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Thème : Guerres

Interview de Jean Bricmont par KOUROSH ZIABARI

Sur les interventions humanitaires, l’Iran, Israël et les pays non-alignés. (Counterpunch)

Jean BRICMONT
Dans votre article, « The case for a Non-Interventionist Foreign Policy », vous parlez des justifications que les puissances impériales utilisent pour rationaliser leurs expéditions militaires dans le monde. Une politique étrangère belliciste ne constitue-t-elle pas un avantage pour les politiciens dans le monde occidental, particulièrement aux États-Unis, pour attirer les votes et le soutien des populations ? Les américains peuvent-ils élire un président pacifiste qui s'engage ouvertement à en finir avec les guerres états-uniennes et à s'abstenir d'en mener d'autres ? Je ne suis pas sûr que cela attire les votes. En Europe, certainement pas. Les politiciens les plus bellicistes, Blair et Sarkozy, n'ont pas été populaires, sur le long terme, à cause de leurs politiques étrangères. En Allemagne, la population est systématiquement en faveur d'une politique étrangère de paix. Comme le remarquait le pacifiste américain A. J. Muste, le problème dans toutes les guerres réside chez les (…) Lire la suite »
L’humanité ne se divise pas en petits casiers d’où chacun regarde les autres comme des ennemis

L’idée de Patrie

Jean-Pierre DUBOIS
Le 14 juin dernier, aux obsèques des quatre soldats tués en Afghanistan, Hollande a prononcé un discours dans lequel on a eu droit à tous les poncifs qui ont cours en de telles occasions : « sens du devoir », « esprit de sacrifice », « amour de la Patrie », etc. Familles des soldats tués en Afghanistan Cette inflation verbale apparaît évidemment bien suspecte quand on connaît les intérêts qu'elle dissimule. A la fin du XIXème siècle, Jean Grave (photo en logo de l'article) en donnait déjà une critique qui reste bien pertinente. [1] Il écrivait : « c'est en 89 que l'idée de Patrie - avec celle de la loi - se révéla toute puissante. Ce fut l'idée géniale de la bourgeoisie de substituer l'autorité de la nation à celle de droit de divin ». Il notait, toutefois, qu'à l'époque de la Révolution, « l'idée de Patrie, la Nation comme on disait, résumait plutôt l'ensemble du peuple, de ses droits, de ses institutions que le sol lui-même ». Ce n'est « que peu à peu et sous (…) Lire la suite »
Afghanistan, Libye, Côte-d’Ivoire, Syrie : la France guerrière.

Sarkozy-Badinguet

Jean-Pierre DUBOIS

L’action de Nicolas Sarkozy durant ses cinq années de présidence de la République appelle de nombreux commentaires.

Nombreux seront ceux qui retiendront sa proximité affichée avec les milieux argentés, ce qui fait dire que Sarkozy pouvait être comparé à Napoléon III - «  Badinguet » pour ses contemporains !

Tout comme celui de Napoléon III, le règne de Sarkozy restera en effet marqué par la prospérité et l'enrichissement sans complexe d'une bourgeoisie financière particulièrement avide. Victor Hugo disait de l'homme du coup d'Etat du 2 décembre 1851 : « Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort... ». Ne croit-on reconnaître dans ce portrait l'ancien maire de Neuilly dont les frasques et les fastes auront tant défrayé la chronique... Mais la comparaison de Nicolas Sarkozy avec Napoléon III ne s'arrête pas là . Elle trouve un prolongement dans le fait que ces deux commis politiques de la bourgeoisie française auront eu le même goût pour les aventures militaires extérieures. Les vingt années qu'a duré le règne de Napoléon III ont été marquées d'une suite de guerres et d'expéditions militaires. De la guerre de Crimée contre la Russie (…) Lire la suite »
Le temps de la diplomatie n’est pas encore terminé.

Attaquer l’Iran ?

Ignacio RAMONET

L’année 2012 sera-t-elle celle de la fin du monde ? Une légende maya l’a prophétisée qui en précise même la date exacte : le 21 décembre prochain (21-12-12). Quoi qu’il en soit, dans le contexte européen de récession économique, de chômage de masse et de catastrophe financière et sociale, les dangers ne manqueront pas. De surcroît, des élections décisives se dérouleront en France, en Russie, au Mexique, au Venezuela et aux Etats-Unis.

