Menace de guerre contre la Corée du Nord

Après son entretien avec le nouveau président sud-coréen Moon Jae-in, le 30 juin, Donald Trump a encore durci le ton contre la Corée du Nord. « La patience stratégique avec le régime nord-coréen est terminée. Ensemble, nous faisons face à la menace du régime dangereux et brutal de Corée du Nord. Les programmes nucléaire et balistique de ce ce régime exigent une réponse déterminée », a déclaré le président américain. Pour la première fois, Washington a également annoncé des sanctions contre une banque chinoise accusée de coopérer avec Pyongyang.

Si la fonction des médias dominants est de substituer l’imaginaire à la réalité, la représentation occidentale de la Corée du Nord n’échappe pas à la règle. Vu de l’Ouest, il est vrai que Pyongyang fait figure d’accusé idéal. Cette « monarchie rouge », ce « régime ubuesque », ce « goulag asiatique » réunit les stigmates de tout ce que l’homo occidentalis est censé détester. Désigné par les grands prêtres du droit-de-l’hommisme comme l’incarnation du Mal, cet Etat honni ferait peser, selon le secrétaire d’Etat US Rex Tillerson, « la pire des menaces sur la paix mondiale ».

Mais de quelle menace s’agit-il ? Depuis son entrée fracassante dans le club des puissances nucléaires, en octobre 2006, la Corée du Nord est mise au ban des nations. Contre ce petit pays, la « communauté internationale » phagocytée par Washington a mobilisé les grands moyens. Résolutions onusiennes, sanctions économiques et manœuvres militaires se succèdent, sans relâche, pour isoler le régime fautif. Rangée par les USA dans la catégorie des « Etats voyous », la République populaire démocratique de Corée est dans la ligne de mire.

La propagande occidentale dépeint Kim Jong-un comme un tyran sanguinaire faisant joujou avec la bombe, mais cette caricature peine à masquer la réalité des rapports de force. Inutile d’être un grand expert, en effet, pour comprendre que la stratégie nucléaire nord-coréenne est purement défensive. Dissuasion du faible au fort, sa finalité est d’exposer l’agresseur à des représailles, et non de prendre l’initiative des hostilités. Les Nord-Coréens veulent échapper au sort de l’Irak et de la Libye, pulvérisés par les USA et leurs supplétifs pour avoir le bonheur de goûter les bienfaits de la démocratie importée manu militari.

Le bellicisme prêté à Pyongyang, en réalité, relève d’une inversion accusatoire dont le soi-disant « monde libre » est coutumier. Prompts à donner des leçons de morale, les USA sont les seuls à avoir utilisé l’arme nucléaire. A Hiroshima et Nagasaki, en août 1945, ils l’ont fait sans hésitation et n’en éprouvent aucun remords. Non seulement ce massacre de masse (plus de 220 000 morts) fut d’une barbarie sans nom, mais il n’avait aucune justification militaire. Le Japon était prêt à capituler, et le recours à l’arme atomique visait à intimider l’URSS, dont les troupes écrasaient l’armée japonaise en Mandchourie.

Pour la « nation exceptionnelle » à la « destinée manifeste », carboniser des centaines de milliers de femmes, d’enfants et de vieillards ne pose aucun problème sur le plan moral. Pour fêter l’anniversaire de la double explosion, les généraux US aimaient déguster en famille une pâtisserie en forme de champignon atomique. Cinq ans plus tard, les mêmes galonnés à la bonne conscience indécrottable déchaînèrent les feux de l’enfer contre les Coréens. Ces derniers échappèrent de peu à l’apocalypse nucléaire rêvée par MacArthur, mais ils subirent les effets dévastateurs d’une arme nouvelle : le napalm. Pendant la guerre de Corée, l’US Air Force fit un usage massif de cet explosif incendiaire, et la plupart des grandes villes du Nord ont été détruites.

Imagine-t-on une guerre qui anéantirait 60 millions d’Américains en les carbonisant avec des bombes incendiaires ? C’est ce que la Corée du Nord a subi entre 1950 et 1953. Déversant davantage de bombes sur la péninsule que sur le Japon entre 1942 et 1945, les généraux du Pentagone ont massacré sans état d’âme 3 millions de personnes, soit 20% de la population de ce petit pays. On se doute bien que de telles broutilles n’entacheront jamais le prestige inégalé dont jouit l’Oncle Sam dans les contrées occidentales. Mais à la lumière de cette histoire on comprend mieux, en revanche, la hargne anti-impérialiste des Nord-Coréens.

