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Syrie : des leçons pour supplétifs

La fonction de supplétif est l’une des plus compliquées qui soit. La preuve en a été donnée par l’atroce situation dans laquelle s’est trouvé le président français, François Hollande, sur le dossier syrien.

Le Nouvel Observateur vient de remuer le couteau de la plaie. Il a pu recueillir des informations sur le déroulement de la journée du samedi 31 août, le " J-1 ", qui devait précéder le jour de la " punition " du " régime de Bachar El Assad ". " Les frappes sont pour ce soir ", il ne faisait aucun doute, mais à la Défense, un membre du commandement avoue : " nous ne maîtrisions pas : le calendrier. C’est Obama qui devait donner le top départ ".

De l’autre côté de l’Atlantique, de Washington, le président étasunien allait appeler sur la " ligne directe et sécurisée ". Nous pouvons le confirmer, maintenant, Obama se préoccupait fort peu des émois du Français. Lui, il avait la décision et n’avait besoin que de donner des ordres, et surtout gérait l’affaire au mieux des intérêts stratégiques de son pays. Pendant qu’en France tout l’appareil d’État était mobilisé et attendait dans une fébrilité insoutenable que le téléphone sonne, Obama était sûrement en train de négocier avec les Russes, en se donnant le temps pour la chose, puisqu’il a décidé de consulter ses parlementaires, en vacances à ce moment.

Là encore, nous savons ce qu’il est advenu. L’aboutissement à un accord entre les États-Unis et la Russie qui enterre pratiquement tout recours à la confrontation armée, qu’aurait peut-être déclenchée une agression atlantiste contre la Syrie. Accord suivi d’une résolution du Conseil de sécurité, loin de toute contrainte majeure et de menace de guerre d’agression. Et il n’y a pas que le pouvoir français à avoir goûté à l’amertume de la désillusion. Il y a aussi ces " oppositions " syriennes qui jubilaient de se voir gratifiées de bombardements qui leur offriraient la Syrie. Elles ont dû déchanter, tandis qu’Al-Qaïda se renforçait et ne laisse plus aucun doute sur son hégémonie militaire. Et voilà que se profile, pour les semaines qui viennent, une Conférence internationale sur la Syrie, où il s’agit pour la Coalition d’Istanbul (CNS) de se constituer en interlocuteur crédible et représentatif, alors que les groupes armés lui dénient toute reconnaissance.

Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies, obligé de faire le travail pour lequel il est payé, l’incite à " entrer en contact avec les autres groupes d’opposition pour former une délégation représentative et unie ", car il s’agit ni plus ni moins que de se préparer à " entreprendre un dialogue sérieux aussi vite que possible ". Une entreprise qui est autrement plus compliquée que de prendre directement le pouvoir des mains de l’OTAN. Après la destruction du pays, cela s’entend. Nous voilà donc devant le spectacle offert par des comparses en plein désarroi, devant les développements inattendus de l’agenda étatsunien et devant un tirage de cartes insoupçonnées. C’est le sort des pantins que d’être soumis au bon vouloir des tireurs de ficelles, la leçon devrait servir à bien d’autres candidats à l’allégeance aux puissants.

Ahmed Halfaoui

»» http://www.lesdebats.com/editions/011013/les%20debats.htm
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Donde Estan ? ; Terreurs et disparitions au Pérou (1980-2000)
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La pratique des arrestations illégales, des tortures et des exécutions en dehors de tout procès régulier puis de la dissimulation des dépouilles (d’où le terme de « disparus ») est tristement célèbre en Amérique latine où les dictatures ( l’Argentine de la junte militaire, le Paraguay dirigé par le général Alfredo Stroessner, le Chili tenu par Augusto Pinochet...) y ont eu recours. De 1980 à 2000, sous un régime pourtant démocratique, l’armée du Pérou n’a pas hésité à recourir à la terreur (…)
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