
Dans cette nouvelle tribune, nous continuons de livrer, en fragments de colères intelligentes et de sursauts d'insolence, mais aussi en sanglots de détresse et frissons de peur, les échos angoissants et les scènes bouleversantes de la terreur urbaine qui est en train de propulser Haïti vers le soleil noir d’un passé cauchemardesque. Plus l’onde de terreur se rapproche du voisinage de notre retranchement, plus la danse enchevêtrée des postures des acteurs — à la fois, ceux qui détruisent, ceux qui fuient et ceux qui programment les adjuvants de la victoire des gangs — dessine une chorégraphie qui explicite l’intelligible complexité de ce cauchemar. Mais c’est une chorégraphie anthropologiquement angoissante, puisqu’elle est exécutée avec brio par les insignifiants anoblis et les mécréants accrédités qui constituent le cercle des ratés à succès du shithole.
Et oui, le spectre du cauchemar qui paralyse de terreur et obscurcit d’horreur Haïti est anthropologiquement paradoxal. Il relève, à la fois, autant d’un pogrom contre les classes moyennes haïtiennes, majoritairement constituées de pauvres et de Noirs, que d’une auto déshumanisation rendue possible par l’imaginaire défaillant des groupes dominants haïtiens. Groupes de déracinés auxquels appartiennent, comble d’ironie, les représentants les plus illustres des classes moyennes haïtiennes.
Cette observation parait contradictoire, voire diffamatoire. Mais elle est une donnée factuelle et possède une grande valeur stratégique. Et c’est cette valeur stratégique que nous voulons problématiser dans cette tribune, en posant la question qui dérange les conforts médiocres : comment les représentants d’un peuple martyr, dont les plus illustres se sont montrés toujours prompts et zélés à se propulser vers la réussite dans les rêves blancs d’ailleurs, ont-ils pu transformer leur pays en ce cauchemar horrifiant et ce shithole puant ? Alors même qu’ils continuent dans la plus grande imposture, chaque premier janvier, d’en mettre plein la vue au monde entier en revendiquant leur affiliation à l’envol digne qui a fait surgir, comme un météore, ce pays et peuple dans la légende de l’histoire ?
Et c’est ce paradoxe anthropologique qui domine le spectre de l’indigence sous la spirale de laquelle le collectif haïtien s’auto déshumanise. Ce paradoxe troublant et angoissant prouve, au demeurant, combien la déliance de l’écosystème haïtien, orchestrée par les crimes oubliés et les génocides occultés du passé, a vidé de toute reliance les structures sociales de ce pays improbable, et métamorphosé ses classes moyennes en des crasses crâniennes anoblies. Lesquelles, déracinées et décérébrées, voguent comme des fossiles errants, dans les réussites d’ailleurs, alors qu’elles devaient être l’épine dorsale de la résistance et le gradient scintillant de l’intelligence collective de leur pays.
L’entêtement éthique contre L’imaginaire indigent
Par notre entêtement à rester digne, nous avons, au prix de lourds sacrifices professionnels et de douloureuses privations sociales, assumé un engagement plus résistant culturellement que militant politiquement. Ce qui nous a incité à produire une raisonnance atypique, pleine d’insolence et d’intelligence contextuelle, afin de livrer, comme enseignement extrait de la structuration et de la modélisation des données de ce contexte chaotique, les résultats de notre fouille sous le cadastre anthropologique set social haïtien. Un tel entêtement à rester digne, dans un écosystème déliant, où la réussite s’obtient en échange d’une lente et permanente érosion de la dignité, se paie cash par un rejet violent de la société. Et nous avons dû, comme les volcanologues, affronter la chaleur du magma de cette violence, en arpentant les tunnels des strates qui servent de raccourcis vers la réussite dans ce qui est un écosystème connecté de la criminalité.