Il n’y a pas que le passé, au demeurant, qui incite à relativiser la passion de Washington pour la paix dans le monde et l’amitié entre les peuples. Lorsque les USA jouent la vertu outragée et brandissent l’épouvantail nord-coréen, on finirait presque par oublier qu’ils détiennent 4 018 têtes nucléaires, alors que la République populaire démocratique de Corée en possède une dizaine. Les cinq essais nucléaires nord-coréens ont provoqué des torrents d’indignation en Occident, mais les USA en ont réalisé plus d’un millier. Enfin, ce n’est pas la Corée du Nord qui a pris l’initiative de nucléariser la péninsule, mais les USA en 1958.

Lorsqu’on demande ce que viennent faire des porte-avions US dans la région, la propagande répond que la Corée du Nord est un Etat-voyou qui a violé le traité de non-prolifération nucléaire. Mais un Etat souverain est libre de dénoncer un traité international, et Pyongyang a la mérite d’avoir annoncé la couleur en se retirant du TNP. De ce point de vue, sa situation est beaucoup moins scandaleuse que celle d’Israël. Car cet Etat non-signataire du TNP détient 300 têtes nucléaires avec la bénédiction des puissances occidentales, alors qu’il bombarde ses voisins et colonise des territoires qui ne lui appartiennent pas.

Les dirigeants nord-coréens ont beau user d’une rhétorique grandiloquente, ils ont les pieds sur terre. La puissance militaire de cet Etat de 25 millions d’habitants représente 2% de celle des USA, et sa seule ambition est de prévenir une agression extérieure dont la perspective n’a rien d’irréel. Réduits à l’impuissance au Moyen-Orient, les docteurs Folamour du Pentagone rêvent d’en découdre avec ce pays récalcitrant. Ils ont installé un bouclier anti-missiles en Corée du Sud, dépêché dans la région un puissant groupe aéro-naval, et largué dans la montagne afghane la méga-bombe anti-bunker « MOAB » en guise d’avertissement.

Malgré les réticences du nouveau président sud-coréen, qui s’est déclaré prêt à « renvoyer » le bouclier anti-missiles, les « neocons » de Washington envisagent ouvertement une opération militaire contre les installations nucléaires nord-coréennes. Car l’affrontement avec la Corée du Nord présenterait deux avantages. Il constituerait un puissant dérivatif à l’échec de l’impérialisme au Moyen-Orient, où il se heurte à l’axe Moscou-Téhéran-Damas-Bagdad. Et il fournirait un banc d’essai pour le bombardement des installations souterraines du complexe nucléaire nord-coréen avec la bombe « MOAB ». En cas de succès, une telle prouesse technologique priverait la Corée du Nord de son outil de dissuasion et administrerait une leçon de choses à l’Iran, cible préférée de l’administration Trump.

Pari hasardeux, bien sûr. Dans l’immédiat, cette agressivité a pour seul effet de conforter Pyongyang dans sa détermination. Farouchement attachée à sa souveraineté, fidèle à l’idéologie du « juché » (autonomie) héritée de Kim-Il-Sung, la Corée du Nord n’aime pas qu’on lui marche sur les pieds. Contrairement aux USA dont la doctrine prévoit la possibilité d’une attaque préventive, son programme nucléaire indique clairement à ceux qui voudraient l’attaquer qu’ils s’exposent à de sévères représailles. Décidée à résister à toutes les pressions, adossée au géant chinois, la République populaire démocratique de Corée est un « domino » que Washington n’est pas près de faire tomber.

Bruno GUIGUE

(Afrique-Asie, juillet 2017, version actualisée)

COMMENTAIRES  

02/07/2017 15:50 par HUGO2

La guerre de Corée trouve son origine dans l’historiographie nord-américaine, sous la plume des historiens du consensus, pour désigner l’affrontement militaire qui eut lieu dans la péninsule coréenne entre la Corée du Nord, appuyée par la Chine et l’Union Soviétique, et la Corée du Sud, soutenue par les Nations-Unies, alors largement dominée par les Etats-Unis, entre le 25 juin 1950 et le 27 juillet 1953. Souvent appelé "la guerre oubliée" aux Etats-Unis, cet l’affrontement armé - le plus important de l’après-Yalta - cristallise les tensions entre les deux Blocs à l’époque de la guerre froide.

