Elle est allé au commissariat, pantelante, les yeux pochés, le nez cassé, le front en sang, claudiquant, geignant, la jupe et le corsage déchirés. En la voyant entrer, les policiers ne savaient pas si elle avait été battue par son mari, agressée dans la rue, violée dans une cave.
Puis, les ricanements passés, ils ont émis des hypothèses scandaleuses : ça fait des lustres qu’elle bafoue son mari. Elle traîne la nuit dans la rue, elle fréquente des jeunes du 9-3, elle cherche la notoriété, va savoir si elle ne s’est pas elle-même blessée pour faire condamner son époux, gagner son divorce, etc.
Finalement, tout cela lui profite, pas la peine d’aller embêter ceux qu’elle dénonce et qui sont en vérité ses victimes potentielles.
Quand plus de 130 Russes innocents ont péri à Moscou par les balles et le feu dans un attentat, quand les survivants sont entrés dans les salles de rédaction occidentales, pantelants, les yeux pochés, le nez cassé, le front en sang, claudiquant, geignant, les habits déchirés, les journalistes ont ricané car, finalement, tout cela profite à Poutine et à la Russie, pas la peine d’aller embêter des fous d’Allah ou l’Ukraine, leur territoire de repli.
Théophraste R. Esprit cartésien.