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Un député Ch’kra dans la Cour du Roi Midas !

En politique, on peut être Hadj et Baba comme on peut être Hadj et Ammi. Mais la combine Baba Ammi n’existe pas dans le lexique du Ministre de l'Economie française Emmanuel Macron. A la limite économique du possible d’Ammi Ammek, le Premier ministre Abdelmalek Sellal demande l’impossible quand il annonce qu’il a fait un tour dans les souks et trouve que les prix des fruits et légumes étaient abordables. Les aventures de Sellal me font rappeler les mésaventures du Roi Midas qui, à force de transformer tout en or, par son toucher, finit par ne plus pouvoir se nourrir…

Permettez-moi de justifier le titre du texte pour permettre aux lecteurs de mieux comprendre la suite. "Le Roi Midas est un court métrage d’animation étasunien de la série des “Silly Symphonies” réalisé par Walt Disney, Le Roi Midas, installé dans sa salle au trésor avec son chat, compte ses pièces d’or et souhaite en avoir encore plus. Il reçoit alors la visite d’un elfe nommé Goldie, qui lui offre sa faculté de changer tout ce qu’il touche en or. Enchanté par son don, le roi parcourt tout son château et transforme tout en or, mais sa joie se perd lorsqu’il tente de se restaurer. Les aliments se changent en or et devenant incomestibles. Approché par la mort, il souhaite alors rendre le pouvoir ainsi que ses possessions contre un simple hamburger aux oignons.

Chez nous, l’occupant du fauteuil sait que son siège est sur-mesure. Pour sécuriser sa place, il demande un fauteuil avec option ceinture. Une fois au pouvoir, il applique le paradoxe de Pareto « Il ne sait pas à quel âge commence la vieillesse, comme il ne sait pas où commence la richesse ». Il devient éternel et oublie la raison d’Émile Louvet et la satisfaction de Zeroual, chochotte Sellal à l’oriel d’Emmanuel Macron.

L’ancien Ministre de l’Economie française Emmanuel Macron répond à l’oreille de Sellal par cette suite de mots "Après le général de Gaulle, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. Ce qu’on attend du président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu". (Reference, www.bfmtv.com, Emmanuel Macron, "Le Roi n’est plus là ").

La visite de Macron en Algérie me rappelle une histoire de Daudet « Tartarin n’était pas un menteur. Comme tout homme du midi, il ne ment pas, il se trompe. Il ne dit pas toujours la vérité, mais il croit la dire... Son mensonge à lui, ce n’est pas du mensonge, c’est une espèce de mirage..... A Tarascon, tout le monde s’entend pour dire que Tartarin est le meilleur chasseur de la région, même s’il n’y a aucun gibier à chasser. Or, cette légende fait long feu et l’on commence à se moquer de cet homme qui se vante de tant d’exploits alors qu’il n’a jamais quitté son confort moelleux. Son honneur étant fort chatouillé, Tartarin s’embarque pour l’Algérie en faisant la promesse de rapporter la dépouille d’un lion. Ce que Tartarin ignore, c’est que cette expédition va se révéler bien plus dangereuse et passionnante que prévu. À première vue, point de lion, mais un prince filou et une Mauresque un peu légère. Mais il est hors de question de rentrer au pays sans une dépouille du roi des animaux ! »