Mais le principal risque géopolitique continuera de se situer dans la région du Golfe. Israël et les Etats-Unis lanceront-ils l'attaque annoncée contre les installations nucléaires iraniennes ? Le gouvernement de Téhéran revendique son droit à disposer de l'énergie atomique civile. Et le président Mahmoud Ahmadinejad a répété que l'objectif de son programme n'est absolument pas militaire ; que son but est simplement de produire de l'énergie électrique d'origine nucléaire. Il rappelle aussi que l'Iran a signé et ratifié le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), ce qu'Israël n'a jamais fait. De leur côté, les autorités israéliennes pensent qu'il ne faut plus attendre. Selon elles, on s'approche dangereusement du moment où le régime des ayatollahs disposera de l'arme atomique, et à partir d'alors on ne pourra plus faire grand chose. L'équilibre (inégal) des forces au Proche-Orient sera définitivement modifié. Israël ne disposera plus de son incontestable suprématie militaire (…) Lire la suite »
Des GI’s auraient vendu des listings d’employés à des « insurgés »

Retrait des Américains d’Irak : le chaos en cadeau d’adieu

Chems Eddine CHITOUR

« On dit que le calife Haroun Errachid envoya comme cadeau à Charlemagne empereur d’Occident, à Aachen, une clepsydre, une horloge à eau, la première au monde à pouvoir mesurer le temps. Charlemagne envoya ce qu’il avait de mieux comme cadeau, des lévriers. »

Voilà résumé en une phrase le niveau de Bagdad il y a de cela 1200 ans comparé à l’Occident d’alors. Mieux encore, les Irakiens héritiers de la Mésopotamie avec Hammourabi qui fut le premier roi à édicter un corpus juridique, le fameux Code d’Hammourabi il y a de cela 34 siècles.

Pour rappel, l'Irak avait un système éducatif et de recherche performant. Le niveau de développement était de loin le plus important du Monde arabe. Les infrastructures étaient développées et un célèbre dicton permet de situer le niveau intellectuel héritier de « Dar El Hikma » « La Maison de la Sagesse », le taux d'analphabétisme le plus bas du Monde arabe, il constituait un danger pour le « monde libre et civilisé ». Une brève histoire de l'Irak Du point de vue de l'histoire, le déclin de Bagdad est dû, dit-on, à l'invasion des Mongols d'Hulagu qui détruisirent la capitale vers 1250 mettant un coup d'arrêt à la civilisation musulmane. L'Irak fut par la suite rattaché à l'Empire ottoman, jusqu'au jour où il intéressa les Allemands avec le kaiser Guillaume qui promit au sultan Abdelhamid la construction du Bagdad Bahn, le train Berlin-Bagdad. La découverte d'indices de pétrole fut le début du malheur des Irakiens qui furent une variable de confrontation entre l'Empire, (…) Lire la suite »
L’art de la guerre

Guerres bénies (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Monseigneur Vincenzo Pelvi, archevêque ordinaire militaire et directeur de la revue de l'Ordinariat « Bonus Miles Christi » (le Bon Soldat de Christ), éprouve « amertume et malaise » face à « ceux qui invoquent la dissolution des armées et l'objection contre les dépenses militaires ». Ces mécréants ne comprennent pas que « le monde militaire contribue à l'édification d'une culture de responsabilité globale, qui s'enracine dans la loi naturelle et trouve son fondement ultime dans l'unité du genre humain ». De l'Afghanistan à la Libye, « l'Italie, avec ses soldats, continue à jouer son rôle pour promouvoir la stabilité, le désarmement, le développement et soutenir partout la cause des droits humains ». Le militaire rend ainsi « un service à l'avantage de tout l'homme et de tout homme, en devenant le protagoniste d'un grand mouvement de charité dans son pays comme dans d'autres nations » (Avvenire, 2 juin 2010). Monseigneur Pelvi perpétue ainsi la tradition historique des (…) Lire la suite »

L’Austérité est un euphémisme pour la guerre que les riches font aux pauvres (Dissident Voice)

Michael TRUSCELLO

L’essence de la crise est le capitalisme lui-même : Des politiques radicales accompagnent l’Ere d’Austérité.

Dans un article du New York Times du 20 septembre 1912 intitulé : "L'Ere des Superlatifs" un auteur s'émerveillait qu'un aviateur français ait atteint une altitude de 5 680 mètres et que le nouveau building des assurances Vie Equitable, érigé à l'endroit où l'ancien venait de brûler "soit sûrement le plus haut du monde". On ne peut pas empêcher que des sommes fabuleuses soient consacrées à vaincre de tels records. "On sait bien qu'il y a de meilleures sujets de gloire" continue sobrement l'écrivain "mais l'ère des superlatifs doit suivre son cours." Nous vivons aussi dans une ère de superlatifs bien qu'elle nous soit ironiquement vendue sous le nom d'Ere d'Austérité par l'oligarchie capitaliste. Mais les qualités superlatives de notre temps sont la marque d'une monde en déclin si l'on en juge par certains de nos exploits superlatifs : Les scientifiques ont rebaptisé notre ère Anthropocène pour exprimer l'impact sans précédent de l'homme sur la planète, un impact qui est en train (…) Lire la suite »

Enfin la tête du général libyen Younis ! (Article suivi de : Le District Attorney Vance aura-t-il le cran de poursuivre DSK ?)

