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Venezuela, unique objet de leur acharnement

La famille Trump a la joie, pour ne pas oser dire l’extrême privilège de vous annoncer une grande et belle nouvelle pour un petit pays. Un grand changement, qui ne doit rien au hasard, pour une petite nation pacifique, mais assurément un grand pas pour l’Humanité. Dans un élan de générosité, dans un sursaut de philanthropie dont l’Occident conquérant a toujours le secret, Donald et consorts reconnaissent, en Juan Guaido, le nouveau visage du Venezuela, comme un père reconnaît son enfant, ou un parrain son acolyte.

Malgré leurs divergences sur des sujets secondaires, Trumpion, Trumpette, qu’ils soient de Paris, de Londres, de Berlin, de La Haye, de Madrid ou de Lisbonne s’associent à ce faire-part qui fait suite à un ultimatum de bon aloi : les autorités vénézuéliennes avaient huit jours pour prévoir l’organisation d’élection présidentielle anticipée. De son côté, le parrain envisage toutes les options, y compris l’option militaire. Quant à l’option économique, elle a déjà bien contribué à rendre le Venezuela exsangue...

La grande et belle famille Trump, élargie à l’extrême-droite sud-américaine et à l’État sioniste, dans un élan d’humanisme, sans une once d’ingérence, sans vouloir attenter à la souveraineté d’un peuple libre, nous invite à partager l’heureuse nouvelle.

Vous conviendrez qu’il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. Il est à parier que les problèmes de pénuries savamment entretenues, les avoirs financiers intelligemment bloqués seront résolus grâce à ce changement de régime, à la spontanéité fortement encadrée.

Comme par magie, le Venezuela redeviendra un Eldorado : le pétrole coulera à flots pour quelques-uns, pour les « premiers de cordée ». Et en même temps, les inégalités sociales se recreuseront : ce sera, là, la rançon du succès. Il arrive que, pour certains, un faire-part de naissance puisse s’apparenter à un faire-part de décès... des conquis de la Révolution bolivarienne.

Au nom de la France, notre illustre monarque républicain a écrit récemment 3 tweetos diplomatiques (avec version en espagnol) :

 24 janvier 2019, « Après l’élection illégitime de Nicolás Maduro en mai 2018, l’Europe soutient la restauration de la démocratie. Je salue le courage des centaines de milliers de Vénézuéliens qui marchent pour leur liberté » ;

 le 26, « Le peuple vénézuélien doit pouvoir décider librement de son avenir. Sans élections annoncées d’ici 8 jours, nous serons prêts à reconnaître @jguaido comme « Président en charge » du Venezuela pour enclencher un processus politique. Nous y travaillons entre partenaires européens » ;

 et le 4 février, « Les Vénézuéliens ont le droit de s’exprimer librement et démocratiquement. La France reconnaît @jguaido comme « président en charge » pour mettre en œuvre un processus électoral. Nous soutenons le Groupe de contact, créé avec l’UE, dans cette période de transition. »

Question Démocratie, l’UE est assurément un modèle indépassable où grouillent les groupes de pression, et où la volonté des peuples est des plus accessoires, pour ne pas dire qu’elle est foulée aux pieds. Question Liberté, la France est évidemment un parangon, même si nous sommes, de plus en plus, en même temps, sur une pente, euh ! comment dire ?, ... glissante... dangereuse...

Petit rappel à l’intention des étourdis, des ignorants qui prétendent nous représenter : les articles 1 et 2 de La Charte des Nations Unies

Article 1
Les buts des Nations Unies sont les suivants :

1. Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix ;

2. Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde ;

3. Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion ;

4. Être un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes.

Article 2

L’Organisation des Nations Unies et ses Membres, dans la poursuite des buts énoncés à l’Article 1, doivent agir conformément aux principes suivants :

1. L’Organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses Membres.

2. Les Membres de l’Organisation, afin d’assurer à tous la jouissance des droits et avantages résultant de leur qualité de Membre, doivent remplir de bonne foi les obligations qu’ils ont assumées aux termes de la présente Charte.

3. Les Membres de l’Organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger.

4. Les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.

5. Les Membres de l’Organisation donnent à celle-ci pleine assistance dans toute action entreprise par elle conformément aux dispositions de la présente Charte et s’abstiennent de prêter assistance à un État contre lequel l’Organisation entreprend une action préventive ou coercitive.

6. L’Organisation fait en sorte que les États qui ne sont pas Membres des Nations Unies agissent conformément à ces principes dans la mesure nécessaire au maintien de la paix et de la sécurité internationales.

7. Aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État ni n’oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente Charte ; toutefois, ce principe ne porte en rien atteinte à l’application des mesures de coercition prévues au Chapitre VII.

« Presque tous les hommes sont esclaves faute de savoir prononcer la syllabe : ‘‘ non ’’. » (Chamfort)

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