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Thème : Chine

Qui est Dilnur Reyhan ?

Xiao PIGNOUF

Bien qu’elle ne soit pas la plus connue des égéries de la cause ouïghoure en activité dans les médias occidentaux, elle est une invitée de choix pour ceux qui, en France ou en Belgique, veulent passer quelques minutes à éreinter la Chine à moindre coût. Pourtant, au-delà des informations mentionnées sur sa page Wikipedia et qui sont celles reprises par tous les sites ou la presse parlant d’elle, guère moyen d’en savoir plus.

Docteur et chercheuse en sociologie, elle enseigne les études, la langue, la civilisation, l’histoire et la littérature ouïghoures à l’INALCO. Elle est aussi présidente et fondatrice de l’Institut Ouïghour d’Europe (IODE). En 2004, après, dit-elle, des études de médecine avortées en raison des discriminations contre les minorités existant en Chine et particulièrement contre la minorité ouïghoure, elle rejoint librement la France pour poursuivre ses études et se dirige alors vers la sociologie. Première remarque : elle n'est pas la demandeuse d'asile politique qu'on nous présente parfois. On notera tout de même, sur cette prétendue discrimination pratiquée à l’entrée de l’université en Chine, que les déclarations de Reyhan entrent en contradiction avec la politique de discrimination positive pratiquée depuis Mao Zedong et dans le cadre de laquelle les étudiants issus des minorités bénéficient de points bonus pour intégrer des études universitaires. En outre, aucune (…) Lire la suite »

Le pivot vers la Chine

The Socialist Correspondent
Par le correspondant socialiste AUKUS est l'acronyme de la nouvelle alliance militaire de l'Australie, du Royaume-Uni et des États-Unis. Il cherchera à rassembler la région Asie-Indo-Pacifique dans l'intérêt de l'impérialisme étasunien, avec la Grande-Bretagne comme lieutenant nucléaire établi. L'Australie sera le deuxième pays de l'histoire, après la Grande-Bretagne, à recevoir la technologie nucléaire des États-Unis, et seulement le 6e au monde à posséder une capacité de sous-marin nucléaire. Avec la défaite du socialisme soviétique il y a trois décennies, AUKUS est la dernière preuve du pivot de l'impérialisme des EU vers la Chine comme son principal ennemi. Pour la plupart des observateurs, armer l'Australie de sous-marins à propulsion nucléaire est une violation inquiétante du Traité de non-prolifération nucléaire (NNPT). AUKUS plaide non coupable, sur la base de l'échappatoire douteuse selon laquelle les sous-marins, pour l'instant, ne transporteront pas d'armes (…) Lire la suite »

Interview de Jean-Pierre Page au Quotidien du Peuple

Jean-Pierre PAGE
1-Depuis quand vous avez constaté le problème de fausses informations sur la Chine circulent en France ? Comment la situation a-t-elle évolué jusqu’à vous amener à coéditer La Chine sans œillères avec Maxime Vivas ? En France, les médias ne supportent pas la publication d’ouvrages qui portent un regard ouvert et exprime le souci de comprendre la Chine, pays qui mérite le respect pour la contribution de son peuple à l’histoire humaine. Il n’est même pas nécessaire que l'auteur se manifeste en faveur de la Chine pour déchaîner les insultes : il suffit qu’il soit soupçonné de dire la vérité. Peu importe ce qu’il écrit, il est suspect. C’est le cas, avec les attaques infamantes et calomnieuses contre mon ami Maxime Vivas. Celles-ci contreviennent aux prescriptions de la Charte des journalistes. Elles sont des atteintes à la liberté d’expression. Elles nuisent à l’image du métier de journaliste et contribuent à une perte inquiétante de tout esprit critique, ce qui est nécessaire au (…) Lire la suite »

Où les auteurs du rapport sinophobe et va-t-en-guerre corrigent leurs fake news en catimini.

Maxime VIVAS

"L’IRSEM" (Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire) ou l’art de pondre en deux ans un brouillon de rapport qui enfle, enfle…

A l’origine (septembre 2021), le rapport pesait 646 pages et mon nom y figurait 44 fois.
A présent (octobre 2021) il pèse 654 pages et mon nom y figure 54 fois.

