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Thème : Médias

De l’usage du « plan serré » pour faire mentir une photo et conclure à la folie de Maduro

« Le président qui parlait aux vaches » ou comment les médias transforment un président élu en « dictateur »

Thierry DERONNE

Les médias français nous ont régalé de photos truquées où disparaissaient la bague trop luxueuse de Rachida Dati et les bourrelets ventraux de Nicolas Sarkozy. La cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron nous a confinés dans des images serrées masquant l’absence du peuple tout autour. Le Canard enchaîné a révélé que les services de l’Elysée ont téléphoné à France 2 pour que soient évités les plans larges.
A l’international, Libération avait fait fort avec un titre choc (« Le credo antisémite de Chavez ») s’appuyant sur un reportage truqué.
Le Monde emploie un « envoyé spécial en Amérique latine », Paulo Paranagua, qui écrit des « articles de terrain » en s’en tenant à des centaines de kilomètres et qui justifie l’adage « A beau mentir qui vient de loin ».
Pujadas avait annoncé au JT de 20 H (avant de démentir 2 jours après) que la pauvreté a augmenté dans le Venezuela de Chavez, pays « où n’existe qu’une seule ligne de chemin de fer ».
Au Venezuela même, les enfumages médiatiques sont si nombreux qu’on ne peut en tenir la liste à jour.
Relisez cependant ce court billet de Théophraste illustré d’une photo truquée où des fleurs dans la main de Chavez se transforment en pistolet.

Dans l’article qui suit, on voit comment un trucage de photos fait parler Maduro avec des vaches (preuve qu’il est fou).
Et demandons-nous pourquoi les contre-révolutionnaires latino-américains, leurs médias, nos médias, ont besoin de recourir à de tels procédés.
Le Grand Soir

Au cours d’un meeting de sa campagne présidentielle en 2013, le candidat Nicolas Maduro était passé par une analogie historique pour illustrer la bataille entre le socialisme bolivarien et la menace d’une revanche néolibérale. Il avait évoqué la tragédie historique de la bataille de Macarapana (1567) où les espagnols avaient réussi à diviser et à monter les peuples indigènes les uns contre les autres, pour mieux écraser ensuite leur résistance : « Cette bataille de 1567, nous pourrions l’appeler la bataille de la trahison. Si la droite gagnait, ce serait comme si la malédiction de cette bataille retombait sur nous mais nous n’allons pas permettre que cela se reproduise ». Dans « Le Monde » du 7 avril 2013, cela devint : « Maduro agite la menace d’une malédiction sur les Vénézuéliens Le Monde.fr avec Reuters | 07.04.2013 à 05h23 Candidat à l’élection présidentielle au Venezuela, Nicolas Maduro a affirmé samedi 6 avril qu’un sortilège vieux de plusieurs siècles s’abattrait sur (…) Lire la suite »
Comment brûler un chaviste noir ?

La rage raciste de l’extrême droite vénézuélienne

Thierry DERONNE

Vous craignez que Maduro soit un dictateur soutenu par des hordes bolivariennes ? Vous regrettez que nos télés ne nous montrent pas les images et les vidéos les plus dures sur les affrontements à Caracas ?
Alors, vous allez être comblés.
Eloignez les enfants.
LGS

On croyait avoir tout vu de la part de l’extrême droite vénézuélienne (rhabillée en « combattante de la démocratie » par les médias français) : formation par les paramilitaires colombiens, terrorisme, attentats à l’explosif, destructions de centres de santé et de maternités, sous-traitance de violences par la pègre, utilisation d’enfants-mercenaires, assassinats et tortures (1). Hé bien non. On peut toujours faire mieux dans la barbarie. Avoir la peau trop foncée n’est pas conseillé si on veut participer aux manifestations des fils des beaux quartiers d’Altamira ou de Chacao (Est de Caracas) : on peut être pris pour un « chaviste infiltré » (2). Ces photos et cette vidéo montrent un des manifestants éloigner ses comparses pour mettre le feu à Orlando Jose Figuera (21 ans) après l’avoir tabassé, jeté au sol et aspergé de combustible. Ces faits ont eu lieu le 20 mai 2017. Images déconseillées aux âmes sensibles. Pour les historiens Mario Sanoja et Iraida Vargas-Arenas : « (…) Lire la suite »
Les médias et l’Eglise vénézuélienne contre la vérité et contre... le pape

Venezuela : Fabriquer une guerre depuis les coulisses

Hernando CALVO OSPINA

La « guerre » vénézuélienne a réellement lieu dans la presse internationale et sur les réseaux sociaux.

