RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Ukraine - Le gouvernement mis en place par le coup d’Etat tente de saboter le rapprochement entre les États-Unis et la Russie

Les combats ont recommencé dans l’est de l’Ukraine. Il s’agit d’une tentative de « l’état profond » pour empêcher tout rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie sous la nouvelle administration Trump.

Les forces de l’Ukraine de l’ouest dirigées par le gouvernement putschiste du président Poroshenko se sont lancées dans une grande attaque contre les forces d’auto-défense ukrainiennes soutenues par la Russie dans les gouvernorats de Donetsk et de Lugansk.

Un cessez-le-feu conclu après l’accord de Minsk II prévoyait des zones démilitarisées le long d’une ligne de séparation. Le gouvernement ukrainien n’a jamais respecté l’accord de Minsk II qui permettrait la réunification du pays. Une Mission spéciale de surveillance de l’OSCE en Ukraine (SMM), qui regroupe des officiers des pays de l’OTAN ainsi que de la Russie, supervise le cessez-le-feu et rédige des rapports quotidiens.

Le 26 janvier, la SMM a déclaré :

La Mission a enregistré plus de violations du cessez-le-feu [1] dans la région de Donetsk, dont environ 420 explosions, contre 228 au cours de la période précédente. Plus de 160 explosions ont été enregistrées autour de la zone de Svitlodarsk, avec des échanges de feu également enregistrés autour d’Avdiivka et Yasynuvata.
...
La Mission a réexaminé un site de stockage permanent des forces armées ukrainiennes, dont l’emplacement correspondait aux lignes de retrait concernées et a constaté qu’il manquait 12 chars (T-64) et quatre mortiers (2B9 Vasilek, 82mm), comme indiqué précédemment.
...
La Mission s’est intéressée aux informations faisant état du blocage d’une voie ferrée près de Hirske qui est sous contrôle du gouvernement. Le train mène aux villes de Donetskyi et Sentianivka (anciennement Frunze) (49 et 44 km à l’ouest de Lugansk, respectivement) contrôlées par la « LPR (République populaire de Lugansk) ». La Mission avait mis sous observation un train qui allait vers l’est, via Donetskyi, le 23 janvier. La Mission a constaté que la voie de chemin de fer avait été bloquée par des troncs d’arbres sous un pont, au sud de la ville. Une vingtaine d’hommes sans armes portant des tenues camouflées se sont présentés à la Mission comme des anciens combattants d’anciens bataillons de volontaires. La Mission a constaté qu’il y avait une tente près de l’endroit où la voie ferrée était bloquée.

Les observations du 26 janvier ont mis en lumière la préparation d’une attaque d’envergure qui a été lancée le 28 janvier :

La Mission a enregistré moins de violations du cessez-le-feu dans la région de Donetsk les soirs des 27 et 28 janvier que dans la période précédente (y compris environ 330 explosions contre environ 520) [1]. Au cours des 24 heures suivantes, cependant, le Mission a enregistré plus de 2 300 explosions, principalement dans la région de l’aéroport d’Avdiivka-Yasynuvata-Donetsk.

Selon la Mission, l’intense barrage d’artillerie a été lancé du nord au sud depuis la zone détenue par le gouvernement.

Les bataillons de volontaires NAZIS de Galice, à l’ouest de l’Ukraine, sont à l’origine de l’attaque. Il y a des attaques continues de l’artillerie sur plusieurs points de la ligne de cessez-le-feu (carte). La ville d’Avdeevka, dans la zone démilitarisée au nord-ouest de la ville de Donetzk, est un des principaux champs de bataille.

RFERL, un site de propagande du gouvernement des États-Unis, parle d’une « offensive masquée » initiée par le gouvernement. Même les éditeurs bellicistes et anti-russes du Washington Post sont obligés reconnaître que c’est le gouvernement ukrainien qui a commencé. Tout en accusant injustement la Russie, ils notent :

Les commandants ukrainiens reconnaissent qu’au cours des dernières semaines, leurs forces ont avancé certaines de leurs positions dans le no man’s land entre les lignes de front.

Au cours des deux dernières années, l’armée ukrainienne s’est énormément développée. De nouveaux équipements sont arrivés des États-Unis et d’autres pays de l’OTAN et il y a eu des missions de formation étasuniennes pour essayer d’enseigner les tactiques basiques de combat. Mais tandis que cette armée de 250 000 hommes nouvellement recrutés semble importante sur le papier, elle manque encore de cohérence et de volonté de se battre pour le gouvernement putschiste et pour ses maîtres américains. Seuls les « bataillons de volontaires » NAZIS ont un certain esprit de combat, mais ils se battent contre des gens qui défendent leurs foyers et leurs familles. Toutes les offensives du gouvernement, aussi ambitieuses soient-elles, sont donc vouées à l’échec.

La lutte a été planifiée et a commencé juste après la prise de fonction du nouveau président américain Trump. Trump a reconnu que la Crimée faisait partie de la Russie, sa population étant majoritairement russe. Il a annoncé qu’il voulait de bonnes relations avec Moscou. Il va probablement supprimer les sanctions contre la Russie.

