Les médias français nous ont régalé de photos truquées où disparaissaient la bague trop luxueuse de Rachida Dati et les bourrelets ventraux de Nicolas Sarkozy. La cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron nous a confinés dans des images serrées masquant l’absence du peuple tout autour. Le Canard enchaîné a révélé que les services de l’Elysée ont téléphoné à France 2 pour que soient évités les plans larges.
A l’international, Libération avait fait fort avec un titre choc (« Le credo antisémite de Chavez ») s’appuyant sur un reportage truqué.
Le Monde emploie un « envoyé spécial en Amérique latine », Paulo Paranagua, qui écrit des « articles de terrain » en s’en tenant à des centaines de kilomètres et qui justifie l’adage « A beau mentir qui vient de loin ».
Pujadas avait annoncé au JT de 20 H (avant de démentir 2 jours après) que la pauvreté a augmenté dans le Venezuela de Chavez, pays « où n’existe qu’une seule ligne de chemin de fer ».
Au Venezuela même, les enfumages médiatiques sont si nombreux qu’on ne peut en tenir la liste à jour.
Relisez cependant ce court billet de Théophraste illustré d’une photo truquée où des fleurs dans la main de Chavez se transforment en pistolet.
Dans l’article qui suit, on voit comment un trucage de photos fait parler Maduro avec des vaches (preuve qu’il est fou).
Et demandons-nous pourquoi les contre-révolutionnaires latino-américains, leurs médias, nos médias, ont besoin de recourir à de tels procédés.
Le Grand Soir
Vous craignez que Maduro soit un dictateur soutenu par des hordes bolivariennes ? Vous regrettez que nos télés ne nous montrent pas les images et les vidéos les plus dures sur les affrontements à Caracas ?
Alors, vous allez être comblés.
Eloignez les enfants.
LGS
La « guerre » vénézuélienne a réellement lieu dans la presse internationale et sur les réseaux sociaux.
Ici il existe bien sûr des foyers de violence, dont beaucoup pourraient être taxés de terroristes, par exemple lorqu’ils entraînent la destruction d’un immense entrepôt qui contient des médicaments alors que les coupables savent parfaitement combien ceux-ci se font rares et qu’ils connaissent le besoin urgent de la population dans ce domaine.
Le Venezuela domine une fois de plus l’actualité internationale alors que les manifestations violentes visant à renverser le gouvernement élu de Maduro entrent dans leur septième semaine.
Les manifestations ont coûté la vie à cette date à au moins 54 personnes depuis le 4 avril, dépassant la précédente vague de manifestations violentes anti-gouvernementales de 2014, connue comme « la Sortie ».
La place prise dans nos médias par les événements en Amérique latine, et notamment au Venezuela ne témoignent pas d’un intérêt soudain pour l’information (ils mentent, déforment, tronquent), mais de la forte présence de Jean-Luc Mélenchon au premier tour des élections présidentielles, puis du rôle qu’il entend jouer dans les élections législatives où il compte faire fructifier les voix obtenues le 23 avril, jusqu’à se faire élire lui-même député.
Comprenez ce qu’on nous prie de comprendre : Mélenchon= Chavez=Maduro= chaos, violence et désastre économique.
Il nous a donc semblé utile de publier (plus bas) l’article de Bernard Tornare : « Venezuela : ce que l’on ne vous dit pas sur les manifestations » et d’y ajouter celui-ci, écrit par un grand connaisseur du Venezuela (où il se trouve d’ailleurs en ce moment).
LGS.
Dans l'Antiquité, lorsqu'un monarque où un membre proéminent de sa cour recevait de mauvaises nouvelles, que ce soit de la guerre, des habituelles intrigues au Palais ou de toute autre nature, la première réaction était tuer le malheureux qui était porteur du message. Cela démontre combien, déjà à cette époque-là, perturber le pouvoir avec certaines informations était une tâche très dangereuse.
Le journal espagnol indépendant Diagonal et une vingtaine d’autres médias viennent de lancer la première coopérative de médias indépendants espagnols, El Salto. Plus qu’un journal, dont le premier numéro sera distribué en avril, El Salto poursuit la voie d’un autre journalisme fonctionnant de façon horizontale sans dépendre économiquement de la publicité des grandes entreprises ni des gouvernements, un journalisme rigoureux, qui cherche à coopérer plutôt qu’à entrer en compétition, et qui contribue au changement social. Voici l’histoire et le manifeste de cette nouvelle coopérative de presse.