Dès le 24 février 2022, les occidentaux ont écrit le récit selon lequel les forces russes voulaient rapidement conquérir Kiev et renverser le gouvernement en place, alors que la priorité de l’Opération Militaire Spéciale était de protéger les habitants du Donbass, de dénazifier l’Etat et l’armée ukrainienne, et d’en faire un pays neutre comme l’Autriche ou la Suisse pour empêcher l’OTAN d’y déployer des bases militaires. Les Russes n’ont jamais mis en œuvre les effectifs nécessaires pour prendre Kiev qui compte environ 3 millions d’habitants. La prise et le maintien de la ville auraient nécessité prés de 80 000 soldats, alors que les forces déployées autour de la ville n’ont jamais dépassées plus de 40 000 hommes. L’objectif militaire n’était donc pas de prendre la ville. Il s’agissait d’exercer une pression pour atteindre un objectif politique. Et cela a failli réussir.
Immédiatement après le début de la guerre, le gouvernement ukrainien a accepté d’organiser des pourparlers de paix. Au cours des semaines suivantes, ces pourparlers ont eu lieu d’abord au Belarus, puis à Istanbul. Fin mars, après que l’Ukraine a accepté, au cours des négociations, de ne pas adhérer à l’OTAN, la Russie a fait un geste de bonne volonté en retirant ses troupes de la capitale. Mais début avril, à l’instigation de l’Occident, Kiev a brusquement interrompu le processus de négociation pour une résolution pacifique du conflit. Tandis que Moscou, en signe de bonne volonté, retirait ses troupes de la capitale ukrainienne, les dirigeants politiques et militaires occidentaux ont alors mal interprété les objectifs de la Russie, pensant que son armée était faible et en ont tiré des conclusions erronées. Les occidentaux n’ont pas voulu voir qu’elle n’avait utilisé que ses forces permanentes, et non des conscrits ou des troupes mobilisées, pour lancer son opération militaire. Malgré tout, les forces russes avaient progressé assez rapidement dans les régions de Kherson, de Zaporozhye, et de Kharkiv prenant le contrôle de plusieurs grandes villes.
Rapidement en Ukraine, la mobilisation a démarré sous la loi martiale, et les alliés occidentaux ont commencé les premières livraisons d’armes, augmentant sans cesse leurs volumes et fournissant à Kiev des armes de plus en plus puissantes et sophistiquées ainsi que des munitions et du matériel militaire. En même temps, des milliers de sanctions économiques, qui avaient été préparées à l’avance, furent décrétées officiellement. À ce moment-là, la ligne de contact s’étendait sur près d’un millier de kilomètres et le petit groupe militaire russe ne pouvait plus tenir tout le front. Le commandement de Kiev, avec les informations des services de renseignements de l’Otan, en a profité pour lancer des opérations visant à repousser les troupes russes hors des territoires précédemment occupés. Afin d’éviter des pertes importantes, les dirigeants politico-militaires russes ont commencé à retirer des unités. Ainsi, Kupyansk et Izyum ont été abandonnées dans la région de Kharkov, et le 9 novembre 2022, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgu a donné l’ordre de se retirer de Kherson vers la rive gauche du Dniepr, et de préparer une triple ligne de défense.
Les occidentaux ont commencé à être intoxiqués par leur propre propagande, sur la faiblesse de l’économie russe et de son armée. Les Russes étaient obligés de récupérer les puces des machines à laver pour fabriquer des missiles, les officiers étaient incompétents, les soldats mal équipés étaient à court de tout et montaient à l’assaut avec des pelles. La propagande et la bêtise ont atteint des sommets dans les médias occidentaux ! L’occident minoritaire s’est également rassuré en racontant des fables sur le fait que la Russie était isolée diplomatiquement, alors qu’en réalité, la grande majorité des pays du sud global entretiennent de bonnes relations avec les russes et se méfient des occidentaux, à raison ! En Russie, une mobilisation partielle a été annoncée, au cours de laquelle plus de trois cent mille réservistes ont été enrôlés dans les rangs des forces armées russes. Parallèlement, sur les mois qui ont suivi plus de 400 000 volontaires ont rejoint l’Opération Militaire Spéciale, et le mouvement continue. Ces volontaires suivent un programme de plusieurs mois avant d’être incorporés dans les différents bataillons. L’économie russe a été réactive, et sans passer en économie de guerre pour pouvoir continuer à produire des biens de consommation, elle a été capable de fournir missiles, munitions, drones, tanks, armes... en quantité suffisante pendant que l’occident vidait ses stocks.
Après l’échec de la contre-offensive ukrainienne de l’été 2023 et malgré les « armes magiques » de l’occident, les forces russes progressent maintenant sur toute la ligne de front. Désormais entièrement équipées et prêtes au combat, et avec un avantage croissant en artillerie et en puissance aérienne, les forces russes déciment les forces ukrainiennes. Pour les Russes, la guerre est un processus lent qui exige que tous les éléments, politiques, civils et militaires, soient synchronisés. Dans cette optique, gagner telle ou telle bataille n’a pas beaucoup d’importance. C’est l’approche à long terme qui fait la différence. Il faut du temps pour atteindre l’état stable qui, au fil du temps, crée la victoire. Ce n’est que lorsque cet état est atteint que la véritable destruction de l’ennemi peut commencer.
Suite au coup d’état du Maiden et à la duperie des accords de Minsk, les EU, qui croyaient affaiblir la Russie, l’ont en réalité préparé à affronter l’OTAN si nécessaire. Mais l’Otan, elle, n’est pas préparée à une guerre avec la Russie. D’autant plus que malgré les rodomontades des médias, je ne pense pas que beaucoup d’occidentaux soient prêts à aller mourir dans les plaines d’Ukraine pour les intérêts de nos oligarques et de leurs multinationales.