Et c’est cet enseignement que nous voulons transmettre, comme un testament dénudé, pour que ceux et celles, qui survivront à ce drame, puissent l’approprier, l’ensemencer et en faire le ferment d’une nouvelle écologie de valeurs pour Haïti. Il se peut que nous n’ayons pas le temps de finaliser cette pédagogie de l’indigence pour la publier intégralement, car autour de nous, le sursis s’amenuise ; c’est la dévastation. Les poches de résistance des quartiers avoisinants tombent les unes après les autres, livrées par les autorités étatiques, agissant en symbiose avec les gangs. Cette progression de la terreur nous rapproche d’une fin atroce et horrible, et il n’y a nulle échappatoire. Mais cela fait partie de notre engagement consenti, et même quand la certitude de la fin est imminente, nous ne pouvons que continuer de restituer avec insolence et intelligence la cartographie des fragments putrides du tableau de l’auto déshumanisation d’Haïti.
L’ironie derrière la tragédie
Cette cartographie se dévoile comme un pogrom longtemps planifié. Il attendait la bonne heure de la maturation de la charogne sociale haïtienne qui couvait dans l’imaginaire indigent des crasses crâniennes anoblies. Celles-là mêmes dont les représentants les plus illustres ont toujours cherché à vivre dans les ailleurs cléments en laissant en déshérence le territoire symbolisant l’héritage de leur liberté, de leur dignité et de la résurgence de leur humanité. Terrifiant paradoxe que celui de voir des êtres abandonner leur essence anthropologique en se couvrant d’insignifiance et en se parant de mécréance pour ressurgir dans les loques d’une réussite flétrie d’indigence. Tout juste, au cours des deux siècles d’existence de ce pays improbable, cette racaille anoblie, peuplée de lettrés malicieux, regroupées en légions de crapules et de couillons, s’est contentée de courir après les prix littéraires, les distinctions honorifiques, les réussites académiques et doctorales, autant de privilèges qui leur ont permis d’en mettre plein la vue aux masses, en se contentant de brandir les cartes postales qui vendent le charme exotique des plages haïtiennes et de restituer dans leurs récits éloquents les mythes de la résilience haïtienne.
Qu’on pardonne notre insolence, mais le temps n’est plus aux convenances petites bourgeoises. Et que ceux et celles qui ont toujours vu en notre engagement éthique des accents d’aigreurs contre leur réussite viennent nous dire en quoi les talents littéraires de Dany Laferrière, Lionel Trouillot, Franck Etienne, Yannick Lahens, de Philippe d’Alembert, Emmelie Prophète et autres talents littéraires remarquables ou improbables peuvent offrir, aujourd’hui, dans ce chaos, à la population haïtienne un rempart pour résister contre la terreur des gangs.
Après la chute des Duvalier, de 1986 à 2025, cette racaille de petits-bourgeois décérébrés et déracinés a passé le plus clair de son temps à en mettre plein la vue aux masses populaires, les repoussant dans leur retranchement déshumanisé. Avec aigreurs et envie, dans la puanteur de leurs bidons-villes, les déshumanisés ont regardé les lettrés malicieux d’Haïti se mettent en spectacle : PapJazz en folie, Livres en folie, Dîners en blanc en folie, Rara en folie, Artisanat en folie, Tafya en folie, Corruption en folie et Orgies (Krèy) en folie. Autant de spectacles d’enfumage qui, s’ils n’ont rien de mauvais en eux-mêmes, n’ont cependant rien changé, rien apporté d’innovant au réel indigent des masses populaires. Et c’est là qu’est la faille. Car, comme en commune dégénérescence anthropologique, après le temps des spectacles culturels d’enfumage, vient la saison terrifiante des carnages mutuels. Ainsi se transmet, aux peuples dépourvus d’avants gardes intelligentes et éthiques, le lancinant refrain de l’enseignement historique. N’est-il pas manifeste que ce sont les mêmes puissants intérêts transnationaux qui, après avoir cartographié longtemps et savamment les failles du cadastre anthropologique haïtien, au point d’avoir réussi à mettre à contribution en 2004 l’insignifiance et la mécréance des groupes dominants haïtiens, ont armés ces déshumanisés des bidons-villes et les ont dressés pour ce pogrom si longtemps planifié ?