Pour le gouvernement putschiste ukrainien et ses partisans néo-conservateurs, cela marque la fin de leurs rêves. Si elle perd l’appui des États-Unis et de l’OTAN, l’Ukraine devra se déclarer en faillite, le gouvernement sera expulsé et le pays, avec le temps, reviendra tout naturellement dans la sphère russe.

Pour empêcher cela, il a été ordonné à Poroshenko de lancer une nouvelle attaque et de la mettre sur le dos de la Russie. Il a fait ce que ses mentors lui disaient et est allé à Berlin pour s’assurer du soutien allemand. Mais il ne l’a pas obtenu. Le gouvernement allemand lui a fait savoir qu’il voyait clair dans son jeu et qu’il n’avait aucun intérêt à le suivre dans cette voie. Le quotidien pro-gouvernemental Sueddeutsche Zeitung a « laissé fuiter » (voir ici) que Berlin savait que Poroshenko avait commencé le combat pour influencer Trump et empêcher tout allègement des sanctions contre la Russie. Mais Berlin estime que la manœuvre va échouer et Merkel craint que Poroshenko ne finisse par perdre cette nouvelle phase de la guerre tandis que la Russie, elle, obtiendra l’amélioration voulue de ses relations.

On l’espère bien. Il n’y a rien à gagner pour l’Europe occidentale, ni pour personne d’autre, dans une nouvelle confrontation avec la Russie.

Ni l’administration Trump ni l’UE n’ont accusé aucun des deux camps d’avoir relancé le conflit. Le responsable civil de l’OTAN, Stoltenberg, est resté dans la ligne officielle en ne blâmant aucun des deux protagonistes. Ce n’est certainement pas une bonne chose pour Poroshenko.

L’accumulation massive de troupes des États-Unis et de l’OTAN le long de la frontière russe, ainsi que la reprise des combats en Ukraine, font partie du plan impérial lancé sous Obama pour réduire la Russie à un rôle mondial mineur. C’est une entreprise extrêmement dangereuse. L’histoire russe montre qu’elle ne se laissera pas faire. Trump va probablement inverser le projet d’Obama et, pour autant qu’on le sache, chercher à organiser une coopération amicale avec la Russie chaque fois que ce sera possible.

La dernière visite officielle à l’étranger de l’ancien vice-président Biden a été en Ukraine. Le promoteur de la troisième Guerre mondiale, le sénateur McCain, est allé à Kiev la veille du Nouvel An. Les deux hommes se sont fortement impliqués dans le coup d’état antérieur contre le gouvernement constitutionnel ukrainien. Le fils de Biden est engagé dans des affaires de gaz naturel en Ukraine. Ont-ils donné des conseils, voire des directives, à Porochenko ?

Les tentatives actuelles de l’Ukraine pour saboter le rapprochement de la Russie et des États-Unis ne seront probablement pas les seules. Des « accidents » dans la Baltique ou des « erreurs » en Syrie pourraient certainement être organisés par des forces dévoyées de « l’état profond ». Si tel est le cas, espérons qu’aucun des deux camps ne tombera dans le panneau.

Mise à jour :

Politico a parlé de la visite du Nouvel An de John McCain / Lindsey Graham en Ukraine, il y a un mois. Notez bien ce que ces derniers ont dit :

« J’admire le fait que vous luttiez pour votre patrie », a déclaré Graham à la 36e brigade maritime séparée de l’Ukraine, dans la ville de Shyrokyne, à environ quatre kilomètres de la ligne de contact, selon une vidéo diffusée lundi par la présidence ukrainienne.

« Votre combat est notre combat », a déclaré Graham lors de la visite, samedi, aux côtés du président Petro Poroshenko. « 2017 sera l’année de l’offensive », a-t-il poursuivi. « Nous retournerons tous à Washington pour faire pression contre la Russie. ... »
...
McCain, un ancien candidat à la présidentielle républicaine qui a été prisonnier de guerre au Vietnam, a déclaré : « Je crois que vous allez gagner. Je suis convaincu que vous gagnerez et nous ferons tout notre possible pour vous fournir ce qu’il vous faut pour gagner. ... »

C’est évidemment une incitation à lancer une nouvelle guerre. Mais du fait de leur opposition à Trump, McCain et Lindsay sont exclus des cercles de décision de Washington. Ils peuvent écrire autant d’articles incendiaires qu’ils veulent, personne ne les lira et personne ne déclarera la guerre à la Russie.

Moon of Alabama

Traduction : Dominique Muselet

»» http://www.moonofalabama.org/2017/0...
URL de cet article 31479
   
Même Thème
Ukraine : Histoires d’une guerre
Michel Segal
Préface Dès le premier regard, les premiers comptes-rendus, les premières photos, c’est ce qui frappe : la « guerre » en Ukraine est un gâchis ! Un incroyable et absurde gâchis. Morts inutiles, souffrances, cruauté, haine, vies brisées. Un ravage insensé, des destructions stériles, d’infrastructures, d’habitations, de matériels, de villes, de toute une région. Deuil et ruines, partout. Pour quoi tout cela ? Et d’abord, pourquoi s’intéresser à la guerre en Ukraine lorsque l’on n’est pas (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Informer n’est pas une liberté pour la presse, mais un devoir. La liberté de la presse a bien une limite : elle s’arrête exactement là où commence mon droit à une véritable information.

Viktor Dedaj

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.