Chez nous, les jeunes militants du FLN ignorent les tortures des SAS et les supplices de Monsieur Ch’kara, le fils du bachagha. Au village des Beni Hérouel, Monsieur Ch’kara ne parle pas de la chasse comme Tartarin. Il parle de la pêche comme activité. Il se vante d’avoir capturé des animaux aquatiques dans leur milieu naturel dans la région de Tamanrasset. Il parle de son histoire avec la baleine d’Izernène dans sa traversée du Sahara quand il était dans un groupe des jeunes bâtisseurs lancé par le général Salan puis mis à la disposition des SAS. Il prétend avoir pratiqué cette activité comme une profession dans le désert. Au FLN, son parti politique par hérédité, tous les militants s’entendent pour dire que Monsieur Ch’kara est le meilleur pêcheur des régions stériles d’Izernène. Même si Ch’kara n’a rien à dire au FLN, à part le mot oui, dans des situations extraordinaires, l’homme de la rue le surnomme le grand pécheur de la révolution. Son oui ne cache pas sa qualité d’être l’homme à tout faire. L’homme des sales besognes dans les réunions scientifiques dans la trappe du FLN. Il n’a pas fait la révolution mais joue bien le rôle du révolutionnaire aux bars de Barbes. Il n’a jamais mis les pieds en Chine et se vante d’avoir écrit, en Chinois, une série de livres d’histoire de baleines blanches pendant la révolution. Monsieur Ch’kara, le pécheur, se prépare pour les législatives. Son sac poubelle lui permet d’acheter son siège au Club Gamil-Gamel. Si Gamel ne connait pas bien cet arriviste mais sa ruse de vieux routier lui permet de faire la distinction entre un pêcheur dans les eaux troubles et un pécheur dans les lieux saints. Si Gamel sait qu’un militant au FLN est comme un pêcher. Il n’est productif que la troisième année après sa plantation. Il sait aussi que ce vaurien n’est pas spécialiste de pêches mais tout simplement spéculateur de pêches dans les marches de gros des fruits et légumes à Rovigo dans la willaya de Blida. Selon les critères de sélection de si Gamel, Monsieur Ch’kara a la chance d’être élu puisqu’il n’a jamais fait partie de la clique anti Rais.
Suivant la route de Ch’kara, la majorité des ministres veulent démissionner de leurs postes pour se présenter aux legislatives. Des rumeurs et des tintamarres véhiculés par le chef éternel des paysans annoncent les noms des Tartarins qui veulent être députés. La liste est longue. De Feraoun à Tou. La liste ne cite ni Benflis ni Djilali. Ces deux personnes incarnent la clique anti Rais selon le radio trottoir d’Hydra. Le jeu politique du « je vais et je reviens » bat son plein dans le saupoudrage politique des législatives du mois de mai prochain.

Contrairement aux élections législatives de 2012, le prochain rendez-vous électoral se déroulera dans un contexte social et économique spécifique. L’énergie du Rais ne peut plus fournir les 220 volts à Si Gamel. La chute des cours du pétrole plonge le pays dans une crise aiguë et les illusionnistes ne peuvent plus cacher la réalité du pays. Dans cette réalité, une sardine perdue dans la méditerranée se moque de la sardine à 1400 DA à Bab Azzoune. Dans la même suite d’idées, une pêche pourrie dans une chambre froide à 600 DA dénonce la démagogie agraire d’Alioui l’ami d’enfance de Ch’kara.

Avant la crise, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a dit en février 2014, alors qu’il assistait à une présentation du nouvel institut de génie électronique et électrique de l’Université de Boumerdès « On doit acheter la science là où elle se trouve ». Trois ans après, février 2017, le kilogramme de sardines vaut un plein d’essence sans plomb d’une voiture 4X4 chez si Hadj Baba Ammi le ministre de la cagnotte de Monsieur Sellal.

En politique, on peut être Hadj et Baba comme on peut être Hadj et Ammi. Mais la combine Baba Ammi n’existe pas dans le lexique du Ministre de l’Economie française Emmanuel Macron.

A la limite économique du possible d’Ammi Ammek, le Premier ministre Abdelmalek Sellal demande l’impossible quand il annonce qu’il a fait un tour dans les souks et trouve que les prix des fruits et légumes étaient abordables. Les aventures de Sellal me font rappeler les mésaventures du Roi Midas qui, à force de transformer tout en or, par son toucher, finit par ne plus pouvoir se nourrir...