Qu’on ne s’y méprenne guère sur les finalités de ce pogrom ! Deux d’entre elles sont parfaitement connues de tous et de toutes : ouvrir Haïti au business de la criminalité, tout en situant de nouveau la population pauvre et noire sur le point originel de sa déshumanisation, dans la droite ligne de la géostratégie de la globalisation par le transhumanisme mercantile brun. Par-delà la tragédie qui se joue, l’ironie est mordante, tant la perspective est imminente de voir le luxueux hôtel Marriott de Turgeau, haut lieu festif et récréatif où les petits bourgeois de Port-au-Prince se retranchaient pour leur divertissement, pendant que les populations pauvres de Martissant gémissaient sous la furie des gangs, devenir bientôt le siège social des gangs fédérés.
Notre propos dans ce récit, sans doute le dernier avant la fin, est de fournir quelques exemples de cas de l’imaginaire indigent des groupes dominants haïtiens qui ont permis l’éclosion, la floraison, la germination et la maturation de cette gangrène.
La cacophonie d’une stratégie de sécurité publique en Ré Sol ‘‘thriller’’ collectif.
Et oui nous assumons par aigreur éthique que c’est toujours par les fissures béantes de l’imaginaire défaillant des groupes dominants d’une société que les masses populaires entrevoient le reflet de leur déshumanisation. C’est ce que depuis 2017 nous avions appelé lucidement le rayonnement indigent. En effet, quand un peuple voit ses représentants culturels résilier leurs responsabilités envers leur pays, en confiant la gestion de la sécurité de leur territoire à des forces étrangères, peut-on lui en vouloir d’abandonner toute dignité pour s’accrocher à la survie, au prix de la laideur ? Peut-on reprocher à une population, en majorité illettrée, de s’abandonner à l’impuissance dans une abjecte agonie, par le culte du Bon Dieu bon et de la résignation, alors que ceux et celles qui revendiquent le savoir, la culture et la réussite ne se gênent pas pour se verrouiller dans les sangles d’une dépendance asphyxiante en échange de leur anoblissement ?
Comment revendiquer la culture quand on ne sait ni protéger sa population, ni sécuriser son territoire, ni innover sa société ? Or partout où la culture rayonne d’intelligence, elle rejaillit sur le territoire en armant contextuellement l’action collective et en éclairant stratégiquement l’évolution de la société. Savoir que les lettrés anoblis d’un pays se contentent de voguer sur les ailes de l’errance, comme des étonnants voyageurs, en déclamant les contes de la folie ordinaire pour se mettre en postures de célébration du prochain prix littéraire, est anthropologiquement affligeant. Il est manifeste que l’enfumage, qui assombrit le shithole haïtien en le transformant en un étouffoir pour la pensée et l’intelligence, s’est propagé dans le prisme de l’impensé stratégique, dont le siège est dans l’imaginaire indigent des groupes académiques, culturels, politiques et économiques propulsés au sommet du leadership national haïtien par leur dépendance et leur soumission envers les intérêts étrangers. C’est un anoblissement futile et précaire, puisqu’il condamne ceux et celles qui le reçoivent à n’être que des failles humaines à travers lesquelles la géostratégie déverse à la fois les ordures et les ressources d’entretien des homo detritus à succès qui ont si bien transformé Haïti en cette république toujours assistée, mais éternellement dévastée.