Ici il existe bien sûr des foyers de violence, dont beaucoup pourraient être taxés de terroristes, par exemple lorqu’ils entraînent la destruction d’un immense entrepôt qui contient des médicaments alors que les coupables savent parfaitement combien ceux-ci se font rares et qu’ils connaissent le besoin urgent de la population dans ce domaine.

Il y a des actes de vandalisme durant lesquels des magasins sont pillés pour en voler des articles de luxe, ce qui démontre que la priorité n’est pas de trouver de quoi manger. Ce qu’on voit ici, c’est une « guerre de la puce » bien calculée et bien dirigée, qui ne nécessite pas de grandes concentrations de population : des groupes de jeunes qui bloquent deux ou trois avenues importantes et sèment le chaos, la police arrive, ils l’affrontent quelques minutes puis disparaissent pour réapparaître sur d’autres avenues. Comme une puce, ils piquent et s’en vont pour recommencer ailleurs. Le problème de l’opposition c’est que malgré ses appels elle n’a pas obtenu qu’une partie importante de la population la suive. Voilà pourquoi sa violence et sa haine vont crescendo. Les études montrent que seul 1% du territoire national est touché par les manifestations, mais grâce à la grande presse, surtout internationale, ce chiffre dérisoire prend des proportions de « guerre civile ». Bien sûr (…) Lire la suite »

Autoritarisme au Venezuela ? Réponse à Gabriel Hetland

Lucas KOERNER

Le Venezuela domine une fois de plus l’actualité internationale alors que les manifestations violentes visant à renverser le gouvernement élu de Maduro entrent dans leur septième semaine.

Les manifestations ont coûté la vie à cette date à au moins 54 personnes depuis le 4 avril, dépassant la précédente vague de manifestations violentes anti-gouvernementales de 2014, connue comme « la Sortie ».

Toutefois, cette fois-ci les troubles coïncident avec une grave récession économique et un paysage géopolitique transformé, marqué par le retour de la droite au Brésil et en Argentine, ainsi que par un régime encore plus belliqueux à Washington. En attendant, l’indignation internationale face à ce dernier effort violent pour évincer le gouvernement chaviste a été bien plus feutrée que la dernière fois. A l’exception notable d’une lettre ouverte des membres de LASA (Latin American Studies association), d’une déclaration conjointe UNAC/BAP (United National Antiwar Coalition et Black Alliance for Peace), et d’autres actions de protestation moindres, la gauche aux Etats-Unis est restée pour l’essentiel aussi passive face à l’intervention de plus en plus ouverte de l’administration Trump contre le Venezuela, qu’à l’égard de la censure systématique des medias, préfèrant le silence à la solidarité active avec le chavisme. Dans cet environnement, certains universitaires ont (…) Lire la suite »

Lors de l’intronisation du roitelet, trois pelés et un tondu !

Bernard GENSANE
Les grands médias qui mouillent, que dis-je, qui font des flaques, devant notre banquier national se sont bien gardés de nous dire que les foules étaient très clairsemées au passage du mari de Bri-Bri d'amour. Et, bien sûr, ils n'ont nullement tenté de donner un sens à ce manque de soutien ou, tout simplement, d'intérêt populaire. Daniel Schneiderman expliqua combien le vide des trottoirs insultait le “ nouveau Kennedy ” cher à Ruth Elkrief, ce prodige qui, selon l'impayable spécialiste de BFM-TV, “ savait prendre la pluie ” : “ Bruine ou éclaircies, les trottoirs restèrent désespérément vides. Vide la place Charles de Gaulle. Vide la place de l'Hôtel de ville, que montraient les impitoyables plans aériens. Mais la machine semblait ne pas les voir, ces trottoirs vides, qui criaient pourtant l'indifférence populaire à cette journée de Sacre. Toute une machine tournait à vide, et se voyait tourner à vide, car la machine a des yeux, et ces yeux voyaient comme les nôtres ces (…) Lire la suite »
L’enfumage sur l’Amérique latine à la rescousse contre un candidat français à la présidentielle et aux législatives