Le décor politique avant les législative de du 4 mai 2017 s’annonce mal. Les journalistes doivent jouer leur rôle. Le métier de journaliste est un plaisir enveloppé de dangers du contre-pouvoir. Les représentants du quatrième pouvoir doivent avoir le pouvoir d’enquêter, de penser, d’écrire et d’être publié. Ils doivent dire la vérité au peuple puisqu’ils détiennent une des clés de la démocratie, l’information. Dans les grandes démocraties l’information permet de surveiller les politiques. Elle dénonce les abus de pouvoir et arrête les dépassements au-delàs des limites permises par la loi.
Ces jours-ci, Alger ressemble à Florence et les journalistes surveillent. L’Histoire de Florence est une œuvre historique du penseur florentin du XVIe siècle Nicolas Machiavel. A Florence, au XVIème siècle, les vieux politiciens proposaient à la jeunesse une idéologie de la virilité, de la virtú, et de la violence. Cette technique malicieuse était une façon de se réserver la sagesse, c’est à dire le pouvoir. La ruse des vieux politiciens est de rappeler que les divisions entre les âges sont arbitraires et n’ont pas de sens politique.

Un journaliste d’un quotidien fiable m’a laissé entendre qu’il détient le secret de la maladie du pouvoir politique. Voici comment il la décrit. La mauvaise gestion d’un pays est considérée avant tout comme le reflet d’une maladie professionnelle qui touche ceux qui vieillissent dans le système. Cette maladie se manifeste par un ensemble d’avaries et engendre un mauvais fonctionnement du système politique. Certains médecins lui donnent le nom de maladie du fauteuil va-revient. Cette maladie ne demande pas un traitement thérapeutique puisque qu’elle se transforme rapidement en un handicap. Son syndrome commence par une rafale de mensonges. Les mensonges peuvent être intrinsèquement ou extrinsèquement liées aux tentions des législatives. Les symptômes sont graves et proviennent d’un déséquilibre psychologique provoqué par un changement de repères dans un environnement politique connu. Ce mal n’est pas une maladie au sens traditionnel du terme. Il n’a ni médicament ni de vaccin pour y remédier. Le seul remède, c’est le départ sans retour.
Le journaliste continue, dans les couloirs du château des Amar, la rumeur sur le manque de respect de la légalité s’amplifie. La critique devient officielle. On reproche aux responsables d’avoir fait du plus vieux parti « un cercle restreint ». Un club d’amis contrôlé par l’argent sale et le désordre. Avec de telles suspicions, il est difficile de voir la réalité ce dit club. Les jeunes ne se contrôlent plus face aux feux des caméras. Ils crient tout haut « Le peuple veut des députés qui le représentent mais pas des tartarins qui se trompent. Il ne veut plus du député Ch’kara dans la Cour du Roi Midas ».

Je conclus par l’histoire d’un homme politique français Emile Loubet. Il fut maire, opposant à Napoléon III, député, sénateur président du Conseil, président du Sénat et président de la République. Ce président français disait « Je ne serai ni sénateur, ni député, ni même conseiller municipal. Rien, rien, absolument rien. ». C’est ainsi qu’il annonça aux français son divorce avec le pouvoir. Natif du pays du nougat, il termina sa vie mâchant le nougat de sa région avec dignité et fierté.

»» http://www.lematindz.net/news/23364-une-chkra-dans-la-cour-du-roi-midas.html
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Islamophobie. Comment les élites françaises construisent le "problème musulman"
A. Hajjat et M. Mohammed
Les connaissances sur l’islam produites par différents acteurs appellent généralement une action politique pour « résoudre » le « problème musulman ». En ce sens, les conditions de production des connaissances sur l’islam peuvent être déterminées par la « solution » envisagée, et cette « solution » peut varier considérablement en fonction du diagnostic que l’on fait de la réalité sociale. Les mythes propagés par les experts sécuritaires et certains intellectuels médiatiques s’accompagnent (…)
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Le fait est que les slogans du type "soutenons nos soldats" n’ont aucun sens... Et c’est tout l’objectif d’une bonne propagande. Il vous faut créer un slogan auquel personne ne s’oppose, et tout le monde y adhérera. Personne ne sait ce qu’il veut dire parce qu’il ne veut rien dire. Son importance réside dans le fait qu’il détourne l’attention d’une question qu’il aurait fallu poser : soutenez-vous notre politique ? Mais ça c’est une question qu’on n’a pas le droit de poser.

Noam Chomsky

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