Après la chute des Duvalier, au lieu de s’enraciner sur le territoire pour cartographier ses failles, localiser ses nœuds invariants et interpréter les sursauts de déliance qui, rythmés par les horreurs du passé, structurent l’invariance de la déshumanisation de la population, les groupes dominants haïtiens ont préféré devenir les portefaix et les courtiers des organisations non gouvernementales pour vivre de l’assistance internationale en entretenant les défaillances nationales. Les unes après les autres, ils ont livré les institutions publiques haïtiennes à l’expertise d’une assistance plus mortifère qu’humanitaire et plus défective que technique. De 1994 à 2024, le système judiciaire haïtien a été renforcé sur les bases vermoulues de la dictature duvaliérienne, sans cohérence sociétale, sans schéma directeur politique, sans vision de l’innovation sociale à construire. Rien que par le biais de petits projets décousus et incohérents qui ont fait la richesse des acteurs non étatiques, peuplant les organismes de droits humains, et des intermédiaires de la société si vile des acteurs socio-professionnels qui vendent des services aux ONG, au détriment de la société.
L’armée des insignifiants anoblis et le cercle des mécréants promus qui ont dirigé Haïti de 1994 à aujourd’hui ont même réussi le pari de combiner en un seul ministère la justice et la sécurité publique, sous le nom de Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique, tout en décrétant la dimension apolitique des réformes pour innover la justice. Or il est hautement improbable de concevoir la stratégie de la sécurité publique d’un pays sans prendre le temps de farfouiller son cadastre anthropologique pour « identifier l’ensemble des menaces et des risques susceptibles d’affecter la vie de la Nation, notamment en ce qui concerne la protection de la population, l’intégrité du territoire et la permanence des institutions de la République, et de déterminer les réponses que les pouvoirs publics doivent y apporter » (Thierry Delpeuch, Jacqueline Ross, Manuel d’intelligence de la sécurité territoriale, Démarche de résolution de problèmes, 2019, CNRS). Les institutions de la justice et de la sécurité publique sont éminemment politiques par leur dimension stratégique, et c’est pourquoi elles ont besoin de compétences systémiques capables de relier dans une perspective cohérente les multiples dimensions et les innombrables liens qui structurent l’étoffe d’une société. Au nombre de ces compétences systémiques, la capacité de reliance et l’intelligence analytique, basée sur la prospective par la structuration et la modélisation des données provenant des signaux faibles, sont parmi les plus utiles à la stratégie.
Et c’est cette absence de stratégie assumée au plus haut sommet de l’État haïtien qui explique la connivence entre les autorités étatiques et les gangs. Ceux-ci sont en effet les vrais leviers de la prise et de la conservation du pouvoir. Quand on a des déshumanisés armés qui peuvent, pour une bouchée de pain, un verre de clairin et la chair tiède d’une putain, massacrer des innocents et incendier les villes, à quoi sert de se payer le luxe de cultiver la stratégie ? C’est ce qui explique pourquoi aujourd’hui toute une population se retrouve au centre des feux croisés, portés par des rafales de tirs d’armes automatiques, des pluies de projectiles provenant des tours des blindés, des tirs de fusils d’assaut, d’armes de guerre, de largage de drones explosifs. Autant d’échos de terreur qui retentissent continûment et aveuglément, dans les échanges non maîtrisés entre les gangs et les forces nationales et internationales de police. Les gangs auraient aussi leurs drones, et même il leur arrive de récupérer les blindés de la police, abandonnés dans les pièges de fortune. Et oui, le business de la criminalité est florissant dans le shithole. Il fait suite à ce grand rallye ouvert par les Clinton avec la promotion de la délinquance légale au sommet du pouvoir haïtien derrière le slogan : Haïti is open for business.