Guerre sournoise en Equateur, guerre totale au Venezuela

Maurice LEMOINE

La place prise dans nos médias par les événements en Amérique latine, et notamment au Venezuela ne témoignent pas d’un intérêt soudain pour l’information (ils mentent, déforment, tronquent), mais de la forte présence de Jean-Luc Mélenchon au premier tour des élections présidentielles, puis du rôle qu’il entend jouer dans les élections législatives où il compte faire fructifier les voix obtenues le 23 avril, jusqu’à se faire élire lui-même député.
Comprenez ce qu’on nous prie de comprendre : Mélenchon= Chavez=Maduro= chaos, violence et désastre économique.

Il nous a donc semblé utile de publier (plus bas) l’article de Bernard Tornare : « Venezuela : ce que l’on ne vous dit pas sur les manifestations » et d’y ajouter celui-ci, écrit par un grand connaisseur du Venezuela (où il se trouve d’ailleurs en ce moment).
LGS.

Equateur, 2 avril 2017 : au second tour de l’élection présidentielle, le candidat de la « révolution citoyenne » Lenín Moreno (Alliance Pays ; AP) affronte l’ex-ministre de l’économie (1999) et banquier multimillionnaire Guillermo Lasso (Créons des Opportunités ; CREO) qu’il a devancé au premier tour (39,36 % des voix contre 28,11 %). Rafael Correa qui, depuis 2007, a rendu sa stabilité au pays grâce à d’incontestables avancées sociales, ne se représentait pas [1]. Il n’est pas encore 17 heures et les bureaux de vote ne sont pas fermés quand Rafael Cuesta, ancien député social-chrétien (PSC, droite) devenu « vice-président de l’information » de la chaîne de télévision Canal Uno, annonce à l’écran, avec une évidente satisfaction : « Nous avons un président de la République et c’est Guillermo Lasso. » A 18 h 30, sur la base du même sondage « sortie des urnes » effectué par l’Institut Cedatos, étroitement lié à la Banque de Guayaquil (dont le principal actionnaire s’appelle… (…) Lire la suite »
Discrets assassinats de journalistes dans l’Amérique latine

Tuer le messager

Guillermo ALVARADO

Dans l'Antiquité, lorsqu'un monarque où un membre proéminent de sa cour recevait de mauvaises nouvelles, que ce soit de la guerre, des habituelles intrigues au Palais ou de toute autre nature, la première réaction était tuer le malheureux qui était porteur du message. Cela démontre combien, déjà à cette époque-là, perturber le pouvoir avec certaines informations était une tâche très dangereuse.

Les choses ont peu changé. Il suffit de s'arrêter sur les résultats d'un résumé élaboré par la Commission qui enquête sur les attentats contre les journalistes, un organe appartenant à la Fédération Latino-américaine de Journalistes, la FELAP, de par son sigle en espagnol. On peut constater que depuis 2006 et jusqu'à maintenant, un total de 401 journalistes ont été assassinés, la grande majorité d'entre eux, pour s'acquitter des tâches inhérentes à leur profession. Le Mexique va en tête de liste avec une large marge. 146 communicateurs tués durant cette période. Ces statistiques font de ce pays le plus risqué pour ceux dont la fonction sociale est d'informer la population sur des faits de l'actualité, analyser leurs causes et prévoir leurs conséquences. Ce pays vit une guerre sourde, qui ne peut plus être qualifiée de basse intensité à cause des victimes qu'elle provoque depuis que les autorités mexicaines ont décidé de suivre les ordres de Washington de livrer en territoire (…) Lire la suite »