Contexte
Début de la guerre froide, décolonisation...
A la fin de la seconde guerre mondiale, les impérialistes se concertent pour un repartage du monde (Yalta...), et principalement les USA et l’URSS, qui sont alors les deux superpuissances mondiales. C’est cette rivalité qui sera le principal motif de la guerre froide. L’Union soviétique n’est plus le centre de la révolution mondiale, mais conserve néanmoins cette façade idéologique, et une très forte influence dans les classes populaires du monde entier via les Parti Communistes de la terre. Ces classes populaires vont être tragiquement mobilisées dans des guerres d’expansion, face un pouvoir états-unien prêt à tout pour conserver sa sphère d’influence. C’est notamment en Asie, où les sentiments anti-colonialistes et anti-impérialistes sont vifs, que ces affrontements seront le plus marqués.
Le 1er octobre 1949, la République populaire de Chine est proclamée, les troupes de Tchang Kai-shek, qui représentent le parti de la bourgeoisie comprador, sont refoulées dans l’île de Formose . Le Communisme s’étend et forme un Bloc qui est à présent aux frontières de l’Indochine française. Renforcés, les Communistes mènent des révoltes dans tout l’Extrême-Orient de 1948 à 1950, notamment en Malaisie, en Birmanie et en Indochine avec le Viêt-minh. Les puissances coloniales et/ou impérialistes (France, Angleterre, Pays-Bas, Etats-Unis...) se considèrent menacés par "l’expansionnisme communiste". Le 18 janvier 1950, Hô Chi Minh proclame la "République démocratique du Viêt-nam" - ce qui signe la première défaite de la France colonialiste.
Une Corée insurrectionnelle
À la fin de la guerre, la péninsule de Corée qui était auparavant sous domination japonaise, se retrouve partagée entre les armées des États-Unis au Sud et de l’URSS au Nord. Il se produit une situation analogue à l’Allemagne (est-ouest) qui s’installe sur le 38èmeparallèle. La République de Corée, gouvernement pantin des USA est proclamée par Syngman Rhee le 15 août 1948, que les Etats-Unis ont aidé à mettre en place après avoir résidé aux Etats-Unis plus de quarante ans. Le 9 septembre, Kim Il-sung est élu président de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
Parmi les Coréens, la partition du pays est très mal vécue, et comme partout la situation sociale est tendue. Les mesures sociales du Nord (réforme agraire, nationalisation de l’industrie, égalité des sexes...) lui assurent un soutien dans les classes populaires. Au Sud, l’autoritarisme du dictateur pro américain provoque grèves et foyers de "guérillas communistes" qui contestent son pouvoir. Pour Kim Il-sung, c’est une situation qui concourt à légitimer auprès de la population du Sud l’invasion qui prendrait dès lors l’apparence d’une libération nationale. Les entretiens du leader nord-coréen avec Staline l’engagent dans ce sens.
Le 19 juin 1950, le Secrétaire d’État Foster Dulles déclare à Séoul que "la Corée du Sud est sur la ligne de front de la liberté, soutenue dans cette bataille par le peuple américain". Cinq mois auparavant, le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Dean Acheson, considérait à l’opposé que la Corée du Sud et Formose se trouvaient "en dehors du périmètre défensif des Etats-Unis dans le Pacifique".
Déroulement
L’offensive révolutionnaire est victorieuse
Le 25 juin 1950, les troupes militaires nord-coréennes franchissent la frontière du 38ème parallèle. La Chine, au côté de laquelle les troupes de Kim Il-Sung se battent entre 1947 et 1950, et surtout l’URSS de Staline fournissent des armes à l’armée du Nord. L’invasion est un succès : trois jours après, le 28 juin, la capitale du Sud, Séoul, est prise. Ironie : Syngman Rhee, dictateur en chef de la Corée du Sud, déclarait le 21 octobre 1949 qu’il était "en mesure de prendre Pyongyang en trois jours".
Du 25 juin au mois d’août 1950, l’offensive du Nord est victorieuse et repousse les forces terrestres américaines et sud-coréennes jusqu’à la ville portuaire de Pusan ,au sud-est de la péninsule.
Contre-attaque états-unienne
Les Etats-Unis entraînent alors leurs "vassaux" dans un renforcement du soutien militaire. Sous mandat de l’ONU, ils sont alors à la tête d’un corps expéditionnaire international réunissant une vingtaine de pays, la plupart étant le fruit des impérialismes occidentaux (on y trouve par exemple les grands noms du Commonwealth des Nations - appelé Commonwealth britannique jusqu’à la fin des années 1940 - tels que l’Australie, le Canada, la Nouvelle Zélande et l’Union sud-africaine) ou des décolonisations qui leur succèdent (les Philippines qui accèdent à l’indépendance suite à la loi organique de 1932).
Le 15 septembre, le général MacArthur, gouverneur militaire du Japon et commandant en chef du contingent onusien, débarque derrière les lignes ennemies et entame la reconquête du territoire. Le 28 septembre Séoul est reprise, et le 30 septembre les Nord-Coréens sont repoussés au-delà du 38ème parallèle.
Encouragé par son chef des renseignements, un franciste connu sous le nom de Charles A. Willoughby, le général américain, également proche collaborateur du sénateur McCarthy et célèbre partisan d’une guerre totale contre "le communisme", poussera son avantage sur le terrain militaire jusqu’à la frontière entre la Chine et la Corée du Nord, sur les rives du fleuve Yalou.
Le monde est alors au bord d’une 3ème guerre mondiale, à laquelle aucun des belligérents majeurs du conflit n’est réellement préparé : la Chine vient tout juste se remettre de la "guerre de libération" tandis que l’Union Soviétique et les Etats-Unis mènent une dangereuse lutte d’influence sur le front européen. L’Assemblée générale des Nations-Unies, séduite par le point de vue états-unien et profitant de l’absence de Malik (le représentant soviétique), opte pour la réunification de la Corée dans l’orbite du "monde libre". MacArthur, pour l’obtenir, envisagera la guerre contre la Chine et l’URSS s’il le faut. Des frappes nucléaires sur les sites industriels de la Mandchourie (Nord-Est de la Chine) sont même envisagées, menant la Corée du Nord à initier la construction d’abris souterrains anti-nucléaires.

