De l’extrême droite à l’ex-social-démocratie, les battus du 7 octobre ne respirent que par et pour le 10 janvier, comme s’il s’agissait d’un deuxième tour.
A l’approche du 10 janvier, la coalition fourre-tout prépare le terrain à une xième campagne de dénigrement de la Révolution bolivarienne. Une opération médiatico-politique se développe, visant encore une fois à accuser le chavisme (« liberticide » !) d’autoritarisme, de putschisme. Il faut avoir un sacré culot pour reprocher au chavisme ses propres forfaitures. Cette opposition, du 11 au 13 avril 2002, organisa un coup d’Etat pour se débarrasser de Chavez ; ses premières décisions furent de suspendre le Parlement, les principales libertés, d’interdire les médias et radios associatifs, de déclarer l’Etat d’exception, et de désigner président le leader du MEDEF local (FEDECAMARAS), Pedro Carmona, appelé depuis « Pedro le Bref ».
Ce que l’opposition ne supporte pas, c’est le verdict sans appel des urnes du 7 octobre : réélection avec 11 points d’écart, et près de 56% des voix du président Chavez, et celui du 16 décembre (20 Etats sur 23 ont désormais un gouverneur chaviste). D’échec en échec, elle cherche sa revanche par des voies détournées. Le président Chavez reste président du pays, même si pour l’instant il doit faire face à de graves problèmes de santé, dont nul ne peut prévoir l’issue, malgré, selon les équipes soignantes, l’évolution favorable vers un rétablissement. Dans cette situation, la moindre des éthiques exigerait au minimum le respect. D’autant plus que le pays, serein, est gouverné collectivement par une équipe solide.
L’opposition, et les Etats-Unis, cherchent à se débarrasser, et toutes les occasions sont bonnes, du leader incontestable de la révolution, et du cours socialisant engagé. S’il devait décéder, Chavez a programmé le processus de succession. Mais pour l’heure, hospitalisé à Cuba, il se soigne, comme l’y a autorisé un vote de l’Assemblée Nationale. La Constitution est moins tranchante que ne le voudrait l’opposition. Les articles 231, 232 et 232 stipulent que si une cause grave empêchait le candidat élu d’accéder à ses fonctions le jour prévu, il peut le faire ultérieurement, sans précision de délai, devant le Tribunal Suprême de Justice.
Les médias internationaux vont sans doute relayer les cris de vierge effarouchée de l’opposition, mais la stratégie de déstabilisation se retournera une nouvelle fois contre ses auteurs.
Jean Ortiz.