Emmuré(e)s vivant(e)s

Marie BLACHERE
Ce samedi soir, pas mal chamboulée par de mauvais souvenirs qui refaisaient surface, j’avais décidé de m’imposer une discipline drastique pour contrer les effets de mes pensées tourmentées : regarder du début à la fin une émission de télé-réalité, n’importe laquelle, pensant que je tenais là l’antidote. En changeant de chaîne, je tombais finalement sur l’émission The Voice (La Voix), sorte de télé-crochet où de jeunes chanteurs s’époumonent sur des reprises de chansons de variété, tandis que de « grandes pointures » de la chanson française (Zazie, Florent Pagny et deux autres personnes non identifiables) écoutent religieusement la performance, tournant le dos au chanteur et qui, en fins limiers dénicheurs de nouveaux talents, finissent par appuyer, ou non, sur un énorme bouton poussoir pour signifier leur état de grâce. Leur énorme siège se met à pivoter afin de pouvoir découvrir de leurs yeux ébahis la perle rare. Tout le monde applaudit. La soirée se passait plutôt bien. (…) Lire la suite »

Le CAC40 et les banquiers "effrayés" annoncent un "cataclysme" si Mélenchon venait à être élu. Le scénario de la peur de 1981 est reconduit !

Michel TAUPIN
Le CAC40 et les banquiers "effrayés" annoncent un "cataclysme" si Mélenchon venait à être élu. Le scénario de la peur de 1981 est reconduit ! J'attendais ce moment avec une certaine impatience. Il fallait d'abord que JLM approche d'une estimation d'intentions de vote autour de 20 %, pour commencer à faire frémir les marchés et les tenants du libéralisme. Nous y voilà ! Et c'est parti, non pas comme en 14, mais comme en 81 ! Souvenons-nous des "terribles catastrophes" qui allaient s'abattre sur la France si Mitterrand était élu : L'armée rouge défilerait, triomphante, sur les Champs-Elysées, la France subirait le joug de l'URSS, les villages seraient transformés en kolkhozes, l'économie "collectivisée" serait en faillite (ah ! ce mot "collectivisme" que les journaleux et politiques de l'époque prononçaient en faisant claquer chaque syllabe pour effrayer les pauvres gens : KoLLLEK Tivisme !), les usines allaient fermer une à une, les capitaux et "l'élite" de la France fuiraient (…) Lire la suite »

« El Salto » en Espagne, une nouvelle coopérative de médias indépendants pour le changement social

Collectif

Le journal espagnol indépendant Diagonal et une vingtaine d’autres médias viennent de lancer la première coopérative de médias indépendants espagnols, El Salto. Plus qu’un journal, dont le premier numéro sera distribué en avril, El Salto poursuit la voie d’un autre journalisme fonctionnant de façon horizontale sans dépendre économiquement de la publicité des grandes entreprises ni des gouvernements, un journalisme rigoureux, qui cherche à coopérer plutôt qu’à entrer en compétition, et qui contribue au changement social. Voici l’histoire et le manifeste de cette nouvelle coopérative de presse.

El Salto. L’histoire de cette coopérative vient de loin. Dans les années 80, un groupe de personnes a imaginé un moyen de raconter la réalité à contre-courant des informations « mainstream » qui affluent quotidiennement : le bulletin Molotov fait son apparition et publie 39 numéros. En 1994, Molotov fusionne avec l’agence de contre-information UPA, et constitue le collectif UPA-Molotov. En 2000, cette dynamique donne naissance au mensuel Molotov qui publie 43 numéros au format tabloïd. Lorsque le dernier numéro de Molotov est publié en décembre 2003, ce n’est pas tant pour disparaître que pour réaliser une mutation. Cette fois, il est question d’amorcer un processus pluriel qui veut transcender le champ militant ; ce qui donnera naissance au site d’information et au journal bimensuel Diagonal distribué dans tout l’État espagnol. Douze ans et 284 numéros plus tard, Diagonal fait un nouveau pas en avant, « bondit » et devient... El Salto, le « saut » en castillan. Le 15 décembre (…) Lire la suite »