Au nombre de citations, dans un « travail » (ni fait ni à faire) entièrement consacré à montrer que la Chine est un danger planétaire et que les Etats-Unis sont notre rempart, je dépasse largement Trump (25 fois cité), j’écrabouille Biden (7 fois) et Glucksmann (8 fois). Même en totalisant le score de ces trois gentils, le méchant (moi) est toujours devant. Gloria ! Exemples de rigueur de ce pamphlet couleur bannière étoilée Sur les Ouïghours « …Les prisonniers [Ouïghours] seraient également victimes de prélèvement d’organes… » (page 48). « …On estime qu’un à trois millions de Ouïghours sont aujourd’hui internés…. » (page 48). « …alors qu’environ un million de Ouïghours étaient internés en masse dans le Xinjiang » (page 218). « …il est à peu près certain qu’un grand nombre d’organes sont extraits de prisonniers d’opinion [qui sont] exécutés à la demande pour des clients payants… » page (212). « …la détention massive et même, selon certains, le génocide des Ouïghours… » (…) Lire la suite »

« Pas de chance pour les Chinois » (II) : La France et le transit du matériel de guerre à la frontière entre la Chine et l’Indochine pendant le conflit sino-japonais (1937-1939)

Alexandre BARTHEL

L'attitude de la France envers la guerre sino-japonaise qui débuta en 1937 a donné lieu à divers jugements. Officiellement neutre, la France est souvent présentée comme ayant été, au moins moralement, favorable à la Chine. Si certains témoins des événements ont écrit que la France était allée jusqu'à aider la Chine, des travaux plus récents ont néanmoins évoqué le fait que le gouvernement français avait officiellement interdit le transit de matériel de guerre en route vers la Chine par la frontière indochinoise. L'étude de ce problème, c’est-à-dire de la question du transit du matériel de guerre, permet de déterminer qu’elle a été concrètement l’attitude du gouvernement français devant l’agression japonaise de la Chine, agression qui menaçait à terme l’Indochine française. Cette question est devenue de plus en plus importante à mesure que le blocus japonais de la Chine progressait et conditionnait la capacité du gouvernement de Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek) à poursuivre ou non le combat.

(Suite de la première partie) 3. La perception de la situation par les diplomates étasuniens Afin de mieux comprendre quelle a été l’attitude de la France vis-à-vis de la Chine et du Japon, il peut être utile de l’observer d’un point de vue extérieur. Celui des États-Unis semble d'autant plus intéressant que ce pays avaient des intérêts considérables en Chine. William Appleman Williams a souligné que, déjà dans les années 1930, l’intérêt des États-Unis pour la Chine remontait à plusieurs décennies, au moins au déclenchement de la guerre sino-japonaise de 1894, lorsque le président des États-Unis Grover Cleveland avait déclaré au Congrès que ce conflit méritait « notre plus sérieuse attention en raison de sa perturbation de nos intérêts commerciaux croissant » ([1959] 1962, 30-31). L’attaque lancée par le Japon contre la Chine le 7 juillet 1937 affecta considérablement les dirigeants nord-américains. Le fait est que, depuis la fin du XIXe siècle, la Chine était apparue comme un (…) Lire la suite »

« Pas de chance pour les Chinois » (I) : La France et le transit du matériel de guerre à la frontière entre la Chine et l’Indochine pendant le conflit sino-japonais (1937-1939)

Alexandre BARTHEL

L'attitude de la France envers la guerre sino-japonaise qui débuta en 1937 a donné lieu à divers jugements. Officiellement neutre, la France est souvent présentée comme ayant été, au moins moralement, favorable à la Chine. Si certains témoins des événements ont écrit que la France était allée jusqu'à aider la Chine, des travaux plus récents ont néanmoins évoqué le fait que le gouvernement français avait officiellement interdit le transit de matériel de guerre en route vers la Chine par la frontière indochinoise. L'étude de ce problème, c’est-à-dire de la question du transit du matériel de guerre, permet de déterminer qu’elle a été concrètement l’attitude du gouvernement français devant l’agression japonaise de la Chine, agression qui menaçait à terme l’Indochine française. Cette question est devenue de plus en plus importante à mesure que le blocus japonais de la Chine progressait et conditionnait la capacité du gouvernement de Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek) à poursuivre ou non le combat.

Introduction Dans le deuxième volume de l'ouvrage collectif intitulé Histoire de la diplomatie française, Georges-Henri Soutou soutient que la politique étrangère française est, de 1924 à 1939, dominée par le concept de « sécurité collective ». Cette politique était censée garantir la sécurité du pays qui la mettait en œuvre au moyen de divers traités ou accords conclus avec, plutôt que contre, l'adversaire potentiel. Soutou a ajouté qu'à partir de 1930, la sécurité collective aurait été « interprétée de façon de plus en plus paralysante » et serait devenue « un dogme absolu ». Selon Soutou « l'obsession de la sécurité collective » a été le principal facteur de « l'attitude défaillante de Paris face à Hitler (Allain et al. 2007, 318-319) ». L’« Histoire de la diplomatie française » ne mentionne jamais l'attitude de la France face à la guerre sino-japonaise. Sans doute, comme le note Pierre Renouvin (1946 : 399), la politique française face à l'expansion japonaise est restée « au (…) Lire la suite »

