rentrées de force chez la voisine et ont pointé un pistolet sur elle en criant « on cherche M. Stambul ». Mais elle vient d’arriver et elle ne me connaît pas. Elle a fait ce qu’ils n’avaient pas fait, c’est-à-dire qu’elle a pris son ordinateur et cherché mon nom. Ils auraient fait ça, rien ne se serait passé. On peut quand même se poser des questions : c’est la quatrième agression en quelques semaines, et il y en eu une cinquième le lendemain chez Jean-Claude Lefort. Cela, exactement selon le même procédé. Et Jean-Claude Lefort (…) Lire la suite »

Tourcoing : colère dans le quartier de la Bourgogne après un accident mortel

Mouâd SALHI

Un jeune homme de 19 ans, Pierre-Eliott Zighem est décédé dans un accident la nuit du 31 mai au 1er juin à Tourcoing. Selon la police, les jeunes auraient fui un contrôle de police, après avoir grillé un feu rouge, leur véhicule s’est écrasé contre un arbre. Le conducteur de la voiture est dans un état grave. Le troisième passager a le col du fémur fracturé. S’en sont suivis des affrontements entre les forces de l’ordre et habitants du quartier de la Bourgogne. Une marche silencieuse a été organisée en la mémoire du défunt.

Le quartier de la Bourgogne a été le théâtre d’affrontements entre habitants du quartier et les forces de police. Plus de 150 policiers ont été mobilisés la première nuit suivant l’accident. Un hélicoptère survolait la zone. Certains habitants se sont plaints du bruit qu’il causait. De nombreuses gardes à vue ont été effectuées. Plusieurs voitures ont été incendiées. Des incendies ont également été signalés dans des quartiers de Roubaix et Wattrelos. La Bourgogne est l’un des quartiers les plus paupérisés de l’Hexagone. Le député-maire de Tourcoing, Gérald Darmanin condamne ces débordements et réclame une « impunité zéro ». Il refuse de corréler les événements nocturnes à l’accident tragique, car « l’accident et les violences n’ont pas eu lieu dans le même quartier ». Une marche blanche a été organisée après la prière mortuaire du jeune tourquennois. Plus de 150 personnes ont défilé pour lui rendre un dernier hommage. Farid Zighem, le père de la victime demande des explications. (…) Lire la suite »

Le "complot" de Baltimore

Philippe GRASSET

• QUELQUES SIGNES DE MANŒUVRES-SYSTEME POLICIERES LORS DES EVENEMENTS DE BALTIMORE. • HYPOTHESE SUR UNE DYNAMIQUE DE “FEDERALISATION” D’UNE DIMENSION POLICIERE-MILITARISEE.

Il y a eu quelques événements assez incompréhensibles de la part des autorités de Baltimore, sans doute avec l’aval des autorités fédérales, lors des premiers jours des troubles dans la ville. Les interprétations qui en sont données font état d’une poussée d’exploitation de ces troubles, sinon de leur alimentation pendant une phase de la crise, pour pouvoir mieux démontrer la nécessité d’un renforcement d’une police déjà militarisée, avec comme but général la transformation en une entité “fédéralisée” de toutes les polices des États de l’Union. Il est vrai que cela fait partie de l’exploration, au niveau fédéral, d’un projet de l’administration Obama allant dans ce sens, où la maire de Baltimore est elle-même partie prenante. On peut admettre, pour alimenter cette théorie d’un “complot” qui s’avèrerait en fait être une manœuvre de ce qu'on nommerait “politique hybride active”, qu’il y a de la logique dans cette hypothèse substantivée par quelques faits inexpliqués ; et si nous (…) Lire la suite »
A l’origine du 1er mai

Lucy Parsons, la veuve des martyrs de Chicago

Hernando CALVO OSPINA

Encore, en 1920, la police de Chicago considérait Lucy Gonzàles comme « plus dangereuse que mille révolutionnaires ».
Elle naquit esclave en 1853, dans un hameau du Texas, un territoire qui cinq ans auparavant faisait partie du Mexique. Elle était la fille d’une mexicaine noire et d’un indien de l’Alabama. A trois ans, elle devint orpheline. Et, à peine put-elle travailler qu’on l’envoya dans les champs de coton.
Elle se maria à 19 ans avec Albert Parsons, jeune vétéran de la guerre de sécession (1860-1864).