Equilibre de la terreur
La Chine de Mao réagit et engage 700 000 hommes dans le conflit. MacArthur doit reculer jusque derrière le 38ème parallèle, les forces sino-coréennes reprennent Séoul le 4 janvier 1951, puis sont de nouveau repoussées. En mars-avril 1951, le front se stabilise. Le général MacArthur est destitué et remplacé par le général Ridgway. Des négociations s’ouvrent mais ne débouchent pas sur de réelles avancées.
L’élection à la présidence des Etats-Unis du général Eisenhower, partisan de la fin des hostilités en Corée, et la mort de Staline le 3 mars 1953 relancent celles-ci. Le 27 juillet 1953, un armistice est signé à Panmunjon, sur la ligne même de démarcation des deux Corée. La partition du territoire coréen est entérinée.
Bilan d’une guerre
Le nombre des victimes varie selon diverses estimations. Celles de l’ONU tournent autour de 2 500 000 morts, d’autres parlent de 4 millions de victimes. Côté états-unien, on compte 34 000 morts, pour 200 000 Chinois. Reste que les pertes les plus lourdes sont du côté coréen, et plus encore parmi les Nord-Coréens (300 000 victimes).
Quant aux "accusations fallacieuses" concernant l’utilisation de l’arme bactériologique par les Américains, elles se révèlent aujourd’hui étayées par plusieurs types de sources ( voir le monde diplomatique, “les armes biologiques de la guerre de Corée, juillet 1999). Les Américains auraient, par voie aérienne, pulvérisé à la frontière sino-coréenne des germes de contamination et auraient diffusé des insectes contaminés provocant différentes épidémies. Les deux Corée sortent dévastées de ce conflit de trois ans. Néanmoins, la Corée du Nord, sous la férule de Kim Il-sung, pourra prétendre à une certaine réussite économique. En 1960, le PIB par habitant est 2 fois plus élevé qu’en Corée du Sud.