CO2 des riches ou CO2 des pauvres, un enjeu géopolitique. Partie II

Georges RODI
Traduction de l’article de Zheng Guichu, publié le 10 Août, 2021 sur le site du Global Times sous le titre : Pour une reconnaissance des émissions inutiles de CO2 dans les pays développés. Alors que des conditions météorologiques extrêmes frappent de nombreuses régions du monde – certains tentent de blâmer la Chine. Des pluies torrentielles dans la province du Henan en Chine centrale, des typhons en mer de Chine orientale, des inondations meurtrières en Europe, des vagues de chaleur en Amérique du Nord et de graves tempêtes de sable en Mongolie... En 2021, de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes se sont produits dans le monde. À sa manière, mère Nature nous averti que l'homme doit apprendre à coexister avec elle, respecter et suivre ses lois. En septembre 2020, la Chine a pris l’initiative de s’engager à réduire ses émissions de CO2 au-delà de 2030 et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, ce qu’elle appelle l’objectif 30-60. Après l'annonce de la Chine, de (…) Lire la suite »

CO2 des riches ou CO2 des pauvres, un enjeu géopolitique.

Georges RODI
Un article de Challenges, signé Pierre-Henri de Menthon, attire mon œil de chaland sous le titre “ Climat : Chine ou Etats-Unis, qui pollue le plus ? ”. Je comprends bien qu’il faille se poser la question. Sur le ring, nous avons : – La Chine, 1 milliard et 400 millions d’habitants, qui détient le titre d’usine du monde. – Les États-Unis, 329 millions d’habitants, qui détient le titre de phare de la Démocratie. Il y a un joli graphique qui nous montre les courbes d’émission de CO2. La courbe de la Chine grimpe sérieusement. Ce ne serait pas le cas pour tous les pays en développement par hasard ? Est-ce que les mots « en développement » auraient un sens caché ? Et les usines... Elles ne consommeraient pas un peu d’électricité ? Un article de Zheng Guichu, publié le 10 août 2021, que je vais essayer de vous traduire sans mauvaise foi excessive dans une deuxième partie, aborde ce sujet en détail. Mais avant de vous le proposer, en guise d'apéritif, voilà un petit (…) Lire la suite »
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COP15, présidence chinoise : la biodiversité, ce concept anticapitaliste

Guillaume SUING
Octobre 2021, la Chine accueille et préside le quinzième sommet mondial de la COP pour la biodiversité. Moins connue que la COP pour le climat, cette convention ne doit pas être marginalisée ; elle est dans l’opinion de nombreux « défenseurs de l’environnement » cruciale. Pourtant, en raison de l’accent mis par l’occident capitaliste sur les seules questions climatiques et par un réductionnisme pour lui fort opportun, c’est la COP pour le climat qui monopolise le débat chez nous, comme appui possible pour tenter de soustraire les bourgeoisies à l’impératif de réelles politiques nationales pour enrayer la crise environnementale actuelle (dont le réchauffement climatique est un aspect en effet important). On peut déjà mesurer dans nos médias à quel point cette convention d’octobre, parce qu’elle est cette année présidée par Pékin, est largement minorée dans le traitement de l’actualité, face à la couverture tonitruante des COP sur le climat et leurs habituelles promesses sans (…) Lire la suite »

CHRUNK (1)

Kim PETERSEN
Les chefs militaires de trois pays s'étaient réunis avec leurs interprètes dans la Cité interdite historique de Pékin. Le général chinois Wei Fenghe accueillait le vice-maréchal nord-coréen Kim Jong-gwan et le général de l'armée russe Valery Gerasimov. Les personnes réunies étaient d'humeur joviale et faisaient tinter les coupes de champagne. "Combattre le feu par le feu. N'est-ce pas ce qu'on dit ?", déclara le vice-maréchal Kim. Ils ont tous levé leur verre à nouveau. Kim compara le CHRUNK (Chine-Russie-Corée du Nord) nouvellement formé à la collaboration AUKUS, où les États-Unis et le Royaume-Uni ont convenu de s'associer et de fournir des sous-marins nucléaires à l'Australie. Dans le cadre de CHRUNK, la Corée du Nord recevrait des sous-marins nucléaires de la Chine et de la Russie. "L'oncle Sam ne va pas aimer ça", ajouta Kim avec un sourire en coin. "Et qu'est-ce que l'oncle Sam va faire à ce sujet ?" déclara Gerasimov, qui affichait habituellement un visage sombre. (…) Lire la suite »