Et nous sommes aujourd’hui à la phase de maturité de ce business. Plus le chaos perdure et se généralise, plus les trafiquants d’armes et de munitions en profite, plus les primes de risque des autorités étatiques augmentent. Et plus ceux et celles qui sont responsables de l’approvisionnement pour les gangs et les forces de l’ordre, peut-être ont-ils les mêmes intermédiaires, voient croître leurs commissions. Un vrai modèle de croissance gangstérisée par l’entropie. En effet, ce qu’il se passe en Haïti ressemble à s’y méprendre à une application de la thermodynamique aux systèmes sociaux. Plus une société est désintégrée par la misère et la corruption, plus son entropie (son chaos interne) s’élève et plus il est facile d’obtenir une homogénéisation aléatoire des comportements de la population, et de la conduire vers un état d’équilibre indigent. C’est ce que nous appelons, dans les manuscrits de l’axiomatique de l’indigence, la structure dissipative de la gangstérisation polymorphe stratifiée. Il faut dire qu’Haïti, par sa complexité anthropologique paradoxale, peut se présenter dans plusieurs structures dissipatives. C’est du reste pourquoi, ceux et celles qui observent Haïti, dans le prisme des théories de la bonne gouvernance, et l’évalue à l’aune des dogmes sociologiques, économiques et politiques classiques, ne comprennent rien à la tectonique qui fait mouvoir cet écosystème paradoxal. A peine le voient-ils comme une ‘‘énigme’’, une ‘‘entité chaotique ingouvernable’’, un ‘‘bazar du bizarre’’. Pourtant, toutes les données empiriques que nous avons structurées et modélisées ces 20 dernières années, par le biais de nos activités professionnelles, ô combien tumultueuses, tendent à confirmer que le modèle anthropologique de l’indigence haïtienne s’apparente à l’état d’un gaz mis sous pression intense dans un volume réduit et dont les molécules obéissent à la loi de Boyle-Mariotte. Transposée sur l’espace du système social putride haïtien, cela donne la formulation suivante : Confinées dans les mêmes conditions d’opacité, de cécité, de surdité, d’irresponsabilité, de flexibilité, de médiocrités et d’indignité, sans distanciation éthique, les crapules accréditées et les couillons assumés du shithole, fussent-ils anoblis, lettrés, diplômés et doctorés, évoluent tous, par leurs complicités et leurs liaisons malicieuses, vers la criminalité.
Voilà pourquoi, tout notre effort est voué à cette quête qui peut-être sera inachevée : enseigner la pédagogie de l’indigence pour expliciter les axiomes qui gouvernent cette structure dissipative en mettant en évidence les états mentaux qui préfigurent cette défaillance humaine.
Le plus douloureux est de se rendre compte que les forces de l’ordre, tant nationales qu’internationales, n’ont aucune stratégie précise, pas plus de volonté manifeste pour résoudre ce problème complexe. Lequel du reste n’est pas à portée de résolution par la seule politique de répression, encore incohérente et trouée d’impostures, que mène l’État haïtien actuellement contre les gangs. En effet les gangs de rue ne sont que la partie visible effervescente de la gangstérisation polymorphe stratifiée de la société haïtienne ! Les groupes politiques en ont besoin pour gagner les élections ou pour renverser les gouvernements, les groupes économiques, en quête de mauvais arrangement et de monopoles, en ont besoin pour fructifier leur business et détruire ceux de leurs concurrents ; les groupes diplomatiques en ont besoin pour leur agenda génocidaire : dresser les nègres bossales contre les nègres congos. Voilà le triptyque stratégique qui donne aux gangs leur puissance. Et savoir cela, sans avoir de solutions, diffuse dans l’esprit une douleur atroce, laquelle, combinée à l’impuissance collective, débouche sur une angoisse qui vous mine insidieusement, plus que la peur de crever sous les assauts des gangs.
Je reviendrai poursuivre ce récit si je suis encore vivant au lever du jour....Car il enfle la rumeur que les gangs vont regrouper ce soir leurs forces pour s’en prendre aux quartiers qui jusque là ont résisté à leurs assauts. C’est apparemment la ronde finale pour qu’ils s’imposent comme les vrais acteurs du jeu stratégique putride haïtien. Lequel jeu n’est qu’une version locale du jeu stratégique indigent global. Tout est noir et silencieux autour de moi....et ce silence est plus terrifiant que la cacophonie des tirs de blindés. Il préfigure l’entrée d’une symphonie mortuaire en Ré Sol thriller collectif.