03/07/2017 00:13 par Xiao Pignouf

Brute épaisse de la cour d’école, les amerloques menacent, avec des "z’y va" de pacotilles, tous ceux qui leur tiennent tête. De l’Iran, de la Russie ou de la Corée du Nord, on ne sait pas qui sera la prochaine victime. Ce ne sera peut-être aucun des trois, parce que pour finir, ils s’en prennent toujours à bien plus faibles qu’eux. A ce pays, que nos leaders idiots et tous ceux, artistes, entrepreneurs ou simples citoyens béats, qui ont bêtement voté pour eux adulent jusqu’à la nausée, il a été déroulé un tapis rouge pour nous envahir de toute cette mélasse culturelle et culinaire, quand on devrait boycotter un cinéma de propagande glorifiant les surhommes, relents de l’Übermensch et quand on ferait mieux de raser les cambuses du clown sinistre, coupables de la pire des souffrances animales et esclavagistes modernes.
Trump, successeur d’Obama dont la couleur de peau fut un argument de vente (eh lui qu’on a pax-nobélisé à crédit et qui a remboursé en obus), oui, Trump, ô combien représentatif de ce peuple plombé par sa propre ignorance et son mépris du monde qui l’entoure, connait quand même les risques d’un mauvais calcul, en bon gros capitaliste. S’en prendre à la Corée du Nord, ce serait criminel, mais ce serait surtout chatouiller de trop près la Chine, et quand on connaît, en matière de stratégie militaire, l’ampleur des compétences de cette équipe de bras cassés qui dirige l’US Army et dont la philosophie se résume à "on casse tout et on réfléchit après", on a peur pour eux (et pour nous accessoirement !) en face d’un adversaire équipé d’un minimum de répondant, et pas de lance-pierre pour une fois.
En outre, une attaque sur la Corée serait purement idéologique, ce qui représenterait un vrai retour en arrière, après 20 ans de course aux pipelines. Le côté positif de la situation est qu’on sait avec certitude qu’il est temps de réajuster ce qu’on pense de ce petit pays, honni des médias depuis des décennies. D’ici à les affubler du sobriquet de Cuba d’Asie, y a pas des kilomètres. Et que dans un monde normal et juste, les USA seraient mis au ban des nations, en compagnie de leur allié israélien, et on cesserait de mettre au pouvoir des guignols ostensiblement laquais du maître outre-atlantique.
Ceci étant dit, j’ai une grande admiration, en tant que lecteur et auditeur, pour la contre-culture américaine, bien qu’elle ne soit plus, si tant est qu’elle le fût, porteuse de changement ni même de contestation. Ce qui est d’ailleurs aussi le cas chez nous, où l’abrutissement généralisé quotidien est la norme.

03/07/2017 09:21 par POTTIER Jean-Claude

Comment oublier la guerre de Corée menée par les USA ? Comment ne pas comprendre les craintes de ce pays, au demeurant pacifique, marqué par les atrocités étatzuniennes ?
Bien sûr que cette Corée joue de la proximité chinoise et se livre à une provocation espiègle.
Notons qu’Oncle Sam gronde mais notons aussi qu’Oncle Sam ne passe pas à l’acte.
Désormais, quelques pays ne courbent plus la tête devant le géant impérialiste. Tout le monde a compris que les EU ont certes un armement terrible mais délicat à manœuvrer. D’autant que, s’il s’agit de lancer des missiles, ils ne sont pas les seuls à en posséder. Perspective angoissante. Y compris pour eux.

03/07/2017 16:37 par D. Vanhove

@hugo2 : merci pour cette remise en perspective des faits... c’est toujours intéressants pou rmieux comprendre les situations actuelles

05/07/2017 06:03 par Bart Simpson

Pourquoi vous comparez les Etats-Unis à la Corée du Nord tout au long de votre texte ? La Corée du Nord n’a pas le même rôle mondial de ’’gendarme’’ que les Etats-Unis ont depuis la chute de l’URSS. Et de comparer ce qui a été fait dans une époque différence à ce qui devrait être fait maintenant est complètement absurde. Vous ’’ décontextualisez’’.... Parce que les Etats-Unis ont fait 1000 essai nucléaire, la Corée du Nord peut en faire autant sinon plus ? Êtes-vous intelligent ? Les Etats-Unis ont faits des choses qui étaient les seules choses à faire pour gagner la guerre à l’époque. Les Etats-Unis ont besoin de leurs nombreuses têtes nucléaires pour contrebalancer celles des Russes. On appelle ca l’équilibre des puissances. Vous tenez vraiment à ce que la Corée du Nord équilibre la puissance des Etats-Unis ? Le seul moyen de faire plier (et encore la..) les américains se seraient d’équilibrer leur puissance. Et c’est ce que cherche la Corée du Nord. Tant que personne ne l’arrêtera, elle cherchera tj à en posséder plus, plus de sous-marin capable d’aller plus loin, plus.. plus ..plus de MILITAIRE. Le dirigeant Corée n’a aucune préoccupation pour son peuple, tout ce qu’il veut c’est faire peur aux américains. Il faut l’arrêter immédiatement et à tout prix...

