Dans cette nouvelle tribune, nous continuons de livrer, en fragments de colères intelligentes et de sursauts d'insolence, mais aussi en sanglots de détresse et frissons de peur, les échos angoissants et les scènes bouleversantes de la terreur urbaine qui est en train de propulser Haïti vers le soleil noir d’un passé cauchemardesque. Plus l’onde de terreur se rapproche du voisinage de notre retranchement, plus la danse enchevêtrée des postures des acteurs — à la fois, ceux qui détruisent, ceux qui fuient et ceux qui programment les adjuvants de la victoire des gangs — dessine une chorégraphie qui explicite l’intelligible complexité de ce cauchemar. Mais c’est une chorégraphie anthropologiquement angoissante, puisqu’elle est exécutée avec brio par les insignifiants anoblis et les mécréants accrédités qui constituent le cercle des ratés à succès du shithole.
Malgré le voile de peur qui brouille l’esprit, par la terreur urbaine, en assauts continus, que sèment les gangs en Haïti, je viens projeter le pâle rayon de ma compréhension de ce qui se joue sur l’échiquier de ce shithole, où je suis auto-confiné, pour guider et Magnifier l’Utopie d’une Résistance citoyenne. Je cherche, ce faisant, à permettre à ceux et celles qui fuient, agonisent et désespèrent, sous le poids des incertitudes induites, de faire l’effort introspectif de regarder en quoi leurs schémas de pensée et leur mode de vie n’ont pas été, et ne continuent pas d’être, à la fois, les bouses et les cendres qui nourrissent, et foisonnent le fumier anthropologique haïtien. L'illustration qui accompagne ce texte tente de visualiser les rouages du fonctionnement de la société haïtienne pour permettre une meilleure appropriation du triomphe indigent du gangstérisme sans frontières comme projet politique.
Comme une vie en sursis, mais encore lucide et consciente de vivre ses derniers moments, je viens livrer et ébruiter sur ce site, qui a donné éclat et rayonnement à mes articles, les fragments d’un testament dénudé. J’habite un quartier de Port-au-Prince, Turgeau, qui est à son tour assiégé par les gangs, et comme d'autres avant lui, il a été livré par les autorités étatiques qui ont été les premiers à fuir. Ce qui permet aux gangs, majoritairement constitués des lumpens des bidons-villes et des quartiers populeux, de progresser et de s'acharner à imprimer la marque de leur déshumanisation à une société qui les a méprisés et exclus. Les tirs de blindés, d'armes lourdes et les déflagrations des drones kamikazes, qui résonnent à moins d'1 kilomètre de chez moi, témoignent d'une lutte violente et désespérante entre les gangs et les brigadiers des zones avoisinantes qui soutiennent quelques policiers, me rapprochent d'une heure fatale. Entre anxiété, désespérance, impuissance et entêtement à rester digne, je livre peut-être là mes dernières inspirations. Craignant de ne pas avoir le temps de produire un article au complet, je livre mon récit en fragments discontinus. Chaque fragment publié à partir d'aujourd'hui peut être le dernier, car le piège de l'indigence se referme sur Haïti et je n'ai pas de plan de fuite. Du reste, je suis convaincu que fuir pour survivre à la déshumanisation n'est ni une option de dignité ni une voie intelligente. Dignité et intelligence sont les deux axes du gradient de valeur qui doit être au-dessus de toute vie pour que la vie reste ce mythe de beauté que cherchent inlassablement à magnifier les fous et les insolents de cette humanité qui, en lambeaux écartelés, dévoile son impuissance.
Depuis que le président français Emmanuel Macron a, dans son délire jupitérien, qualifié les dirigeants haïtiens de CONS, parce qu’ils ont mis hors-jeu Gary Conille qui, tout en étant un zélé et dévoué serviteur des intérêts internationaux, était propulsé, par anomalie stratégique, localement assumée, au poste de Premier Ministre haïtien, il m'est apparu que l'indigence peut être aussi con-juguée, autrement dit ra-con-tée, comme une CONNERIE universelle en mode stratégique par concordance écosystémique, et cela, par-delà les différences économiques et culturelles d’un monde fragmenté, mais combien relié dans sa perte de sens et son abandon de repères éthiques. Alarmé par ce renoncement à l’apprenance, je propose cet article pour revisiter et mettre à jour l’axiomatique de l’indigence pour tous, en appropriant, à l’aune de l’épistémologie macronienne, le concept de la connerie comme une nouvelle donne contextuelle exploitable pour expliquer le vide stratégique dans lequel s’engouffrent presque tous les États occidentaux, dans le sillage des effondrements qu’ils ont provoqué dans les pays du Sud pour leur abondance. La connerie nous parait donc être un acte d’abdication stratégique par lequel les groupes politiques, économiques et académiques dominants d’un pays choisissent, en toute irresponsabilité, de se soumettre à des diktats globalistes pour assumer des intérêts transnationaux, contraires aux objectifs de leur nation, en échange d’un anoblissement qui ne les rend pas moins insignifiants.
Comme convenu, mais avec un peu d’avance sur la date prévue, nous venons présenter la troisième partie de notre réflexion atypique et hérétique sur l’interprétation erronée de la notion de conscience dans le matérialisme historique par les avant-gardes de lutte anticapitalistes, pour ainsi dire gauchistes, un peu partout dans le monde. Nous précisons que ce texte a dû être scindé en deux pour en faire une quatrième partie afin d'approfondir la problématique en clarifiant notre raisonnance. Merci aux administrateurs du Grand Soir pour cette tribune, merci aux rares lecteurs et lectrices qui s'intéressent à ce qui vient d'Haïti et qui trouveront le temps d’aller au bout d’une longue lecture.
