Le docteur Jeffrey Pfeffer, professeur à l’université Stanford classe les aspirants au pouvoir : Il y a ceux qui courent après le pouvoir mais ne l’obtiennent jamais. Ceux qui le reçoivent en héritage mais qui n’en font rien. Ceux qui se sont battus pour l’avoir mais qui le perdent faute de combativité. Et enfin ceux qui s’y accrochent jusqu’à leur dernier souffle. Ce classement est valable chez nous.
Nous sommes vraiment emportés par un vortex d’évènements qui nous fait oublier le sens de ce que nous disons. Ce tourbillon brouille et déséquilibre nos idées. Les instructions civiques et religieuses n’ont plus d’impact sur des robots sans cœur. Toute notre vie se transforme en une immense accumulation de dires et d’écoutes. Le vrai se mélange au faux. Nous n’avons pas le droit aux erreurs. Le choix d’un mauvais candidat va transformer nos enfants en robots sans âme et sans conscience. Il suffit de piocher au hasard parmi les messages des Algériens sur les réseaux sociaux pour voir notre place dans le monde qui avance.
Aujourd’hui, Abdelmadjid Tebboune est le Président de la République Algérienne. Peut-être le sera-t-il demain. Partout dans le monde, les politiques rêvent et font des promesses qu’ils auront bien du mal à tenir. Abdelmalek Sellal ne faisait pas exception à cette règle. Il est parti avec son rêve. Mascara n’est pas devenue une Californie. La nanotechnologie n’a pas vu le jour. L’université est minée par des idées capsulées.
Les élections présidentielles sont prévues en septembre. Septembre est le temps des vendanges. Dans nos vignobles les lièvres annoncent leur course présidentielle. Des lévriers opportunistes surveillent ces lièvres. Le hibou aveugle abandonne sa femme chouette qui ne le voit pas comme bon président. Enfin, le dernier mot revient aux aigles. Les aigles refusent la candidature du vautour après l’alliance du hibou aveugle avec une vautouresse rebelle.
Chez nous, quand Zoubida se rêve à El Mouradia, Louisa se met en combinaison de laborieuse et lui dit : depuis quand les femmes aspirent au poste d’homme d’Etat ? Dans le subconscient de cette trotskiste, les paroles de Ali Belhadj des années quatre-vingt-dix font échos : Il n’y a que deux hommes en Algérie Ali Belhadj et Louiza Hanoune. A 70 ans, Louiza n’a pas terminé son rêve. Elle espère finir sa retraite comme présidente. En contraste, Zoubida prétend être plus jeune puisque la trotskiste ne la dépasse que de 24 mois. La chance est très faible pour ces deux femmes. Même en Europe, à ce jour, seules trois femmes se trouvent à la tête d’un Etat membre de l’Union européenne. Il s’agit de Zuzana Čaputová, cheffe de l’Etat slovaque depuis 2019, Ekateríni Sakellaropoúlou, présidente de la Grèce depuis 2020, et enfin Nataša Pirc Musar, présidente de la Slovénie depuis 2022 également.
Dans la tribune, des hommes les lumières ne sont pas encore tamisées. Le levraut de l’ANR veut remplacer Tebboune. Quelle ambition ! C’est dommage que le parti de Rida Malek et Mohamed Ali Haroun soit géré comme une agence touristique. Je connais Ali Haroun et je sais ce qu’il pense du tourisme politique et des lois qui le gouvernent. Son passage dans le poste de secrétaire d’Etat de la Communauté nationale à l’étranger zoom bien son image sous le régime de Bouteflika. Le peuple n’est pas atteint d’Alzheimer mais c’est Sahli qui a une mémoire courte ! Il oublie qu’il a appelé Abdelaziz Bouteflika à briguer un 5eme mandat. A cette époque, Sahli estimait qu’il n’y avait pas un autre meilleur homme que Bouteflika qui peut gouverner l’Algérie !
Eureka disait Archimède ! Du jamais vu sur la terre des révolutionnaires ! Un tweet de son excellence l’ambassadrice des Etats Unis Elizabeth Aubin à un chef de parti pour le féliciter après son élection à la tête de son parti a fait un buzz. Soyons sérieux ! Ce tweet n’est pas la clef qui déverrouille la porte du palais de la Moradia ! Son excellence nous informe qu’elle a discuté avec ce chef de parti la manière dont les États-Unis et l’Algérie continuent de faire progresser leurs relations bilatérales et de soutenir la paix et la sécurité dans la région. Je pense que l’autrice de ce tweet n’est pas au courant de la déclaration de Cheikh Nahnah dans une éloquente définition politique de son parti "Nous sommes comme un os dans une soupe : ni à jeter, ni à manger !" (Le Monde, 20 juin 2003).
En Kabylie, les idées de Da Ahmed se rajeunissent. Les belles paroles dans la recommandation du jeune Youcef Aouchiche, 41 ans et patron du plus vieux parti de l’opposition, peuvent servir d’énergie pour les jeunes algériens : « Ni catastrophisme ni banalisation, les autorités du pays doivent en tirer les enseignements, se raviser, se départir de toute attitude démagogique populiste et appréhender avec courage et lucidité nos fragilités structurelles, qu’elles soient politiques, économiques, sociales et culturelles ». Bien que Boumediene ait été président à l’âge de 33 ans, nous n’acceptions pas un retour à l’histoire. Hélas nous sommes transformés en une société qui ne donne pas la change à un jeune de 41.