05/07/2017 09:44 par babelouest

Bart Simpson, vous retournez outrageusement l’état des lieux.

Si l’URSS s’était tant dotée d’armes nucléaires, c’était pour contrebalancer la grande menace US.

Si le pacte de Varsovie fut signé, plusieurs années plus tard que la création de l’OTAN, c’était encore en raison de la menace US

Si la Corée du Nord s’est dotée de l’arme nucléaire, c’est là à nouveau en raison de l’expansionnisme US, et d’ailleurs sans cette dotation elle n’existerait déjà plus, et une Corée "réunifiée" ne serait plus que ce qu’est le sud, un gouvernement plus ou moins fantoche. Les bases de missiles US seraient plus près de la frontière chinoise, et puis voilà.

Bravo à la Corée du Nord ! Washingto delenda est

05/07/2017 12:09 par chb

De leur côté, les US font tout ce qu’ils peuvent pour attiser le différend entre les deux Corée, et mènent dans la même zone des provocations qui visent aussi la Chine. L’incident de Baengnyeong, concernant l’explosion de la corvette Cheonan en mars 2010, a été exploité dans cette veine. Du coup, les efforts du bouffon (?) du Nord sont tout à fait sensés quand ils concourent à assurer la survie puis la vie de la RPDC (byongjin strategy).

05/07/2017 13:35 par Xiao Pignouf

@Bart Simpson
Votre pseudo pose question : Bart Simpson, c’est le cancre, le mauvais élément, constamment en butte à l’autorité... vous, vous avez le doigt sur la couture du pantalon... Je n’irai pas jusqu’à dire tous, ce serait à vérifier, mais pratiquement tous les conflits ou les tensions internationales de la deuxième moitié du XXème et du début du XXIème ont été provoqués, favorisés, facilités, approuvés par les US of A, directement ou indirectement, avec oeuf corse, le concours de la France et de l’Angleterre, yankeesées jusqu’à l’os. Ils ont les mains sales, voire saignantes jusqu’aux coudes, vos amis les Ricains. Psychologiquement parlant, une telle passion pour les armes en tous genres, pour la violence, réelle ou feinte, pour la pornographie, ce serait presque caricatural, si ça faisait pleurer plutôt que rire. Un pays (et ses avocaillons) qui voit régulièrement, voire quotidiennement, ses citoyens (en particulier noirs) se faire massacrer par d’autres sans que cela provoque le moindre changement politique n’a aucune leçon à donner à personne : cela s’appelle de la barbarie, et vu que les US of A dominent le monde, c’est donc le règne de la barbarie. Cuba, la Russie, le Vénézuéla, les Philippines, la Chine, l’Iran et aujourd’hui nous en avons la confirmation, la Corée du Nord, devenant instantanément sympathique aux yeux de ceux qui ont un cerveau et qui l’utilisent, se sont dressés devant le colosse fait d’immondices et de sang. Ne vous en déplaise, M. Burns.

06/07/2017 13:54 par HUGO2

CORÉE : CONTRE L’HYSTÉRIE, LES DÉLIRES ET LES MENSONGES DES BELLICISTES.
La situation en Corée ne tombe pas du ciel. Elle est le résultat d’une longue histoire particulièrement lourde et meurtrière. Occupation brutale et cruelle par le Japon depuis 1910, résistance contre l’occupant animée au premier rang par les communistes. A la fin de la deuxième guerre mondiale Kim Il-sung , chef de file du Parti communiste et héros reconnu de la lutte pour l’indépendance et l’unification du pays, prend la tête du pays au Nord et les Américains installent un gouvernement dictatorial de collabos des Japonais au Sud (comme ils l’ont fait en Grèce après la défaite des Allemands). Ceux qui pesteront une décennie plus tard contre le prétendu « mur de la honte » à Berlin, mis en place pour stopper la déstabilisation économique de la R.D.A., n’ont jamais protesté contre la frontière fortifiée qui s’étend en Corée sur le 30ème parallèle, un « mur » qui a été mis en place par les États-Unis.