Alexander COCKBURN

C’est sûrement un des échecs stratégiques les plus marquants de l’histoire pour les experts militaires et ceux des services secrets. En mars, après la seconde résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU utilisée par l’OTAN pour lancer sa campagne de bombardements, ils avaient affirmé que Tripoli et Kadhafi tomberaient dans les deux ou trois semaines. Cela ne faisait aucun doute pour la droite comme pour la gauche, mais pas pour votre serviteur.

Et pourtant le Guide est toujours là et fait des discours à Tripoli à des assemblées, entouré du sixième de la population libyenne, pendant qu’à l’autre bout du pays il semble qu’une faction de Benghazi, celle de Mustapha Abdul Jalil, le chef de Conseil National de Transition rebelle vienne d’assassiner Abdel Fatah Younis, le commandant libyen des forces rebelles.

Il y a plusieurs versions de l'événement mais aucune d'entre elles n'accorde le moindre crédit à la timide suggestion initiale de Jalil selon laquelle les hommes de Kadhafi en seraient responsables. Une version dit que Younis a été arrêté parce qu'il avait ouvert des négociations secrètes avec Tripoli (ce qui est probablement vrai) puis emmené dans le désert pour y être exécuté avec les deux colonels de sa garde ; une autre qu'il a été torturé à mort à Benghazi. D'une manière ou d'une autre cela a rendu caduque la lettre que le sénateur John McCain a écrite à Jalil pour lui dire que les rapports de sérieuses violations des droits de l'homme par les rebelles affaiblissaient le soutien du Congrès pour l'attaque de l'OTAN. On commence à recevoir des vidéos et des récits qui montrent le vrai comportement des rebelles et leur pratique de la torture et des exécutions de prisonniers et de personnes suspectées d'être loyales à Kadhafi sans parler de la remise en vigueur de l'obligation (…) Lire la suite »
« Nous ne voudrions déterminer personne à l’assassinat politique, mais que Jean Jaurès soit pris de tremblements ! ».

97ème anniversaire de l’assassinat de Jean Jaurès

Jean-Pierre DUBOIS

Dirigeant du Parti socialiste de l’époque, député de la ville minière de Carmaux, fondateur du journal L’Humanité, Jean Jaurès consacre les dix dernières années de sa vie à lutter contre la venue de la guerre qu’il pressent.

Dans un discours à la Chambre, le 7 mars 1895, il explique le refus des socialistes de voter le budget du Ministère de la Guerre :

« Tant que, dans chaque nation, une classe restreinte d'hommes possèdera les grands moyens de production et d'échange [...] tant que cela sera, toujours cette guerre politique, économique et sociale des classes entre elles, des individus entre eux, dans chaque nation, suscitera les guerres armées entre les peuples. C'est de la division profonde des classes et des intérêts dans chaque pays que sortent les conflits entre les nations. [...] Toujours votre société violente et chaotique [...] porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l'orage ». Le 23 janvier 1903, à la Chambre, il avertit : « Dans les Balkans, les grandes puissances jouent avec les délires nationalistes et les rivalités ethniques ou religieuses les plus barbares. L'Allemagne ne supporte plus notre soif de revanche et le chauvinisme de nos nationalistes. L'allié russe risque de nous entraîner plus loin que nous le voudrions... ». Le Pré-Saint-Gervais, 25 mai 1913 : Discours de Jaurès contre la loi (…) Lire la suite »
Deux soldats colombiens sont morts en Afghanistan cette semaine

Guerres de merde (Rebelion)

Collectif « Luciano Romero Molina ».
Dans ce qui est appelé « missions internationales », ceux qui meurent ce sont ceux d'en bas, les pauvres types, les moins que rien. Deux soldats colombiens sont morts en Afghanistan cette semaine, l'un sous l'uniforme de l'armée espagnole et l'autre sous l'uniforme de l'armée impériale des États-Unis. Qu'avaient-ils en commun les soldats Niyireth Pineda et Gustavo Rà­os ? Ils étaient tous les deux des mercenaires ou, si vous préférez, ils étaient des militaires, mais surtout, ils étaient deux Colombiens nés dans la misère, deux jeunes sans futur dans leur pays rongé par les injustices, par la violence, la corruption et la terreur gouvernementale. Et c'est que la nécessité a une face de chienne dans un monde comme la Colombie où il n'y a pas de futur pour les jeunes en dehors de cette guerre civile qui n'en finit pas, des gangs des rues ou bien de survivre en fouillant les dépotoirs. Ils étaient deux jeunes partis au Nord chercher un avenir et ils ont trouvé la mort sous (…) Lire la suite »