Ils étaient, pour ainsi dire, considérés comme un couple illégal. La mixité raciale était pratiquement interdite dans les états du sud. La participation à la vie sociale ne leur était pas facile, compte tenu qu'ils faisaient partie du petit nombre de militants autour de la question des Noirs en terres racistes. Les menaces de mort à leur encontre les obligèrent de partir à Chicago en 1873. A peine posés leurs pauvres effets que déjà ils participaient à la vie politique. Pour assurer leur subsistance, Lucy décida de confectionner à domicile des vêtements pour les femmes. Ce travail était couplé avec sa participation au travail à l’imprimerie. Elle commença à écrire des articles dans le journal The Socialist. Puis ils participèrent à la création de The Alarm, organe de l’Association Internationale des Travailleurs, connu comme étant « l’Internationale Anarchiste ». Elle écrivait des articles sur le chômage, le racisme, ou sur le rôle des femmes dans les organisations politiques. (…) Lire la suite »

Loi sur le renseignement : « lettre à ceux qui s’en foutent »

Laurent CHEMLA

Discutée en urgence à l’Assemblée nationale, le projet de loi sur le renseignement veut répondre à la menace terroriste. Il prévoit notamment la mise en place de « boîtes noires » au cœur du réseau des fournisseurs d’accès à internet, pour surveiller les communications.

De nombreuses associations et experts dénoncent une loi « liberticide », sans précédent. Il est encore possible de s’opposer à cette « loi délirante », explique Laurent Chemla, cofondateur de Gandi et responsable de La Quadrature du Net. Si nous ne réagissons pas, il faudra accepter « de vivre dans un pays dont la première des libertés vient d’être abolie ». Cette fois-ci, c’est à vous, citoyens, que je m’adresse. Vous qui avez entendu parler d’une certaine « Loi sur le renseignement », mais qui vous en foutez. J’aurais pu, comme beaucoup, revenir sur les débats qui ont conduit nos représentants à voter cette loi délirante, me moquer du faible nombre de députés présents à l’enterrement de l’Etat de droit, féliciter les 5 qui ont fait leur boulot honnêtement et porter l’opprobre sur un ministre de l’Intérieur qui n’a cessé de montrer qu’il n’avait que morgue et mépris pour la très longue liste d’organismes et de personnes – tous bien plus qualifiés que lui – qui critiquaient (…) Lire la suite »

Un dessin d’enfant sur les violences policières interdit par une municipalité

Sophie CHAPELLE

Christian Foilleret, faucheur volontaire d’OGM, attendait impatiemment le concert de soutien qui devait se tenir le 11 avril, sur une ferme de la commune de Saint-Maurice-sur-Dargoire (2250 habitants), dans le Rhône.

L’enjeu, réunir des fonds pour son procès à venir. Lors d’une manifestation le 20 février 2012 visant à demander l’interdiction du maïs Mon810 de Monsanto, Christian a été, selon son témoignage, « projeté au sol par les forces de l’ordre ». Résultat : une vertèbre fracturée et cinq mois d’arrêt de travail. Un premier dépôt de plainte à la gendarmerie est rejeté par le procureur. Plus de trois ans après les faits, un deuxième dépôt de plainte est toujours en cours d’instruction. Le concert vise à concrétiser l’élan de solidarité à son égard pour financer les frais de la procédure. Mais un arrêté municipal en date du 9 avril – deux jours avant le concert – interdit sa tenue. Parmi les griefs : « L’organisateur tient sur ses affiches des propos et des images outrageants à l’égard des forces de l’ordre ». Or, « le respect de la liberté d’expression ne fait pas obstacle à ce que l’autorité investie du pouvoir de police interdise à titre exceptionnel un concert, si cette mesure est la (…) Lire la suite »

Journée du prisonnier palestinien : 800.000 détenus en Israël depuis 1967

lexpressiondz

Ils sont des milliers de Palestiniens détenus dans les geôles d’Iraël, ici dans le parloir de la prison d’Ayalon, à Ramla (Tel-Aviv).

Plusieurs manifestations ont été organisées hier dans les territoires palestiniens pour marquer la Journée du Prisonnier palestinien célébrée le 17 avril de chaque année, alors que l'occupant israélien continue de se livrer aux violations du droit humanitaire. Ainsi, les geôles israéliennes ont accueilli depuis 1967 800.000 détenus Palestiniens. La journée des prisonniers palestiniens, organisée chaque 17 avril, est commémorée à travers les territoires palestiniens en soutien aux prisonniers palestiniens et arabes en Israël, alors que le flambeau de la liberté sera allumé dans la ville natale d'un prisonnier malade et paralysé Mansour Mouakada, toujours détenu dans une prison israélienne sans avoir droit aux moindres soins. C'est « une journée nationale pour dire non à l'occupation et soutenir ceux qui s'y sont opposés », explique Qaddoura Fares, qui dirige l'organisation du Club des prisonniers. « S'il y a des détenus palestiniens dans les prisons d'Israël, c'est parce qu'ils (…) Lire la suite »