Dans cette tribune, nous proposons une réflexion atypique, voire hérétique, pour repenser le sens et réapproprier les enjeux de la notion de ‘‘conscience’’ dans les nouvelles formes de lutte à conduire contre l’indigence multiforme que le capitalisme sème à grands vents apocalyptiques sur tous les continents et par toutes les saisons. Cette réflexion nous semble contextuellement nécessaire, car, dans sa perspective de faisabilité humaine de l’histoire, le matérialisme dialectique avait postulé que la condition sine qua non de la révolution dépendait de la transformation de l’aliénation capitaliste en puissance insupportable (Karl Marx et Friedrich Engels, L’idéologie Allemande). Or, le constat de l’évolution du capitalisme comme puissance monétaire insupportable est unanimement acté. Selon Marc Chesney, professeur de finances à l’Université de Zurich, « jamais dans l’histoire, il n’y a eu cette concentration de richesse en quelques mains ». Et cette situation est d’autant plus insupportable qu’elle est dangereuse. Puisqu’au demeurant, cette oligarchie financière tient tant à ses avoirs économiques, qu’elle ne jure que par la croissance et l’abondance, et qu’elle est prête à rôtir l’humanité rebelle à ses indigences au feu nucléaire. En effet, cette oligarchie s’est arrogée tous les droits : elle a pendant longtemps maintenu en esclavage une grande part de la population mondiale, notamment dans les pays du Sud ; elle a mis en échec la démocratie et le modèle social qu’elle avait, contre son gré, octroyée aux populations du Nord, après la seconde guerre mondiale, dans sa volonté de faire échec au bloc communiste qui s’imposait, par son triomphe sur le nazisme, comme un modèle alternatif. Ayant manœuvré jusqu’à s’imposer comme unique modèle dominant, après l’effondrement du bloc de l’Est en 1991, cette oligarchie a tant voulu étendre sa croissance, qu’elle a muté son modèle économique néo-libéral de détérioration des écosystèmes et des espaces humains en géostratégie de la globalisation, dans l’optique d’absorber toutes les richesses du monde. On comprend aisément pourquoi Et se sentant menacée par les puissances émergentes qui veulent un monde multipolaire, moins soumis aux diktats de l’État unique sous contrôle de cette oligarchie financière et prédatrice, elle semble assumer le risque de conduire l’humanité au bord de la guerre apocalyptique.
Voici la deuxième partie de l'analyse sur le vrai sens des sanctions internationales prises par la Communauté internationale, notamment les États-Unis, contre les parrains des gangs et les seigneurs de la drogue qui règnent sur les affaires économiques et pilotent la gouvernance politique d'Haïti. Et cela, malgré les sanctions. Un paradoxe qui s'explicite autant par la nature déshumanisante de la géostratégie que pratique la Communauté internationale que par la structuration des groupes sociaux haïtiens en gangs polymorphes stratifiés. Un binome indigent parfaitement dimensionné pour l'invariance.
Les États-unis ont pris ce 21 août 2024 des sanctions contre l'ex chanteur déjanté et cramé 200% à la cocaïne brute, Michel Joseph Martelly, pour trafic mondial de drogue, blanchiment d'argent et parrainage des parrains de gangs. En choeur, les réseaux militants , médiatiques, académiques et challengers du changement, en Haïti, crient victoire et voient le profil de la justice assistée par l'Oncle Sam. Mais le hic est que 13 ans auparavant, ce sont les mêmes autorités étasuniennesqui, par Hilary Clinton interposée, dans le statut improvisé de reine de la ''shitholisation'' d'Haïti, avaient imposé le choix de cet indvidu affreux, revendiquant ouvertement le banditisme légal, pour diriger Haïti. Pis encore, les réseaux médiatiques, militants et forces improbables du changement haïtiens qui crient victoire et voient le triomphe proche de la justice, sous l'éclairage démocratique des États-Unis, sont les mêmes qui s'étaient regroupés en passerelles anoblies pour offrir les adjuvants de succès à Martelly, dont le règne de 13 ans, qui dure encore, par le contrôle des gangs, a précipité Haïti dans un gouffre d'où il est permis de douter qu'il pourra se relever, sans sacrifices et sans rupture d'avec la dépendance vis-à-vis de l'insignifiance culturelle qui impose l'asservissement et l'impensé anthropologique au détriment de l'intelligence contextuelle et systémique. Comme d'habitude, avec l'outil analytique contextuel et systémique de la géométrie des données tipédantes, nous analysons, dans cette première partie, le vrai sens de ces sanctions. Car selon nous, il ne s'agit que d'une étape dans un processus d'attrition stratégique (PAS). Un PAS qui résonne comme une mise au pas des virtuoses de la MALICE dans le "shithole", pour la dernière valse qui doit réinitialiser la boucle de la roue du manège de l'invariance anthropologique haïtienne.
Aux lectrices et lecteurs du Grand Soir, je propose cette semaine, pour une fois, un texte court qui, tout en abordant la réalité shitholique haïtienne, n'évoque pas moins le devenir d'un monde qui se métamorphose de manière purulente, par moisissure abondante de la dignité et à vitesse trans-genre inquiétante. J'espère seulement qu'il ne sera pas censuré et aussi qu'il sera lu. (Merci d'excuser les éventuelles ou innombrables fautes)