Je ne prétends pas avoir le savoir nécessaire pour vous dire comment les âmes échangent l’information avec les anges durant les élections présidentielles. Mon savoir est très limité pour imaginer le traitement divin de l’information dans les cieux. Prophétiser le futur président de mon pays est hors de mes limites. Je suis tout simplement un humain comme vous et les autres. Un Algérien de souche, de pensée, de cœur et fier de l’être. Mon cœur se serre sous l’étau quand je réalise que certains politiciens de salons parlent au nom du peuple et d’autres le méprisent face aux caméras étrangères. Une chose est sure, les présidentielles vont se dérouler le plus normalement possible. Le président le plus proche du peuple sera vainqueur. Je le félicite sans le connaitre.
J’aime la vérité, la science et les voyages disait mon père. Ces trois axes m’obligent de continuer mon texte par un message de Hassan el-Wazzan, un intellectuel arabo-andalou amoureux des découvertes et des voyages. Cet grand esprit a bien décrit les des causes de la chute de l’empire de Grenade. Sa description du pouvoir en décadence nous fait leçon. Il résume la vie de château convoitée par des candidats rêveurs qui ne pèsent pas lourd et veulent gouverner un pays aussi important qui est l’Algérie.
« Comme tous les rois, sa majesté avait un poète de cour, amoureux de son vin et de ses servantes, avide de son or, prompt à chanter les louanges de ses visiteurs, et surtout les siennes, à chaque fête, à chaque retour de caravane, parfois même simplement aux heures des repas, quand se rassemblaient autour de lui amis, parents, employés attentifs, marchands affairés, ulémas de passage, maçons préposés à la construction de son palais. Ce roi ne faisait pas exception, il attendait avec impatience le jour où il pourrait habiter dans son palais, son superbe, son incomparable palais dont il rêvait et parlait sans arrêt, et pour lequel il avait engagé les meilleurs artisans, chargés d’exécuter à la perfection chacun de ses coûteux désirs : plafonds en bois sculpté, arcs revêtus de mosaïque, fontaines en marbre noir, sans égard pour la dépense. En plus clair, sa majesté le Roi n’a jamais été le pauvre berger qu’il prétend. Et jamais il n’a découvert de trésor. La vérité, c’est qu’il a été pendant des années un bandit, un coupeur de routes, un assassin, et sa fortune initiale n’a été que le fruit d’un quart de siècle de rapines. Mais il y a plus grave encore. »
Je continue mes idées par un paragraphe de mon article “ Les sourires du pingouin annulent les grimaces du manchot ” publié dans la rubrique l’Actualité autrement vue du Quotidien d’Oran le 29 - 06 – 2017. Ce passage était rédigé quand Tebboune était Premier ministre. Certains admirent Tebboune et nous le racontent. C’est un nouveau souffle, Tebboune arrive. Monsieur Tebboune a de bonnes intentions. Il est venu avec son optimisme. Que Dieu l’aide dans cette tâche difficile. La température n’est pas uniforme en Algérie. Parfois l’écart de température modifie les intentions. Au sud et au nord la température impose la démarche politique. Monsieur Tebboune était responsable à Adrar et à Tizi Ouzou. Il sait faire la distinction entre un skieur sur neige en montagne à Tikjda et un skieur sur une dune de sable à Ain Salah. La politique de glissade a sa patience. A Tiaret, Monsieur Tebboune s’est occupé du cheval et a lancé le salon du cheval. Il sait faire la distinction entre un cheval de course et un mulet de trait. D’autres vont plus loin, ils le comparent à Thatcher et nous informent : Le père de Margaret Thatcher avait une boutique. Margaret Thatcher s’occupait de cette boutique en temps libre. Elle est arrivée au pouvoir dans un pays en situation d’instabilité. Thatcher a redressé l’économie de l’Angleterre en utilisant les calculs simples d’épicière. Monsieur Tebboune a exercé la fonction de commerçant a Adrar après sa mise en fin de fonction de ministre dans le gouvernement Benflis.
Pour conclure, suivez-moi dans le labyrinthe politique pour découvrir nos délires politiques du passé. Il fut un temps où le cimetière était le lieu de rencontres des hommes du système. La première fois que j’ai rencontré le soi-disant syndicaliste du système, c’était aux funérailles de Ridha Malek le 30 juillet 2010. Ce jour restera gravé dans la mémoire. Le parton des travailleurs se dirige vers moi, me tend la main et m’embrasse comme si je le connaissais. Profitant de cette rencontre inattendue et bizarre, je lui donne un léger coup de poing au ventre en lui disant "Les syndicalistes dans le monde n’ont pas le ventre bombé. Ils ont le ventre creux et sont minces". Mon interlocuteur réalise qu’il avait commis une erreur de vision. Il ne me connaissait pas. Peut-être m’avait-il pris pour une autre personne qu’il connaissait. Il me demande "à qui ai-je l’honneur ?" Je lui chuchote à l’oreille mon nom et ma fonction. Se sentant dans l’embarras, il me quitte tête baissée et se dirige vers Saïd Bouteflika et Ali Hadad pour former un trio de rigoleurs. (Référence : “ Les fourberies du royaume de Fantasio ”, Podcast Journal 2020) .
Tebboune n’est pas resté longtemps dans le poste de Premier ministre. Le trio des rigoleurs a mis fin a ses fonctions. Aujourd’hui Monsieur Tebboune est président. Chantons avec joie et gaité le vieux proverbe : Rira bien qui rira le dernier !