Le Nord veut l’unification du pays, comme le voudra Ho-Chi-Minh au Viêtnam. Les accusations sur” l’invasion” du Sud par le Nord ne tiennent pas : quand un pays est divisé par une armée étrangère, tenter de le libérer et l’unifier n’est pas une invasion mais une libération !
C’est le début de la guerre de Corée. Elle s’achève après un conflit terrible où les États-Unis envisagent l’utilisation de la bombe atomique par la voix du général Mac-Arthur… Entre 4 et 5 millions de morts civils essentiellement dus aux bombardement massifs des Américains sur une population de 30 millions d’habitants.
La Corée est coupée en deux : le Sud qui connait une suite de gouvernements dictatoriaux à violence variable, le Nord avec un régime socialiste dont les caractéristiques nationales peuvent surprendre parfois des militants ouvriers français dont l’héritage remonte à la Révolution et aux Lumières ; mais Lénine a toujours demandé que l’on distingue entre l’essence universelle du socialisme et ses formes historiquement, culturellement et géographiquement variables.
En 1992 Kim Il-sung tend la main aux E-U : il propose de renoncer à exiger le départ des troupes US du Sud de la Corée en échange d’une garantie que les E-U ne remettent pas en cause l’existence de la Corée populaire. Bush père refuse la main et le régime coréen du Nord en tire la conclusion que l’impérialisme US veut profiter de la disparition de l’ U.R.S.S. pour rayer la RPDC de la carte en profitant des catastrophes naturelles à répétition qui ont affligé la Corée du Nord (très montagneuse, avec fort peu de terres arables).
C’est l’attitude belliciste et incendiaire des États-Unis qui explique la volonté du Nord de se doter d’une arme de dissuasion atomique, d’autant que la direction du PC Chinois semble miser sur une insertion de la Chine populaire dans la mondialisation capitaliste.
Quant à la situation interne de la RPDC l’économie nord-coréenne va mieux, Kim Jong-un a consolidé son pouvoir, il a amélioré ses relations avec le Japon qui a levé certaines sanctions, il a réglé le contentieux avec la Russie sur la dette (Poutine a effacé 90% de cette dette)” analyse le directeur du Centre des études nord-coréennes à l’institut Sejong à Séoul. “Kim Jong-un essaie d’améliorer les relations avec la Corée du Sud et aimerait apaiser les tensions avec les E.-U.” estime un autre expert sud-coréen de l’Université de Séoul.*
Les médias occidentaux n’en diabolisent pas moins la RPDC oubliant que la Corée du Sud est surarmée, que les Américains y maintiennent 29000 hommes et qu’au Sud, les lois anti-ouvrières et les dispositifs liberticides ne font que s’aggraver.
L’impérialisme U.S., en refusant d’entamer un vrai processus de négociation et de paix , représente l’obstacle principal à la normalisation des relations entre les deux Corées et il est bien évident que le but poursuivi est de conserver un point de tension permanent avec la Chine avec une plate-forme militaire permanente d’agression contre la R.P.C.. Et c’est bien la politique belliciste des États-Unis qui suscite la politique défensive de Pyongyang : au demeurant, en quoi ceux qui tolèrent qu’Israël viole le traité de non-prolifération des armes nucléaires pour menacer en permanence ses voisins, seraient-ils bien placés pour accuser Pyongyang de fabriquer une arme nucléaire ? Rappelons en outre qu’en fait de bellicisme atomique, le seul pays qui ait utilisé l’arme atomique en Asie, très exactement à Nagasaki et à Hiroshima, s’appelle les États-Unis d’Amérique…
Quant au gouvernement français, une fois encore, il brille par sa stupidité, par son atlantisme servile et par son extrémisme obtus. Il ne reconnait pas la RPDC adoptant ainsi une position de guerre froide qui révèle le courage et la lucidité politique de nos dirigeants, calomniant par médias interposés et ignorant un pays qui défend sa souveraineté très chèrement acquise, et s’aplatissant à force de servilité et de lâcheté devant les régimes fanatiques de Ryad ou de Doha, financiers mondiaux du terrorisme intégriste. Ce qui dérange Sarkosy, Hollande, Macron et les médias aux ordres, ce n’est donc pas, C.Q.F.D., que la Corée du nord soit « totalitaire », c’est seulement qu’elle défende son droit à disposer d’elle-même et à maintenir sa voie non capitaliste de développement : assez de « deux poids, deux mesures » !

* lire l’article de M.B. “La réunification de la Corée aura-t-elle lieu” le Monde Diplomatique de janvier 2016.

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